samedi 10 janvier 2009

Montréal-Gaza

Il y avait, aujourd'hui, une manifestation opposée à la violence d'Israël, qui débutait au carré Dorchester et se terminait près du Complexe Guy-Favreau. J'ai hélas oublié mon appareil photo, étant déjà en retard au moment de faire l'inventaire de mon sac à dos. Vous ne profiterez donc pas des clichés émouvants que j'aurais pu prendre sur les lieux.

La quantité

C'était difficile d'estimer le nombre de manifestant-e-s: sur place, le chiffre de 10 000 personnes planait. En sortant du métro, j'avais en effet l'impression d'être déjà entouré de marcheurs et de marcheuses, si bien que je n'ai eu qu'à suivre le mouvement pour me retrouver au milieu de la foule. Sauf que les rues dans lesquelles nous avons manifesté n'étaient pas très larges, ce qui fausse sans aucun doute les observations. Personnellement, j'avancerais plutôt le chiffre de 7000-8000, après réajustement (parce qu'au départ, j'avais l'impression qu'on était un peu plus de 4000 personnes - mais une fois mis en marche, le cortège s'est allongé, il faut dire que la foule était très, très compacte au carré Dorchester).

La première chaîne de Radio-Canada a fait sa première estimation à 16h00: "Plusieurs milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui pour dénoncer l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza. À Toronto, ils étaient environ 2000, et à Montréal, un nombre équivalent [...]". Sans commentaires...

Le contenu

J'ai aussi observé que la foule était composée de beaucoup d'activistes généralistes, mais aussi de beaucoup de gens ordinaires, visiblement pas vraiment reliés au mouvement pro-palestinien. La maladresse des manifestant-e-s à chanter des slogans pourtant connus en est un signe assez convaincant.

Le "contingent étudiant" organisé par l'ASSÉ était suivi d'une dizaine de drapeaux rouge et noir. À ce propos, pendant la marche, j'ai dû m'éloigner plusieurs fois de quelques Islamistes portant un drapeau du Hezbollah, lâchement masqués mais la queue à l'air (métaphoriquement). Leur présence ne me dérangeait pas autant que leurs slogans de merde et que leur surexcitement d'adolescents dopés à la testostérone. Bref, comme je marchais pacifiquement, un air innocent au visage, j'entendis soudain: "Viva, viva, Intifada!" Je me retournai en me disant "Maudit, encore des Islamistes", mais je constatai, ahuri, que c'était en fait mes camarades anarchistes qui criaient ce slogan comme des demeuré-e-s!

Les zélés d'Amitié Québec-Israël (en passant, bravo à eux pour leur passage à CHOI FM) qui traitaient les pacifistes de collaborateurs de djihadistes avaient tort, je crois, de faire ce rapprochement sournois. Parce que les anarchistes sur les lieux ne savaient tout simplement pas en quoi consiste l'Intifada en Palestine. En tant que tel, l'Intifada ne veut rien dire de plus que "soulèvement" ou "révolte". C'était forcément dans ce sens que les activistes anarchistes ou ASSÉistes mentionnaient le terme aujourd'hui. Sauf qu'en Palestine, Intifada ne signifie pas que "soulèvement": ça veut dire embrigader les jeunes dans un fleuve d'idéologie haineuse dès l'âge de six ans, et les y faire baigner jusqu'à ce que la servilité à Allah et au suprémacisme musulman, joints à la perte d'un-e ami-e, d'un frère ou d'une soeur les poussent à manger des balles dans la tronche[1].

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[1] N'allez pas croire que je ne suis pas sensible à la colère des ces jeunes qui jettent des pierres aux tanks israéliens: au contraire, c'est vers eux que se porte mon inquiétude quand une intifada est stupidement déclarée par de vieux papes ridicules de l'Islam.

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