samedi 19 octobre 2013

Quelques trucs - toujours la prison - les élections à Mtl.

Le Cabaret

Tout d'abord, bravo aux participant-e-s du dernier Cabaret Anarchiste. Une quarantaine de personnes se sont réunies dans le petit local du DIRA, ont mangé des tartes aux pommes et/ou ont librement lu des poèmes et des textes contestataires. Après trois années, la formule ne s'épuise toujours pas!

L'anthologie du Bloc des Auteur.e.s anarchistes

Si vous voulez participer au nouveau recueil de nouvelles anarchistes Subversions III, publié par le Bloc des Auteur.e.s anarchistes, il vous reste encore jusqu'à la fin du mois pour nous soumettre un texte de fiction. Toutes les informations sont ici!

Des potes, toujours en prison

Un groupe Facebook a été créé pour venir en aide à deux accusés du G20 qui sont actuellement enfermés à la prison de Bordeaux. Dans mon esprit à moi, les crimes dont ils ont été accusés ne mériteraient en rétribution qu'une bonne tape sur l'épaule, en admettant qu'ils les aient réellement commis. Mais même dans la logique interne de notre société néolibérale, la peine qui leur est infligée est disproportionnée. Vous pouvez leur écrire en suivant les indications laissées sur la page.

Vous habitez hors de Montréal et vous avez la flemme de poster une lettre d'encouragement à cause des timbres? Vous pouvez m'envoyer un courriel (mon adresse de compte, c'est "inactifs", sur hotmail.com). Si vous êtes convaincant-e, je peux faire quelques impressions et les envoyer moi-même de temps à autres.

Ça y est, je ne veux plus parler de la Charte.

Je suis toujours contre, mais je trouve que le débat est plombé. Jamais je n'ai assisté à un dialogue aussi con de toute ma vie. Assez peu de personnes me semblent avoir un avis éclairé sur la question, et beaucoup pensent que ce projet ridicule est en fait une licence pour tenir des propos xénophobes, tout en se défendant de l'être. Même Normand Baillargeon entre dans le jeu de bon coeur avec des crétineries rocambolesques. Foglia aussi: mais ça c'est à vrai dire pas vraiment étonnant. Et que dire de l'avis du sociologue Guy Rocher? Je me sens presque trahi par son autoritarisme vulgaire. Tu quoque, mon espèce d'épais?

À ce titre, les Janettes ne font qu'ajouter des clowneries supplémentaires au moisi collectif.

De l'autre côté, il y a Pratte, avec qui plusieurs gauchistes (mais pas tous/toutes, parce que plusieurs croient aux « libertés collectives », terme vide s'il en est) s'étonnent aujourd'hui d'être d'accord. Celui-ci fait appel à l'avis de la Commission des droits de la personne. Pour un éditorialiste qui s'est toujours crissé de nos droits - et surtout en 2012 - je trouve que c'est ironique[1]. Dans cette situation, on peut réellement parler d'argument d'autorité. Et il y a certaines femmes musulmanes qui au lieu de défendre leurs libertés individuelles avant tout, nous parlent de la nécessité de non pas être soumises à l'homme, mais d'être soumises à Dieu, ce qui n'est pas, nônon, la même chose. Je peux pas dire que je suis d'accord. Et surtout ces hommes religieux qui pilotent certaines contestations de la Charte[2], contre ces hommes chrétiens ou laïcs qui pilotent certaines actions d'appui.

Je ne veux plus me prononcer sur la Charte parce que je trouve actuellement que tout le monde est con. De la connerie, de la connerie partout, et elle est hargneuse en plus. Et j'ai peur d'être con moi aussi. Juste écrire ces trois paragraphes me semble un risque non-calculé de tomber dans les mêmes schémas imbéciles.

Alors fuck that shit.

Projet Montréal et les élections

J'ai rarement autant détesté un parti politique municipal que Projet Montréal. Même les corrompus m'énervent moins que ces social-traîtres carriéristes. Qu'illes aillent chier, je voterai pas pour eux, même s'illes leur viennent à l'idée de me payer pour. Il a fallu leur tordre un bras pour qu'illes votent contre P-6, et maintenant beaucoup d'entre eux prétendent que tout le monde, au parti, a toujours été contre. Leurs déclarations sur les itinérant-e-s et les logements sociaux sont confuses et Richard Bergeron adapte son discours selon son auditoire, avec de grands sparages. Et ses projets pharaoniques qui sont censés se réaliser en quelques années seulement (sans expulsion? sans consensus? en tout cas sans manif j'imagine, parce que ce sera toujours interdit), je vais me battre contre. J'aimerais bien en discuter avec eux, mais à chaque fois que j'en pogne une gang de cette engeance-là, c'est le festival du sophisme et de l'enfirouapage.

La solution au marasme politique à Montréal, à la corruption, la crosse, la répression et le mensonge, c'est pas un parti politique moins à droite que les autres. C'est le chavirement de ces institutions-là.

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[1] Un peu comme si un-e anar défendait l'État comme moyen de lutter contre les excès du capitalisme.  
[2] Notez qu'il y a de notables exceptions. No one is illegal n'est pas exactement un groupe pro-religion.

jeudi 3 octobre 2013

Vigile en soutien à Guillaume et Youri

Ça se passe demain à 9h00, devant le Palais de Justice de Montréal. Tout soutien supplémentaire ne sera pas de trop. Si vous pouvez être là, venez. Plusieurs, déjà, ne peuvent pas y être pour des raison professionnelles.

L'audience est à la salle 6.02, mais la vigile se tiendra aussi dehors, devant le Palais.

