Je trouve encore une fois que les journalistes manquent de classe vis-à-vis de la couverture de la manifestation de cet après-midi. Tout d'abord, nous étions certainement plus de 2000-3000, chiffre avancé par Le Devoir, bien que je n'aie aucune idée de notre nombre exact. La foule ne s'étendait pas sur une zone particulièrement grande mais elle était beaucoup plus compacte qu'à l'habitude.
Je suis également assez écoeuré que des hosties d'ignorant-e-s couvrent les évènements relatifs au mouvement étudiant. Illes ont passé des mois à écrire CLASSÉ au lieu de CLASSE, et semblent maintenant avoir oublié que ASSÉ prenait un «É», même si l'organisation a été fondée en 2001. J'ai même déjà vu un beau « UQUAM » écrit en gras dans le titre d'un article. Vraiment pitoyable: on dirait qu'illes le font exprès. Leur tendance ridicule à estimer une foule une heure avant son départ pour la marche me dégoûte également. Mais passons.
Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé aujourd'hui. Tout allait bien, jusqu'à ce que les flics décident de bloquer Saint-Denis pour aucune bonne raison, pas trop loin du Carré Saint-Louis. Les balles de neige ont alors fusé de partout. Et je dis bien balles de neige. J'étais à un endroit assez élevé, j'ai pu tout voir. Le seul projectile qui ne ressemblait pas à une balle de neige était un unique bâton de pancarte, qui est arrivé assez tardivement. Mais les flics avaient déjà établi leur stratégie et plaçaient leurs pions. Projectiles ou pas, le SPVM aurait de toute façon tout fait pour nous disperser à ce moment-là.
Bravo en passant et merci aux Black Blocs qui ont démonté en urgence des grands pans de clôture pour permettre aux manifestant-e-s de traverser le Carré Saint-Louis et d'en sortir par une autre extrémité en toute sécurité. Dommage que des « pacifistes » considèrent toujours que ces radicaux/ales représentent une menace. Une menace, certes. Pour leurs relations publiques de merde.
C'est après, et seulement après une grosse tentative de dispersion que j'ai pu observer de réelles répliques de la part de la foule. Par exemple, alors que nous étions divisé-e-s en petits groupes, une personne que je ne connais pas a balancé une sorte de retaille de madrier sur une autopatrouille qui passait dans une petite rue, abîmant la peinture et arrachant complètement un miroir. Je ne peux absolument pas condamner le geste.
Les justifications des forces policières, elles, sont d'une rare pauvreté. On démolit pas des gueules pour quelques balles de neige, n'en plaise à ce post-pétainiste de Ian Lafrenière. Le reste de leur argumentation pour légitimer leur intervention « ciblée » (tellement ciblée que leur gaz irritant a enfumé tout le quartier, j'imagine qu'ils sont contents les porcs d'avoir fait pleurer des enfants), constituée de déformations de la réalité et sans aucun doute de mensonges. En effet, cette bande de goujats trouve toujours le moyen de faire passer des bouteilles de bière vides ou même des canettes de Pepsi pour des cocktails Molotov[1]. Sans aucun scrupule, la police lance presque au hasard des mensonges d'une grande vulgarité et d'une nature profondément diffamatoire, et ce dans l'impunité la plus totale. Quand on n'est pas habitué-e-s de les croire imbécilement, on s'habitue à les ignorer. Pourtant, il faut bien que cela cesse un jour. Et il faudrait pour cela que les médias de masse cessent de relayer leurs bêtises sans poser de questions.
_______________
[1] Et il y a ceci d'inexplicable: comment se fait-il que tout le monde ait des cocktails molotov et que personne n'en lance jamais?
mardi 26 février 2013
lundi 25 février 2013
Les chansons du Printemps Érable (2)
J'ajoute les chansons qui m'ont été suggérées dans la boîte de commentaires. Merci à Anonyme, François et Philippe!
34. Je t'aime agente 728.
Pico Larouche.
35. Hommage à l'ineffable et sublime policière
Fille-Loup
36. 3GSS et les casseroles
Trois Gars sul sofa
37. Casseroles
Damien Robitaille
38. Les casseroles de Montréal
La parisienne libérée
39. 78
Paul Cargnello
40. G.N.D.
Pod Klass
41. J'en ai plein l'cul
Daniel Gauthier
(La seule version en ligne que je connaisse est pour l'instant tirée d'une émission de MC Gilles, à 20min20. Merci encore à François.)
Pour finir, j'ai besoin de confirmation pour les deux chansons suivantes. Ont-elles été écrites spécifiquement pour la grève étudiante / Printemps Érable ou au minimum inspirées par ces évènements-là?
41. Enseigne-moi
Cinq-Mars
42. Intuition
Avec pas d'casque
Mise à jour du 31 janvier 2014
43. Histoire d'un Printemps
Action Sédition.
34. Je t'aime agente 728.
Pico Larouche.
35. Hommage à l'ineffable et sublime policière
Fille-Loup
36. 3GSS et les casseroles
Trois Gars sul sofa
37. Casseroles
Damien Robitaille
38. Les casseroles de Montréal
La parisienne libérée
39. 78
Paul Cargnello
40. G.N.D.
Pod Klass
41. J'en ai plein l'cul
Daniel Gauthier
(La seule version en ligne que je connaisse est pour l'instant tirée d'une émission de MC Gilles, à 20min20. Merci encore à François.)
