Sylvain Bouchard, animateur au 93.3 FM, une radio de Québec, a organisé un concours original: il a proposé aux jeunes de secondaire quatre de déchirer la page de leur cahier d'exercices sur laquelle apparaissait une photo de Madame Françoise David, dépeinte dans le cours d'éthique comme une militante du mouvement féministe québécois. En échange de la photo envoyée par la poste, chaque élève avait droit à une chance de gagner un jeu de Guitar Hero. Il justifiait son initiative en affirmant que le cahier en question "faisait de la propagande communiste".
Je ne suis pas en faveur du cours d'éthique, que je verrais bien remplacé par un cours de véritable sociologie, je ne suis pas en faveur de Québec Solidaire, je ne suis pas en faveur de la glorification d'héroïnes ou de héros nationaux, mais j'ai trouvé l'acte si abruti que j'ai envoyé un courriel à l'animateur en question.
"Cher monsieur Bouchard,
Je n'appuie pas Québec Solidaire, je ne suis pas originaire de Montréal mais je trouve que votre conduite à l'égard de Mme Françoise David est tout à fait dégueulasse. Mme David n'a pas bénéficié d'un traitement de faveur pour faire partie de la matière enseignée à l'école (matière que vous souhaitez remplacer par votre matière fécale). Elle a été une figure importante dans la lutte pour l'égalité des femmes au Québec et son travail mérite au moins OBJECTIVEMENT d'être souligné, au même titre que toutes les autres personnalités, comme Michel Chartrand ou même Duplessis. Proposer à des élèves de déchirer leurs manuels scolaires en échange d'un possible gain matériel est tout simplement crapuleux: c'est vouloir gommer une partie de la mémoire collective au profit d'une sélection restreinte d'informations plus conforme à vos idées ridicules et sans substance.
Si quelqu'un organisait un concours proposant à des jeunes de se faire prendre en photo en train de lancer des oeufs pourris sur votre maison, comment réagiriez-vous? Je sais très bien qu'il n'y a pas eu d'atteintes au domicile de Mme David, mais il y a en revanche quelque chose de pourri qui sent le poulailler dans votre émission. Si vous n'êtes pas d'accord avec Mme David, vous pouvez bien suggérer aux jeunes de déchirer ce que vous voulez; mais les manipuler en éveillant chez eux l'appât du gain matériel par le biais d'un tirage, ça manque vraiment de courage intellectuel.
Je vous souhaite cordialement la santé, l'amour et une retraite très anticipée.
Salut.
C'est signé."
Quand je veux, je peux faire preuve de beaucoup de gentillesse et de tact. Sérieusement, je m'impressionne.
samedi 31 janvier 2009
jeudi 29 janvier 2009
Le 250e de la bataille des Plaines d'Abraham.
Pour faire court, le gouvernement fédéral, par le biais d'un organisme étrange, la Commission des champs de bataille nationaux, a décidé qu'elle organiserait une reconstitution à Québec de la bataille des Plaines d'Abraham pour fêter le 250e anniversaire de la défaite de Montcalm, avec 3000 figurants*, beaucoup de sous et des discours de ministres.
Les nationalistes québécois-es ont promis de réagir bruyamment à cette reconstitution prétendument historique, refusant qu'on fête dans la capitale la bataille symbolisant la défaite du peuple canadien ainsi que son asservissement à la couronne anglaise. Chiâler serait un geste louable si c'était pour les bonnes raisons.
En effet, la monarchie française punissait, tuait, torturait, réprimait et violait à peu près autant que la monarchie anglaise. La Nouvelle-France n'était pas indépendante. La nostalgie de son régime autoritaire ne devrait pas accabler les nationalistes, à moins que ce soient tous de sales fascistes royalistes de merde (mais je ne le crois pas). La simple perte du Canada aux mains des Anglais ne signifie donc rien, et les nationalistes gesticulent dans le vide. Qu'ils cessent donc de brandir leurs testicules en promettant de manière puérile une vengeance sanglante.
Toutefois, la commission responsable de l'évènement, qui est de loin plus malhonnête que les nationalistes québécois-es, ne compte pas non plus présenter la reconstitution pour des raisons intelligentes. Comme le reste des reconstitutions de batailles rangées, faites partout à travers l'Occident, celle-ci se limitera sans doute au bête affrontement principal durant lequel des soldats se tireront gaiement des poireaux plein la gueule (selon les sources historiques, ça ne devrait pas durer plus que 25 minutes), les morts se relevant à la fin en riant et en saluant la foule. L'effet sur les spectateurs et spectatrices: la fierté, l'excitation, l'envie. Les enfants voudront tous être des Highlanders plus tard, pour faire fuir des soldats vers leurs retranchements, ou bien des tireurs d'élite autochtones, bien cachés dans les bois, crevant des officiers qui jappent leurs ordres comme des chiens.
Cette reconstitution manquera inévitablement de RIGUEUR. Voici ce qu'on devrait montrer aux gens naïfs assistant au spectacle:
Les troupes se placent l'une face à l'autre, stressées. Des miliciens pissent dans leur brayes, d'autres pissent dans le canon de leur fusil pour le nettoyer. Un gamin vêtu de l'habit trop grand des militaires se tient les tripes en pleurant. Il a reçu le premier coup de baïonnette de l'affrontement et demande sa mère. Sa mère n'est pas au courant, elle est dans un autre pays et va attendre en vain son retour sans qu'on lui annonce jamais le décès inutile de son fils. Après une durée indéterminée, une armée fonce sur l'autre et est arrêtée violemment par un mur de balles. Les hommes tombent, agités de spasmes, s'étouffant dans leur sang ou désarticulés. Le vacarme est terrible. La boue s'engouffre dans les plaies des blessés. Les gens ont peur. Une des deux armées fait demi-tour et s'enfuit, poursuivie par des cons brandissant des sabres. D'autres cons les attendent et les accueillent. Des cadavres s'empilent. Les deux généraux tombent. C'est fini?
