mardi 15 septembre 2009

La lecture du manifeste du FLQ: de la violence.

La reconstitution de la bataille, un évènement militaire, exposait bien plus de haine et de violence! On y aurait vu des gens faire semblant de s'entretuer avec des guns en plein après-midi! Tout un spectacle à montrer à nos yeux pudiques. Je vais vous dire, si les nationaleux n'avaient pas fait de menaces contre cette débilité teintée de militarisme de héros-bonbons, j'en aurais peut-être proféré moi-même...

Le manifeste du FLQ est un des premiers grands textes politiques québécois qui s'adressait à du monde ordinaire, dans un vocabulaire que tout le monde pouvait comprendre.

Le texte est d'ailleurs pas si violent que ça: quelques passages seulement, dont aucun n'appelle directement au meurtre. Il n'a d'ailleurs pas été écrit, si je ne m'abuse, par les membres de la cellule qui ont liquidé Pierre Laporte.

Rien n'a été plus violent, dans cette histoire, que la répression de l'État qui a suivi, et qui se poursuit encore aujourd'hui. Lisez le rapport de la Commission Keable et vous reconnaîtrez que le pouvoir auquel les felquistes s'attaquaient était bien plus violent, meurtrier, sauvage et haineux qu'eux.

On ne peut pas attaquer le manifeste en disant que les auteurs étaient des meurtriers, ou qu'ils avaient du moins quelque chose de vaguement violent derrière la tête, si on ne réserve pas le même traitement critique à l'autorité qui réprime le peuple.

Tiens, pourquoi ne pas lire le texte des discours de Georges-Étienne Cartier sur les deux peuples fondateurs? Ce serait correct, même si le Canada, construit sous ces auspices, a par la suite tué Louis Riel, bastonné des ouvriers en grève, fait mourir de faim des milliers de personnes, subventionné des entreprises minières qui empoisonnent des réserves d'eau potable, exproprié des citoyen-ne-s?

La lecture du manifeste du FLQ était peut-être moins politically correct que la reconstitution, mais c'était un exercice beaucoup plus sain. Crier stupidement "Nous Vaincrons" est encore plus sain que de se masturber mentalement en regardant des soldats se faire exploser la gueule à coups de mousquets. Être nostalgique en entendant "Faites vous-mêmes votre révolution dans vos quartiers, dans vos milieux de travail" est encore bien plus sain que de jouir de voir des colonnes de militaires se mettre en place en attendant de glorifier un moment d'apotéose de la sauvagerie qui est à l'origine de la création de notre État.

1 commentaire:

  1. Moi, sur ces question, j’ai choisi mon historien

    http://ysengrimus.wordpress.com/2009/09/15/about-flq-a-propos-du-flq/

    C’est une simple question d’intégrité élémentaire.

    Paul Laurendeau

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