lundi 12 octobre 2009

Hommage à Falardeau au Lion d'Or: "Nous vaincrons!"

"Nous vaincrons", c'est l'éternel slogan des très bruyants jeunes du RRQ, qui selon moi ne sonne pas aussi bien que "On va les avouère!" et qui en plus d'être trop pompeux à mon goût a été sur-utilisé au cours de la soirée d'hommage à Falardeau au Lion d'Or. Soirée très peuplée d'ailleurs (peut-être 370 personnes dans cette salle de 300 places) et en gros pas du tout minable, bien que certains discours, trop longs et/ou peu originaux aient été légèrement ennuyants ou carrément épeurants (quand un révolutionnaire quelconque tint à peu près ce discours: "On les a avertis que s'ils s'attaquent à la mémoire de Falardeau, il vont se rendre compte qu'ils se sont attaqués à plus fort qu'eux! On les a avertis!", les hurlements fanatiques de la moitié droite de la salle m'ont fait un peu paniquer).

Le seul moment vraiment intéressant de la première partie fut ce numéro très senti de la flûtiste-poète accompagnée d'un pianiste: j'en suis presque tombé en bas de ma chaise. Il faut bien accorder ça au mouvement indépendantiste: il recrute de bon-ne-s artistes polyvalent-e-s qui offrent des performances de très grande qualité et d'une diversité infinie. (Le numéro en question suivait le témoignage très ordinaire du très ordinaire Patrick Bourgeois[1], bruyamment accueilli par ses amis - les petits révolutionnaires de terrains de jeu du RRQ.) Le poème intitulé "J'ai oublié" était d'une longueur appréciable et rythmé - c'était pas un haïku de coin de comptoir - et le morceau de flûte très complexe (du Doppler). L'ambiance musicale et visuelle était également très bien choisie: bref, il a bénéficié d'une mise en scène vraiment géniale pour un spectacle organisé à la dernière minute.

Notons quand même la performance plus qu'acceptable de Jules Falardeau, le fils de l'autre, qui a rappé avec son copain "Le Paysan". Il avait un bon flot. Le beat et les paroles étaient très recherchés aussi.

La deuxième partie a été plus que correcte, avec l'interprétation très réussie du Screw, une des chansons entendues dans le film Le Party et qui a été composée par Richard Desjardins. Loco Locass a été par contre franchement plate (mais où est donc passé Chafiik?) avec l'interprétation de "La Censure pour l'échafaud" et "Les Géants". "La Censure pour l'échafaud" n'est pas une mauvaise toune (surtout qu'elle fait référence, avec un jeu de mots, au film de Louis Malle), mais "Les Géants" est un des pires textes que j'ai entendus de ma vie: c'est une gaffe de la Saint-Jean qui a souffert d'over-exposure.

Paul Piché a toutefois été très entraînant et le témoignage de Luc Picard, qui clôturait l'évènement, était émouvant. Ce qui devait suivre fut cependant un peu étrange: l'animateur de la soirée qui conclut simplement par "C'est un bel hommage" et l'ovation debout devant un poster de Falardeau accroché au plafond de la scène.

En bref, le show a certes duré un peu trop longtemps, ce qui fait que le public commençait à devenir plus éméché que respectueux vers la fin, mais il nous a permis quelques belles découvertes et, bien entendu, a permis aux spectateurs et spectatrices de connaître l'entourage de Falardeau.

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[1] Le gars qui voit des "fédéraleux crissement débiles" partout.

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