vendredi 27 janvier 2012

Blocage des bureaux du ministère par des étudiant-e-s.

Ce matin, un groupe de plus de cent étudiant-e-s s'est formé devant le 600, rue Fullum, un édifice gouvernemental abritant entre autres des bureaux du Ministère de l'Éducation à Montréal, en vue de bloquer complètement l'accès à l'édifice. L'action a été organisée par les activistes de l'ASSÉ et de la CLASSE. La CLASSE gravite autour de l'ASSÉ et a été récemment formée spécifiquement pour répondre aux coupures antisociales du gouvernement libéral, et principalement la hausse des frais de scolarité.

Au moment même où le blocage se constituait, la police se préparait à répliquer. Le groupe d'étudiant-e-s a été suivi par une autopatrouille peu après sa sortie au métro Papineau. C'est finalement une force d'intervention réduite qui s'est placée devant la petite foule réunie dans le stationnement et dans l'entrée de l'édifice: pas plus d'une vingtaine de policiers en tout. Une quinzaine ont surgi d'un minibus pour former un front devant un accès alors assez mal défendu par les étudiant-e-s, permettant à plusieurs employé-e-s de se faufiler à l'intérieur de l'édifice gouvernemental.

En ma présence, les étudiant-e-s n'ont fait preuve d'absolument aucune agressivité physique. Mais bon, je suis parti dès 10h10. Je ne sais pas ce qui se passe là-bas actuellement.

En revanche, l'action de perturbation a fait rager notre État policier embryonnaire. Dès le départ, les policiers, en sous-nombre (pour une fois), ont tenté d'intimider les étudiant-e-s. Alors qu'on descendait pour bloquer une rampe d'accès destiné à la livraison par camion et utilisée par les employé-e-s pour déjouer le blocage, plusieurs étudiant-e-s ont été bousculé-e-s sauvagement par des flics. L'un d'eux, sans aucune provocation, a menacé d'utiliser une canette de poivre de cayenne, même s'il n'était pas du tout menacé ni intimidé d'aucune manière. Ce fut le premier abus de pouvoir direct dont nous fûmes témoins. Par la suite, les mêmes policiers, qui ont par ailleurs (et sans surprise) refusé de divulguer leur numéro de matricule, nous ont bousculé-e-s et poussé-e-s avec leurs matraques.

Au cours de la matinée, la première menace a finalement été mise à exécution: alors que les policiers voulaient disperser une ligne de piquetage qui bloquait l'entrée du stationnement, les bousculades se sont multipliées et sans raison, un policier nous a aspergé-e-s d'un grand nuage de poivre de cayenne[1]. Une jeune femme a en outre été jetée sur le sol.

Et pourtant, quelques secondes plus tard, la ligne de manifestant-e-s se reformait sur la même portion de stationnement sans que les policiers n'apparaissent plus affectés par notre présence. Ceux-ci étaient déjà remontés dans leur fourgon pour se réchauffer. Bravo, la bande de débiles.
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[1] Concernant cet incident, je tiens à remercier l'étudiante en charge des premiers soins.

7 commentaires:

  1. J'espère que tu es ok, de même que pour les autres étudiantEs.

    Ça fait un bout que je n'ai pas été «sur le terrain». J'espère aussi pouvoir tirer mon asso à gauche le plus possible.

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  2. T'es à l'UdeM, maintenant, donc?

    J'ai reçu juste un peu de poivre dans la face. Ça a brûlé quelques minutes et c'est parti pas longtemps après. Le personnel médical m'a envoyé un peu d'antiacide dilué sur l'oeil et ça s'est réglé.

    Le froid et la sloche, c'était bien pire que le poivre, tant qu'à moi.

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  3. Oui, maitrise en science politique à l'UDEM. Je tente de m'adapter au beat de la session.

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  4. J'aime beaucoup l'avatar de mouton en passant.

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  5. Bah, c'est le même dessin qui figure dans mon en-tête. Je pense d'ailleurs qu'il va falloir que je demande à des ami-e-s qui ont des talents en dessin de refaire tout ça. C'est fait en 5 minutes sur Paint. Et c'est laitte.

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  6. ce fut un plaisir de nettoyer vos yeux :)

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  7. Cool, tant mieux! J'aurais pas voulu recevoir un grand jet d'eau embouteillée dans le visage par cette température, je suis très content que tu aies pensé à apporter du Pepto Bismol. Normalement, j'amène toujours de l'antiacide dilué, mais ce jour-là je me suis dit: "ben voyons donc, ça se peut pas qu'ils nous poivrent".

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