Non. Plusieurs heures passent encore, laissant des morts et des blessés pourrir sur place. Les râles, peu à peu, s'éteignent. Des brancards emportent quelques éclopés dont les tripes pendent jusqu'à terre. Ils mourront tous avant d'avoir revu leur famille. D'autres soldats enfoncent leurs baïonnettes dans la gorge de blessés qui meurent en un long gargouillis, puis pillent leurs bottes et leurs munitions. La nuit tombée, l'odeur du salpêtre fait place à celui des excréments, du sang et de la mort. Quelques vieillards et quelques femmes vêtus de hardes sales, peut-être, ont réussi à traverser les remparts et cherchent en pleurant le corps d'un frère, d'un fils, d'un père ou d'un mari. Tout n'est que souffrance, larmes, désespoir. La ville elle-même n'est plus qu'un tas de cendres fumantes.
Le spectacle devra durer jusqu'à l'hiver. On verra des soldats amaigris et mal rasés autour desquels mendieront quelques guenillous. Une femme, dans un coin, échangera son cul contre un morceau de pain, mais on pourra aussi choisir une fillette ou un garçonnet pour cette scène, ce sera plus réaliste.
Ça pue, même si c'est l'hiver. Les gens sont laids et malades, plein de poux, sales, agonisants comme des lépreux. Les religieuses vont nu-tête. Les enfants pieds-nus dans la neige brunie par la merde, la gadoue et d'autres choses immondes... Puis le rideau tombe enfin, par manque de budget.
De End.
Voilà comment devrait être reconstituée la célèbre et glorieuse Bataille des Plaines d'Abraham. De manière réaliste. Avec toutes les laideurs de la guerre. Ses horreurs. Ses blessures. La guerre n'est pas autre chose que des gens qui pleurent en souhaitant les pires malheurs à ceux que leurs chefs détraqués ont désigné comme étant des "ennemis". La guerre n'est rien d'autre que des gens qui croient qu'ils font le bien en égorgeant et en violant des innocent-e-s, et en riant de les voir mourir dans l'impuissance.
La guerre, ce n'est pas une reconstitution bidon avec des charges à blanc, commanditée par des maudits enfants de chiennes fiers de leurs chiennes de batailles inutiles qui ont forgé leur État répressif.
***
À lire pour en apprendre plus sur les horreurs et la stupidité de la guerre en Nouvelle-France: LE PEUPLE, L'ETAT ET LA GUERRE AU CANADA SOUS LE REGIME FRANCAIS, de Louise Dechêne, publié chez Boréal.
______
*Les figurants choisis seront sans doute presque tous des hommes, par "soucis de réalisme". J'en parlais à une de mes amies féministes, l'autre jour, qui m'a répondu de manière catégorique que les femmes devraient aussi avoir le droit de porter l'uniforme pendant la reconstitution, en autant qu'elles soient en mesure de cacher leurs traits féminins. J'étais tout à fait d'accord: j'ai même ajouté que si un jour on reconstituait une émeute de bonnes soeurs, je revêtirais volontiers un saint habit, après m'être rasé de près, épilé les sourcils et maquillé. Elle m'a regardé d'un air violent en me disant que ce n'était pas la même chose. C'est trop injuste.
Les nationalistes québécois-es ont promis de réagir bruyamment à cette reconstitution prétendument historique, refusant qu'on fête dans la capitale la bataille symbolisant la défaite du peuple canadien ainsi que son asservissement à la couronne anglaise. Chiâler serait un geste louable si c'était pour les bonnes raisons.
En effet, la monarchie française punissait, tuait, torturait, réprimait et violait à peu près autant que la monarchie anglaise. La Nouvelle-France n'était pas indépendante. La nostalgie de son régime autoritaire ne devrait pas accabler les nationalistes, à moins que ce soient tous de sales fascistes royalistes de merde (mais je ne le crois pas). La simple perte du Canada aux mains des Anglais ne signifie donc rien, et les nationalistes gesticulent dans le vide. Qu'ils cessent donc de brandir leurs testicules en promettant de manière puérile une vengeance sanglante.
Toutefois, la commission responsable de l'évènement, qui est de loin plus malhonnête que les nationalistes québécois-es, ne compte pas non plus présenter la reconstitution pour des raisons intelligentes. Comme le reste des reconstitutions de batailles rangées, faites partout à travers l'Occident, celle-ci se limitera sans doute au bête affrontement principal durant lequel des soldats se tireront gaiement des poireaux plein la gueule (selon les sources historiques, ça ne devrait pas durer plus que 25 minutes), les morts se relevant à la fin en riant et en saluant la foule. L'effet sur les spectateurs et spectatrices: la fierté, l'excitation, l'envie. Les enfants voudront tous être des Highlanders plus tard, pour faire fuir des soldats vers leurs retranchements, ou bien des tireurs d'élite autochtones, bien cachés dans les bois, crevant des officiers qui jappent leurs ordres comme des chiens.
Cette reconstitution manquera inévitablement de RIGUEUR. Voici ce qu'on devrait montrer aux gens naïfs assistant au spectacle:
Les troupes se placent l'une face à l'autre, stressées. Des miliciens pissent dans leur brayes, d'autres pissent dans le canon de leur fusil pour le nettoyer. Un gamin vêtu de l'habit trop grand des militaires se tient les tripes en pleurant. Il a reçu le premier coup de baïonnette de l'affrontement et demande sa mère. Sa mère n'est pas au courant, elle est dans un autre pays et va attendre en vain son retour sans qu'on lui annonce jamais le décès inutile de son fils. Après une durée indéterminée, une armée fonce sur l'autre et est arrêtée violemment par un mur de balles. Les hommes tombent, agités de spasmes, s'étouffant dans leur sang ou désarticulés. Le vacarme est terrible. La boue s'engouffre dans les plaies des blessés. Les gens ont peur. Une des deux armées fait demi-tour et s'enfuit, poursuivie par des cons brandissant des sabres. D'autres cons les attendent et les accueillent. Des cadavres s'empilent. Les deux généraux tombent. C'est fini?