Pour finir, j'ai besoin de confirmation pour les deux chansons suivantes. Ont-elles été écrites spécifiquement pour la grève étudiante / Printemps Érable ou au minimum inspirées par ces évènements-là?
41. Enseigne-moi
Cinq-Mars
42. Intuition
Avec pas d'casque
Mise à jour du 31 janvier 2014
43. Histoire d'un Printemps
Action Sédition.
lundi 18 février 2013
Les chansons du Printemps Érable
Une période de troubles contestataires a un immense avantage: elle laisse place à la création artistique débridée et une grande effervescence culturelle. Pendant ce qu'on appelle le Printemps Érable, ce fut particulièrement vrai. Un grand nombre d'oeuvres littéraires ont été écrites (je compte au minimum trois grands recueils collectifs et un roman, publiés pendant l'été ou dans les premiers mois de l'automne, sans compter la myriade d'essais), beaucoup de documentaires et films ont été tournés, et surtout, l'affiche a retrouvé ses lettres de noblesse. Avant 2012, nous étions plusieurs à avoir constaté la prépondérance des pastiches et reprises des affiches de mai 68 (moi-même, je suis en partie responsable de ce problème). La diffusion était presque à son point mort dans l'art du graphisme de lutte, malgré le talent bien présent. Mais la tendance a été brusquement renversée et nous avons maintenant plein de nouveau contenu.
Sur le plan de la musique, il y a aussi eu une sorte d'ébullition. Un nombre incroyable de chansons originales et engagées ont été écrites pendant et après le Printemps Érable. Jusqu'à aujourd'hui, j'en ai répertorié plus de trente. Un album complet de rap/hip-hop a aussi été dédié au mouvement de contestation.
Comme le début de la fameuse grève fête son premier anniversaire, je souhaite présenter ici la majeure partie des oeuvres trouvées. Comme vous pourrez le constater, la qualité est très inégale et la plupart des tentatives sont loin d'être des réussites. Alors je vous avertis: si vous venez à bout de ce billet, vous allez passer quelques moments désagréables et vous allez rire un grand coup (souvent méchamment), bien plus que vous n'allez ressentir de nostalgie.
Je n'ai par ailleurs pas encore classé les oeuvres par chronologie. Je suis donc désolé de les présenter dans une sorte de désordre pas très commode. J'ai aussi décidé d'écarter de facto la plupart des chansons dont la musique n'est pas originale, comme c'est le cas par exemple avec plusieurs des morceaux de la Chorale des Grévistes.
Notez aussi qu'une bonne partie des chansons sont déjà répertoriées dans la sélection de Mathieu Leblanc sur Youtube.
Si vous avez des oeuvres à ajouter, laissez un commentaire!
***
À propos de la grève étudiante et de l'éducation
Ce fut sans doute le thème qui inspira le plus maladroitement les artistes. Et je suis désolé de débuter cette compilation par Vote de grève.
1. Vote de grève
2.La libârté d'esspression
Mise en Demeure
Le groupe Mise en Demeure reviendra à plusieurs reprises au cours de ce billet. Je n'ai pas grand-chose à dire au sujet de cette chanson en particulier: c'est drôle et c'est n'importe quoi, comme d'habitude.
3. Étudiants debout
Cette chanson vous rappellera peut-être Tryo, La Rue Ketanou ou Thomas Jensen. Il y a cependant encore des efforts à faire sur le plan de la voix.
4. Advienne que pourra
Collectif (?)
Très proche du genre de « Vote de Grève », mais plus du côté de la comédie musicale et plus neutre encore sur le plan politique. Mon avis général? C'est nul.
5. À qui la rue?
Un rappeur du cégep de Drummond (?)
Condamne le néolibéralisme et encourage la lutte étudiante.
Sur la brutalité policière
Cette catégorie comprend surtout des morceaux remplis de colère spécifiquement ressentie envers les abus de l'État. Plusieurs sont des oeuvres humoristiques qui cependant permettent de se défouler.
6. Violence légitime, mon oeil
Mise en Demeure.
Le groupe controversé se moque ici des pacifistes qui ont refusé de se défendre après avoir subi des violences pourtant sévères de la part des flics. C'est aussi un hymne à la révolution. La chanson comporte beaucoup de slogans. Certains neufs et d'autres pas. J'aime particulièrement le « C'est pas des pacifistes / qui vont changer l'histoire / on pitche des pavés pis on brûle des chars! ». Je l'ai entendu à quelques reprises dans les semaines qui ont suivi l'enregistrement, avec « on reste en beau câlisse », qui visait à concurrencer le « on reste pacifistes ». Une des chansons les plus mémorables de la grève, certainement.
7. Nous matraquer
Ouanani
Jai aucune idée de ce pourquoi j'adore cette chanson. Peut-être à cause des accents musicaux caribéens et africains.
8. Garde ta main sur la brique
BoxVocal
Une autre chanson très bien réussie traitant de l'actualité de l'époque de manière très ironique.
Comme plusieurs des chansons précédentes, celle-ci reprend un slogan populaire particulièrement bien rythmé. Sans surprises, ça a fait scandale.
