mardi 21 avril 2009

Égypte

Je pars à l'étranger vendredi et je reviens à la mi-mai seulement. Ne pensez pas que j'y vais pour me faire bronzer. J'aime pas le soleil et la mer; j'aime les ruines et les gens. Je ramènerai quelques photos. Je vous souhaite du beau temps.

mercredi 15 avril 2009

Manif contre la loi spéciale - UQÀM

Comme vous le savez sans doute, l'UQÀM est en grève parce que l'administration et le gouvernement refusent comme des cons de fournir de l'argent pour augmenter le nombre de profs afin que l'offre de cours devienne légèrement plus rapprochée des limites du raisonnable. Le pouvoir s'obstine, les syndicats se braquent. Mais voici que le Parti Libéral a décidé de menacer d'avoir recours à une loi spéciale qui forcerait le retour au travail des profs, soi-disant pour permettre aux étudiant-e-s de terminer leur session, alors que plusieurs de ceux-ci AUSSI ont voté des grèves dans leurs départements respectifs.

Des camarades ont donc décidé d'organiser une manif vendredi, le 17 avril à 10h00 pour dénoncer ça. Je ne connais pas encore l'emplacement. Vous pouvez vous tenir informé-e-s via le site UQÀM en grève.

La participation des citoyen-ne-s en général est très, très bienvenue.

Nb: Je pourrai pas être là, désolé.

lundi 13 avril 2009

Spectacle anticapitaliste du 1er mai.


Fred Dubonnet est un slammeur engagé français qui aime les histoires d'amour. Il a sorti deux disques. Il donne des ateliers d'écriture et de poésie dans les prisons.
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Paul Cargnello et The Frontline ont fait les Francofolies en 2007. Paul se décrit comme un "anglophone francophile" et chante dans les deux langues. Il propose un répertoire aux accents reggae. Il joue avec Sandy, José et Ryan.
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Ensemble Insurrection Chaotique est un groupe de musicien-ne-s anarchistes formé lors d'une manif en 2006. Il accompagne les marcheur/euses dans divers évènements depuis. Plusieurs les ont joint-e-s, plusieurs sont parti-e-s. L'Ensemble Insurrection Chaotique donne du courage.
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Nomadic Massive est un collectif hip-hop multilingue montréalais. Presque old style. Antimilitariste. Contre la discrimination. Musique apaisante.
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Micros Armés est un groupe rap engagé et mixte. Aime tellement Montréal qu'il lui a consacré plusieurs strophes.
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Son un poco politicas est un trio de musique latino-américaine et socialement engagé.
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Le premier mai prochain, au Petit Campus à 21h15, tous ces groupes seront réunis pour participer au spectacle anticapitaliste de la fête des travailleurs et travailleuses.
Le prix à l'entrée: une contribution volontaire tournant autour de 5$.

jeudi 9 avril 2009

Pauvre Pizza Ben!

Cette lettre a été envoyée il y a quelques semaines à Patrick Lagacé. C'est une réponse à son article d'ado qu'il a publié dans La Presse le lendemain de la manif du 15 mars dernier. Il y dénonçait la "violence" de manifestant-e-s s'étant attaqué-e-s à un petit restaurant sympathique, et ponctuait son texte d'ironies bon marché. Dans ma réponse, j'ai fait mon possible pour paraître sérieux, respectueux et nuancé, allant jusqu'à camoufler mes émotions et une partie de mes opinions. Résultat: aucune réaction, aucune réponse, aucun commentaire. Apparemment, je n'ai pas réussi à le convaincre. Alors tiens, je publie ça ici. J'aurai pas perdu mon temps.

C'est quand même paradoxal que monsieur Lagacé se soit permis de faire ces commentaires sans s'être présenté à une manif qui se déroulait à deux minutes de chez lui, alors qu'il s'est rendu jusqu'en Palestine pour pouvoir donner un avis "sérieux" sur le conflit israélo-arabe[1]. Bref.

"Mon histoire ressemble à toutes les autres et ne vous intéresse pas.[2] Toutefois si je ne peux pas répondre à toutes vos interrogations, j'en ai quand même vu assez pour savoir dans quelles circonstances des manifestant-e-s ont fracassé la vitrine du Pizza Ben. Je ne cherche pas du tout à les excuser. De toute façon, en essayant je manquerais nécessairement d'objectivité.

