vendredi 18 juillet 2008

Nouvelle coiffure.

Marcel coiffait déjà mon grand-père, mon père et tous mes oncles il y a 45 ans. Je vais peut-être là-bas une fois aux quatre ans (j'ai déménagé et changé de salon de coiffure depuis plus de dix ans), et à chaque coup de ciseaux, anxieux, j'agrippe le bord de ma chaise, voyant tomber par terre d'énormes mottes de cheveux comme si c'était de la vulgaire tourbe.

J'y suis retourné l'autre jour, pour voir comment il s'en tirait. Voici à peu près ce qu'il a répondu à mes questions:

"Je me suis fait une bonne clientèle avec les années, c'est pas trop mal. J'ai commencé à quatorze ans, alors tu devines que j'ai eu le temps de me faire une réputation.

"Mais depuis une quinzaine d'années, c'est difficile de vivre de la coiffure. La ministre Marois est passée par icitte et elle a déréglementé la profession. Pour créer de l'emploi, qu'a disait. Avant, il te fallait trois années de pratique ou de formation pour avoir la permission d'ouvrir un salon de coiffure. Maintenant, n'importe qui peut devenir coiffeur. C'est pour ça qu'y a des salons à chaque coin de rue. Les nouveaux ont de beaux salons, avec des belles tables en mélanine et des lumières fashion. Ils font du marketing, pas de la coiffure."

Il termina en disant:

"En tout cas, c'est pas moé qui votera pour le PQ aux prochaines élections."

Moi non plus. Pour une fois, je me suis contenté de dire ça sans élaborer.

4 commentaires:

  1. Le dernier paragraphe n'est-il pas contradictoire avec votre position favorable à la séparation du Québec.

    De plus, je n'ai aucun problème avec cette déréglementation.

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  2. Mon but était seulement de citer, sans analyse, ce bon vieux Marcel, peu importe la couleur de son stylo.

    Si vous n'avez pas de problèmes avec la déréglementation, je vous souhaite de n'avoir que peu de cheveux à faire couper.

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  3. Je comprends mieux.

    Concernant la déréglementation votre position est étatiste.

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  4. Je pense simplement que les commerçants devraient demander la permission avant de s'installer dans un quartier. Pas au gouvernement, aux gens du quartier.

    Les règlements, la réglementation et la déréglementation, je m'en câlisse quand je ne vis pas avec des imbéciles.

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