Sur le plan de la musique, il y a aussi eu une sorte d'ébullition. Un nombre incroyable de chansons originales et engagées ont été écrites pendant et après le Printemps Érable. Jusqu'à aujourd'hui, j'en ai répertorié plus de trente. Un album complet de rap/hip-hop a aussi été dédié au mouvement de contestation.
Comme le début de la fameuse grève fête son premier anniversaire, je souhaite présenter ici la majeure partie des oeuvres trouvées. Comme vous pourrez le constater, la qualité est très inégale et la plupart des tentatives sont loin d'être des réussites. Alors je vous avertis: si vous venez à bout de ce billet, vous allez passer quelques moments désagréables et vous allez rire un grand coup (souvent méchamment), bien plus que vous n'allez ressentir de nostalgie.
Je n'ai par ailleurs pas encore classé les oeuvres par chronologie. Je suis donc désolé de les présenter dans une sorte de désordre pas très commode. J'ai aussi décidé d'écarter de facto la plupart des chansons dont la musique n'est pas originale, comme c'est le cas par exemple avec plusieurs des morceaux de la Chorale des Grévistes.
Notez aussi qu'une bonne partie des chansons sont déjà répertoriées dans la sélection de Mathieu Leblanc sur Youtube.
Si vous avez des oeuvres à ajouter, laissez un commentaire!
***
À propos de la grève étudiante et de l'éducation
Ce fut sans doute le thème qui inspira le plus maladroitement les artistes. Et je suis désolé de débuter cette compilation par Vote de grève.
1. Vote de grève
interprétation:
Christina Boucher et Didier Boisvert
composition:
Émilie Desgagnés et Mathieu Ouellet
Cette chanson nous vient apparemment du Cégep de Jonquière. À ma connaissance, c'est la première chanson sur la grève de 2012 à être enregistrée. Sa forme musicale pop/rock contraste avec la plupart des autres oeuvres. Les artistes faussent terriblement et le texte est abominable. L'ensemble me rappelle un peu Mixmania. L'objectif de la chanson est de motiver les étudiant-e-s à aller voter en AG, et non pas réellement de faire pencher la balance pour ou contre la grève. Il s'en dégage donc une sorte d'impression d'oeuvre consensuelle. Consensuelle sur le plan politique et consensuellement plate.
2.La libârté d'esspression
Mise en Demeure
Le groupe Mise en Demeure reviendra à plusieurs reprises au cours de ce billet. Je n'ai pas grand-chose à dire au sujet de cette chanson en particulier: c'est drôle et c'est n'importe quoi, comme d'habitude.
3. Étudiants debout
Sol Zanetti
Cette chanson vous rappellera peut-être Tryo, La Rue Ketanou ou Thomas Jensen. Il y a cependant encore des efforts à faire sur le plan de la voix.
4. Advienne que pourra
Collectif (?)
Très proche du genre de « Vote de Grève », mais plus du côté de la comédie musicale et plus neutre encore sur le plan politique. Mon avis général? C'est nul.
5. À qui la rue?
Un rappeur du cégep de Drummond (?)
Condamne le néolibéralisme et encourage la lutte étudiante.
Sur la brutalité policière
Cette catégorie comprend surtout des morceaux remplis de colère spécifiquement ressentie envers les abus de l'État. Plusieurs sont des oeuvres humoristiques qui cependant permettent de se défouler.
6. Violence légitime, mon oeil
Mise en Demeure.
Le groupe controversé se moque ici des pacifistes qui ont refusé de se défendre après avoir subi des violences pourtant sévères de la part des flics. C'est aussi un hymne à la révolution. La chanson comporte beaucoup de slogans. Certains neufs et d'autres pas. J'aime particulièrement le « C'est pas des pacifistes / qui vont changer l'histoire / on pitche des pavés pis on brûle des chars! ». Je l'ai entendu à quelques reprises dans les semaines qui ont suivi l'enregistrement, avec « on reste en beau câlisse », qui visait à concurrencer le « on reste pacifistes ». Une des chansons les plus mémorables de la grève, certainement.
7. Nous matraquer
Ouanani
Jai aucune idée de ce pourquoi j'adore cette chanson. Peut-être à cause des accents musicaux caribéens et africains.
8. Garde ta main sur la brique
Jay St-Louis,
Gab Roy, Mathieu Saint-Onge
Cette chanson est très violente, mais c'est aussi très drôle, bien que je n'apprécie pas du tout le comportement général de Gab Roy.
9. Éradiquer les radicaux (Disque
Printemps Érable)
Jeune Chilly
Chill, Cheak13, FiligraNn & MC.
Une chanson vindicative tirée disque rap Printemps Érable dont j'ai parlé plus tôt. Celle-ci a été relativement bien diffusée sur les réseaux sociaux.
Redge Lambert
Ce n'est pas absolument mauvais, mais il y a de sérieuses lacunes dans le texte, qui parle surtout du Plan Nord. « J'ai juste une chose à te dire mon frère / Lève bien haut ton verre ». J'ai l'impression que ce passage gâche tout. Il y a toutefois beaucoup d'effort côté musique.
Sur le capitalisme, le néolibéralisme et le pouvoir
Ces chansons ne sont pas nécessairement directement anticapitalistes, mais elles restent férocement critiques.
11. Envers et contre nous (Disque Printemps Érable)
Ketzal et Murph.
Je ne connais pas Murph mais je sais que Ketzal est un rappeur très cultivé, même s'il ne le montre pas toujours. J'ai aussi apprécié ses performances en freestyle.