Des agents infiltrés étaient présents en grand nombre dans la manifestation. Je ne sais pas s'ils se sont livrés à des activités de provocation. Je sais par contre qu'ils se sont livrés à l'arrestation de plusieurs personnes, selon toute vraisemblance identifiées comme représentant un danger potentiel. Deux d'entre elles se sont fait piéger après semble-t-il avoir dérobé un bouclier de la SPVM. L'une d'elles était de toute évidence mineure, et l'autre, je n'en ai aucune idée. Les policiers les ont traînées dans un bloc, où les jeunes ont été, selon quelques témoins rencontrés plus tard, battus. D'autres agents infiltrés se sont réfugiés, paraît-il (mais ça m'apparaît moins clair), dans le commerce voisin.

Cet établissement, c'était Pizza Ben.

C'est alors que les policiers s'y étaient cachés que les projectiles ont fusé, fracassant les vitrines. Les jeunes ont réagi par colère, parce que deux de leurs chums s'étaient fait épingler sauvagement. Ils ne pensaient sans doute pas au capitalisme quand ils ont jeté des pierres contre les façades du restaurant et de son voisin.

Quant aux policiers, c'est peut-être par peur de représailles violentes qu'ils se sont réfugiés dans cet édifice[3]. Je me refuse encore à interpréter leur geste comme une tentative crapuleuse de camoufler les preuves du mauvais traitement qu'ils souhaitaient infliger à leurs proies fraîchement cueillies[3]. C'est cependant la version qui circule dans le milieu.

Je n'étais pas un témoin direct de la scène. Ce que je dis ne vaut donc pas grand-chose sur le plan journalistique. Mais si vous ne l'avez pas encore fait, je vous conseille de visionner ce vidéo sur Youtube, tourné juste au moment où le restaurant en question a été vandalisé. On voit presque tout de l'évènement malheureux. Je n'avais pas repensé à votre article avant que le souvenir de l'évocation par certaines personnes d'une quelconque pizzeria ne me revienne à l'esprit par le biais de ce court extrait.

Je ne sais pas encore ce qui s'est passé avec les vitres de l'UQÀM, du café Vienne[4] et celles des voitures civiles de Sainte-Catherine, mais il est bien certain que chaque méfait a une histoire qui lui est propre, plus ou moins justifiable. Celle du Pizza Ben ne se résume pas à un acte de vandalisme gratuit, même si le geste reste totalement répréhensible[3].

J'espère que mon courriel vous sera utile et qu'il fasse autre chose que polluer votre boîte de réception.

Bien à vous,

(C'est signé.)

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[1] Délire qui vaut bien une note de bas de page: en fait, Lagacé devrait selon moi laisser tomber sa pensée du passé décomposé réactionnaire pour adopter la participation et la présence... dans le présent. On m'objecterait que Lagacé deviendrait ainsi Lagaçant et qu'il perdrait sans doute sa job... Mais bof, il trouverait bien quelque chose d'autre à TQS.
[2] J'ai passé l'intro parce que ça commençait à devenir trop long. En gros, je parlais de tous mes diplômes et de toutes les autres raisons qui faisaient de moi un homme respectable et crédible selon les critères culturels de Lagacé. Rien de très édifiant.
[3] Regardez comme je suis nuancé!!!
[4] C'est même pas vrai. Je sais ce qui s'est passé avec la vitrine du café Vienne. Elle a été fracassée par un projectile lancé par la police. Si je feins l'ignorance ici, c'est simplement par ironie. Monsieur Lagacé est journaliste. S'il n'a pas compris l'allusion c'est qu'il a mal fait sa job en s'informant tout croche.

lundi 6 avril 2009

Petit guide de l'extrême-gauche québécoise (3) - encore plus de communistes

Plus j'étudie la question, plus je me rends compte que le nombre d'organismes communistes québécois fleurissent telle la rose rouge de l'espérance, comme dit l'excellente chanson du Parti socialiste français (la musique a été écrite, soit dit en passant, par l'ingénieux Théodorakis aux pieds rapides[1] - vie, santé et force).

Je le répète encore une fois, n'hésitez pas à faire des suggestions afin de m'aider à compléter cette série d'articles.

