lundi 6 avril 2009

Petit guide de l'extrême-gauche québécoise (3) - encore plus de communistes

Plus j'étudie la question, plus je me rends compte que le nombre d'organismes communistes québécois fleurissent telle la rose rouge de l'espérance, comme dit l'excellente chanson du Parti socialiste français (la musique a été écrite, soit dit en passant, par l'ingénieux Théodorakis aux pieds rapides[1] - vie, santé et force).

Je le répète encore une fois, n'hésitez pas à faire des suggestions afin de m'aider à compléter cette série d'articles.

Si vous voulez dresser une liste exhaustive des groupes décédés (comme En lutte et le Parti Communiste ouvrier) pour enrichir nos connaissances globales, à tous et à toutes, j'intègrerai. Dans le cas contraire, je dédierai un article à l'histoire brève de l'extrême-gauche au Québec, qui servira d'introduction au petit guide. Je sais que ce faisant, ce sera encore plus le bordel, parce que chronologiquement, généralement on termine par la conclusion. Mais il se trouve que j'y ai pensé après, c'est ça un work in progress. Vous pouvez également suggérer des liens, incluant celui votre propre blogue.

4. Le Parti Marxiste-léniniste du Québec

La bannière du PMLQ est immanquable dans les manifestations. C'est le drapeau rouge avec une grosse tache au centre, représentant un individu brandissant une plume et placé au centre d'une roue d'engrenage verte. Le Parti Marxiste-léniniste n'est pas antiélectoraliste: il a soumis, au suffrage de décembre 2008, vingt-trois candidatures de député-e-s, avec un résultat de 0.09% du total des voix (soit 2973).

Le PMLQ, sauf erreur de ma part, est affilié au Parti Marxiste-léniniste du Canada.

Son programme est assez vague et non-chiffré, mais en lisant les articles disponibles sur leur site, il est possible d'en connaître pas mal sur son idéologie. Il fait par exemple la promotion d'une économie socialisée et s'oppose au "capitalisme monopolistique". Il souhaite en outre une distribution équitable (voire égalitaire) de ce qui est désigné par le terme "richesses sociales", et compte investir dans les programmes sociaux pour que le gouvernement cesse, selon son expression, de payer les riches. Le parti est également antimilitariste dans une certaine mesure, et concentre l'énergie de ses luttes sur les questions québécoises. Il défend aussi les immigrant-e-s contre les tentatives du ministère de leur imposer des valeurs néolibérales, qualifiant les actes de Yolande James de racistes, allant jusqu'à défendre les droits individuels - le gouvernement n'a pas le droit d'imposer ses valeurs aux citoyen-ne-s - contre la coercition étatique! Convaincu que l'éducation est un droit, le PMLQ propose une baisse progressive des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire. Finalement, le PMLQ, à l'instar du Parti Marxiste Léniniste du Canada, semble avoir un point de vue relativement favorable à l'indépendance du Québec. Entre les branches, j'ai entendu dire que ce dernier point a cependant fait l'objet de débats assez passionnés. Les Marxistes-léninistes rejettent toutefois les idéologies basées sur l'ethnicité.

Comme à l'habitude, j'ai envoyé un courriel à l'organisation et j'attends une réponse de leur part pour mettre la main sur des informations pertinentes telles que le nombre exact de militant-e-s.

Le discours officiel du PMLQ semble somme toute assez modéré, même si certains éléments de la pensée qui le sous-tendent sont particulièrement originaux. On compare par exemple la situation des immigrant-e-s à celle des patriotes de 1837-38, et même le mémoire sur l'avenir constitutionnel du Québec est traduit en anglais sur le site du parti-mère.

Le PMLQ n'encourage visiblement pas la violence ou une révolution prolétarienne spontanée et armée. Il prend plutôt le parti de l'étapisme.

________

[1]Référence à peine voilée à Homère.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire