... Sauf 80% des Québécois-e-s. Et il n'y aura pas d'enquête publique, parce qu'il n'y a personne pour faire pression sur le gouvernement. Les syndicats corporatistes refusent (la CSN refuse un peu moins fort, mais bon). Les entreprises sont tout sauf intéressées. Les médias hésitent. Le pouvoir étatique, quant à lui, n'accepterait pas facilement qu'on fasse une enquête sur sa propre corruption. Ce serait l'effondrement de sa crédibilité.
Si les gens veulent une enquête publique, il faut qu'ils aillent au front, qu'ils se battent. Les Villanueva (dans le sens le plus large) se sont battu-e-s pour une enquête publique. Leur combat a sans aucun doute renforcé la neutralité vacillante des magistrats.
Je voulais organiser quelque chose la semaine dernière, mais je me suis rendu compte que mon réseau était éparpillé en Suisse, en Amérique latine et Italie. Connaissez-vous un collectif qui s'est formé pour répondre par la bouche de nos canons aux puissant-e-s? S'il y en a pas, je suis prêt à en former un avec des intéressé-e-s, de préférence à Montréal[1].
***
Richard Bergeron se rapproche dangereusement des deux autres candidat-e-s à la mairie, si on tient compte des intentions de vote. J'ai entendu dire que les partisan-e-s les plus progressistes de Harel ont peur que Tremblay se faufile entre Bergeron et l'ancienne péquiste. "Un vote pour Bergeron, c'est un vote pour Tremblay." Cette expression mal vieillie devrait être renouvelée. Je propose: "Un vote pour Harel ou Tremblay, c'est un vote pour la mafia." D'ailleurs, parmi les trois candidat-e-s, il y en a un seul qui n'a pas demandé la protection de la police par peur... du peuple.
L'attaque répétée des médias contre Bergeron, comme quoi ce serait un théoricien du complot, commence à me faire perdre mon calme. Foglia a dit que les gens qui croyaient à une inside job étaient des imbéciles (au mieux). Ce matin, il le répète en s'appuyant sur l'autorité des autres journalistes "de tous les grands médias occidentaux". Pas très convaincant comme appel, quand on connaît la manière avec laquelle l'information est traitée par ces mêmes journalistes. C'est quand même étonnant de voir Foglia s'appuyer sur ses collègues, lui qui ne se gêne jamais pour afficher un caractère pseudo-révolté de gamin attardé. Le voir se moquer de Bergeron avec les autres langues sales, incapable de trouver un angle original à la situation[2], me donne l'impression qu'il est resté malgré tout un enfant de choeur qui se masturbe de temps en temps dans le jubé. Donnez-nous aujourd'hui, notre feuille de choux quotidienne... Qu'il avale donc ses salades tout seul.
Je ne crois pas à la théorie du complot, et je ne voterai pas pour Bergeron, mais je trouve que la critique mainstream à laquelle fait face Projet Montréal manque réellement de contenu.
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[1] Xavier Dionne, de l'UQÀM, a écrit l'autre jour un fort intéressant texte qui va à peu près dans le même sens que moi. Je me sens tout à coup moins seul.
[2] La stratégie habituelle des populistes est de compter sur un ou deux arguments seulement, qui seront généralement relativement insignifiants et/ou tordus. Ce ne sera pas "Avec moi vous ne mourrez plus de faim", mais plutôt "Mon adversaire est un athée pédophile qui a mangé ses enfants en riant". Peu importe la réponse mesurée et cohérente dudit adversaire, on continuera à matraquer sans cesse la même chose, sans même prendre la peine de contreréfuter la défense.
Théoricien du complot.
Théoricien du complot.
Théoricien du complot.
Théoricien du complot.
Théoricien du complot.
C'est ce qui se passe présentement et dans la plupart des campagnes électorales. On répète inlassablement la même connerie jusqu'à ce qu'elle se soit enracinée profondément dans les cerveaux des électeurs et électrices, malgré leur esprit critique, malgré leur méfiance. C'est du conditionnement mental et ça marche très bien. Des histoires racontent que des gens se sont conditionnés à avoir un orgasme au son d'une clochette...
samedi 31 octobre 2009
mercredi 28 octobre 2009
A.
Ça commence et c'est mal parti. J'ai changé d'idée, et j'ai décidé de me faire vacciner le plus tôt possible (en décembre...) parce que l'anticipation des prophètes de malheur semblent se vérifier, pour une fois. Même si je ne suis pas à risque personnellement (je suis en rédaction à la maîtrise, si c'est le bordel j'emprunte quelques livres et je m'enterre dans ma chambre jusqu'à temps que ça passe), je suis du genre à attrapper tous les virus qui passent et comme mes colocs (des fumeurs qui boivent beaucoup d'alcool) sont très à risque et m'ont traité de maniaque parce que j'avais acheté du softsoap antibactérien - même pas du gel antiseptique! - je ne veux pas être exposé aux cochonneries que leur insouciance ramènera dans notre appartement (qui accessoirement est de la taille d'un module de station spatiale, sans être plus aéré).
Ma première idée était de compter sur la psychose pour m'en sortir. C'était bien parti, les médias ont tellement fait un cas avec le AH1N1 que je me suis dit que me faire vacciner était une précaution inutile, alors que 99% de la très anxieuse et docile population serait de toute façon protégée.
J'ai changé d'idée quand l'autre jour, dans un wagon bondé du métro, j'ai vu un CRÉTIN tousser à pleins poumons sans protéger ses voisin-e-s à l'aide du creux de son coude, étendant des bactéries quinze kilomètres à la ronde. J'ai changé d'idée quand j'ai vu quelqu'un qui venait de se moucher s'essuyer la main contre un poteau sur la ligne orange.
Je ne crois pas que le vaccin soit la meilleure manière de combattre une pandémie. Mais un conspirationnisme dénué d'instinct de survie non plus. Selon moi, l'hygiène et le civisme sont les deux meilleures manières de combattre une telle maladie. Et justement, c'est l'incapacité de la collectivité à faire preuve d'intelligence devant ce phénomène mondial qui m'a convaincu de me faire vacciner au plus maudit. Bref, ce n'est pas contre le virus que je veux être protégé en me faisant vacciner, c'est contre VOUS!
LA VENGEANCE DES PORCS
Vous cherchez un responsable à la pandémie et au décès des écoliers? Vous avez envie de vous laisser séduire par les théories qui rendent responsables des laboratoires d'entreprises pharmaceutiques? Regardez plutôt dans votre maudite assiette. Plusieurs grippes dangereuses ont une origine animale et se déclarent dans les zones d'élevage industriel.
Ma première idée était de compter sur la psychose pour m'en sortir. C'était bien parti, les médias ont tellement fait un cas avec le AH1N1 que je me suis dit que me faire vacciner était une précaution inutile, alors que 99% de la très anxieuse et docile population serait de toute façon protégée.
J'ai changé d'idée quand l'autre jour, dans un wagon bondé du métro, j'ai vu un CRÉTIN tousser à pleins poumons sans protéger ses voisin-e-s à l'aide du creux de son coude, étendant des bactéries quinze kilomètres à la ronde. J'ai changé d'idée quand j'ai vu quelqu'un qui venait de se moucher s'essuyer la main contre un poteau sur la ligne orange.
Je ne crois pas que le vaccin soit la meilleure manière de combattre une pandémie. Mais un conspirationnisme dénué d'instinct de survie non plus. Selon moi, l'hygiène et le civisme sont les deux meilleures manières de combattre une telle maladie. Et justement, c'est l'incapacité de la collectivité à faire preuve d'intelligence devant ce phénomène mondial qui m'a convaincu de me faire vacciner au plus maudit. Bref, ce n'est pas contre le virus que je veux être protégé en me faisant vacciner, c'est contre VOUS!
LA VENGEANCE DES PORCS
Vous cherchez un responsable à la pandémie et au décès des écoliers? Vous avez envie de vous laisser séduire par les théories qui rendent responsables des laboratoires d'entreprises pharmaceutiques? Regardez plutôt dans votre maudite assiette. Plusieurs grippes dangereuses ont une origine animale et se déclarent dans les zones d'élevage industriel.
samedi 24 octobre 2009
Pourquoi on organise pas une manif contre la corruption?
Personne y a encore pensé? Il me semble que le climat, la frustration et le cynisme mériteraient une réaction proactive. Nous pourrions la tenir la veille ou le lendemain des élections et en profiter pour tout casser (casser les idées reçues et l'immobilisme, bien entendu).
jeudi 22 octobre 2009
L'effigie de Bush massacrée
Voilà un petit vidéo de défoulement que je viens de créer pour souligner le passage de Bush à Montréal. Je l'avais téléchargée sur Youtube, mais la politique de droits d'auteurs du site web a décidé que la trame sonore était une violation de je-ne-sais-plus-trop quel principe stupide.
Bush à Montréal
La manifestation a débuté vers 11h00 devant le Queen Elisabeth. Vers midi et demie, nous étions quelques centaines (300 maximum) à dénoncer la présence de l'ancien Président des USA, invité par la Chambre de Commerce à présenter une conférence sur son le bilan de son passage au pouvoir. Il faisait froid et le brouillard humide n'aidait pas, mais l'évènement fut quand même plaisant.
Des gens avaient apporté une effigie grandeur nature de Georges W. Bush, plantée au bout d'un bâton. Après l'avoir battue à coup de pals, on la brûla dans la plus grande gaieté. Soulignons le zèle d'Armand Vaillancourt, qui a entretenu le feu de joie avec tout ce qu'il a trouvé sur place (pancartes, boîtes vides, etc.), et qui n'est parti que quand il ne restait plus rien à brûler (d'accessible).
Un peu après 13h00, les policiers ont décidé de réouvrir la rue. Les manifestant-e-s se sont alors dégonflé-e-s, le crachin les ayant trempé-e-s jusqu'aux os. Un peu avant que nous soyions définitivement refoulé-e-s sur le trottoir, un policier a bien essayé de déclencher les hostilités en bousculant une petite jeune femme qui passait en vélo sans raison apparente; mais quand il a vu les kodaks pointés dans sa direction, il a abandonné sa proie.
Les flics ont également apporté des chiens et des chevaux pour nous intimider. Les maîtres canins ont reçu des souliers dans la gueule en guise de réponse à cette menace.
Un peu après 13h00, les policiers ont décidé de réouvrir la rue. Les manifestant-e-s se sont alors dégonflé-e-s, le crachin les ayant trempé-e-s jusqu'aux os. Un peu avant que nous soyions définitivement refoulé-e-s sur le trottoir, un policier a bien essayé de déclencher les hostilités en bousculant une petite jeune femme qui passait en vélo sans raison apparente; mais quand il a vu les kodaks pointés dans sa direction, il a abandonné sa proie.
Les flics ont également apporté des chiens et des chevaux pour nous intimider. Les maîtres canins ont reçu des souliers dans la gueule en guise de réponse à cette menace.
Édition: Il paraît qu'il y aurait eu cinq arrestations.
mardi 20 octobre 2009
L'état de nos rues.
J'ai regardé le débat entre les candidat-e-s à la Mairie de Montréal à Radio-Canada. Un vrai foutoir, un rendez-vous manqué. Bergeron, de Projet Montréal, a décidé d'adopter la rhétorique d'un adéquiste qui serait écoeurant de pureté, se présentant comme l'adversaire des "vieux partis". Pas impressionnant. Quant aux deux autres, ils jouaient au jeu de la pomme la plus pourrite, s'accusant mutuellement d'être le/la plus corrompu-e.
En ce qui me concerne, je viens de me rendre compte que je ne suis même pas inscrit sur la liste électorale. Oui, je sais, ça fait dur. Faut croire que je suis tellement habitué à ne plus voter que je ne prends même plus la peine de vérifier si j'en ai encore le droit.
Pourtant, l'autre jour, je me suis dit que voter aux élections municipales ne serait pas si immoral que ça. Élire des délégué-e-s pour s'occuper de l'état des routes sur un très petit territoire comme une municipalité me semblait pas a priori encourager un système répressif. Mais la corruption est si grande, et le pouvoir de la Ville de Montréal nous écrase tellement qu'il me devient impossible de cautionner une telle institution.