Si vous voulez dresser une liste exhaustive des groupes décédés (comme En lutte et le Parti Communiste ouvrier) pour enrichir nos connaissances globales, à tous et à toutes, j'intègrerai. Dans le cas contraire, je dédierai un article à l'histoire brève de l'extrême-gauche au Québec, qui servira d'introduction au petit guide. Je sais que ce faisant, ce sera encore plus le bordel, parce que chronologiquement, généralement on termine par la conclusion. Mais il se trouve que j'y ai pensé après, c'est ça un work in progress. Vous pouvez également suggérer des liens, incluant celui votre propre blogue.

4. Le Parti Marxiste-léniniste du Québec

La bannière du PMLQ est immanquable dans les manifestations. C'est le drapeau rouge avec une grosse tache au centre, représentant un individu brandissant une plume et placé au centre d'une roue d'engrenage verte. Le Parti Marxiste-léniniste n'est pas antiélectoraliste: il a soumis, au suffrage de décembre 2008, vingt-trois candidatures de député-e-s, avec un résultat de 0.09% du total des voix (soit 2973).

Le PMLQ, sauf erreur de ma part, est affilié au Parti Marxiste-léniniste du Canada.

Son programme est assez vague et non-chiffré, mais en lisant les articles disponibles sur leur site, il est possible d'en connaître pas mal sur son idéologie. Il fait par exemple la promotion d'une économie socialisée et s'oppose au "capitalisme monopolistique". Il souhaite en outre une distribution équitable (voire égalitaire) de ce qui est désigné par le terme "richesses sociales", et compte investir dans les programmes sociaux pour que le gouvernement cesse, selon son expression, de payer les riches. Le parti est également antimilitariste dans une certaine mesure, et concentre l'énergie de ses luttes sur les questions québécoises. Il défend aussi les immigrant-e-s contre les tentatives du ministère de leur imposer des valeurs néolibérales, qualifiant les actes de Yolande James de racistes, allant jusqu'à défendre les droits individuels - le gouvernement n'a pas le droit d'imposer ses valeurs aux citoyen-ne-s - contre la coercition étatique! Convaincu que l'éducation est un droit, le PMLQ propose une baisse progressive des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire. Finalement, le PMLQ, à l'instar du Parti Marxiste Léniniste du Canada, semble avoir un point de vue relativement favorable à l'indépendance du Québec. Entre les branches, j'ai entendu dire que ce dernier point a cependant fait l'objet de débats assez passionnés. Les Marxistes-léninistes rejettent toutefois les idéologies basées sur l'ethnicité.

Comme à l'habitude, j'ai envoyé un courriel à l'organisation et j'attends une réponse de leur part pour mettre la main sur des informations pertinentes telles que le nombre exact de militant-e-s.

Le discours officiel du PMLQ semble somme toute assez modéré, même si certains éléments de la pensée qui le sous-tendent sont particulièrement originaux. On compare par exemple la situation des immigrant-e-s à celle des patriotes de 1837-38, et même le mémoire sur l'avenir constitutionnel du Québec est traduit en anglais sur le site du parti-mère.

Le PMLQ n'encourage visiblement pas la violence ou une révolution prolétarienne spontanée et armée. Il prend plutôt le parti de l'étapisme.

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[1]Référence à peine voilée à Homère.

vendredi 3 avril 2009

50 apostasies - le diocèse de Québec perd la moitié de ses fidèles

Cela, joint à la récente lettre de l'Abbé Claude Lacaille envoyée au Devoir, et joint aussi à quelques autres féroces réactions de la part de prêtres québécois, me donne l'impression de vivre dans le genre de climat qui précède généralement un schisme. Joseph Ratzinger, alias Benoît XVI, va-t-il continuer de tolérer les écarts de langage de ses acolytes du Québec? On a forcé l'abbé Raymond Gravel, ancien député progressiste du Bloc Québécois, à choisir entre sa carrière de clerc et celle de politicien: il faisait trop de bruit. Ce dernier a abandonné son siège à défaut de vouloir abandonner sa calotte. (Il aurait fallu laisser tomber les deux.) Les autres membres du clergé se plieront-ils à la volonté de l'immaculé Benoît? Ou, dans une action concertée, tenteront-ils de poursuivre leurs actions jusqu'à la dissolution totale du lien qui les unit avec le Vatican? Ce ne serait pas une mauvaise chose, mais il n'y a hélas guère d'espoir. Le pouvoir, même religieux, a souvent son intérêt propre, et finit généralement par faire fi des divergences d'opinion pour s'unifier à nouveau sous la bannière de l'entente, de la paix et de l'exploitation.