vendredi 5 avril 2013

Votre travail ne sert à rien.

Bon. Blogger trouve que mes commentaires sont trop longs. J'ai donc décidé de répondre à un commentaire en publiant un nouveau billet.

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Si vous travaillez et que vous vous êtes posé-e des questions sérieuses sur votre travail, il y a de bonnes chances pour que vous vous soyez rendu-e compte, avec le temps, qu'une énorme partie de vos tâches ne riment à rien. Vous avez certainement également aussi déjà remarqué que des collègues ou des patron-ne-s étaient tout simplement des nuisances et que l'entièreté de leur oeuvre était contre-productive. Peut-être même que vous avez déjà travaillé dans une entreprise ou pour un organisme dont l'activité était tout simplement nuisible pour le "bien commun".

Eh bien, sans entrer dans la rédaction d'un article compliqué avec des statistiques et des calculs - je le ferai une autre fois, si j'ai le temps - je pense qu'une grande partie de notre activité économique est ainsi: elle est inutile et ne se traduit pas en amélioration de notre jouissance quotidienne.

Malgré les promesses de la technologie, nous travaillons toujours des dizaines d'heures par semaine, et si les horaires n'ont pas tant changé, le stress, lui, a augmenté dans de nombreux secteurs (comme si c'était possible) et dans à peu près tous les milieux de vie. Et maintenant en plus, les retraites sont menacées comme jamais.

J'en ai déjà parlé sur ce blogue: rien de ce qui se passe n'est logique. Une usine qui ferme, ce devrait normalement être une bonne nouvelle: puisque le travail est achevé! Mais non, tout le monde pleure, et on décide parfois de la garder en vie artificiellement pour ne pas perdre des emplois.

Ça ne fonctionne pas, entre autres choses parce que notre économie est basée sur la croissance, sur l'activité, plutôt que sur la nécessité et le plaisir. Vous connaissez l'histoire du trou de Keynes? J'ai pas mal l'impression que de créer une nouvelle version nulle du I-Phone toutes les années, c'est pas mal équivalent à creuser un trou pour en remplir un autre.

Tenez, je vous renvoie à un lien de droite. Lisez la partie sur les "limites". Et vous allez comprendre en même temps comment il se fait que Bastiat, cet économiste de la droite pure, a pu me rendre encore plus fainéant.

On valorise la culture de l'effort, et ça donne ce que ça donne. Quand bien même que vous seriez payé avec l'argent volé à des orphelin-e-s pour noyer des chatons à la douzaine, vous vaudrez toujours mieux qu'un-e chômeur/euse ou qu'un-e assisté-e social-e. Notre système de valeurs fera que quand vous rentrerez chez vous, avec votre hostie de boîte à lunch en métal et votre cravate, vous vous direz, fier/fière d'être un-e "contributeur/trice": "Une autre journée de travail accomplie avec sens du devoir et du respect de la chose bien faite."

Mais peut-être que vous avez déjà fait ce genre de constatation, et je m'en excuse si je m'étends là-dessus pour rien.

Je pourrais emprunter le vocabulaire des gestionnaires et vous parler de productivité, d'efficacité, etc. Mais ce n'est pas vraiment dans mes schémas de pensée. Je pense plutôt que chaque heure de travail gaspillée peut se compter en perte de jouissance. Face à cela, je vois deux solutions - mais il en existe sûrement plusieurs autres. Soit on rend le travail (inutile) jouissif (et donc ce ne sera plus du "travail"), soit on réduit le travail (utile) à un strict minimum. Je propose déjà quelques pistes pour y arriver:

- venir à bout de l'obsolescence programmée;
- remplir les villes de potagers et de vergers;
- fermer la plupart des agences de pub;
- fermer le gouvernement;
- détruire toutes les armes.

À partir de là, je pense qu'on peut organiser une société sans plus perdre la moitié de notre temps à galérer pour rien. Comment « organiser » cette société? Eh bien je sais pas, de diverses façons selon les goûts du moment, selon les désirs des individus et groupes desquels elle sera formée, je m'en câlisse! Tant que je resterai libre.

10 commentaires:

  1. Ravi d'apprendre qu'on s'entend sur le sophisme de la vitre cassée. Les gauchistes étatistes et les autres keynésiens ne t'aimeront pas...

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    1. Les gauchistes étatistes aiment effectivement le travail, comme la plupart des communistes et socialistes. Même que c'est dans plein de tounes révolutionnaires.

      La semaine sanglante:

      "À quand enfin la République
      De la Justice et du Travail?"

      (https://www.youtube.com/watch?v=djuLvrGSFiI)

      La Varsovienne:

      "Le Genre Humain courbé sous la honte
      Ne doit avoir qu'un seul étendard
      qu'un seul mot d'ordre travail et justice
      Fraternité de tous les ouvriers."

      (https://www.youtube.com/watch?v=7yirVpYlyVs)

      Changer la vie (ça c'est le PS):

      "Ne versons plus au nom de leur puissance
      Notre sueur nos larmes notre sang
      Les travailleurs travaillent pour la France
      Pas au profit de quelques possédants"

      (https://www.youtube.com/watch?v=YDEgNp62jGk)

      Ça m'énerve.

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    2. Ce n'est pas juste une question de travail, illes croient fermement que c'est bon pour l'économie. Misère...

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  2. "Une usine qui ferme, ce devrait normalement être une bonne nouvelle: puisque le travail est achevé!"

    C'est souvent, sauf pour les délocalisations, où de nouveaux travailleurs remplacent les anciens.

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    1. Effectivement, et c'est là le problème de logique. Et c'est pas pour rien que les chômeurs/euses sont en colère, et illes ont raison!

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  3. "- venir à bout de l'obsolescence programmée;
    - remplir les villes de potagers et de vergers;
    - fermer la plupart des agences de pub;
    - fermer le gouvernement;
    - détruire toutes les armes.
    "

    On pourrait résumer ça avec "fermer le gouvernement".

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    1. Oui, mais se contenter de fermer le gouvernement pourrait avoir des effets divers.

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    2. Faut fermer les entreprises itou. Fermer la propriété privée.

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    3. Hahaha! Ouais, c'est clair, éventuellement. Quoique plusieurs proposeraient plutôt de les reconvertir.

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    4. Ouais, bah les usines, oui les reconvertir. Que leur usus devienne collectif et libre, et qu'on ne dispose de l'usufruit que de notre travail ^^ (Et fuck l'Abusus)

      Je parlais des entreprises en tant que "corps moral" reposant sur une propriété abstraite ;)

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