Voici une nouvelle lettre d'insultes. Cette fois-ci, j'ai pris acte du débat entre certain-e-s intellectuel-le-s en relevant encore le niveau littéraire. C'est comme du Bourdieu en plus moche : j'aime ça.
Cette lettre concerne les propos dégueulasses de Martin Paquet vis-à-vis des itinérant-e-s. Mais je l'ai pas encore envoyée, parce que j'ai peur qu'il me poursuive pour agression.
« Cher M. Paquet,
j'ai écouté deux segments du « 2 à 4 » concernant le problème de l'itinérance à Montréal. Ma première réaction fut la recherche de second degré dans chacune de vos déclarations.
Mais après une évaluation globale de votre degré d'intelligence, j'ai estimé que la notion même d'ironie est sans doute trop complexe pour les capacités de votre esprit, habitué à l'humour gras, aux faux syllogismes, à l'extrapolation et à la propagande haineuse. Des procédés auxquels, je le crois, votre cerveau de plante verte se livre en partie inconsciemment, par une sorte d'instinct contre-nature. À la manière d'un rat attiré par le poison à rats, le mensonge et l'exagération vous font saliver sans que vous ne puissiez rien y faire.
C'est donc l'indifférence face à votre existence qui a rapidement pris le pas sur la curiosité. Mais de nouveaux éléments me sont venus en tête au cours des dernières heures. En effet, je me rends compte que votre émission est en voie de devenir petit à petit un laboratoire miniature de la renaissance du totalitarisme au Québec. Elle représente une sorte de microcosme de l'imaginaire, nourri par votre fiction paranoïaque et intolérante. Cela m'amène à vous parler des théories de Hannah Arendt sur la banalité du mal, qui sont revenues à la mode grâce au récent film de Von Trotta sur le Procès Eichmann. Arendt décrivait ce criminel nazi, en résumé, comme une personne incapable de penser et voyait dans sa médiocrité la raison pour laquelle il avait commis des actes abominables. De même, vous vous êtes réifié vous-même, c'est-à-dire que vous avez fait de vous votre propre outil, et débitez maintenant, à la manière d'un automate, des grossièretés convenues et formatées. Vous n'êtes au bout du compte pas un génie du mal, mais un être-machine. Et le processus qui vous a amené jusqu'à cet état est fascinant.
Maintenant, je ferais volontiers une recherche exhaustive sur votre cas, mais après seulement deux heures d'examen, j'ai ressenti une douleur vive juste au-dessus de ma tempe droite, signe sans doute que le volume de mon cerveau se contracte à votre écoute. Je fais donc face à un dilemme : dois-je risquer la lobotomie intellectuelle au seul bénéfice de la science? Ne serait-ce pas plutôt vous qui en mériteriez une? Peut-être, paradoxalement, qu'une telle opération vous stimulerait en retirant la partie moisie.
Ces constatations m'amènent par ailleurs à me poser une question plus fondamentale : mon vomi est-il moins dégueulasse que vos propos?
Reste la pertinence de cette lettre. Pourquoi perdre mon temps, en effet, avec ce courriel. Vous faire part de mes questionnements pourrait avoir l'air de mettre en péril l'expérience. A contrario, je vous assure qu'elle en fait totalement partie. C'est une sorte de sonde, semblable à Mars Polar Lander ou Phoenix. Celles-ci tentaient de déterminer s'il y avait sur la planète rouge présence d'eau ou non.
Donc je vous pose la question : votre boîte crânienne est-elle essentiellement formée d'eau? Ou au contraire, le réseau de vos cinq neurones forme-t-il une structure à la texture semblable au raisin sec?
***
Il est tout à fait normal pour vous de n'avoir rien compris à ma lettre. Vous n'êtes pas le premier être binaire à lire difficilement les mots contenant plus de deux syllabes.
Je vous résume donc l'essentiel pour que vous éviter toute confusion : ceci était une lettre d'insultes tournant autour de votre imbécillité.
Bien à vous,
c'est signé.»
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mardi 30 juillet 2013
jeudi 22 mars 2012
Lettre d'insultes
Je ne suis pas parvenu à faire suivre cette lettre d'insultes à Stéphane Gendron, auteur de violentes menaces faites récemment à l'égard d'étudiant-e-s « puant-e-s ». Je vous l'offre, pour rire.