Non. Plusieurs heures passent encore, laissant des morts et des blessés pourrir sur place. Les râles, peu à peu, s'éteignent. Des brancards emportent quelques éclopés dont les tripes pendent jusqu'à terre. Ils mourront tous avant d'avoir revu leur famille. D'autres soldats enfoncent leurs baïonnettes dans la gorge de blessés qui meurent en un long gargouillis, puis pillent leurs bottes et leurs munitions. La nuit tombée, l'odeur du salpêtre fait place à celui des excréments, du sang et de la mort. Quelques vieillards et quelques femmes vêtus de hardes sales, peut-être, ont réussi à traverser les remparts et cherchent en pleurant le corps d'un frère, d'un fils, d'un père ou d'un mari. Tout n'est que souffrance, larmes, désespoir. La ville elle-même n'est plus qu'un tas de cendres fumantes.
Le spectacle devra durer jusqu'à l'hiver. On verra des soldats amaigris et mal rasés autour desquels mendieront quelques guenillous. Une femme, dans un coin, échangera son cul contre un morceau de pain, mais on pourra aussi choisir une fillette ou un garçonnet pour cette scène, ce sera plus réaliste.
Ça pue, même si c'est l'hiver. Les gens sont laids et malades, plein de poux, sales, agonisants comme des lépreux. Les religieuses vont nu-tête. Les enfants pieds-nus dans la neige brunie par la merde, la gadoue et d'autres choses immondes... Puis le rideau tombe enfin, par manque de budget.
De End.
Voilà comment devrait être reconstituée la célèbre et glorieuse Bataille des Plaines d'Abraham. De manière réaliste. Avec toutes les laideurs de la guerre. Ses horreurs. Ses blessures. La guerre n'est pas autre chose que des gens qui pleurent en souhaitant les pires malheurs à ceux que leurs chefs détraqués ont désigné comme étant des "ennemis". La guerre n'est rien d'autre que des gens qui croient qu'ils font le bien en égorgeant et en violant des innocent-e-s, et en riant de les voir mourir dans l'impuissance.
La guerre, ce n'est pas une reconstitution bidon avec des charges à blanc, commanditée par des maudits enfants de chiennes fiers de leurs chiennes de batailles inutiles qui ont forgé leur État répressif.
***
À lire pour en apprendre plus sur les horreurs et la stupidité de la guerre en Nouvelle-France: LE PEUPLE, L'ETAT ET LA GUERRE AU CANADA SOUS LE REGIME FRANCAIS, de Louise Dechêne, publié chez Boréal.
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*Les figurants choisis seront sans doute presque tous des hommes, par "soucis de réalisme". J'en parlais à une de mes amies féministes, l'autre jour, qui m'a répondu de manière catégorique que les femmes devraient aussi avoir le droit de porter l'uniforme pendant la reconstitution, en autant qu'elles soient en mesure de cacher leurs traits féminins. J'étais tout à fait d'accord: j'ai même ajouté que si un jour on reconstituait une émeute de bonnes soeurs, je revêtirais volontiers un saint habit, après m'être rasé de près, épilé les sourcils et maquillé. Elle m'a regardé d'un air violent en me disant que ce n'était pas la même chose. C'est trop injuste.
samedi 24 janvier 2009
Petit guide de l'extrême-gauche québécoise (2)
LES COMMUNISTES
Les prochains billets faisant partie du "Petit guide de l'extrême-gauche québécoise" traiteront des organismes communistes du Québec. Je qualifierai de "communiste" tout organisme se déclarant "communiste", faisant la promotion d'un État tout-puissant et n'étant ni anarchiste ni suprémaciste blanc.
Comme je l'ai dit plus tôt, cet ouvrage est un work in progress, ce qui signifie que je suis ouvert aux suggestions (autres que "ta yeule" ou "suicide-toi"). Je tiens aussi à spécifier que je ne considère pas ce guide comme une manière de jouer le jeu de la droite en discréditant "les organisations un peu trop remuantes". Voici pourquoi:
- être malhonnête et manquer de sens critique, c'est ça jouer le jeu de la droite;
- anyway personne le lira;
- ces organismes se discréditent eux-mêmes avec talent sans avoir besoin de mon aide;
- pis non mais de quoi tu te mêles au juste.
3. Le Parti Communiste du Québec (ne pas confondre avec le PCQ-PCC ou le PMLQ)
Les militant-e-s du Parti Communiste du Québec sont reconnaissables, dans les manifestations, quand ils/elles brandissent leurs drapeaux rouges représentant une fleur de lys au milieu d'un cercle formé par un épi de blé doré et une moitié de roue d'engrenage bleue. Une variante unifoliée du logo existe chez les camarades du Parti Communiste du Canada et de leur section québécoise (qui n'a cependant plus rien à voir avec le PCQ, même si la section québécoise du PCC partage le même nom que le PCQ).
Le nombre des membres est difficile à estimer, mais il semblerait qu'ils soient assez peu. Si vous possédez des données à ce sujet, n'hésitez pas à me les transmettre pour que je puisse compléter cet article. J'ai déjà envoyé un courriel au Parti ("Bonjour, combien êtes-vous?"), mais toujours pas de réponse. Cependant, le nombre de personnes présentes à leur dernier congrès (environ vingt-cinq) nous donne un indice sur leurs effectifs.
