Line Beauchamp est fière, les écolos embourgeoisé-e-s d'Équiterre complaisant-e-s: le Québec compte réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% (sous le seuil de 1990) avant 2020. Le Québec a-t-il les moyens d'arriver à ses objectifs? Je pense qu'il est facile de faire des promesses à long terme et de ne pas les tenir. La ministre de la pollution est persuadée qu'on peut le faire; mais rien n'est encore chiffré et selon elle, les entreprises ont déjà "fait beaucoup d'efforts". Elle nous remet sur le nez le "projet de société" qu'on lance sans arrêt aux politicien-ne-s dans nos manifs afin de nous préparer à faire des sacrifices.
La ministre parle de la voiture électrique; mais cette fausse solution (les usines produisant massivement ce véhicule vont continuer de polluer) a avec le temps dans les discours atteint la même texture vaporeuse que la voiture volante. On parle de transports en commun mais on ne fait presque rien en-dehors de Montréal avec les autoroutes, les petites villes, etc. Un aller simple de Montréal à Québec, en autobus, coûte 53$ chez Orléans Express. C'est plus cher que d'utiliser un service de co-voiturage, plus cher que de louer une voiture à quatre personnes. Si le gouvernement veut désengorger les autoroutes, il sait où frapper, mais ne le fait pas.
Peur de la décroissance et du lobby des entreprises? Pourtant, quand les voitures se venderont moins, les champs ne se videront pas pour autant de leur fertilité. Les rivières ne cesseront pas de couler. Ce qu'il faut, c'est améliorer notre qualité de vie, pas augmenter une croissance illusoire qui se nourrit d'actes inutiles qu'on appelle d'une manière générale le "travail".
La production alimentaire industrielle est une des plus grandes sources de GES. Si un comportement individuel peut réduire l'émission de gaz à effet de serre, en plus de l'utilisation du vélo et du métro, c'est bien celui-là: consommez moins de viande. Consommer moins de fucking viande, c'est pas compliqué[1]. Pas besoin de devenir végétarien-ne. Mangez-en quand il y a de la visite, ou au restaurant. Certainement, plusieurs diront que de toute façon, étant donné le "Climate Gate", il n'est plus nécessaire d'avoir recours à toutes ces mesures. Sauf qu'ignorer imbécilement le problème du réchauffement global ne permettra pas de:
- protéger la biodiversité;
- empêcher le smog de survoler le Québec entier en été;
- réduire les maladies pulmonaires et les cancers causés par la pollution atmosphérique;
- empêcher les terres agricoles de se désertifier;
- protéger les forêts;
- réduire le problème de la congestion routière;
- rendre l'eau des rivières potable;
- réduire la famine dans le monde;
- éliminer le H1N1;
- bref de répondre aux urgences environnementales qui demandent notre intervention, INDÉPENDAMMENT de la véracité ou non du "mythe" du réchauffement global créé par l'humain.
L'ONU et la démographie
L'idée voguait dans l'air depuis quelques années, et maintenant l'ONU se met de la partie. Il faudrait réduire le nombre de naissances pour sauver la planète. J'ai autrefois défendu le mouvement extinctionniste parce que je considérais (et je considère toujours) que l'humain est un parasite nuisible sur la Terre et qu'il met la marde partout. À ce sujet j'ai entendu il y a quelques années une histoire amusante à propos de Tchernobyl (je pensais que c'était peut-être une légende urbaine tellement elle m'apparaissait cynique).
En effet, après la catastrophe que l'on connaît tous et toutes, certaines zones naturelles des alentours ont été étudiées par des scientifiques, qui y ont trouvé un écosystème dynamique, vierge à nouveau, et plus diversifié que ce qu'on voit parfois dans des réserves. Pourquoi? Simplement parce que ces zones n'étaient plus occupées par les humains!
J'ai fait une petite recherche pour tester la véracité de cette rumeur et je suis tombé sur cet article, notant les multiples effets négatifs des radiations sur les insectes mais qui disait aussi: "Cependant, d'autres scientifiques contestent cette étude et affirment que l'absence d'activités humaines dans le secteur de l'explosion a été bénéfique pour la nature."
Imaginez: la présence humaine à elle seule peut être plus dommageable pour l'environnement qu'un accident nucléaire...
