samedi 29 novembre 2008

Comment l'anarchie est-elle possible? (4) - Les mathématiques existeraient toujours.

Une minuscule note en réaction d'une question qu'on pose souvent: que ferait-on des sciences économiques à l'intérieur d'un système qui ne compte plus sur le capital pour se développer? Je ne vois pas en quoi, advenant le cas de l'abolition de la propriété privée, de l'État et du capital, et même du "marché", les économistes et "gestionnaires" économiques deviendraient inutiles. Dans une commune anarchiste, les capacités d'un comptable peuvent être récupérées, comme celles d'un financier. Seulement, la gestion passe du virtuel au matériel, et du privé au collectif.

Dans un monde dominé par le mode de vie anarchiste, les comptables et autres gestionnaires de l'économie de plusieurs communes (ou enclaves, ou syndicats, ou autres regroupements, peu importe le modèle) continueraient à faire leurs savants calculs, dessinant des graphiques sur la productivité - toujours matérielle - des heures de travail, sur les stocks de nourriture, sur la production de vêtements, etc. Ils continueraient de se livrer à des estimations globales sur l'avenir (bref, à spéculer, mais dans le sens propre du verbe). Le secteur de l'érudition mathématique et économique deviendrait d'autant plus névralgique que les gens ne pourraient plus se permettre de pertes substantielles sans réduire leur qualité de vie ou leur apport calorique, les emprunts étant devenus difficiles à obtenir. Les calculs des économistes et des agronomes permettraient aussi d'établir des données sur l'avenir démographique de certaines régions.

Cependant, au sein d'une société anarchiste, les possibilités seraient très diverses, comme les modes d'organisation. Notre système fonctionne selon des castes professionnelles étroitement cloisonnées. Ce ne serait pas nécessairement le cas dans l'anarchie, laquelle pourrait sonner le glas des professions en général - dont celle d'économiste et de comptable.

Comme je l'ai dit auparavant, trop s'avancer est inutile. Personne, même pas les libéraux classiques, n'ont pu imaginer avec précision, deux cent ans à l'avance, à quoi ressemblerait notre village global aujourd'hui. Et si je crois que l'imagination est bénéfique (elle permet de créer le possible), je ne crois pas que l'idéologie le soit autant. Il ne faut jamais, comme les libertariens ou certains groupes marxistes le font trop souvent, chercher à établir coûte que coûte un système selon des normes établies à partir d'un point de vue émergeant au milieu d'une société aliénée.

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Autre chose importante à retenir: les militant-e-s anarchistes peuvent parfois paraître sauvages, voire dangereux, mais ce ne sont pas des coupeurs de têtes. Les libertaires ne peuvent pas, fondamentalement, se livrer à des purges. Ni dans le cadre d'une révolution, ni dans le cadre d'évolution réformiste.

jeudi 27 novembre 2008

brèves

La blogosphère explose

Je m'explique mal la hausse soudaine de la fréquentation des blogues politiques québécois, dont le mien (sur lequel rien d'intelligent ne s'est dit depuis au moins mai dernier). Peut-être que les journalistes et les amateur-e-s surveillent la blogosphère depuis le déclenchement des élections?

En tout cas, je suis en fin de session jusqu'à la mi-décembre. Désolé si je ne puis proposer des articles rigoureux avec des sources pendant un certain temps, mais j'ai la tête ailleurs.

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Le 8 décembre, un jour comme les autres

La campagne électorale, principalement menée par trois partis à l'idéologie presque identique, est d'un tel manque d'intérêt pour moi qu'il est possible que je ne regarde même pas la télé le soir du vote. Je serai plutôt, sans doute, plongé dans mes études, et peut-être même apprendrai-je les résultats le surlendemain. Quelle délicieuse insulte pour notre système, non?

Les changements lors d'élections québécoises sont rarement autre chose que symboliques. Avec Jean Lesage, on assistait à un "renouveau"... Lancé, en réalité, au cours des années 40 et 50, avec le Refus Global, les grèves, le rock n'roll et la soirée du Hockey. "Un nouveau jour va se lever" en 1960... Et va suivre l'aube. C'est d'ailleurs un gouvernement de l'Union Nationale, qui en 1968, va lancer l'UQÀM, et ce sont des foutus réactionnaires qui ont fait de la santé un service public et gratuit, cédant simplement à la pression du peuple.