12. Voir rouge
Le Husky
Parle de « révolution » et de désobéissance.
Sur les casseroles et les manifs
Le thème a été énormément exploité dans l'art (surtout le vidéo). C'est le cas également chez les artistes musicaux, qui ont très souvent repris les rythmes de ces percussions improvisées à leur avantage.
2Frères
Ce n'est pas trop mauvais, jusqu'à ce que les interprètes fassent un appel un peu trop enthousiaste à la nation québécoise. « Les Québécois changent le monde » revient ainsi à plusieurs reprises dans le refrain. Du calme, du calme.
« 2bonne patates »
Clairement ma chanson préférée du Printemps Érable. C'est volontairement cacophonique, c'est le chaos, c'est joyeux, c'est génial. Il y a même du gazoo. « Nos casseroles chantent » n'a pas malheureusement bénéficié de l'attention qu'elle méritait.
15. Sors ta casserole! (Saca tu Cacerola)
Alexandre Betancourt / Nat Barrera
Une petite chanson estivale!
Icônes et métaphores sur le printemps.
Ceci est peut-être une catégorie un peu fourre-tout.
16. Printemps Érable
Jean-François Benjamin
À rapprocher selon moi du Temps des Cerises, mais avec plus de violons et de romance.
PoPO
Chanson assez intéressante qu'on pourrait rapprocher du style de Plume Latraverse. Je ne sais plus trop pourquoi je l'ai classée dans la catégorie « métaphores ».
18. Carré Rouge
Yù
C'est un genre de grand chant protestataire avec un choeur, du piano pis toute.
Sur la loi 78
Elle est la cause de la défaite morale du PLQ et a provoqué une recrudescence de la créativité. À partir de son adoption, tout le monde - incluant des artistes plus matures - ont commencé à se mêler de la grève étudiante.
Jon Lajoie
J'ai été très surpris d'entendre cette chanson de Jon Lajoie. J'en ai encore la gueule à terre. C'est une des seules chansons en anglais, et c'est aussi une des plus réussies. Étonnamment, l'humoriste, pourtant reconnu entre tous/toutes pour son langage cru, aborde le conflit avec énormément de classe, contrairement d'ailleurs de Laurent Paquin, pour qui c'est l'inverse.
20. La loi spéciale
Ariane Moffat
Intéressant musicalement, mais sonne un peu comme un jingle, ce qui est d'ailleurs un problème récurrent chez les artistes connu-e-s ayant participé au Printemps Érable.
Loco Locass
Loco Locass a ici seulement rabouté un bout de leur chanson « Le Québec est mort, vive le québec » au célèbre slogan. Je trouve que c'est un peu salaud comme récupération, mais je l'inclue quand même dans la compilation, étant donné que le spectacle en question a rameuté une foule innombrable.
22. L'oie spéciale
BoxVocal
C'est une petite chorale formée de jeunes hommes qui est à l'origine de ce morceau fascinant et très amusant.
Personnalités publiques
Des chansons pas toujours gentilles qui prennent la forme de pamphlets dirigés contre des personnes, ou s'adressent directement à eux.
23. Ostie d'Frisé!!
Shyshit,
Darkshit of death, Unexpect
Cette chanson metal/gore ou whatever comporte notamment quelques allusions pas très originales à la sexualité de l'agente Stéfanie Trudeau, en plus de dénoncer Jean Charest.
François
Parenteau, Gaétan Troutet
L'interprète, un ancien zapartiste, me rappelle avec sa mélodie entraînante pourquoi j'adore les dessins animés des années 80.
25. La grosse Rousse
Les putes s'accumulent
Cette chanson minable s'attaquant au physique d'Arielle Grenier montre bien que plusieurs carrés rouges étaient d'épouvantables crétin-e-s.
26. Mme Beauchamp
Urbain Desbois
On ne s'attendait pas à moins de la part de cet artiste. Mais c'est peut-être un peu trop gentil.
27. Charest! Wouhou!
Une autre chanson très bien réussie traitant de l'actualité de l'époque de manière très ironique.
Géraldine et Navet Confit
Luc Sasseville
La forme d'ironie utilisée dans cette chanson a été utilisée à de très nombreuses reprises par le passé. Ce n'est pas pour rien: c'est très efficace.
Doucerebelle
Si c'est moi qui vous fait découvrir à l'instant cette chanson très sensuelle, je sens que vous allez me haïr jusqu'à la fin des temps.
Doucerebelle a écrit quelques chansons pendant le printemps dernier, dont « Je n'ai jamais été aussi fier », mais nous allons nous limiter à sa déclaration d'amour envers le jeune député péquiste.
Doucerebelle a écrit quelques chansons pendant le printemps dernier, dont « Je n'ai jamais été aussi fier », mais nous allons nous limiter à sa déclaration d'amour envers le jeune député péquiste.
Les inclassables
31. Choisis ton côté
Projet Choisis ton côté
Traduction et adaptation de la célèbre chanson de grève Which side are you on. Le projet aurait été initié pendant le Printemps Érable.
Mise en demeure
Cette chanson concerne la judiciarisation du conflit, la loi 78, la prison, etc. Le groupe Mise en demeure s'est vraiment surpassé en 2012.