Tout pour dire que de faire disparaître l'humain de certains endroits, sans pour autant les en chasser en faisant pleuvoir de l'uranium, ne me semble pas une mauvaise idée. Mais ce rapport de l'ONU me semble cacher quelque chose de croche. On sait très bien que les pays occidentaux n'ont pas besoin de contrôle de naissance: la taille des familles y est déjà petite. C'est donc les pays pauvres que l'on vise. Pourquoi donc utilise-t-on cet argument de cette façon? Pourquoi une baisse démographique dans les pays émergents ne deviendrait pas plutôt un moyen pour les familles de ne pas diviser en des parcelles trop petites leur héritage? Ou un autre truc du genre, pseudo-humanitaire?
Je vois très bien pourquoi l'ONU fait un lien entre gaz à effet de serre et démographie dans les pays émergents: on veut troquer. Vous ne faites pas d'efforts pour réduire vos GES, ok. Mais par exemple vous faites pas de bébés.
__________
[1] En ce qui me concerne, ma consommation est passée, en un an, d'environ 80-90 kg de viande à un peu moins de 20 kg (soit environ trois repas par semaine accompagnés de viande). Je voulais aller plus loin (objectif 9 kg) mais je suis trop souvent invité à souper par des amateur-e-s de boeuf qui sont hélas, malgré ce défaut, des gens trop remarquables pour que je cesse de les fréquenter.
mardi 24 novembre 2009
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Bel article, malgré la thématique plutôt triste. Mais bon, puisque le problème du réchauffement est réglé, je vais me faire installer un foyer dans mon prochain appartement...
RépondreSupprimerBravo pour la diminution de cadavres dans ton ventre, dans mon cas, la transition complète est opérée depuis quelque temps et c'est génial.
RépondreSupprimerJ'avais lu un dossier dans national geographic, que deviendrais la terre sans l'homme... La nature reprenant son importance véritable et tout,., Ahh, oui, se serait réellement magique.
Je ne ferai certainement pas unanimité ici, mais je crois tout de même que nous devrions garder une place à l'humain sur cette planète. J'admets que des changements importants doivent être posés dans notre façon de vivre afin de mieux s'harmoniser à notre environnement. Il faut toutefois garder à l'esprit que toute espèce commet des dérèglements (ex : le castor et ses barrages) devant être palliés par d'autres espèces ou des réactions de la nature.
RépondreSupprimerLe changement de cap des humains et des humaines face aux changements climatiques est beaucoup plus une question de vouloir survivre à la crise qu'un réel souci de préserver l'environnement. La planète trouvera le moyen de survivre elle est douée pour ça ! Ce qui est menacé par l'élèvement des océans et le dérèglement des climats, c'est la race humaine.
La morale de cette histoire : il faut, pas de toute là-dessus, changer nos habitudes pour que l'influence sur l'environnement ne soit pas synonyme de destruction d'espèces et d'écosystèmes. D'un autre sens, nous devons admettre que même le plus insignifiant abri non-Tempo est un changement à l'état “naturel” des choses.
Je ne crois pas non plus que l'être humain doit disparaître complètement, "retourner à la nature" ou perdre sa place.
RépondreSupprimerPar contre je ne suis pas parfaitement certain que les cataclysmes environnementaux parviendront à rayer l'humanité de la carte. Ce serait selon moi sous-estimer sa capacité à se terrer en sécurité dans des endroits inaccessibles à la furie du climat. La menace qui nous pend au nez, à long terme, est selon moi une vie confinée à l'intérieur, fade et formatée, condamnée à la nostalgie d'une époque révolue et remplie d'animaux, de saveurs, de couleurs et de mystères.
L'humanité n'est certes pas condamnée à disparaître: c'est encore pire, elle est condamnée au regret.
Oui, il y a du véridique dans tout cela... Mais après avoir lu -La route- de Cormac McCarthy, je crois plutôt qu'après les désastres naturels, ce ne sera peut-être pas le regret qui sera le sentiment le plus présent chez l'homme...
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est tristement vrai. CoupéEs de la nature, terréEs dans leurs bunkers science-fictionesques, les êtres humains deviendront nostalgiques. Mais le plus triste, selon moi, c'est qu'ils et elles trouveront le moyen de s'adapter à la situation et vivre tout de même.
RépondreSupprimerEmmanuelle, tu piques ma curiosité. Ne connaissant pas le livre en question, de quel sentiment s'agit-il ?
Edit : j'ai supprimé le message précédent pour cause de phôtes d'aurtografe.
Il faut lire le livre pour le savoir..
RépondreSupprimer;) Merci pour la suggestion !
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