"La meilleure manière de tuer un homme, c'est de le payer à ne rien faire," a dit Félix Leclerc. Cette maxime est reprise à toutes les sauces par les amant-e-s du travail, qui crachent sur l'aide sociale, arguant que la dépression nerveuse, ça n'existe pas, le capitalisme ne faisant que des heureux au sein de notre société Ronald McDonald. Ces demeuré-e-s (il faut ne jamais avoir travaillé pour aimer le travail - ou être stupide) essaient de nous faire croire que le "travail rend libre" toutes les personnes "aptes". (Quant aux invalides, eh bien l'émancipation ne leur sera jamais offerte, tant pis.)
L'aide sociale actuelle force littéralement le ou la bénéficiaire à ne rien faire, et c'est bien ça le noeud du problème. Impossible de faire quoi que ce soit sans trahir sa condition de personne "apte au travail". Pour vraiment mériter le statut d'inapte, il faut être sale, laid, vraiment idiot et de préférence atteint d'une pathologie mentale ou physique. Sinon? Coupure. Retour au montant de base de... 564$ par mois, soit 6800$ par année.[1]
Le résultat: les gens qui ne sont pas en mesure de travailler sont encouragés à ne rien faire du tout. Ni peinture, ni bénévolat, ni musique, ni tricot. En cela, je suis d'accord avec un autre passage de la chanson de Leclerc, qui porte à confusion dans sa syntaxe et qui est peu utilisé par les pères fouetteurs de la société québécoise: "Non je crois que la façon la plus sûre de tuer un homme / C'est de l'empêcher de travailler en lui donnant de l'argent." Dans le sens où interdire à une personne (homme ou femme) de faire quoi que ce soit, tout en lui donnant de l'argent, c'est une belle façon de la transformer en larve mort-vivante.
En revanche
Je trouve que la meilleure façon de libérer un être humain, c'est de le payer... juste sans rien lui demander.
Arbeit macht Frit!
________
[1]En ce qui me concerne je vis dans un appart surpeuplé de Saint-Michel avec 10 000$ environ par an, et j'arrive à peine à m'acheter de quoi bouffer. Avec seulement 6800$ par an, je vous l'assure, je tomberais d'inanition. Il faut vraiment être un connard ou une connasse pour dire que les assisté-e-s sociaux sont plus confortables que les contribuables. Je vais vous dire: si vous êtes moins confortable que des "BS aptes au travail", c'est que vous faites un salaire ridicule, que vous ne payez donc pas d'impôts, que les "BS" ne sont pas à votre charge et que leur situation ne vous regarde donc pas.
mardi 28 juillet 2009
samedi 18 juillet 2009
My dear unilingual anglophone friends from Montréal
Fellows,
I don't think you are obligated to learn French, even if you live in a french city, in the middle of a french province where people are attached to their culture just like an african tribe, (as you would probably say with contempt). You are free to not understand anything and to not listen to what your neighbours are telling you.
But you have no fucking right to disrespect us, calling people from Québec (especially the bilingual population of Montréal) racists and bigots. We may be lazy, depressed, divided, jealous and blinded by capitalism and nationalism, but not bigots. Everybody knows that Québécois are far from being bigots. Bigots vote for Conservatives, love war, hate gays, never change their mind and don't learn foreign languages.
And there is racism everywhere.
You must admit it, therefore: you are not different or superior. Under your insults and your false beliefs about us, are hidden your own weaknesses that you try to bury (without success). Your hatred is your illusion.
And I'm sorry for my bad use of English, but I am uneducated.
I don't think you are obligated to learn French, even if you live in a french city, in the middle of a french province where people are attached to their culture just like an african tribe, (as you would probably say with contempt). You are free to not understand anything and to not listen to what your neighbours are telling you.