La réaction des médias devant les histoires de crime organisé et de contributions anonymes est cependant très amusante. Certain de tenir un scoop, on annonce que la mafia, les partis politiques, les syndicats et les hommes d'affaires seraient liés par de très édi-fientes amitiés. Tiens tiens...
Et dire que les journalistes font mine d'être étonné-e-s.
Et dire qu'ils ont été étonné-e-s aussi de voir des jeunes péter des vitrines le 15 mars dernier.
Ramasser des éclats de verre: 200$.
Réprimer le peuple: 10 000$
Ignorer la collusion dans l'attribution des contrats: ça n'a pas de prix.
Dommage que les gens aient peur ou ne soient intéressé-e-s qu'à leur bonheur illusoire de consommateurs abusés. Les bouttes d'asphalte décollés du pavé voleraient. En veux-tu du nid-de-poule en vlà.
En ce qui me concerne, je viens de me rendre compte que je ne suis même pas inscrit sur la liste électorale. Oui, je sais, ça fait dur. Faut croire que je suis tellement habitué à ne plus voter que je ne prends même plus la peine de vérifier si j'en ai encore le droit.
Pourtant, l'autre jour, je me suis dit que voter aux élections municipales ne serait pas si immoral que ça. Élire des délégué-e-s pour s'occuper de l'état des routes sur un très petit territoire comme une municipalité me semblait pas a priori encourager un système répressif. Mais la corruption est si grande, et le pouvoir de la Ville de Montréal nous écrase tellement qu'il me devient impossible de cautionner une telle institution.
La réaction des médias devant les histoires de crime organisé et de contributions anonymes est cependant très amusante. Certain de tenir un scoop, on annonce que la mafia, les partis politiques, les syndicats et les hommes d'affaires seraient liés par de très édi-fientes amitiés. Tiens tiens...
Et dire que les journalistes font mine d'être étonné-e-s.
Et dire qu'ils ont été étonné-e-s aussi de voir des jeunes péter des vitrines le 15 mars dernier.
Ramasser des éclats de verre: 200$.
Réprimer le peuple: 10 000$
Ignorer la collusion dans l'attribution des contrats: ça n'a pas de prix.
Dommage que les gens aient peur ou ne soient intéressé-e-s qu'à leur bonheur illusoire de consommateurs abusés. Les bouttes d'asphalte décollés du pavé voleraient. En veux-tu du nid-de-poule en vlà.
jeudi 15 octobre 2009
lundi 12 octobre 2009
Hommage à Falardeau au Lion d'Or: "Nous vaincrons!"
"Nous vaincrons", c'est l'éternel slogan des très bruyants jeunes du RRQ, qui selon moi ne sonne pas aussi bien que "On va les avouère!" et qui en plus d'être trop pompeux à mon goût a été sur-utilisé au cours de la soirée d'hommage à Falardeau au Lion d'Or. Soirée très peuplée d'ailleurs (peut-être 370 personnes dans cette salle de 300 places) et en gros pas du tout minable, bien que certains discours, trop longs et/ou peu originaux aient été légèrement ennuyants ou carrément épeurants (quand un révolutionnaire quelconque tint à peu près ce discours: "On les a avertis que s'ils s'attaquent à la mémoire de Falardeau, il vont se rendre compte qu'ils se sont attaqués à plus fort qu'eux! On les a avertis!", les hurlements fanatiques de la moitié droite de la salle m'ont fait un peu paniquer).
Le seul moment vraiment intéressant de la première partie fut ce numéro très senti de la flûtiste-poète accompagnée d'un pianiste: j'en suis presque tombé en bas de ma chaise. Il faut bien accorder ça au mouvement indépendantiste: il recrute de bon-ne-s artistes polyvalent-e-s qui offrent des performances de très grande qualité et d'une diversité infinie. (Le numéro en question suivait le témoignage très ordinaire du très ordinaire Patrick Bourgeois[1], bruyamment accueilli par ses amis - les petits révolutionnaires de terrains de jeu du RRQ.) Le poème intitulé "J'ai oublié" était d'une longueur appréciable et rythmé - c'était pas un haïku de coin de comptoir - et le morceau de flûte très complexe (du Doppler). L'ambiance musicale et visuelle était également très bien choisie: bref, il a bénéficié d'une mise en scène vraiment géniale pour un spectacle organisé à la dernière minute.