***
***
Cher M. Stéphane Gendron,
comme plusieurs autres étudiant-e-s en grève, j'ai été sidéré de lire votre déclaration violente et nauséabonde, relayée par les médias de masse au cours des dernier jours. J'ai ressenti, au moment de prendre connaissance de vos propos, une grande colère. Je me suis demandé combien de gens, vous considérant comme une autorité en la matière, verraient dans votre déclaration une sorte d'approbation des actes de violence qu'ils pourraient poser éventuellement à l'égard des activistes étudiant-e-s. Je me suis demandé, avec plus d'inquiétude que de colère cette fois, combien de policiers/ères vous lisent, et à quel point le comportement de certain-e-s d'entre eux pourrait être modulé par une telle incitation à la violence contre des citoyen-ne-s dérangeant-e-s mais tout à fait paisibles.
On sait que les policiers/ères, se distinguant d'autres corps de métier par leur agressif sentiment d'appartenance, ne figurent pas parmi les individus les plus difficiles à influencer par un appel à la violence, au racisme ou à d'autres formes de discrimination.
Le fait que vous ayez pu rester prisonnier du trafic aussi longtemps - peut-être devriez-vous songer à prendre le transport en commun la prochaine fois au lieu de contribuer à l'engorgement - sans pouvoir consacrer ces longues heures à trouver des phrases plus poétiques que « Câlisse on veut aller travailler bande d'esties de puants sales » est selon moi signe d'une absence totale de génie. Eh quoi ? Pas une seule figure de style ? Même pas les habituelles allusions sexuelles, typiques du rôle de gros épais que vous jouez à la télé ?
Notez que j'ai réfléchi longtemps avant de vous envoyer ce message, hésitant entre une lettre soupesée et diplomate, dans laquelle je vous aurais expliqué pourquoi les étudiant-e-s avaient sans doute commis ce geste irréparable, et une pure lettre d'insulte. J'aurais pu essayer de vous faire ressentir, par empathie, le désespoir de plusieurs jeunes face à la situation globale de notre système d'éducation postsecondaire.
Mais plusieurs choses m'ont découragé de tenter de vous convaincre. Tout d'abord, le fait que vos ayez choisi de dénoncer si violemment un mode d'action auquel vous avez vous-mêmes eu recours il y a quelques temps, avec toute l'impunité du monde, me laisse croire que vous êtes un individu irrationnel. Ensuite, vos décisions absurdes et dignes d'une junte militaire, comme celle de déclarer un couvre-feu pour les jeunes à partir de 22h30 il y a quelques années, remet votre récente déclaration en perspectives. Cela dit, inutile de revenir si loin dans le passé : votre suggestion de faire appel à l'armée pour « bastonner » des étudiant-e-s sans armes est en soi un argument suffisant pour vous placer dans la catégorie des fiers héritiers intellectuels de Göring.
Voilà donc le dilemme auquel je fais face : tenter de dialoguer avec un mini-tyran tel que vous est-il une perte de temps ? Je ne suis pas idiot. Votre brutalité verbale vous disqualifie en tant qu'individu sensé. Les gens comme vous, en fait, qui ne veulent s'exprimer que par la force ne comprennent hélas qu'une seule et même chose : la force.
Vous rendre la pareille en vous insultant vertement m'apparaît donc, sans être particulièrement serviable pour la cause, bien plus pédagogique.
Peut-être qu'un flot de lettres vous fera un jour comprendre que vous traversez depuis longtemps une phase de négation presque schizophrène ; que l'État de droit dont vous rêvez n'est en fait qu'un autre État policier et que vous n'êtes, au fond, qu'un petit Napoléon sur son cheval de bois, brandissant une cravache ridicule en hurlant.
Je vous souhaite tout le bien du monde, et surtout de vous trouver enfin une bonne place dans un hôpital psychiatrique.
Au revoir,
c'est signé.
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samedi 31 janvier 2009
En attendant que les rats quittent Québec.
Sylvain Bouchard, animateur au 93.3 FM, une radio de Québec, a organisé un concours original: il a proposé aux jeunes de secondaire quatre de déchirer la page de leur cahier d'exercices sur laquelle apparaissait une photo de Madame Françoise David, dépeinte dans le cours d'éthique comme une militante du mouvement féministe québécois. En échange de la photo envoyée par la poste, chaque élève avait droit à une chance de gagner un jeu de Guitar Hero. Il justifiait son initiative en affirmant que le cahier en question "faisait de la propagande communiste".
