mardi 30 juillet 2013

Cher M. Paquet: ta yeule.

Voici une nouvelle lettre d'insultes. Cette fois-ci, j'ai pris acte du débat entre certain-e-s intellectuel-le-s en relevant encore le niveau littéraire. C'est comme du Bourdieu en plus moche : j'aime ça.

Cette lettre concerne les propos dégueulasses de Martin Paquet vis-à-vis des itinérant-e-s. Mais je l'ai pas encore envoyée, parce que j'ai peur qu'il me poursuive pour agression.

« Cher M. Paquet,

j'ai écouté deux segments du « 2 à 4 » concernant le problème de l'itinérance à Montréal. Ma première réaction fut la recherche de second degré dans chacune de vos déclarations.

Mais après une évaluation globale de votre degré d'intelligence, j'ai estimé que la notion même d'ironie est sans doute trop complexe pour les capacités de votre esprit, habitué à l'humour gras, aux faux syllogismes, à l'extrapolation et à la propagande haineuse. Des procédés auxquels, je le crois, votre cerveau de plante verte se livre en partie inconsciemment, par une sorte d'instinct contre-nature. À la manière d'un rat attiré par le poison à rats, le mensonge et l'exagération vous font saliver sans que vous ne puissiez rien y faire.

C'est donc l'indifférence face à votre existence qui a rapidement pris le pas sur la curiosité. Mais de nouveaux éléments me sont venus en tête au cours des dernières heures. En effet, je me rends compte que votre émission est en voie de devenir petit à petit un laboratoire miniature de la renaissance du totalitarisme au Québec. Elle représente une sorte de microcosme de l'imaginaire, nourri par votre fiction paranoïaque et intolérante. Cela m'amène à vous parler des théories de Hannah Arendt sur la banalité du mal, qui sont revenues à la mode grâce au récent film de Von Trotta sur le Procès Eichmann. Arendt décrivait ce criminel nazi, en résumé, comme une personne incapable de penser et voyait dans sa médiocrité la raison pour laquelle il avait commis des actes abominables. De même, vous vous êtes réifié vous-même, c'est-à-dire que vous avez fait de vous votre propre outil, et débitez maintenant, à la manière d'un automate, des grossièretés convenues et formatées. Vous n'êtes au bout du compte pas un génie du mal, mais un être-machine. Et le processus qui vous a amené jusqu'à cet état est fascinant.

Maintenant, je ferais volontiers une recherche exhaustive sur votre cas, mais après seulement deux heures d'examen, j'ai ressenti une douleur vive juste au-dessus de ma tempe droite, signe sans doute que le volume de mon cerveau se contracte à votre écoute. Je fais donc face à un dilemme : dois-je risquer la lobotomie intellectuelle au seul bénéfice de la science? Ne serait-ce pas plutôt vous qui en mériteriez une? Peut-être, paradoxalement, qu'une telle opération vous stimulerait en retirant la partie moisie.

Ces constatations m'amènent par ailleurs à me poser une question plus fondamentale : mon vomi est-il moins dégueulasse que vos propos?

Reste la pertinence de cette lettre. Pourquoi perdre mon temps, en effet, avec ce courriel. Vous faire part de mes questionnements pourrait avoir l'air de mettre en péril l'expérience. A contrario, je vous assure qu'elle en fait totalement partie. C'est une sorte de sonde, semblable à Mars Polar Lander ou Phoenix. Celles-ci tentaient de déterminer s'il y avait sur la planète rouge présence d'eau ou non.

Donc je vous pose la question : votre boîte crânienne est-elle essentiellement formée d'eau? Ou au contraire, le réseau de vos cinq neurones forme-t-il une structure à la texture semblable au raisin sec?

***

Il est tout à fait normal pour vous de n'avoir rien compris à ma lettre. Vous n'êtes pas le premier être binaire à lire difficilement les mots contenant plus de deux syllabes.

Je vous résume donc l'essentiel pour que vous éviter toute confusion : ceci était une lettre d'insultes tournant autour de votre imbécillité.

Bien à vous,

c'est signé.»

5 commentaires:

  1. Je me rarement fait insulter de façon aussi brillante. Je suis jalouse.

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  2. Bravo pour la lettre, mais imbécillité est un mot tellement imbécile qu'il prend deux «l». Vrai de vrai!

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  3. Oups. C'est corrigé.

    @Anne Archet: vous ne m'inspirez pas la même chose que Paquet.

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  4. Ça défoule hein?

    Envoie la avec un courriel anonyme.

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  5. Hahaha! Il est trop tard pour être anonyme.

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