Indochine
Le groupe légendaire aurait écrit ce morceau, tiré de leur dernier album (Black City Parade) en référence au Printemps érable. Le fond de l'air est rouge est aussi le titre d'un film de Chris Marker, réalisé en 1977.
dimanche 10 février 2013
Malaise au cabaret.
Le cabaret anarchiste du 8 février fut particulièrement mémorable. Tout d'abord parce que la salle (L'Alizé, cette fois), était pleine: j'ai rarement vu un évènement du Bloc des Auteur-e-s anarchistes attirer autant de gens. Mais il se distinguait avant tout par son sujet: l'érotisme. C'est que la soirée fut également l'occasion pour Bruno Massé, membre du Bloc, de lancer son deuxième roman érotique, Le jardin des rêves (publié chez Guy Saint-Jean Éditeur). Le Bloc a pensé faire une pierre deux vitres en restant dans le même thème. En ce qui me concerne, j'en étais très heureux. Le résultat global fut également très satisfaisant, à mon avis. La plupart des participant-e-s ont livré des numéros bouillants, touchants, libérateurs par leur douleur et leur douceur, pour paraphraser une des poétesses présentes.
J'ai cependant été assez surpris par certaines performances. Il faut spécifier en premier lieu (et à nouveau) que les cabarets du Bloc des Auteur-e-s Anarchistes sont à micro ouvert. Ce qui signifie que les organisateurs/trices n'ont aucun contrôle sur la qualité ni le contenu. C'est plate? C'est trop long? On ne peut rien y faire. Une performance simplement ennuyante n'est cependant pas affaire à scandale.
Mais comme Arwen l'a d'ailleurs dénoncé à quelques reprises, le milieu anarchiste n'est pas exempt de comportements sexistes. Et c'est également le cas dans les cabarets anarchistes. J'en ai déjà parlé en mars 2012: la soirée, dédiée au féminisme, ne s'était pas déroulée sans accrocs.
Et comme de fait, choisir le thème de l'érotisme était un pari risqué hier soir. Je ne l'ai pas compris tout de suite, et j'ai d'ailleurs été surpris des réserves exprimées par l'équipe d'animation. Mais comme beaucoup de gens dans la salle, j'ai été vexé par un des premiers numéros.
Celui-ci a été interrompu (après ce qui m'a paru une éternité). Il faut spécifier que ce genre d'interruption - temporaire, on l'a laissé terminer rapidement - n'est absolument pas dans la culture des cabarets anarchistes. C'est franchement la première fois que j'assiste à cela. Mais j'appuie totalement cette initiative prise par une amie.
En fait, si le numéro avait eu lieu dans n'importe quel autre contexte, devant n'importe quel autre public, jamais il n'aurait été jugé sexiste, même dans le show du CHI, avec tous les projecteurs féministes braqués dessus. Le récit raconté était étonnamment normal. Normalement sexiste, d'un sexisme vécu au quotidien, tellement ordinaire qu'il passe inaperçu. Le conteur lui-même ne s'en est pas rendu compte. Le pauvre, au contraire, avait choisi son histoire en fonction de la place qu'on y accordait au désir féminin. Plusieurs personnes, dans la salle, n'ont d'ailleurs absolument pas compris pourquoi il a été interrompu, et cela leur a déplu énormément.
Je crois que la plupart des gens savaient cependant d'où venait le malaise. Moi, ça m'a sauté aux yeux. Question de contraste: la plupart de mes camarades anarchistes sont des pro-féministes et/ou des féministes très radicaux/ales, et qui, s'illes n'ont pas nécessairement éliminé tous leurs comportements sexistes - c'est aussi mon cas - ont cependant des habitudes qui peuvent paraître anodines, mais qui après comparaison contrastent. Ces gens-là ne vont jamais vous appeler « mamzelle ». Illes ne vont jamais faire appel à une sorte de complicité de genre (du type: « les filles ici comprennent ce que je veux dire »). Illes ne vont jamais considérer une femme, privée de sa « douce moitié », comme incomplète[1]. Illes ne parlent pas non plus de la sexualité entre femmes comme si c'était un fantasme d'hommes hétéros. C'est devenu, chez plusieurs, un réflexe tout à fait naturel: on ne s'en rend pas compte, on ne sent pas qu'illes font un effort pour ne pas paraître sexistes. Et quand je suis parmi eux/elles, je ne m'attends pas à observer certaines formulations ou attitudes énervantes. Et je ne m'attendais donc pas à ça hier non plus.
Je sais que le cas discuté ici est très particulier: la performance consistait en un récit mythologique raconté devant public. Mais racontée aujourd'hui, toute histoire ne peut être que réinterprétée, surtout quand l'objectif est l'élévation des moeurs par l'utilisation d'une morale, et non la transmission de simple culture générale et d'un texte original.
J'appelle maintenant à discuter de la question, si possible avec l'aide de témoins de la scène. Parce que mon avis là-dessus est incomplet: exaspéré, je n'ai pas pris le temps, le 8 février, de bien m'attarder à ce que les autres en pensaient, replié que j'étais sur ma propre vexation.
______________________________
[1] Pas mal le pensent, ou l'ont pensé! « La maison, quand il y a pas d'homme, c'est comme un poêle éteint tout le temps. » disait Gilles Vigneault - il y a fort longtemps, heureusement. Mais l'effet de « Ah! que l'Hiver » est toujours là.
