lundi 18 août 2008

Des médecins sont contre la privatisation

Ils et elles ne sont pas tous de cet avis, car beaucoup profitent de la commercialisation de la santé et de leur nouveau statut de femmes et hommes d'affaires. Mais certains placent l'intérêt de leurs patient-e-s avant leurs intérêts matériels.

On sait qu'il y a grossièrement deux manières d'agir au cours d'une pénurie: soit on rationne le bien devenu trop rare et qu'on le distribue équitablement entre membres d'une communauté, soit on laisse la spéculation agir jusqu'à ce que la crise passe. Conserver un système public seulement, comme le veulent les médecins de Médecins québécois pour le régime public, entre dans une logique de rationnement. On sait que les médecins sont trop rares pour faire face à la demande, alors on choisit les patient-e-s de manière pragmatique afin de pouvoir maximiser le service; c'est le même principe qu'une économie de guerre. Les médecins et banquiers en faveur de la privatisation de la santé (ici, il s'agit véritablement de capitalisation de la santé, et non seulement de privatisation) comptent au contraire sur la spéculation qu'entraîne la rareté pour maximiser leurs revenus. (Mais ça, tout le monde le sait, bien que certains droitistes parviennent à prétendre que c'est pour le bien du peuple qu'on privatise les hôpitaux.) Dans une telle situation de vente aux enchères des soins de santé, (il y en aura pas pour tout le monde) des chirurgies esthétiques à la glotte peuvent passer avant le traitement du cancer.

Il y a un second problème à cette pénurie: c'est qu'elle dure. Les corporations de médecins ont bien accepté d'ouvrir un peu les veines et d'augmenter les admissions dans les universités, mais c'est loin d'être suffisant. La solution se trouve, d'après moi, dans la destruction du statut social des médecins et dans l'anéantissement de leur caractère névralgique. Je reviendrai là-dessus dans un prochain article. En attendant, ne croyez pas que je veuille retirer aux médecins leur mérite.

La FTQ, d'autres syndicats et quelques organismes communautaires mènent actuellement une campagne très tiède pour la conservation du système de santé public. Vous pouvez signer une pétition ici, et une autre . Le Mouton Marron préfère encore suivre de loin les brutes syndicales que les chèvres à cravates, car si leur coeur parle rude et étatiquement, au moins c'est leur coeur qui parle.

Cependant, je crois que les hôpitaux devraient être gérés par les citoyen-ne-s des communautés réuni-e-s en assemblées, et non pas par des patron-ne-s actionnaires, ni par des bureaucrates. L'hôpital doit être un lieu humain, ouvert et polyvalent, et non pas un bureau de relations publiques ou une usine. Il ne doit jamais s'y faire de transaction bancaire, car l'argent lui-même est une plaie.

6 commentaires:

  1. L'important selon moi est surtout que l'accès à la santé soit universel. Privatiser les hôpitaux, c'est mettre un signe de piasse sur la vie humaine. C'est selon moi très peu moral. À long terme, c'est remettre la vie de tes citoyens dans les mains de certains intérêts privés qui ont tout sauf à coeur les intérêts collectifs dans 99% des cas. C'est idiot car en faisant sa le gouvernement s'enlève encore plus de contrôle sur son pays. Et par le fait même, enlève le contrôle du pays au peuple.

    C'est une autre tactique des néo-libéraux qui semblent tellement sa donner un peu plus de poid au pouvoir économique et un peu moins au politique.

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  2. Je ne pense pas que l'État soit l'avatar par excellence du peuple ou de l'intérêt collectif. Voilà pourquoi je préfère une santé publique centrée sur la communauté et gérée par des citoyen-ne-s. Je ne crois pas, comme plusieurs personnes, que ce sont nécessairement les volontés de l'État qui s'opposent à celles des capitalistes: parce que quand on regarde de qui il s'agit dans ces deux groupes, on peut constater que ce sont souvent sensiblement les mêmes personnes au gouvernement et à la bourse. L'État ne possède les choses que pour pouvoir les vendre à loisir, il ne faut pas se faire d'illusions. Si la médecine appartenait à nous le peuple, nous l'aurions gardée.

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  3. Ah oui, pour le reste je suis à 100% d'accord. La santé doit être à tout prix accessible et universelle. Donc pas de passe-droit pour les aristocrates.

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  4. Bah en fait, c'est que vu la situation actuelle, il est bien difficile de déclarer demain matin qu'on gère localement le système de santé et qu'on implique directement le peuple avec la gestion du pays. Je crois que sa reste encore trop utopique, surtout dans une société où l'intérêt collectif pour la chose publique baisse de plus en plus chaque jour. Veut veut pas, on dois s'adapter pour l'instant à des valeurs individualiste et où les gens ont rarement conscience du danger que représente la hausse vertigineuse du pouvoir économique des compagnie en des temps ou le pouvoir politique possède de moins en moins d'atouts pour rétablir la balance.

    Présentement, wall-mart si ils voulaient pourraient faire tomber toute l'économie de certaines petites villes du Québec car aucune loi ne les empèche de foutre le camp du jour au lendemain presque. C'est qu'un exemple parmis tant d'autres. On n'arrive pas à faire payer les multinationales car elles ont le gros bout du bâton.

    En ce sens, quand les Marxistes disaient qu'on devait agis mondialement pour arriver à quelque chose ils avaient raison.

    Le problème, c'est que plutôt que de luter, nos politiciens ne font que suivre le courants car ils sont influencés par les pré-notions venues de leurs milieux sociaux; souvent riches et prospères.

    Entend bien ce que je veux dire, présentement, l'état n,appartient pas au peuple. Car les dirigeants, corrompus par le pouvoir, essaient de trouver un moyen de se maintenir dans de bonnes conditions.

    Je ne veux pas rentrer dans la paranoia mais un service de santé public en moins sa élimine vite les indésirable aussi... les marginaux, les pauvres, les contestataires, les autres qui ragent car ils ont pas l'argent quoi.

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  5. Vous me faites là, je trouve, une analyse très lucide de la situation. Je parais souvent en colère devant les réformes proposées par l'élite et menées sans notre consentement, mais je pense que le sentiment dominant chez moi, devant cette régression dans les services sociaux, c'est la peur.

    Et si, dans quinze ans, je développe un cancer? Devrai-je me ruiner pour guérir? Et ma famille, et mes ami-e-s? L'un d'eux ou l'une d'elle aura certainement des problèmes de santé au cours de la prochaine décennie. Les jeux stupides et égoïstes des puissants vont-ils leur coûter la vie?

    Il va de soi que MES jeux stupides d'apprenti-anarchiste ne devraient pas non plus coûter la vie de personne. Mais je ne suis pas au pouvoir; aussi ce que je dis est sans danger.

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  6. Bonjour,
    Avec Couillard au privé on est pas près de connaître la gestion des hôpitaux par les citoyens mais plutôt des ''citoyens corporatifs'' !

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