But you have no fucking right to disrespect us, calling people from Québec (especially the bilingual population of Montréal) racists and bigots. We may be lazy, depressed, divided, jealous and blinded by capitalism and nationalism, but not bigots. Everybody knows that Québécois are far from being bigots. Bigots vote for Conservatives, love war, hate gays, never change their mind and don't learn foreign languages.
And there is racism everywhere.
You must admit it, therefore: you are not different or superior. Under your insults and your false beliefs about us, are hidden your own weaknesses that you try to bury (without success). Your hatred is your illusion.
And I'm sorry for my bad use of English, but I am uneducated.
mardi 14 juillet 2009
Julien Gagnon, du PLQ, pastiche Bourgault.
Merci à Mademoiselle C. pour m'avoir mis la puce à l'oreille en m'envoyant ce vidéo.
Le Président du Comité-jeunesse du PLQ, Julien Gagnon, a en effet pastiché une partie d'un des plus grands discours de Pierre Bourgault lors du congrès de l'aile jeunesse de la formation libérale en mai dernier.
Dans l'allocution de fermeture du congrès, il a prononcé cette phrase, à 4min30: "Le Parti Libéral a su être le parti de ces bâtisseurs, de ces innovateurs, de ces penseurs, parce qu'il est attaché à ses valeurs." Un peu plus loin, il a renchéri: "Le Parti Libéral a produit les Godbout, Lesage, Bourassa, parce qu'il est resté dévoué aux rêves qu'il a eu pour l'avenir."
En 1971, Pierre Bourgault prononce un discours très inspirant (c'est le cas de le dire) lors du Congrès du Parti Québécois. On en a conservé l'enregistrement dans les archives de Radio-Canada. À 5min55, il prononce cette phrase: "Ho Chi Minh n'était pas respectable, il l'est devenu. DeGaulle n'était pas respectable, il l'est devenu. Castro n'était pas respectable, il l'est devenu. Parce qu'ils sont restés fidèles à leurs rêves de jeunesse. Et c'est ce que je voudrais que le Parti Québécois fasse: rester fidèle aux rêves qui l'ont enfantés."
Il y a vraiment trop d'éléments en commun entre les deux passages. Premièrement, la référence à trois personnages figurant comme des exemples de réussite; ensuite l'allusion à des rêves originels; et finalement la double mention de la fidélité aux "projets de jeunesse". Dans les deux cas, elle est tout d'abord décrite comme concept général, puis appliquée à la réalité politique avec des exemples concrets. J'aurais pu encore penser qu'il s'agissait d'une coïncidence si Gagnon n'avait pas imité jusqu'à l'intonation de Bourgault dans son fameux "parce qu'ils", prononcé deux fois plutôt qu'une par le prestidigitateur.
Vous observerez qu'en bon libéral, Gagnon ne propose toutefois pas un changement dans son parti, comme le faisait Bourgault: il se contente d'en vanter les accomplissements. Bourgault parle de l'avenir, Gagnon du passé. L'allusion est discrète et bien dénaturée. On arrive à reprendre une structure oratoire de Bourgault ayant pour but de déclencher l'inconfort afin de créer, chez les jeunes libéraux, une situation de confort. C'est du grand art.
Mais c'est aussi vraiment stupide: en pastichant Bourgault, Gagnon nous révèle que son ambition est plus grande que son originalité. Il nous montre aussi sa suffisance: pour lui, le PLQ est tout simplement armé depuis toujours des vertus que Bourgault souhaitait voir le PQ posséder. Finalement, en récupérant non pas un orateur de son camp, mais bien du camp adverse, il fait preuve d'une hypocrisie qui frôle la bouffonnerie.
Julien Gagnon, étudiant en économie, est une des étoiles montantes d'une jeunesse dorée incarnée à travers une pléthore d'organismes élitistes (pour les 18 à 30 ans) qui font la promotion du leadership. Sa reprise de Bourgault, qui vise sans aucun doute à électriser les moutons blancs immenculés de la Commission-jeunesse et de se faire remarquer dans la cour des grands, risque de ne pas être sa dernière tentative de crosser des gens naïfs. Maintenant que nous connaissons ses méthodes, nous avons plusieurs raisons de plus de se méfier de ce petit Napoléon.