J'ai cependant été assez surpris par certaines performances. Il faut spécifier en premier lieu (et à nouveau) que les cabarets du Bloc des Auteur-e-s Anarchistes sont à micro ouvert. Ce qui signifie que les organisateurs/trices n'ont aucun contrôle sur la qualité ni le contenu. C'est plate? C'est trop long? On ne peut rien y faire. Une performance simplement ennuyante n'est cependant pas affaire à scandale.
Mais comme Arwen l'a d'ailleurs dénoncé à quelques reprises, le milieu anarchiste n'est pas exempt de comportements sexistes. Et c'est également le cas dans les cabarets anarchistes. J'en ai déjà parlé en mars 2012: la soirée, dédiée au féminisme, ne s'était pas déroulée sans accrocs.
Et comme de fait, choisir le thème de l'érotisme était un pari risqué hier soir. Je ne l'ai pas compris tout de suite, et j'ai d'ailleurs été surpris des réserves exprimées par l'équipe d'animation. Mais comme beaucoup de gens dans la salle, j'ai été vexé par un des premiers numéros.
Celui-ci a été interrompu (après ce qui m'a paru une éternité). Il faut spécifier que ce genre d'interruption - temporaire, on l'a laissé terminer rapidement - n'est absolument pas dans la culture des cabarets anarchistes. C'est franchement la première fois que j'assiste à cela. Mais j'appuie totalement cette initiative prise par une amie.
En fait, si le numéro avait eu lieu dans n'importe quel autre contexte, devant n'importe quel autre public, jamais il n'aurait été jugé sexiste, même dans le show du CHI, avec tous les projecteurs féministes braqués dessus. Le récit raconté était étonnamment normal. Normalement sexiste, d'un sexisme vécu au quotidien, tellement ordinaire qu'il passe inaperçu. Le conteur lui-même ne s'en est pas rendu compte. Le pauvre, au contraire, avait choisi son histoire en fonction de la place qu'on y accordait au désir féminin. Plusieurs personnes, dans la salle, n'ont d'ailleurs absolument pas compris pourquoi il a été interrompu, et cela leur a déplu énormément.
Je crois que la plupart des gens savaient cependant d'où venait le malaise. Moi, ça m'a sauté aux yeux. Question de contraste: la plupart de mes camarades anarchistes sont des pro-féministes et/ou des féministes très radicaux/ales, et qui, s'illes n'ont pas nécessairement éliminé tous leurs comportements sexistes - c'est aussi mon cas - ont cependant des habitudes qui peuvent paraître anodines, mais qui après comparaison contrastent. Ces gens-là ne vont jamais vous appeler « mamzelle ». Illes ne vont jamais faire appel à une sorte de complicité de genre (du type: « les filles ici comprennent ce que je veux dire »). Illes ne vont jamais considérer une femme, privée de sa « douce moitié », comme incomplète[1]. Illes ne parlent pas non plus de la sexualité entre femmes comme si c'était un fantasme d'hommes hétéros. C'est devenu, chez plusieurs, un réflexe tout à fait naturel: on ne s'en rend pas compte, on ne sent pas qu'illes font un effort pour ne pas paraître sexistes. Et quand je suis parmi eux/elles, je ne m'attends pas à observer certaines formulations ou attitudes énervantes. Et je ne m'attendais donc pas à ça hier non plus.
Je sais que le cas discuté ici est très particulier: la performance consistait en un récit mythologique raconté devant public. Mais racontée aujourd'hui, toute histoire ne peut être que réinterprétée, surtout quand l'objectif est l'élévation des moeurs par l'utilisation d'une morale, et non la transmission de simple culture générale et d'un texte original.
J'appelle maintenant à discuter de la question, si possible avec l'aide de témoins de la scène. Parce que mon avis là-dessus est incomplet: exaspéré, je n'ai pas pris le temps, le 8 février, de bien m'attarder à ce que les autres en pensaient, replié que j'étais sur ma propre vexation.
______________________________
[1] Pas mal le pensent, ou l'ont pensé! « La maison, quand il y a pas d'homme, c'est comme un poêle éteint tout le temps. » disait Gilles Vigneault - il y a fort longtemps, heureusement. Mais l'effet de « Ah! que l'Hiver » est toujours là.
jeudi 7 février 2013
sophisme ordinaire à la radio poubelle
Je viens d'écouter un des extraits les plus pauvres de l'histoire de la radio poubelle sur le plan argumentatif. C'est tellement de la sophistique cheap que l'écoute en vaut réellement la peine. Allez-y, vous allez voir, c'est drôle.
Je vais commenter seulement quelques sophismes et malversations. Analyser l'entière séquence serait interminable.
Le premier sophisme en est un de long haleine et joue sur les glissements de sens. Une tactique populaire chez les tribuns populistes qui comptent sur le manque d'attention de leur auditoire, une attention souvent détournée par un discours émotif.