Le PCQ est un parti officiel approuvé par le DGEQ, mais a également reçu le statut de collectif au sein de Québec Solidaire, jouant chez eux un peu le même rôle que le SPQ Libre au Parti Québécois, avec sans doute un peu plus de discrétion, car il doit partager la place avec d'autres collectifs du même genre. Plusieurs candidats du PCQ se sont d'ailleurs présentés sous la bannière de Québec Solidaire aux dernières élections provinciales. S'il n'est donc pas ouvertement révolutionnaire, mais électoraliste, il entretient toutefois une certaine sympathie à l'égard de Cuba et de l'ex-URSS. Son discours est clairement prolétarien et couvre largement l'actualité syndicale. Les membres du PCQ (le parti d'André Parizeau et de Francis Gagnon-Bergmann, récemment élu chef en remplacement du premier) sont en faveur de l'indépendance du Québec, qu'ils voient comme un prérequis à l'installation du socialisme.
Le PCQ, contrairement à l'ASSÉ ou à la plupart des agglomérats anarchistes, est formé de gens de tous les groupes d'âges, mais le nombre de femmes y est extrêmement limité. Je vous réfère au commentaire de Nicolas pour connaître la genèse du PCQ: "Vers le milieu de la décennie [1990], un petit groupe de coco issu du mouvement ML a quitté Action Socialiste (l'ancêtre du PCR) et a fondé le Groupe communiste ouvrier. Ce Groupe communiste ouvrier a éventuellement fusionné avec le PCC et pris le leadership du PCQ (qui était alors essentiellement composé d'une forte section grecque et de quelques autres groupes issus de l'immigration). Dans le processus de création de QS, le PCQ s'est éventuellement cassé en deux. Le dirigeant (un dénommé Parizeau!) est "devenu" indépendantiste et a voulu l'imposer au parti. Résultat: split. Le groupe de Montréal est resté affilié au PCC et le dirigeant, avec le groupe de Québec, est devenu indépendant. Résultat, il y a deux PCQ. Le PCQ officiellement reconnu par le DGEQ (indépendantiste) et le PCQ reconnu par le PCC." Wikipédia a également un article dédié à l'histoire du PCQ.
Le PCQ n'est pas un groupe d'extrême-gauche classique, formé d'agitateurs/trices cherchant la confrontation ou revendiquant des changements immédiats et radicaux. Il semble peu enclin à critiquer, par exemple, les syndicats corporatistes et ne parle que tout bas d'abolir le patriarcat ou le capitalisme (quand il en parle... c'est-à-dire pas souvent). Le Parti rejoint donc la plateforme de Québec Solidaire qui dit adopter "une perspective critique du capitalisme". Ce qui ne veut bien entendu rien dire, étant donné que les libertariens de droite peuvent également adopter "une perspective critique du capitalisme", ainsi que le FMI. Bref, le PCQ apparaît davantage comme un collectif de tièdes marxistes de centre-gauche que comme un regroupement de véritables communistes révolutionnaires. Seuls leurs t-shirts "CCCP" de Staline et de Lénine parviennent peut-être encore à secouer le confort de tout confort-miste.
Les prochains billets faisant partie du "Petit guide de l'extrême-gauche québécoise" traiteront des organismes communistes du Québec. Je qualifierai de "communiste" tout organisme se déclarant "communiste", faisant la promotion d'un État tout-puissant et n'étant ni anarchiste ni suprémaciste blanc.
Comme je l'ai dit plus tôt, cet ouvrage est un work in progress, ce qui signifie que je suis ouvert aux suggestions (autres que "ta yeule" ou "suicide-toi"). Je tiens aussi à spécifier que je ne considère pas ce guide comme une manière de jouer le jeu de la droite en discréditant "les organisations un peu trop remuantes". Voici pourquoi:
- être malhonnête et manquer de sens critique, c'est ça jouer le jeu de la droite;
- anyway personne le lira;
- ces organismes se discréditent eux-mêmes avec talent sans avoir besoin de mon aide;
- pis non mais de quoi tu te mêles au juste.
3. Le Parti Communiste du Québec (ne pas confondre avec le PCQ-PCC ou le PMLQ)
Les militant-e-s du Parti Communiste du Québec sont reconnaissables, dans les manifestations, quand ils/elles brandissent leurs drapeaux rouges représentant une fleur de lys au milieu d'un cercle formé par un épi de blé doré et une moitié de roue d'engrenage bleue. Une variante unifoliée du logo existe chez les camarades du Parti Communiste du Canada et de leur section québécoise (qui n'a cependant plus rien à voir avec le PCQ, même si la section québécoise du PCC partage le même nom que le PCQ).
Le nombre des membres est difficile à estimer, mais il semblerait qu'ils soient assez peu. Si vous possédez des données à ce sujet, n'hésitez pas à me les transmettre pour que je puisse compléter cet article. J'ai déjà envoyé un courriel au Parti ("Bonjour, combien êtes-vous?"), mais toujours pas de réponse. Cependant, le nombre de personnes présentes à leur dernier congrès (environ vingt-cinq) nous donne un indice sur leurs effectifs.
Le PCQ est un parti officiel approuvé par le DGEQ, mais a également reçu le statut de collectif au sein de Québec Solidaire, jouant chez eux un peu le même rôle que le SPQ Libre au Parti Québécois, avec sans doute un peu plus de discrétion, car il doit partager la place avec d'autres collectifs du même genre. Plusieurs candidats du PCQ se sont d'ailleurs présentés sous la bannière de Québec Solidaire aux dernières élections provinciales. S'il n'est donc pas ouvertement révolutionnaire, mais électoraliste, il entretient toutefois une certaine sympathie à l'égard de Cuba et de l'ex-URSS. Son discours est clairement prolétarien et couvre largement l'actualité syndicale. Les membres du PCQ (le parti d'André Parizeau et de Francis Gagnon-Bergmann, récemment élu chef en remplacement du premier) sont en faveur de l'indépendance du Québec, qu'ils voient comme un prérequis à l'installation du socialisme.