Tant qu'il y a des jeunes, tant que les gens sont mobilisés, les choses peuvent changer, peu importe la couleur du gouvernement. Il faut cependant apprendre à ne pas s'asseoir sur ses lauriers, toujours se battre, et surtout, ne jamais, NE JAMAIS avoir de reconnaissance pour la classe politique. Même si on en fait "l'élection", ces gens restent des ennemis. Ici, ils veulent faire de l'argent sur le dos de pauvres malades (n'est-ce pas le cas de l'ancien ministre Couillard, qui se vote des lois pour débroussailler le chemin en attendant de devenir lobbyiste pour une compagnie privée - d'autres diront qu'il aurait dû rester neurologue, mais moi, je ne me laisserais jamais fouiller le cerveau par une crapule de ce genre-là, ça serait capable de me mettre plein de marde dans la tête), et ailleurs, complètement boqués, ils refusent de voir les évidences et s'obstinent à vouloir adopter des mesures purement idéologiques (faut pas jouer avec la vie et la liberté des gens, monsieur Dumont).

En ce sens, les élections ne servent donc qu'à une chose: faire croire aux dirigeant-e-s que leur trône tient sur trois pattes. Tant que les résultats restent imprévisibles, l'élection peut être un outil. Mais simplement un outil rhétorique, métaphorique. Car le pouvoir principal du peuple est dans la rue, et quand le peuple agit librement (dixit: violemment selon les médias et la police), quand il s'approprie son territoire et quand il exproprie les tyrans, les dirigeant-e-s sont terrorisé-e-s.

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Jean-François Lisée

C'est un gros con, un pseudo-intellectuel qui n'a rien dans le crâne. Un conseiller de Pauline Marois. Une âme damnée de Joseph Facal, le faux économiste enseignant à HEC. Un "créateur de richesse" branché. Le snob patron du CÉRIUM, et ami des politicailleux. Ses paroles sont toutes tendancieuses, orientées par son intérêt personnel et carriériste.

Prendre son avis pour du cash, c'est se suicider intellectuellement. Réfléchissez un peu avant d'adhérer à son programme de rénovation de la "social-démocratie", qui n'a rien de social ni de démocrate. Son projet: nous rentrer un bâton dans le cul et le faire sortir par les cordes vocales pour qu'on reste drette et qu'on pose des questions toutes écrites d'avance. Son objectif: satisfaire les puissant-e-s, autant du côté de l'État que du capital.

mardi 25 novembre 2008

Les courants anarchistes et leurs couleurs.

(Image disparue)

*Les deux drapeaux du bas ont été ajoutées le 19 décembre 2008.

mercredi 12 novembre 2008

J'veux pas mourir, mais... (Le manifeste morbide)

Je suis quelqu'un d'heureux qui ai toujours voulu vivre. Je ne voudrais jamais mourir, même si pour ça il me faudrait renier toutes mes idées. Je préfère être humilié que mort, et je préfère prendre mes jambes à mon cou que rentrer les pieds devant. C'est pas que j'ai peur, c'est plutôt que crever me semble dépourvu d'avenir. Et d'ailleurs, je suis en bonne forme, alors je ne vois pas pourquoi j'irais ruiner ma santé en décédant.

Mais si je meurs, je ne veux pas qu'on m'enterre dans les honneurs. Je donne donc ici des indications sommaires en cas d'accident.

1. Tout d'abord, Je ne veux ni prêtre, ni discours. À la limite, une petite réception, mais ce n'est vraiment pas nécessaire. En admettant que finalement, personne ne m'ait réellement aimé, et que personne ne pleure ma mort, j'en aurai rien à foutre, étant donné que j'aurai vécu toute ma vie dans l'illusion sans me rendre compte de rien.

2. Diogène voulait qu'on laisse son cadavre à la merci des charognards. Ce n'est pas mon cas. Voici plusieurs façons de se débarasser de mes restes, je vous laisse le choix selon le contexte.
- Soit on brûle mon corps (façon maison, sur un bûcher c'est moins cher même si c'est plus long) et on jette mes cendres et mes ossements dans un quelconque lieu où il n'y a personne;
- Soit on jette mon corps nu dans une décharge;
- Soit on fabrique un trébuchet et on me catapulte au travers de la fenêtre de la Chambre des Communes pendant une séance ;
- Soit on fait dévorer mon corps par des chiens et qu'ensuite, on les amène chier devant l'entrée de l'édifice de la Bourse (j'aurai réalisé mon ambition, d'être de la merde sur une belle pelouse);
- Je suis ouvert à toute autre idée malsaine et méchante.

3. Je ne veux pas qu'une plaque à mon nom soit taillée quelque part dans un cimetière. Qu'on laisse ma mémoire et mon nom se décomposer en paix, loin de toutes les effusions religieuses, des croix, des anges en granit, des croissants ou des étoiles de David, et surtout loin du son des cloches. J'étais poussière, je redeviendrai poussière.