Notons quand même la performance plus qu'acceptable de Jules Falardeau, le fils de l'autre, qui a rappé avec son copain "Le Paysan". Il avait un bon flot. Le beat et les paroles étaient très recherchés aussi.
La deuxième partie a été plus que correcte, avec l'interprétation très réussie du Screw, une des chansons entendues dans le film Le Party et qui a été composée par Richard Desjardins. Loco Locass a été par contre franchement plate (mais où est donc passé Chafiik?) avec l'interprétation de "La Censure pour l'échafaud" et "Les Géants". "La Censure pour l'échafaud" n'est pas une mauvaise toune (surtout qu'elle fait référence, avec un jeu de mots, au film de Louis Malle), mais "Les Géants" est un des pires textes que j'ai entendus de ma vie: c'est une gaffe de la Saint-Jean qui a souffert d'over-exposure.
Paul Piché a toutefois été très entraînant et le témoignage de Luc Picard, qui clôturait l'évènement, était émouvant. Ce qui devait suivre fut cependant un peu étrange: l'animateur de la soirée qui conclut simplement par "C'est un bel hommage" et l'ovation debout devant un poster de Falardeau accroché au plafond de la scène.
En bref, le show a certes duré un peu trop longtemps, ce qui fait que le public commençait à devenir plus éméché que respectueux vers la fin, mais il nous a permis quelques belles découvertes et, bien entendu, a permis aux spectateurs et spectatrices de connaître l'entourage de Falardeau.
______
[1] Le gars qui voit des "fédéraleux crissement débiles" partout.
Le seul moment vraiment intéressant de la première partie fut ce numéro très senti de la flûtiste-poète accompagnée d'un pianiste: j'en suis presque tombé en bas de ma chaise. Il faut bien accorder ça au mouvement indépendantiste: il recrute de bon-ne-s artistes polyvalent-e-s qui offrent des performances de très grande qualité et d'une diversité infinie. (Le numéro en question suivait le témoignage très ordinaire du très ordinaire Patrick Bourgeois[1], bruyamment accueilli par ses amis - les petits révolutionnaires de terrains de jeu du RRQ.) Le poème intitulé "J'ai oublié" était d'une longueur appréciable et rythmé - c'était pas un haïku de coin de comptoir - et le morceau de flûte très complexe (du Doppler). L'ambiance musicale et visuelle était également très bien choisie: bref, il a bénéficié d'une mise en scène vraiment géniale pour un spectacle organisé à la dernière minute.
Notons quand même la performance plus qu'acceptable de Jules Falardeau, le fils de l'autre, qui a rappé avec son copain "Le Paysan". Il avait un bon flot. Le beat et les paroles étaient très recherchés aussi.
La deuxième partie a été plus que correcte, avec l'interprétation très réussie du Screw, une des chansons entendues dans le film Le Party et qui a été composée par Richard Desjardins. Loco Locass a été par contre franchement plate (mais où est donc passé Chafiik?) avec l'interprétation de "La Censure pour l'échafaud" et "Les Géants". "La Censure pour l'échafaud" n'est pas une mauvaise toune (surtout qu'elle fait référence, avec un jeu de mots, au film de Louis Malle), mais "Les Géants" est un des pires textes que j'ai entendus de ma vie: c'est une gaffe de la Saint-Jean qui a souffert d'over-exposure.
Paul Piché a toutefois été très entraînant et le témoignage de Luc Picard, qui clôturait l'évènement, était émouvant. Ce qui devait suivre fut cependant un peu étrange: l'animateur de la soirée qui conclut simplement par "C'est un bel hommage" et l'ovation debout devant un poster de Falardeau accroché au plafond de la scène.
En bref, le show a certes duré un peu trop longtemps, ce qui fait que le public commençait à devenir plus éméché que respectueux vers la fin, mais il nous a permis quelques belles découvertes et, bien entendu, a permis aux spectateurs et spectatrices de connaître l'entourage de Falardeau.
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[1] Le gars qui voit des "fédéraleux crissement débiles" partout.
dimanche 11 octobre 2009
Hommage à Falardeau - Lion d'or
Je serai présent au Lion d'Or ce soir pour assister à l'hommage organisé à Montréal en souvenir du décès de Pierre Falardeau.