Les deux animateurs commencent par remettre en question le soutien de la cause par la majorité des étudiant-e-s du Québec. Duhaime affirme:
« L'écrasante majorité des étudiants ne sera pas véritablement représentée. Parce que les étudiants, c'est pas toute des carrés rouges, pis c'est pas toute des syndicalistes des associations étudiantes. [L'écrasante majorité] C'était soit des carrés verts, soit du monde qui voulait finir leurs études pis qu'y en ont rien à foutre de l'activiste syndical [...] ». (vers 2min10)
Dans la phrase suivante, le sens glisse déjà. Duhaime se demande pourquoi les carrés verts n'ont pas de chaise au Sommet, les associant donc subtilement à « ceux qui s'en foutent » pour gonfler virtuellement leur nombre et ainsi augmenter leur légitimité. On pourrait répondre que la clique de Duhaime n'a tout simplement pas à parler pour ceux et celles qui s'en foutent, principalement parce qu'illes s'en foutent! Mais passons.
Ensuite, Duhaime nous sort une statistique de son chapeau:
« Ça nous intéresse pas 70% des étudiants qui étaient contre la grève qu'est-ce qu'y en pensent. (2min45) »
D'où vient cette statistique? En fait ce n'est pas une statistique. Souvenez-vous qu'on matraquait le fait, pendant la grève étudiante, que «seulement 30% des étudiant-e-s étaient en grève», présumant souvent par ailleurs que ceux et celles « qui étaient retourné-e-s sur les bancs d'école » avaient accepté la décision du gouvernement alors que c'était plutôt une question de rapport de force. Les étudiant-e-s ont cédé à l'argumentum baculi! Ça ne signifie pas qu'illes ont changé d'idée. Il faut vraiment avoir des tendances totalitaires pour le croire.
Juste sur le plan de la question de la grève, rappelons aussi qu'au 22 mars 2012, 310 000 (sur 400 000) étudiant-e-s étaient en grève, limitée ou illimitée. Même Quebecor l'a affirmé. Mais on ne peut pas pour autant en conclure que tout ce beau monde était en faveur de la grève, comme on ne peut conclure que les non-grévistes y étaient opposé-e-s unanimement.
C'est le coanimateur de Duhaime qui se rend coupable du glissement final sur le sujet: « On parle que c'est une minorité d'universitaires qui étaient contre la hausse. » (9min09)
Récapitulons. On passe de « une majorité écrasante de gens qui s'en foutent et de carrés verts », à « 70% d'étudiant-e-s contre la grève » pour en arriver à l'assertion finale « une minorité était contre la hausse » en guise de conclusion. Chaque partie du sophisme soutenant la suivante. Mais comment a-t-on pu arriver à cette conclusion à partir des faits énumérés précédemment? C'est ridicule!
***
La discussion se poursuit, l'indignation monte. Les deux co-animateurs reçoivent Germain Belzile (prof à HEC) en entrevue. J'ai déjà parlé de lui il y a longtemps: je l'ai rencontré à un séminaire de l'Institut Fraser. Disons qu'il a l'art des citations stupides[1].
Le sujet de l'opinion des étudiant-e-s sur la hausse revient donc. Selon les trois individus, les associations étudiantes ne représentent pas correctement leurs membres, mais ceux-ci sont forcé-e-s de y appartenir. Belzile cite d'ailleurs l'article 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme:
« 1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association. »
Belzile se fiche pas mal du premier point (violé par des dispositions de la loi 12, qui provoquait la suspension des droits associatifs dans certains cas), c'est le deuxième qui l'intéresse. Je me permets de faire une parenthèse (encore) car ce n'est pas la première fois que ce sophisme est utilisé pour attaquer les associations étudiantes. Tout d'abord, ce n'est pas le cas partout. Dans plusieurs associations étudiantes, il est possible de se faire rembourser sa cotisation. Il en va de même pour les assurances collectives négociées par les associations facultaires. C'est souvent compliqué (j'aimerais que ce soit plus facile) mais on ne peut affirmer que c'est impossible.
En fait, la formule Rand est souvent utilisée comme prétexte par les grosses assos de centre, centre-droite (comme la FAÉCUM) pour empêcher les assos modulaires (ou des associations facultaires, comme la CALESH vers 2006), trop à gauche et contestataires, de se faire reconnaître.
Par ailleurs, personne n'est forcé d'aller au cégep et à l'université! A contrario, nous sommes tous et toutes associé-e-s de force à une grande institution, sous peine d'expulsion ou de prison: l'État. Et cela contrevient certainement à l'article 20.
_______________
[1] Dans l'extrait choisi, vers 17 min: « Les gens qui ont encouragé ça au printemps passé vont avoir contribué au breakdown de l'ordre public aussi parce que c'est rendu normal et acceptable de casser des vitres, d'endommager des voitures, d'intimider des gens... Je suis catastrophé. »
Je vais commenter seulement quelques sophismes et malversations. Analyser l'entière séquence serait interminable.
Le premier sophisme en est un de long haleine et joue sur les glissements de sens. Une tactique populaire chez les tribuns populistes qui comptent sur le manque d'attention de leur auditoire, une attention souvent détournée par un discours émotif.
Les deux animateurs commencent par remettre en question le soutien de la cause par la majorité des étudiant-e-s du Québec. Duhaime affirme:
« L'écrasante majorité des étudiants ne sera pas véritablement représentée. Parce que les étudiants, c'est pas toute des carrés rouges, pis c'est pas toute des syndicalistes des associations étudiantes. [L'écrasante majorité] C'était soit des carrés verts, soit du monde qui voulait finir leurs études pis qu'y en ont rien à foutre de l'activiste syndical [...] ». (vers 2min10)
Dans la phrase suivante, le sens glisse déjà. Duhaime se demande pourquoi les carrés verts n'ont pas de chaise au Sommet, les associant donc subtilement à « ceux qui s'en foutent » pour gonfler virtuellement leur nombre et ainsi augmenter leur légitimité. On pourrait répondre que la clique de Duhaime n'a tout simplement pas à parler pour ceux et celles qui s'en foutent, principalement parce qu'illes s'en foutent! Mais passons.
