Suites
aux récentes élections, j'ai eu une réaction assez forte vis-à-vis des
commentaires et évènements entourant l'attaque terroriste de Richard Bain. Je
croyais alors avoir compris ce qui se passait. Premièrement, la responsabilité
du projet du PQ de réformer la loi 101 et ainsi de priver plusieurs
immigrant-e-s de leurs droits jusqu'à ce qu'illes aient appris le français, et
bien sûr plusieurs autres anglophones qui risquent de tomber avec eux dans les
failles du système. Deuxièmement, j'ai accordé une certaine importance à la
campagne de haine et de peur des médias anglo-canadiens contre les séparatistes
racistes et leur représentation d'un Québec qui serait génétiquement
raciste et retardé.
Après
deux jours, j'avais déjà changé d'idée. Je considérais alors les articles
publiés dans les médias anglophones comme des exceptions. Des exceptions
récupérées par beaucoup de nationalistes québécois-es, et justifiant la
réciproque. Vous vous souvenez peut-être combien de semaines nous avons passé
à chiâler contre les conneries de Barbara Kay et de Jane Wong. Je lis parfois
le Globe and Mail et La Gazette, et il y a dans ces quotidiens, vraiment,
beaucoup de journalistes et éditorialistes qui étendent plus de mensonges que
d'encre. Mais est-ce différent dans la presse francophone? Je n'en ai pas la
moindre idée. Et quelle est exactement la proportion d'articles qui peuvent
être décrits comme du Québec bashing dans la presse anglo?
Alors,
qu'est-ce qui a pu exciter à ce point le meurtrier, qui avait pourtant toujours
été amical avec la population francophone de son village? Le seul programme du
PQ? Je ne savais pas.
En
fin de semaine, j'ai assisté à un mariage, qui ironiquement célébrait l'union
entre un francophone et une Britannique. J'ai trouvé que la puissance de ce
symbole, quatre jours après les élections, était assez manifeste. Au cours du
repas, j'ai aussi eu l'occasion de parler de ce sujet à deux ami-e-s dont la
culture dominante est anglo-québécoise. Illes sont devenu-e-s assez loquaces
quand illes ont finalement compris que je n'ai rien à faire du nationalisme. Et
si leurs paroles ne m'ont pas du tout aidé à comprendre - c'était à peu près
juste des généralisations maladroites - ça m'a fait du moins comprendre pourquoi je
n'arrive pas à comprendre.
Au
cours des dernières décennies, les francos et anglos se sont lancés des
insultes, croyant débiter là des vérités absolues. Et pourtant, tout ce qu'il y
a d'absolu, c'est la clarté réfléchissante des hosties de miroirs qu'ils
invectivent en fait. Les accusations sont à peu près les mêmes de chaque côté:
racisme, xénophobie, oppression linguistique, etc. Plusieurs nationalistes
francos se plaignent de ne pouvoir être servis ni travailler en français dans
leur propre pays, alors que plusieurs anglos prétendent qu'ils sont une
minorité opprimée. Mais personne ne reconnaît que les deux communautés sont
coupables d'actes de coercition. De même que la loi 101 en force plusieurs à
apprendre le français, l'industrie, elle, en force d'autres à travailler ou à
subir un service en anglais. Dans cette
situation, il n'est pas question de «liberté de choisir». Et puis l'absence de
respect mutuel comme de communication à l'intérieur de cette foutue province
fait que les deux communautés comprennent l'Autre à travers ce qu'elles
connaissent déjà: elles leur attribuent les caractéristiques qu'elles haïssent
chez elles-mêmes.
Ces
gens qui accusent les francos d'être racistes et retardé-e-s ignorent de fait
que les crimes haineux sont de loin en-deçà de la moyenne canadienne, au
Québec. Après tout, accuser les autres de racisme est une excellente manière de
cacher notre propre peur immonde et notre mépris pour l'étranger et
l'anticonformisme! Chez plusieurs Québécois-es nationalistes, la peur de mourir
en tant que nation est aussi une manière très commode d'oublier que l'anglais,
en tant que langue maternelle, décroît au Québec. La culture historique
anglophone de Montréal disparaîtra certainement avant la nation québécoise.
Partout
où je vois qu'il devrait y avoir du respect et de l'amour, il y a de la haine
et de la coercition. Oui, les gens devraient être libres de choisir. Mais ils
devraient aussi savoir ce que le respect signifie. Le respect gagne où la loi
échoue.
Et ne
marchez pas sur les jeunes pousses, c'est notre avenir.
Ili iru si fiki ĉiuj! Mi eklernas Esperanton tuj.
RépondreSupprimerMéri médou djèd né kémet. Néfer médou. Nin Qéssan!
RépondreSupprimerJe vous traduis la mienne si vous me montrez la vôtre.
RépondreSupprimerHahaha! Qu'est-ce qui vous dit que je n'ai pas compris?
RépondreSupprimerJe disais que je préférais la langue égyptienne classique qui est belle et pas difficile. Mais j'avoue que ce ne serait plus simple que pour moi.
Je vous conseil de lire cet article de Josée Legault
RépondreSupprimerhttp://www2.lactualite.com/josee-legault/2012/09/12/les-preposes-au-sens-ii/#more-566