Loco Locass et Paul Piché, entre autres, performeront. Il paraît aussi que plusieurs séquences de films de Falardeau seront également projetées et que plusieurs textes seront lus par des personnalités connues. J'ai appris entre les branches que la soirée d'hommage a été préparée avec une générale technique seulement, ce qui fait que la présentation risque d'être assez conviviale.
Une flûtiste-poète a aussi été invitée par les organisateurs/trices de la soirée.
Mes raisons d'y être ne sont pas politiques (même si, comme je l'ai laissé entendre plus tôt, je reconnais une grande valeur à l'ensemble de l'oeuvre du cinéaste), mais comme certains numéros inédits en vaudront vraiment la peine, je ferai sans doute un retour là-dessus plus tard.
Loco Locass et Paul Piché, entre autres, performeront. Il paraît aussi que plusieurs séquences de films de Falardeau seront également projetées et que plusieurs textes seront lus par des personnalités connues. J'ai appris entre les branches que la soirée d'hommage a été préparée avec une générale technique seulement, ce qui fait que la présentation risque d'être assez conviviale.
Une flûtiste-poète a aussi été invitée par les organisateurs/trices de la soirée.
Mes raisons d'y être ne sont pas politiques (même si, comme je l'ai laissé entendre plus tôt, je reconnais une grande valeur à l'ensemble de l'oeuvre du cinéaste), mais comme certains numéros inédits en vaudront vraiment la peine, je ferai sans doute un retour là-dessus plus tard.
samedi 3 octobre 2009
Le FSQ: Un autre Québec en marche.
Une amie qui préfère conserver l'anonymat m'a traîné au Forum Social Québécois en 2007. J'étais pas si enthousiaste au départ mais finalement, j'ai beaucoup apprécié, étant donné que c'est ma fréquentation de cet évènement qui m'a fait connaître le mouvement pour une décroissance conviviale et qui m'a mis en contact avec le groupe The Untakens, qui malheureusement aux dernières nouvelles était mort. J'ai alors découvert qu'il y avait un salut hors de l'ASSÉ, de la NEFAC et du PCR, et que plusieurs regroupements aux tendances très libertaires existaient à l'extérieur de ce qu'on considère généralement comme le milieu anarchiste de Montréal. Ils étaient réseautés au point d'avoir des associations amies jusque dans le Vermont et le Maine.
Les journées de séminaire de l'Institut Fraser (ce think tank de droite qui conseille par ses études biaisées les plus hauts placés de notre gouvernement), disaient quelques conférenciers en 2007, visent à faire contrepoids à ce genre d'évènements en proposant une journée de débats sur les politiques publiques qui ne soit pas contrôlé par l'establishment nationaliste étatiste. Sauf que cet évènement auquel j'ai participé deux fois ne vise en fait que l'abrutissement des jeunesses dorées. Quand un élément dissident fait surface au cours des discussions en "ateliers", on lui refuse le droit de parole et s'il insiste, on sort l'artillerie lourde en envoyant des grands parleurs caler les individus en question. Et puis en plus, au cours des trois dernières années il n'y a eu peut-être qu'une ou deux conférencières, contre environ vingt-cinq hommes, les femmes étant réléguées aux postes traditionnels de gestion de la liste d'invité-e-s.
Le FSQ est la seule place où j'ai pu m'exprimer en toute sincérité sans avoir à faire face à des huées. C'est peut-être une question d'affinités, me direz-vous: peut-être. Mais comme les structures du FSQ sont plutôt lâches, et que la formule des ateliers n'est pas du tout uniforme, les participant-e-s visitent le site avec une curiosité naturelle d'être humain, sans attentes particulières, prêt-e-s à l'écoute et à l'échange. Il n'y a pas de "tenue décontractée suggérée" comme à l'Institut Fraser. Ni de dogmes comme dans les partis politiques. Il y règne certes une organisation mais aussi une sorte de doux chaos qui permet à tout le monde de s'impliquer un peu. Comme, vous savez, quand il y a une fuite de gaz et que des gentil-le-s habitant-e-s des environs, qui n'ont pourtant jamais rien fait que se fier sur l'Autorité, apportent du café aux gens qui attendent dehors en robe de chambre.