Le Président du Comité-jeunesse du PLQ, Julien Gagnon, a en effet pastiché une partie d'un des plus grands discours de Pierre Bourgault lors du congrès de l'aile jeunesse de la formation libérale en mai dernier.
Dans l'allocution de fermeture du congrès, il a prononcé cette phrase, à 4min30: "Le Parti Libéral a su être le parti de ces bâtisseurs, de ces innovateurs, de ces penseurs, parce qu'il est attaché à ses valeurs." Un peu plus loin, il a renchéri: "Le Parti Libéral a produit les Godbout, Lesage, Bourassa, parce qu'il est resté dévoué aux rêves qu'il a eu pour l'avenir."
En 1971, Pierre Bourgault prononce un discours très inspirant (c'est le cas de le dire) lors du Congrès du Parti Québécois. On en a conservé l'enregistrement dans les archives de Radio-Canada. À 5min55, il prononce cette phrase: "Ho Chi Minh n'était pas respectable, il l'est devenu. DeGaulle n'était pas respectable, il l'est devenu. Castro n'était pas respectable, il l'est devenu. Parce qu'ils sont restés fidèles à leurs rêves de jeunesse. Et c'est ce que je voudrais que le Parti Québécois fasse: rester fidèle aux rêves qui l'ont enfantés."
Il y a vraiment trop d'éléments en commun entre les deux passages. Premièrement, la référence à trois personnages figurant comme des exemples de réussite; ensuite l'allusion à des rêves originels; et finalement la double mention de la fidélité aux "projets de jeunesse". Dans les deux cas, elle est tout d'abord décrite comme concept général, puis appliquée à la réalité politique avec des exemples concrets. J'aurais pu encore penser qu'il s'agissait d'une coïncidence si Gagnon n'avait pas imité jusqu'à l'intonation de Bourgault dans son fameux "parce qu'ils", prononcé deux fois plutôt qu'une par le prestidigitateur.
Vous observerez qu'en bon libéral, Gagnon ne propose toutefois pas un changement dans son parti, comme le faisait Bourgault: il se contente d'en vanter les accomplissements. Bourgault parle de l'avenir, Gagnon du passé. L'allusion est discrète et bien dénaturée. On arrive à reprendre une structure oratoire de Bourgault ayant pour but de déclencher l'inconfort afin de créer, chez les jeunes libéraux, une situation de confort. C'est du grand art.
Mais c'est aussi vraiment stupide: en pastichant Bourgault, Gagnon nous révèle que son ambition est plus grande que son originalité. Il nous montre aussi sa suffisance: pour lui, le PLQ est tout simplement armé depuis toujours des vertus que Bourgault souhaitait voir le PQ posséder. Finalement, en récupérant non pas un orateur de son camp, mais bien du camp adverse, il fait preuve d'une hypocrisie qui frôle la bouffonnerie.
Julien Gagnon, étudiant en économie, est une des étoiles montantes d'une jeunesse dorée incarnée à travers une pléthore d'organismes élitistes (pour les 18 à 30 ans) qui font la promotion du leadership. Sa reprise de Bourgault, qui vise sans aucun doute à électriser les moutons blancs immenculés de la Commission-jeunesse et de se faire remarquer dans la cour des grands, risque de ne pas être sa dernière tentative de crosser des gens naïfs. Maintenant que nous connaissons ses méthodes, nous avons plusieurs raisons de plus de se méfier de ce petit Napoléon.
dimanche 5 juillet 2009
Sale pub sexiste.
Pwel, du blogue Chercher les poux, félicite le comité Les délicates attentions d'avoir produit cette affiche destinée à être utilisée comme autocollant sur les pubs de Budweiser qui considèrent les femmes comme objets masturbatoires pour les hommes.