Le PCQ, contrairement à l'ASSÉ ou à la plupart des agglomérats anarchistes, est formé de gens de tous les groupes d'âges, mais le nombre de femmes y est extrêmement limité. Je vous réfère au commentaire de Nicolas pour connaître la genèse du PCQ: "Vers le milieu de la décennie [1990], un petit groupe de coco issu du mouvement ML a quitté Action Socialiste (l'ancêtre du PCR) et a fondé le Groupe communiste ouvrier. Ce Groupe communiste ouvrier a éventuellement fusionné avec le PCC et pris le leadership du PCQ (qui était alors essentiellement composé d'une forte section grecque et de quelques autres groupes issus de l'immigration). Dans le processus de création de QS, le PCQ s'est éventuellement cassé en deux. Le dirigeant (un dénommé Parizeau!) est "devenu" indépendantiste et a voulu l'imposer au parti. Résultat: split. Le groupe de Montréal est resté affilié au PCC et le dirigeant, avec le groupe de Québec, est devenu indépendant. Résultat, il y a deux PCQ. Le PCQ officiellement reconnu par le DGEQ (indépendantiste) et le PCQ reconnu par le PCC." Wikipédia a également un article dédié à l'histoire du PCQ.
Le PCQ n'est pas un groupe d'extrême-gauche classique, formé d'agitateurs/trices cherchant la confrontation ou revendiquant des changements immédiats et radicaux. Il semble peu enclin à critiquer, par exemple, les syndicats corporatistes et ne parle que tout bas d'abolir le patriarcat ou le capitalisme (quand il en parle... c'est-à-dire pas souvent). Le Parti rejoint donc la plateforme de Québec Solidaire qui dit adopter "une perspective critique du capitalisme". Ce qui ne veut bien entendu rien dire, étant donné que les libertariens de droite peuvent également adopter "une perspective critique du capitalisme", ainsi que le FMI. Bref, le PCQ apparaît davantage comme un collectif de tièdes marxistes de centre-gauche que comme un regroupement de véritables communistes révolutionnaires. Seuls leurs t-shirts "CCCP" de Staline et de Lénine parviennent peut-être encore à secouer le confort de tout confort-miste.
jeudi 22 janvier 2009
Mon serment d'infidélité au pays.
Ô Canada! Pays du meurtre et de la répression, qui chante plus fort ses hymnes à l’hiver en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les cris des enfants affamés ! Jadis tu as été bâti sur les villages désertés des Iroquoïens, décimés par la maladie. Tu as été bâti sur les cadavres des paysans et des autochtones, morts pour rien. Ô Canada, terre volée par nos aïeux…
Ô Canada. Pays de la peur et du massacre, qui vernit son plancher pourri avec le sang vomi des entrailles des écartelé-e-s. La jeunesse meurt sous tes coups, battue par tes policiers en habit lunaire ou par ton escouade Éclipse. Ton front est éclaboussé de liquide visqueux…
Ô Canada. Tu te bombes le torse fièrement comme un esclave quand la reine et ses représentantes viennent poser leurs délicates chaussures dans ta sloche. Tu fais marcher tes hommes au pas devant la céleste dictature méridionale, un derrière l’autre, l’arme à la main, et pour elle tu égorges les bébés dans les bras de leur mère, d’un leste coup d’éclat d’obus à l’uranium appauvri. Car ton bras sait abattre l’épée…
Ô Canada. Tu égorges aussi la Terre pour la vider de son sang bitumineux, prêt à mourir d’indigestion pour sucer de force ce que le vent et l’eau te donnent déjà de bon gré. Ton histoire s’exporte dans un pétrolier…
Ô Canada. Tes ressortissants adolescents sont torturés dans des prisons secrètes, loin de leur famille, que tu fais taire de désespoir. Pour toi, la bonne responsabilité est celle de ceux qui meurent, et le bon profit est celui de ceux qui volent. Et tes voleurs, dans la merde trempés, protégeront leurs foyers et leurs droits…
« J'affirme solennellement que je serai infidèle et porterai mon pied sincère au cul de Sa Majesté la Pute Élizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et suceurs, que je pisserai fidèlement sur les lois du Canada et que je remplirai loyalement les gueules des juges, pour ainsi d’un jet précis me soulager de mes obligations de citoyen canadien. »*
________
*Le texte original est disponible ici.
Ô Canada. Pays de la peur et du massacre, qui vernit son plancher pourri avec le sang vomi des entrailles des écartelé-e-s. La jeunesse meurt sous tes coups, battue par tes policiers en habit lunaire ou par ton escouade Éclipse. Ton front est éclaboussé de liquide visqueux…
Ô Canada. Tu te bombes le torse fièrement comme un esclave quand la reine et ses représentantes viennent poser leurs délicates chaussures dans ta sloche. Tu fais marcher tes hommes au pas devant la céleste dictature méridionale, un derrière l’autre, l’arme à la main, et pour elle tu égorges les bébés dans les bras de leur mère, d’un leste coup d’éclat d’obus à l’uranium appauvri. Car ton bras sait abattre l’épée…
Ô Canada. Tu égorges aussi la Terre pour la vider de son sang bitumineux, prêt à mourir d’indigestion pour sucer de force ce que le vent et l’eau te donnent déjà de bon gré. Ton histoire s’exporte dans un pétrolier…
Ô Canada. Tes ressortissants adolescents sont torturés dans des prisons secrètes, loin de leur famille, que tu fais taire de désespoir. Pour toi, la bonne responsabilité est celle de ceux qui meurent, et le bon profit est celui de ceux qui volent. Et tes voleurs, dans la merde trempés, protégeront leurs foyers et leurs droits…
« J'affirme solennellement que je serai infidèle et porterai mon pied sincère au cul de Sa Majesté la Pute Élizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et suceurs, que je pisserai fidèlement sur les lois du Canada et que je remplirai loyalement les gueules des juges, pour ainsi d’un jet précis me soulager de mes obligations de citoyen canadien. »*
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*Le texte original est disponible ici.
mercredi 14 janvier 2009
Chroniques de la station Berri-UQÀM.