Le seul problème, c'est que la dernière fois, il y avait des partisan-e-s de Québec Solidaire dans chaque atelier qui commençaient toutes leurs phrases par "Nous à Québec Solidaire..." ou par "Enfin un parti qui...", faque si j'en entends un s'essayer cette année je le slogue.
***
À propos, au Devoir, Stéphane Baillargeon a donné la parole à la professeure Anne-Marie Gingras : «Je vais leur dire [aux jeunes du FSQ] qu'il faut construire la critique de la société à partir des institutions existantes et non pas contre elles. On ne peut pas faire table rase de tout et rêver de repartir à neuf. Le nihilisme anarchiste de certains radicaux dessert l'analyse fine et nuancée. C'est un des problèmes de la gauche actuelle.»
Ça m'a fait bien marrer. "L'anarchisme nihiliste" au Québec, c'est quoi, deux cent personnes maximum... dont:
- deux personnes qui arrivent à publier un article ou un essai de temps en temps;
- une à trois personnes sur le conseil exécutif de l'ASSÉ;
- une quinzaine de personnes qui tiennent des blogues que personne lit (je fais autant partie de ces personnes que de ce personne);
- une centaine d'individus qui vont dans les manifs et/ou qui cherchent de la nourriture dans les poubelles.
Alors comme ça, l'activité de ces gens-là, qui sont à placer dans les ennemis de l'intellectualisme (je m'étouffe de rire) est un des problèmes de la gauche actuelle... Sans nous, les syndicats corporatistes auraient tellement le champ libre pour pratiquer leur lobbyisme collabo, ce serait-y pas formidable! Le radicalisme gauchiste québécois est en voie de disparition et sa voix ne se fait jamais entendre sur la place publique - ou on ne l'écoute pas sérieusement. Comment peut-on imputer une responsabilité à quelque chose qui n'existe pas? Quand j'ai lu ce médiocre article de Baillargeon, la gueule m'est tombée, et elle n'est toujours pas remontée. La gauche actuelle, dans ce qu'elle a de modérée, de pitoyablement réformatrice, d'allergique à l'audace et d'antidémocratique, bref dans ce qu'elle a de facalienne, de michel-vennienne et de jean-françois-liséenne[1], est entièrement responsable de ses propres déboires. Comme on dit: "Pendant que la droite essaie de gagner, la gauche essaie d'avoir raison."
Et depuis quand le fait d'imaginer un monde différent, avec des institutions différentes, est-il nocif? C'est l'espoir de voir venir au jour un monde différent qui a conduit nos ami-e-s de la Pointe Libertaire et leurs autres camarades à fonder le Centre Social Autogéré et à commettre de formidables attentats végétaux. Et ce sont les modéré-e-s "ne voulant pas lutter contre, mais à l'intérieur des institutions" qui les ont abandonné-e-s à leur sort après pourtant les avoir appuyé-e-s dans une déclaration commune.
Néanmoins, ayant moi-même déjà été victime de citation imaginaire dans La Presse, je donne encore à Mme Gingras le bénéfice du doute. Quant à Stéphane Baillargeon, eh bien qu'il mange donc d'la marde.
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[1]Il faut piquer des idées à la droite... telle que le totalitarisme.
Les journées de séminaire de l'Institut Fraser (ce think tank de droite qui conseille par ses études biaisées les plus hauts placés de notre gouvernement), disaient quelques conférenciers en 2007, visent à faire contrepoids à ce genre d'évènements en proposant une journée de débats sur les politiques publiques qui ne soit pas contrôlé par l'establishment nationaliste étatiste. Sauf que cet évènement auquel j'ai participé deux fois ne vise en fait que l'abrutissement des jeunesses dorées. Quand un élément dissident fait surface au cours des discussions en "ateliers", on lui refuse le droit de parole et s'il insiste, on sort l'artillerie lourde en envoyant des grands parleurs caler les individus en question. Et puis en plus, au cours des trois dernières années il n'y a eu peut-être qu'une ou deux conférencières, contre environ vingt-cinq hommes, les femmes étant réléguées aux postes traditionnels de gestion de la liste d'invité-e-s.
