Pratiquement tous mes ami-e-s et connaissances qui ont connu l'immigration au Québec me disent la même chose: s'installer ici et tenter de s'intégrer est un calvaire épouvantable. Coûts astronomiques, conditions particulières, discrimination, multiplication des frais d'avocats et d'administration, pertes de dossiers, attente, et pour finir, serment ridicule à une reine qui habite même pas ici (sans doute que si elle immigrait, elle devrait passer par le même processus) et à un texte de loi de con. Même pour les gens ordinaires, les bons petits gars qui n'ont cependant pas beaucoup d'argent, les difficultés sont immenses.
La liberté la plus fondamentale est dans le mouvement. Tout individu doit être libre de s'installer là où il le souhaite, à moins que sa présence à elle seule constitue une agression. Tout individu doit aussi être libre de partir.
Le Canada est comme une grande prison dans laquelle y entrer est considéré comme un privilège. Impossible d'en sortir si vous avez commis un crime léger (comme de la dissidence politique...) et impossible d'y entrer ou d'y rester si on vous trouve un défaut quelconque: passé criminel, procès en attente, désordre de santé ou personne à charge, comme dans le cas de la famille Barlagne. Les risques d'expulsion sont divers: par exemple, si vous avez un emploi au noir parce que vous n'avez pas de permis de travail et que vous devez néanmoins vous nourrir, la dénonciation d'une personne un peu tordue peut vous valoir un retour forcé dans le pays de vos ancêtres. Je ne sais pas si le ministère passe réellement à l'acte dans ces circonstances, mais la menace existe et rend les immigrant-e-s vulnérables et sujet-te-s au chantage. J'aurais quelques anecdotes à raconter sur le sujet, mais ces histoires appartiennent aux personnes qui les ont vécues.
Les lois sur l'immigration sont tout simplement de l'extorsion. Une grande part des nationalistes du Québec et du Canada sont opposé-e-s à la venue d'étrangers/ères, justifiant leur paranoïa par des exemples fumeux de mauvaise intégration. Sans doute jouissent-illes de savoir que les immigrant-e-s voient devant eux se dresser des murs de plus en plus hauts et étanches. Sauf que si on mettait autant d'énergie à intégrer les immigrant-e-s qu'à les empêcher de s'installer définitivement pour des raisons idiotes, je suis pas mal certain qu'à l'instar des nationalistes les plus brutalement cons, ceux-ci mangeraient des roteux (avec de la viande de porc) et de la poutine, utiliseraient des sacres comme adverbes, seraient contre le port du voile mais pour le crucifix à l'Assemblée Nationale et participeraient à l'émeute annuelle de fans ivrognes du Canadien de Montréal.
Mieux encore. Il est certain que:
- Si les nationalistes cessaient de défendre le protectionnisme à la con qui permet paradoxalement aux produits agricoles des pays riches d'envahir le marché des pays pauvres, ravageant les économies locales et les finances des fermes indépendantes;
- Si la propagande arrêtait de dépeindre chaque métropole d'empire comme un paradis tellement meilleur avec une culture tellement supérieure qu'il faut l'imposer à tout le monde;
- Si les "patriotes" des États riches cessaient de défendre la destruction et le viol des pays pauvres à travers des expéditions militaires foireuses;
Eh bien la grosse majorité des immigrant-e-s que ces derniers/ères détestent tant RESTERAIENT dans leur pays d'origine. Parce que oui, et c'est manifeste: ça fait chier plusieurs immigrant-e-s d'être là. Le manquement à l'hospitalité du gouvernement et de la société en général rend plus lourd encore le sentiment d'exil et la mélancolie, sachant que le retour est le plus souvent pratiquement impossible. C'est un double-crime dont est coupable le Canada finalement: celui du déracinement et celui de l'ostracisme. Et dire qu'après on veut imposer une double-peine pour le crime unique d'un délinquant.
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Déportons tous les non-autochtones en dehors du Canada! Sales immigrants aryens!
RépondreSupprimerLe pire, c'est que quand justement des militant-e-s nationalistes indigénistes tiennent ce genre de discours (ce qui est quand même assez rare), on se demande d'où ça vient.
RépondreSupprimerLe fait de voir la terre comme une propriété privée n'était pas une notion populaire en Amérique du Nord avant que les Européens s'installent.
J'aime pas ça quand tu me craches à la gueule :(
RépondreSupprimerAlors, nous vous chions sur la gueule!
RépondreSupprimer(si Canada est sérieux)
"Le fait de voir la terre comme une propriété privée n'était pas une notion populaire en Amérique du Nord avant que les Européens s'installent. "
RépondreSupprimerVoilà!
C'est ce genre de commentaire qui me font regretter d'être parti de politiquebec...
RépondreSupprimerOn reproche aux immigrants de quitter les pays que nous pillons. C'est pas beau...
Quel "genre de commentaire"?
RépondreSupprimerDavid: Politiquébec est un forum politique, si ça peut te mettre dans le contexte.
RépondreSupprimerAntiochus: Je comprends tout à fait ton choix. Ça draine de l'énergie et moi aussi je commence à être plus capable. Sur le forum, tu peux passer deux heures à faire une recherche sérieuse pour trouver des données scientifiques, et c'est rétribué par un one-line douteux. Vraiment pas le bon endroit pour être rigoureux, malgré la modération vigilante.
Je note l'adresse de ton blogue en tout cas.
- Si les nationalistes cessaient de défendre le protectionnisme à la con qui permet paradoxalement aux produits agricoles des pays riches d'envahir le marché des pays pauvres, ravageant les économies locales et les finances des fermes indépendantes;
RépondreSupprimerLes subventions agricoles font en sorte que le peuple a les moyens de se payer de la bouffe. Enlevez ça et le niveau de vie des classes moyennes et pauvre va grandement diminuer, et quand le peuple a de la difficulté à se nourrir, les têtes ont tendance à rouler...
Ironiquement, les organismes comme le FMI et la Banque Mondiale ont été fondé pour contrer les politiques protectionnistes qui faussent le marché et détruisent les secteurs agricoles des pays pauvres. C'est simple, seul les pauvres doivent y obéir, les riches, eux, chialent quand ils se sentent flouer et protègent amplement leurs marchés.
RépondreSupprimerAntiochus: en effet, c'est aussi simple que ça. Ceux qui ont les moyens de violer les règles s'en sortent très bien et ne se sentent pas obligés.
RépondreSupprimerAnonyme: alors les gouvernements n'ont qu'à taxer l'exportation des bien subventionnés. De cette manière, les agroalimentaires seront moins tentées d'envahir les marchés étrangers fragilisés avec des marchandises vendues sous le coût de production.