Dans le métro, j'ai encore reconnu les gens de l'Église machin de Jésus-Christ, qui me semblent être en fait des Mormons. Ce sont tous des jeunes hommes dans la vingtaine, tous blancs, grands et minces, avec des cheveux courts et très chics. Ils portaient leurs manteaux mais je les ai reconnus. Il ont trop l'air gland; impossibles à manquer. Dans leur dépliant, Jésus, un blond aryen, est représenté comme une sorte de superhéros qui a volé d'Israël au Mexique pour convertir les Olmèques. Une image très convaincante le montre près d'un homme accroupi devant lui, l'air de dire: "Suce-moi et tu seras pardonné." Blasphématoire.
Le premier à m'accoster, l'été dernier, m'a assuré que l'Église mormonne du Canada ne pratiquait pas la polygamie. Ce à quoi j'ai répondu: "De toute façon ça me dérange pas, je suis pour, en admettant que les femmes aient droit à plusieurs maris aussi." Réponse incomplète, mais suffisante pour que le jeune prêcheur recule, horrifié, manquant de se suicider dans la rame de métro. Aujourd'hui, j'avais marre de ma journée, alors j'ai simplement répliqué à leurs sermons: "C'est-tu correct si je suis bisexuel?" Même réaction incompréhensible de sa part.
Et pourtant, Jésus avait beaucoup de points en commun avec les militant-e-s libertaires qui font partie de mon entourage. Il était barbu, participait à des manifestations, buvait beaucoup d'alcool, était déconnecté de la réalité, n'avait pas de reconnaissance pour les créateurs de richesses et il était certainement fiché par la police.
***
Les camelots de l'Itinéraire remercient les acheteurs/euses pour leur générosité. En ce qui me concerne, je ne suis pas généreux, je l'achète parce que c'est la seule revue d'actualités qui contient autre chose qu'uniquement de la marde. De toute façon vous ne mendiez pas, vous travaillez. Arrêtez de nous remercier. Il y a pas mal de patrons et de député-e-s qui travaillent moins que vous, assis sur leur cul. Et eux, ils ne remercient personne, ils chient sur la population, grimaçant d'effort pour être certains que ça sorte bien.
Le premier à m'accoster, l'été dernier, m'a assuré que l'Église mormonne du Canada ne pratiquait pas la polygamie. Ce à quoi j'ai répondu: "De toute façon ça me dérange pas, je suis pour, en admettant que les femmes aient droit à plusieurs maris aussi." Réponse incomplète, mais suffisante pour que le jeune prêcheur recule, horrifié, manquant de se suicider dans la rame de métro. Aujourd'hui, j'avais marre de ma journée, alors j'ai simplement répliqué à leurs sermons: "C'est-tu correct si je suis bisexuel?" Même réaction incompréhensible de sa part.
Et pourtant, Jésus avait beaucoup de points en commun avec les militant-e-s libertaires qui font partie de mon entourage. Il était barbu, participait à des manifestations, buvait beaucoup d'alcool, était déconnecté de la réalité, n'avait pas de reconnaissance pour les créateurs de richesses et il était certainement fiché par la police.
***
Les camelots de l'Itinéraire remercient les acheteurs/euses pour leur générosité. En ce qui me concerne, je ne suis pas généreux, je l'achète parce que c'est la seule revue d'actualités qui contient autre chose qu'uniquement de la marde. De toute façon vous ne mendiez pas, vous travaillez. Arrêtez de nous remercier. Il y a pas mal de patrons et de député-e-s qui travaillent moins que vous, assis sur leur cul. Et eux, ils ne remercient personne, ils chient sur la population, grimaçant d'effort pour être certains que ça sorte bien.
Libellules :
chroniques de la station Berri-UQÀM,
religion,
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dimanche 11 janvier 2009
Antagoniste ne sait pas lire.
Sa majesté l'Antagoniste est devenue si prétentieuse, si orgueilleuse face à son succès qu'elle ne lit même plus ses propres sources.
Sur son blogue, l'Antagoniste, célèbre blogueur de droite et dont la popularité est inversement proportionnelle à son acuité intellectuelle, nous apprend que le Hamas se livre à des mises en scène pour montrer les horreurs des bombardements.
"Si le Hamas est obligé de fabriquer des vidéos mettant en scène la mort de civils, c’est un signe indéniable que Tsahal prend toutes les précautions nécessaires pour éviter les dommages collatéraux. Maintenant, comment peut-on faire confiance aux médias lorsqu’il affirme que l’armée israélienne a tué plus de 800 Palestiniens depuis le début de l’offensive ?"