Le FSQ est la seule place où j'ai pu m'exprimer en toute sincérité sans avoir à faire face à des huées. C'est peut-être une question d'affinités, me direz-vous: peut-être. Mais comme les structures du FSQ sont plutôt lâches, et que la formule des ateliers n'est pas du tout uniforme, les participant-e-s visitent le site avec une curiosité naturelle d'être humain, sans attentes particulières, prêt-e-s à l'écoute et à l'échange. Il n'y a pas de "tenue décontractée suggérée" comme à l'Institut Fraser. Ni de dogmes comme dans les partis politiques. Il y règne certes une organisation mais aussi une sorte de doux chaos qui permet à tout le monde de s'impliquer un peu. Comme, vous savez, quand il y a une fuite de gaz et que des gentil-le-s habitant-e-s des environs, qui n'ont pourtant jamais rien fait que se fier sur l'Autorité, apportent du café aux gens qui attendent dehors en robe de chambre.
Le seul problème, c'est que la dernière fois, il y avait des partisan-e-s de Québec Solidaire dans chaque atelier qui commençaient toutes leurs phrases par "Nous à Québec Solidaire..." ou par "Enfin un parti qui...", faque si j'en entends un s'essayer cette année je le slogue.
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À propos, au Devoir, Stéphane Baillargeon a donné la parole à la professeure Anne-Marie Gingras : «Je vais leur dire [aux jeunes du FSQ] qu'il faut construire la critique de la société à partir des institutions existantes et non pas contre elles. On ne peut pas faire table rase de tout et rêver de repartir à neuf. Le nihilisme anarchiste de certains radicaux dessert l'analyse fine et nuancée. C'est un des problèmes de la gauche actuelle.»
Ça m'a fait bien marrer. "L'anarchisme nihiliste" au Québec, c'est quoi, deux cent personnes maximum... dont:
- deux personnes qui arrivent à publier un article ou un essai de temps en temps;
- une à trois personnes sur le conseil exécutif de l'ASSÉ;
- une quinzaine de personnes qui tiennent des blogues que personne lit (je fais autant partie de ces personnes que de ce personne);
- une centaine d'individus qui vont dans les manifs et/ou qui cherchent de la nourriture dans les poubelles.
Alors comme ça, l'activité de ces gens-là, qui sont à placer dans les ennemis de l'intellectualisme (je m'étouffe de rire) est un des problèmes de la gauche actuelle... Sans nous, les syndicats corporatistes auraient tellement le champ libre pour pratiquer leur lobbyisme collabo, ce serait-y pas formidable! Le radicalisme gauchiste québécois est en voie de disparition et sa voix ne se fait jamais entendre sur la place publique - ou on ne l'écoute pas sérieusement. Comment peut-on imputer une responsabilité à quelque chose qui n'existe pas? Quand j'ai lu ce médiocre article de Baillargeon, la gueule m'est tombée, et elle n'est toujours pas remontée. La gauche actuelle, dans ce qu'elle a de modérée, de pitoyablement réformatrice, d'allergique à l'audace et d'antidémocratique, bref dans ce qu'elle a de facalienne, de michel-vennienne et de jean-françois-liséenne[1], est entièrement responsable de ses propres déboires. Comme on dit: "Pendant que la droite essaie de gagner, la gauche essaie d'avoir raison."
Et depuis quand le fait d'imaginer un monde différent, avec des institutions différentes, est-il nocif? C'est l'espoir de voir venir au jour un monde différent qui a conduit nos ami-e-s de la Pointe Libertaire et leurs autres camarades à fonder le Centre Social Autogéré et à commettre de formidables attentats végétaux. Et ce sont les modéré-e-s "ne voulant pas lutter contre, mais à l'intérieur des institutions" qui les ont abandonné-e-s à leur sort après pourtant les avoir appuyé-e-s dans une déclaration commune.
Néanmoins, ayant moi-même déjà été victime de citation imaginaire dans La Presse, je donne encore à Mme Gingras le bénéfice du doute. Quant à Stéphane Baillargeon, eh bien qu'il mange donc d'la marde.
______
[1]Il faut piquer des idées à la droite... telle que le totalitarisme.
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