Et il pleuvra pas.


Soyez là.

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Je reposte le témoignage de Youri paru sur un blogue du Voir.

Mise à jour: la CLAC a mis en ligne un résumé de l'audience.

mardi 1 octobre 2013

Mort aux prisons et à toute forme d'autorité - G20

Il y a déjà trois étés, une des plus importantes répressions politiques de l'histoire récente du Canada s'est déroulée à Toronto, pendant que des leaders et « créateurs de richesse » criminels et assassins prenaient des décisions en huis clos. Les sociopathes qui se disent nos représentant-e-s élu-e-s avaient patiemment dressé un puissant piège contre les contestataires: un dispositif impressionnant comprenant des essaims de milliers de flics, des clôtures, des contrôles, des caméras. Et par milliers, des flics incontrôlables ont harcelé, humilié, frappé, torturé, agressé sexuellement la population et les manifestant-e-s. Fouilles à nu systématiques, arrestations arbitraires, détentions dans des conditions insalubres: l'Ordre n'a reculé devant rien pour écraser tout ce qui ressemblait à de la dissidence.

La plupart d'entre nous en sommes ressorti-e-s avec seulement un très mauvais souvenir. Nous nous rappelons que pendant que la police menait une chasse brutale contre nous dans le cadre de l'opération « fox trap », des médias complices et des politicien-ne-s enragé-e-s, au lieu de nous venir en aide, nous ont stigmatisé-e-s. La responsabilité de toute violence incombe autant à ceux qui l'exercent directement qu'à ces provocateurs/trices haineux/ses qui justifient la répression ou qui la nient, défendant à corps perdu les forces de l'ordre. Ces gens-là protégeraient des génocidaires plutôt que de critiquer les fondements de l'autorité qui perpétue ces crimes.

Plusieurs ont néanmoins connu pire que les quelques jours passés dans une taule dégueulasse, froide et surpeuplée. Nous avons à peu près tous et toutes entendu parler du sort vraiment épouvantable réservé à des gens comme Leah Henderson, Jaggi Singh et Alex Hundert, et autres « ringleaders », qui ont assez rapidement subi les foudres de ce que l'ironie inhérente à notre société appelle la justice. Plusieurs des accusé-e-s du G20 ont dû passer plus d'un an en prison, certain-e-s documentant d'ailleurs leur expérience et l'épreuve nouvelle qu'a constitué une incarcération dans des conditions qui feraient l'admiration des architectes des camps de concentration.

Youri et Guillaume, six mois en-dedans

Et ça se poursuit. Après trois ans, la guillotine aveugle du juge continue de trancher des vies, en l'occurrence celles de Youri et de Guillaume. Après ces années de multiples arrestations, de harcèlement politique et de procès kafkaïens, pendant lesquels des raclures de fachos ont soumis une argumentation truffée de trous, de raccourcis et de mensonges, après des délais ridicules, le juge rend finalement une décision clairement politique. L'establishment montre par le fait même qu'il n'a pas changé ses méthodes depuis le procès des cinq et la Loi sur les mesures de guerre. Il frappe quand et où ça lui tente.

Il ne cherche pas à « rendre justice » mais à protéger l'ordre en nous terrorisant, distribuant cà et là les coups de matraque, mais surtout en s'acharnant sur les individus qu'il parvient à identifier clairement comme de vrai-e-s dissident-e-s, leur accordant des peines exemplaires pour des méfaits flous, incertains, souvent fantasmés et la plupart du temps absolument mineurs et/ou sans victime.

C'est une évidence: ces deux gars-là n'ont pas leur place en-dedans, pas plus que tous les autres qui y sont passé-e-s dans les suites du G20 et de la grève étudiante. Cette prison qu'on impose en majorité à des gens qui ne sont un danger pour personne n'est qu'un lieu de destruction de l'individu et dépasse de loin son objectif punitif.

Et toutes ces sous-merdes qui soutiennent par leur travail cette machine participent au sabotage des vies de tous et toutes. Du fonctionnaire le plus insignifiant au screw le plus brutalement zélé, ces cadavres animés sont tous et toutes des Eichmann en puissance, pour qui le mal radical est une oeuvre quotidienne; un assassinat par le papier. Ce n'est pas qu'un juge et une procureure qui mettent Youri et Guillaume en prison. C'est toute une galaxie de petit-e-s flics, sous-flics et sous-sous-flics-adjoint-e-s minables, paranos ou indifférent-e-s, pour qui l'impunité est une garantie aussi sûre que la retraite.

Pas de consolation, que de la colère.

Ces types qui font leur travail sans apparent examen de conscience, la main sur une loi idiote et conçue pour du bétail, la phrase moraliste sur le bout des lèvres en plus, je les hais de tout mon coeur. Que n'existe-t-il un enfer spécifiquement creusé au fond d'un puits sans lumière pour ces ordures! Je suis prêt à entrer dans toute religion qui leur en inventera un.

Penser à l'état dans lequel peut se trouver mon ami m'est insupportable. Et savoir qu'il n'y aura sans doute jamais de réparation pour toute cette souffrance déjà endurée et à venir l'est aussi.

Il n'y a d'espoir que dans la destruction méticuleuse de toutes les idoles de la Loi et de l'État. Un jour il faudra bien qu'elles éclatent, comme du cristal!

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À lire: un autre texte de solidarité envers Guillaume et Youri. 

Mise à jour: l'audience aura lieu demain, 9h00, au palais de justice de Montréal (1, Notre-Dame).

Remise à jour: Youri témoigne dans un article publié par Marc-André Cyr.