mercredi 12 novembre 2008

J'veux pas mourir, mais... (Le manifeste morbide)

Je suis quelqu'un d'heureux qui ai toujours voulu vivre. Je ne voudrais jamais mourir, même si pour ça il me faudrait renier toutes mes idées. Je préfère être humilié que mort, et je préfère prendre mes jambes à mon cou que rentrer les pieds devant. C'est pas que j'ai peur, c'est plutôt que crever me semble dépourvu d'avenir. Et d'ailleurs, je suis en bonne forme, alors je ne vois pas pourquoi j'irais ruiner ma santé en décédant.

Mais si je meurs, je ne veux pas qu'on m'enterre dans les honneurs. Je donne donc ici des indications sommaires en cas d'accident.

1. Tout d'abord, Je ne veux ni prêtre, ni discours. À la limite, une petite réception, mais ce n'est vraiment pas nécessaire. En admettant que finalement, personne ne m'ait réellement aimé, et que personne ne pleure ma mort, j'en aurai rien à foutre, étant donné que j'aurai vécu toute ma vie dans l'illusion sans me rendre compte de rien.

2. Diogène voulait qu'on laisse son cadavre à la merci des charognards. Ce n'est pas mon cas. Voici plusieurs façons de se débarasser de mes restes, je vous laisse le choix selon le contexte.
- Soit on brûle mon corps (façon maison, sur un bûcher c'est moins cher même si c'est plus long) et on jette mes cendres et mes ossements dans un quelconque lieu où il n'y a personne;
- Soit on jette mon corps nu dans une décharge;
- Soit on fabrique un trébuchet et on me catapulte au travers de la fenêtre de la Chambre des Communes pendant une séance ;
- Soit on fait dévorer mon corps par des chiens et qu'ensuite, on les amène chier devant l'entrée de l'édifice de la Bourse (j'aurai réalisé mon ambition, d'être de la merde sur une belle pelouse);
- Je suis ouvert à toute autre idée malsaine et méchante.

3. Je ne veux pas qu'une plaque à mon nom soit taillée quelque part dans un cimetière. Qu'on laisse ma mémoire et mon nom se décomposer en paix, loin de toutes les effusions religieuses, des croix, des anges en granit, des croissants ou des étoiles de David, et surtout loin du son des cloches. J'étais poussière, je redeviendrai poussière.

3 commentaires:

  1. "Soit on jette mon corps nu dans une décharge"

    Ahahaha. Elle est bonne en criss celle-là!

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  2. Je comprends bien le recours au procédé littéraire de ton manifeste, mais n'empêche que les cendres des humains soient déposés en un lieu précis m'importe pour au moins une raison : le témoignage de notre éphémérité.

    Live on !

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  3. Sages paroles, je suis tout à fait d'accord. Toutefois, je maintiens que nous sommes tout autant éphémères dans un trou d'ordures que dans une fosse de bouette.

    Mon but était de rire de la mort. Comme par pudeur je n'oserais pas rire de celle des autres, je me moque de la mienne.

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