Or, ce n'est pas le Hamas qui l'affirme, et même le lien que fournit l'Antagoniste le confirme. C'est le "chef des services d'urgence palestiniens, Mouawiya Hassanein" qui parle de 800 morts. Le docteur Hassanein serait donc relié au Hamas et inventerait des cadavres? Voyons, c'est clair comme de l'eau de roche, étant donné que tout Arabe est terroriste, et que les médecins palestiniens sont en fait des meurtriers qui assassinent leurs propres enfants et qui les mangent en riant. Il est impossible qu'Israël ait massacré autant de gens (et c'est encore sans compter les 3000 blessé-e-s, dont plusieurs finiront certainement leurs jours en chaise roulante, atteint-e-s de cécité, ou encore défiguré-e-s) parce qu'Israël est gentille et fait partie de l'Occident.
Aucune source n'indique que c'est le Hamas qui a fourni les informations. Mais la droite d'Antagoniste est dogmatique et aveuglée à un niveau presque inhumain: elle va même jusqu'à croire que des obus qui tombent sur des maisons ne tuent personne.
Quand bien même que ce serait le Hamas qui servirait de source, il est important de noter que le Hamas est au GOUVERNEMENT. Le ministre de la santé est du Hamas, comme le ministre de l'éducation. Ça ne veut pas dire pour autant que tout hôpital public appartient au Hamas, que les écoles publiques sont des écoles du Hamas, et que le service postal est le service postal du Hamas, des amalgames que des imbéciles militaristes de droite ne se gênent pour faire.
Antagoniste m'étonne à chaque fois que je passe sur son blogue. Mais le lire a cependant l'intérêt de me permettre de comprendre à quel point le cerveau humain est puissant. Puissant parce qu'il permet à son utilisateur ou à son utilisatrice de nier les évidences les plus simples et de s'accomoder des contradictions les plus ridicules.
Et puis je défie le blogueur de sortir de son salon, pour une fois, et de mettre le nez dans la Bande de Gaza. On verra bien si les missiles israéliens l'éviteront, comme il le prétend, juste parce qu'il est un civil.
Sur son blogue, l'Antagoniste, célèbre blogueur de droite et dont la popularité est inversement proportionnelle à son acuité intellectuelle, nous apprend que le Hamas se livre à des mises en scène pour montrer les horreurs des bombardements.
"Si le Hamas est obligé de fabriquer des vidéos mettant en scène la mort de civils, c’est un signe indéniable que Tsahal prend toutes les précautions nécessaires pour éviter les dommages collatéraux. Maintenant, comment peut-on faire confiance aux médias lorsqu’il affirme que l’armée israélienne a tué plus de 800 Palestiniens depuis le début de l’offensive ?"
Or, ce n'est pas le Hamas qui l'affirme, et même le lien que fournit l'Antagoniste le confirme. C'est le "chef des services d'urgence palestiniens, Mouawiya Hassanein" qui parle de 800 morts. Le docteur Hassanein serait donc relié au Hamas et inventerait des cadavres? Voyons, c'est clair comme de l'eau de roche, étant donné que tout Arabe est terroriste, et que les médecins palestiniens sont en fait des meurtriers qui assassinent leurs propres enfants et qui les mangent en riant. Il est impossible qu'Israël ait massacré autant de gens (et c'est encore sans compter les 3000 blessé-e-s, dont plusieurs finiront certainement leurs jours en chaise roulante, atteint-e-s de cécité, ou encore défiguré-e-s) parce qu'Israël est gentille et fait partie de l'Occident.
Aucune source n'indique que c'est le Hamas qui a fourni les informations. Mais la droite d'Antagoniste est dogmatique et aveuglée à un niveau presque inhumain: elle va même jusqu'à croire que des obus qui tombent sur des maisons ne tuent personne.
Quand bien même que ce serait le Hamas qui servirait de source, il est important de noter que le Hamas est au GOUVERNEMENT. Le ministre de la santé est du Hamas, comme le ministre de l'éducation. Ça ne veut pas dire pour autant que tout hôpital public appartient au Hamas, que les écoles publiques sont des écoles du Hamas, et que le service postal est le service postal du Hamas, des amalgames que des imbéciles militaristes de droite ne se gênent pour faire.
Antagoniste m'étonne à chaque fois que je passe sur son blogue. Mais le lire a cependant l'intérêt de me permettre de comprendre à quel point le cerveau humain est puissant. Puissant parce qu'il permet à son utilisateur ou à son utilisatrice de nier les évidences les plus simples et de s'accomoder des contradictions les plus ridicules.
Et puis je défie le blogueur de sortir de son salon, pour une fois, et de mettre le nez dans la Bande de Gaza. On verra bien si les missiles israéliens l'éviteront, comme il le prétend, juste parce qu'il est un civil.
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samedi 10 janvier 2009
Montréal-Gaza
Il y avait, aujourd'hui, une manifestation opposée à la violence d'Israël, qui débutait au carré Dorchester et se terminait près du Complexe Guy-Favreau. J'ai hélas oublié mon appareil photo, étant déjà en retard au moment de faire l'inventaire de mon sac à dos. Vous ne profiterez donc pas des clichés émouvants que j'aurais pu prendre sur les lieux.
La quantité
C'était difficile d'estimer le nombre de manifestant-e-s: sur place, le chiffre de 10 000 personnes planait. En sortant du métro, j'avais en effet l'impression d'être déjà entouré de marcheurs et de marcheuses, si bien que je n'ai eu qu'à suivre le mouvement pour me retrouver au milieu de la foule. Sauf que les rues dans lesquelles nous avons manifesté n'étaient pas très larges, ce qui fausse sans aucun doute les observations. Personnellement, j'avancerais plutôt le chiffre de 7000-8000, après réajustement (parce qu'au départ, j'avais l'impression qu'on était un peu plus de 4000 personnes - mais une fois mis en marche, le cortège s'est allongé, il faut dire que la foule était très, très compacte au carré Dorchester).
La première chaîne de Radio-Canada a fait sa première estimation à 16h00: "Plusieurs milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui pour dénoncer l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza. À Toronto, ils étaient environ 2000, et à Montréal, un nombre équivalent [...]". Sans commentaires...