Tout d'abord, si ça peut rassurer les camarades du comité en question sur mon cas, il se trouve que si je me touche souvent en pensant à elles, je ne les considère cependant pas comme des objets masturbatoires.
Cette contre-pub s'adresse aux hommes. L'intention est bonne, mais le concept est pauvre et le public visé ne comprendra sans doute pas le message véhi-cul-é. Il réagira sans doute d'ailleurs très négativement, se sentant méprisé dans son identité d'onaniste. C'est sans doute pas l'intention (quoique...), mais c'est ce qui va selon moi arriver. La manière d'associer la bière avec la masturbation est très maladroite. La masturbation toute seule ne constitue en tant que tel plus un vice dans la culture populaire; la consommation de bière non plus. Mais quand on lie les deux thèmes de cette manière dans une caricature dénonciatrice, c'est leur valeur mythique de vices qui ressort. La luxure. L'ivrognerie. Alors que ce qu'on veut dénoncer, c'est la pub sexiste, pas les hommes. Bullsanus! Les militant-e-s féministes manquent leur cible.
Comme d'habitude, on me demandera: "Oui mais as-tu quelque chose de mieux à proposer, si t'es si bon que ça en stratégies de communications?" J'ai travaillé fort pour pouvoir répondre positivement à cette question.
Voici donc deux esquisses gossées rapidement sur Paint et qui s'adressent aussi aux hommes, destinées à inspirer les gensses de Délicates attentions. Comme c'est tout à fait dans la même veine que ce qu'ils/elles ont déjà fait, je suis certain qu'ils/elles vont adorer.
Le premier montage est inspiré d'une ancienne campagne anti-drogues gouvernementale:
Tout d'abord, si ça peut rassurer les camarades du comité en question sur mon cas, il se trouve que si je me touche souvent en pensant à elles, je ne les considère cependant pas comme des objets masturbatoires.
Cette contre-pub s'adresse aux hommes. L'intention est bonne, mais le concept est pauvre et le public visé ne comprendra sans doute pas le message véhi-cul-é. Il réagira sans doute d'ailleurs très négativement, se sentant méprisé dans son identité d'onaniste. C'est sans doute pas l'intention (quoique...), mais c'est ce qui va selon moi arriver. La manière d'associer la bière avec la masturbation est très maladroite. La masturbation toute seule ne constitue en tant que tel plus un vice dans la culture populaire; la consommation de bière non plus. Mais quand on lie les deux thèmes de cette manière dans une caricature dénonciatrice, c'est leur valeur mythique de vices qui ressort. La luxure. L'ivrognerie. Alors que ce qu'on veut dénoncer, c'est la pub sexiste, pas les hommes. Bullsanus! Les militant-e-s féministes manquent leur cible.
Comme d'habitude, on me demandera: "Oui mais as-tu quelque chose de mieux à proposer, si t'es si bon que ça en stratégies de communications?" J'ai travaillé fort pour pouvoir répondre positivement à cette question.
Voici donc deux esquisses gossées rapidement sur Paint et qui s'adressent aussi aux hommes, destinées à inspirer les gensses de Délicates attentions. Comme c'est tout à fait dans la même veine que ce qu'ils/elles ont déjà fait, je suis certain qu'ils/elles vont adorer.
Le premier montage est inspiré d'une ancienne campagne anti-drogues gouvernementale:
Le second, très simplifié, vise particulièrement les X:
Voilà comment on parle à des hommes sans vexer leur intelligence et leur pénicitude... Oh Yeah!
samedi 4 juillet 2009
Les terrains de l'Assemblée Nationale.
Ils ont été remis au gouvernement du Québec par Ottawa. Les politiciens, contents, festoient. La propriété a enfin été "remise" à la population du Québec.
Pendant ce temps, le terrain du CSA de Pointe-Saint-Charles reste toujours usurpé par des voleurs.
Pendant ce temps, le terrain du CSA de Pointe-Saint-Charles reste toujours usurpé par des voleurs.
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