Je ne suis pas en faveur du cours d'éthique, que je verrais bien remplacé par un cours de véritable sociologie, je ne suis pas en faveur de Québec Solidaire, je ne suis pas en faveur de la glorification d'héroïnes ou de héros nationaux, mais j'ai trouvé l'acte si abruti que j'ai envoyé un courriel à l'animateur en question.
"Cher monsieur Bouchard,
Je n'appuie pas Québec Solidaire, je ne suis pas originaire de Montréal mais je trouve que votre conduite à l'égard de Mme Françoise David est tout à fait dégueulasse. Mme David n'a pas bénéficié d'un traitement de faveur pour faire partie de la matière enseignée à l'école (matière que vous souhaitez remplacer par votre matière fécale). Elle a été une figure importante dans la lutte pour l'égalité des femmes au Québec et son travail mérite au moins OBJECTIVEMENT d'être souligné, au même titre que toutes les autres personnalités, comme Michel Chartrand ou même Duplessis. Proposer à des élèves de déchirer leurs manuels scolaires en échange d'un possible gain matériel est tout simplement crapuleux: c'est vouloir gommer une partie de la mémoire collective au profit d'une sélection restreinte d'informations plus conforme à vos idées ridicules et sans substance.
Si quelqu'un organisait un concours proposant à des jeunes de se faire prendre en photo en train de lancer des oeufs pourris sur votre maison, comment réagiriez-vous? Je sais très bien qu'il n'y a pas eu d'atteintes au domicile de Mme David, mais il y a en revanche quelque chose de pourri qui sent le poulailler dans votre émission. Si vous n'êtes pas d'accord avec Mme David, vous pouvez bien suggérer aux jeunes de déchirer ce que vous voulez; mais les manipuler en éveillant chez eux l'appât du gain matériel par le biais d'un tirage, ça manque vraiment de courage intellectuel.
Je vous souhaite cordialement la santé, l'amour et une retraite très anticipée.
Salut.
C'est signé."
Quand je veux, je peux faire preuve de beaucoup de gentillesse et de tact. Sérieusement, je m'impressionne.
Je ne suis pas en faveur du cours d'éthique, que je verrais bien remplacé par un cours de véritable sociologie, je ne suis pas en faveur de Québec Solidaire, je ne suis pas en faveur de la glorification d'héroïnes ou de héros nationaux, mais j'ai trouvé l'acte si abruti que j'ai envoyé un courriel à l'animateur en question.
"Cher monsieur Bouchard,
Je n'appuie pas Québec Solidaire, je ne suis pas originaire de Montréal mais je trouve que votre conduite à l'égard de Mme Françoise David est tout à fait dégueulasse. Mme David n'a pas bénéficié d'un traitement de faveur pour faire partie de la matière enseignée à l'école (matière que vous souhaitez remplacer par votre matière fécale). Elle a été une figure importante dans la lutte pour l'égalité des femmes au Québec et son travail mérite au moins OBJECTIVEMENT d'être souligné, au même titre que toutes les autres personnalités, comme Michel Chartrand ou même Duplessis. Proposer à des élèves de déchirer leurs manuels scolaires en échange d'un possible gain matériel est tout simplement crapuleux: c'est vouloir gommer une partie de la mémoire collective au profit d'une sélection restreinte d'informations plus conforme à vos idées ridicules et sans substance.
Si quelqu'un organisait un concours proposant à des jeunes de se faire prendre en photo en train de lancer des oeufs pourris sur votre maison, comment réagiriez-vous? Je sais très bien qu'il n'y a pas eu d'atteintes au domicile de Mme David, mais il y a en revanche quelque chose de pourri qui sent le poulailler dans votre émission. Si vous n'êtes pas d'accord avec Mme David, vous pouvez bien suggérer aux jeunes de déchirer ce que vous voulez; mais les manipuler en éveillant chez eux l'appât du gain matériel par le biais d'un tirage, ça manque vraiment de courage intellectuel.
Je vous souhaite cordialement la santé, l'amour et une retraite très anticipée.
Salut.
C'est signé."
Quand je veux, je peux faire preuve de beaucoup de gentillesse et de tact. Sérieusement, je m'impressionne.
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