Ensuite, Duhaime nous sort une statistique de son chapeau:
« Ça nous intéresse pas 70% des étudiants qui étaient contre la grève qu'est-ce qu'y en pensent. (2min45) »
D'où vient cette statistique? En fait ce n'est pas une statistique. Souvenez-vous qu'on matraquait le fait, pendant la grève étudiante, que «seulement 30% des étudiant-e-s étaient en grève», présumant souvent par ailleurs que ceux et celles « qui étaient retourné-e-s sur les bancs d'école » avaient accepté la décision du gouvernement alors que c'était plutôt une question de rapport de force. Les étudiant-e-s ont cédé à l'argumentum baculi! Ça ne signifie pas qu'illes ont changé d'idée. Il faut vraiment avoir des tendances totalitaires pour le croire.
Juste sur le plan de la question de la grève, rappelons aussi qu'au 22 mars 2012, 310 000 (sur 400 000) étudiant-e-s étaient en grève, limitée ou illimitée. Même Quebecor l'a affirmé. Mais on ne peut pas pour autant en conclure que tout ce beau monde était en faveur de la grève, comme on ne peut conclure que les non-grévistes y étaient opposé-e-s unanimement.
C'est le coanimateur de Duhaime qui se rend coupable du glissement final sur le sujet: « On parle que c'est une minorité d'universitaires qui étaient contre la hausse. » (9min09)
Récapitulons. On passe de « une majorité écrasante de gens qui s'en foutent et de carrés verts », à « 70% d'étudiant-e-s contre la grève » pour en arriver à l'assertion finale « une minorité était contre la hausse » en guise de conclusion. Chaque partie du sophisme soutenant la suivante. Mais comment a-t-on pu arriver à cette conclusion à partir des faits énumérés précédemment? C'est ridicule!
***
La discussion se poursuit, l'indignation monte. Les deux co-animateurs reçoivent Germain Belzile (prof à HEC) en entrevue. J'ai déjà parlé de lui il y a longtemps: je l'ai rencontré à un séminaire de l'Institut Fraser. Disons qu'il a l'art des citations stupides[1].
Le sujet de l'opinion des étudiant-e-s sur la hausse revient donc. Selon les trois individus, les associations étudiantes ne représentent pas correctement leurs membres, mais ceux-ci sont forcé-e-s de y appartenir. Belzile cite d'ailleurs l'article 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme:
« 1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association. »
Belzile se fiche pas mal du premier point (violé par des dispositions de la loi 12, qui provoquait la suspension des droits associatifs dans certains cas), c'est le deuxième qui l'intéresse. Je me permets de faire une parenthèse (encore) car ce n'est pas la première fois que ce sophisme est utilisé pour attaquer les associations étudiantes. Tout d'abord, ce n'est pas le cas partout. Dans plusieurs associations étudiantes, il est possible de se faire rembourser sa cotisation. Il en va de même pour les assurances collectives négociées par les associations facultaires. C'est souvent compliqué (j'aimerais que ce soit plus facile) mais on ne peut affirmer que c'est impossible.
En fait, la formule Rand est souvent utilisée comme prétexte par les grosses assos de centre, centre-droite (comme la FAÉCUM) pour empêcher les assos modulaires (ou des associations facultaires, comme la CALESH vers 2006), trop à gauche et contestataires, de se faire reconnaître.
Par ailleurs, personne n'est forcé d'aller au cégep et à l'université! A contrario, nous sommes tous et toutes associé-e-s de force à une grande institution, sous peine d'expulsion ou de prison: l'État. Et cela contrevient certainement à l'article 20.
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[1] Dans l'extrait choisi, vers 17 min: « Les gens qui ont encouragé ça au printemps passé vont avoir contribué au breakdown de l'ordre public aussi parce que c'est rendu normal et acceptable de casser des vitres, d'endommager des voitures, d'intimider des gens... Je suis catastrophé. »
lundi 4 février 2013
Le sondage en ligne du Parti Conservateur.
J'insiste souvent sur le fait que contrôler la question est plus important que de contrôler la réponse. En voici un exemple qui manque sérieusement de subtilité.
Ce ne sont que deux questions biaisées parmi tant d'autres, auxquelles on peut répondre en suivant ce lien.
Reste à savoir si le Parti Conservateur va se servir des données recueillies pour justifier ses politiques à la Caligula et prétendre qu'il a pris le pouls de la population.
Maintenant, si vous voulez répondre au questionnaire, je vous conseille de mettre une fausse adresse, au cas où le PC enverrait toutes les informations à la GRC...
Ce ne sont que deux questions biaisées parmi tant d'autres, auxquelles on peut répondre en suivant ce lien.
Reste à savoir si le Parti Conservateur va se servir des données recueillies pour justifier ses politiques à la Caligula et prétendre qu'il a pris le pouls de la population.
Maintenant, si vous voulez répondre au questionnaire, je vous conseille de mettre une fausse adresse, au cas où le PC enverrait toutes les informations à la GRC...
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