Le contenu
J'ai aussi observé que la foule était composée de beaucoup d'activistes généralistes, mais aussi de beaucoup de gens ordinaires, visiblement pas vraiment reliés au mouvement pro-palestinien. La maladresse des manifestant-e-s à chanter des slogans pourtant connus en est un signe assez convaincant.
Le "contingent étudiant" organisé par l'ASSÉ était suivi d'une dizaine de drapeaux rouge et noir. À ce propos, pendant la marche, j'ai dû m'éloigner plusieurs fois de quelques Islamistes portant un drapeau du Hezbollah, lâchement masqués mais la queue à l'air (métaphoriquement). Leur présence ne me dérangeait pas autant que leurs slogans de merde et que leur surexcitement d'adolescents dopés à la testostérone. Bref, comme je marchais pacifiquement, un air innocent au visage, j'entendis soudain: "Viva, viva, Intifada!" Je me retournai en me disant "Maudit, encore des Islamistes", mais je constatai, ahuri, que c'était en fait mes camarades anarchistes qui criaient ce slogan comme des demeuré-e-s!
Les zélés d'Amitié Québec-Israël (en passant, bravo à eux pour leur passage à CHOI FM) qui traitaient les pacifistes de collaborateurs de djihadistes avaient tort, je crois, de faire ce rapprochement sournois. Parce que les anarchistes sur les lieux ne savaient tout simplement pas en quoi consiste l'Intifada en Palestine. En tant que tel, l'Intifada ne veut rien dire de plus que "soulèvement" ou "révolte". C'était forcément dans ce sens que les activistes anarchistes ou ASSÉistes mentionnaient le terme aujourd'hui. Sauf qu'en Palestine, Intifada ne signifie pas que "soulèvement": ça veut dire embrigader les jeunes dans un fleuve d'idéologie haineuse dès l'âge de six ans, et les y faire baigner jusqu'à ce que la servilité à Allah et au suprémacisme musulman, joints à la perte d'un-e ami-e, d'un frère ou d'une soeur les poussent à manger des balles dans la tronche[1].
_________
[1] N'allez pas croire que je ne suis pas sensible à la colère des ces jeunes qui jettent des pierres aux tanks israéliens: au contraire, c'est vers eux que se porte mon inquiétude quand une intifada est stupidement déclarée par de vieux papes ridicules de l'Islam.
La quantité
C'était difficile d'estimer le nombre de manifestant-e-s: sur place, le chiffre de 10 000 personnes planait. En sortant du métro, j'avais en effet l'impression d'être déjà entouré de marcheurs et de marcheuses, si bien que je n'ai eu qu'à suivre le mouvement pour me retrouver au milieu de la foule. Sauf que les rues dans lesquelles nous avons manifesté n'étaient pas très larges, ce qui fausse sans aucun doute les observations. Personnellement, j'avancerais plutôt le chiffre de 7000-8000, après réajustement (parce qu'au départ, j'avais l'impression qu'on était un peu plus de 4000 personnes - mais une fois mis en marche, le cortège s'est allongé, il faut dire que la foule était très, très compacte au carré Dorchester).
La première chaîne de Radio-Canada a fait sa première estimation à 16h00: "Plusieurs milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui pour dénoncer l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza. À Toronto, ils étaient environ 2000, et à Montréal, un nombre équivalent [...]". Sans commentaires...
Le contenu
J'ai aussi observé que la foule était composée de beaucoup d'activistes généralistes, mais aussi de beaucoup de gens ordinaires, visiblement pas vraiment reliés au mouvement pro-palestinien. La maladresse des manifestant-e-s à chanter des slogans pourtant connus en est un signe assez convaincant.
Le "contingent étudiant" organisé par l'ASSÉ était suivi d'une dizaine de drapeaux rouge et noir. À ce propos, pendant la marche, j'ai dû m'éloigner plusieurs fois de quelques Islamistes portant un drapeau du Hezbollah, lâchement masqués mais la queue à l'air (métaphoriquement). Leur présence ne me dérangeait pas autant que leurs slogans de merde et que leur surexcitement d'adolescents dopés à la testostérone. Bref, comme je marchais pacifiquement, un air innocent au visage, j'entendis soudain: "Viva, viva, Intifada!" Je me retournai en me disant "Maudit, encore des Islamistes", mais je constatai, ahuri, que c'était en fait mes camarades anarchistes qui criaient ce slogan comme des demeuré-e-s!
Les zélés d'Amitié Québec-Israël (en passant, bravo à eux pour leur passage à CHOI FM) qui traitaient les pacifistes de collaborateurs de djihadistes avaient tort, je crois, de faire ce rapprochement sournois. Parce que les anarchistes sur les lieux ne savaient tout simplement pas en quoi consiste l'Intifada en Palestine. En tant que tel, l'Intifada ne veut rien dire de plus que "soulèvement" ou "révolte". C'était forcément dans ce sens que les activistes anarchistes ou ASSÉistes mentionnaient le terme aujourd'hui. Sauf qu'en Palestine, Intifada ne signifie pas que "soulèvement": ça veut dire embrigader les jeunes dans un fleuve d'idéologie haineuse dès l'âge de six ans, et les y faire baigner jusqu'à ce que la servilité à Allah et au suprémacisme musulman, joints à la perte d'un-e ami-e, d'un frère ou d'une soeur les poussent à manger des balles dans la tronche[1].
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[1] N'allez pas croire que je ne suis pas sensible à la colère des ces jeunes qui jettent des pierres aux tanks israéliens: au contraire, c'est vers eux que se porte mon inquiétude quand une intifada est stupidement déclarée par de vieux papes ridicules de l'Islam.
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