mercredi 1 septembre 2010

Liberté mon cul.

Les libertariens et minarchistes croient que si on se contente de couper dans les dépenses de l'État et de déréglementer, les gens vivront libres, car le gouvernement aura cessé de se mêler de nos affaires.

Or, c'est complètement absurde. Et ce serait tout à fait irresponsable que de l'espérer comme le font stupidement ces fous et folles qui sont séduit-e-s par ce mouvement de débiles mentaux irrationnels qui cachent souvent très mal leurs tendances ultraconservatrices et xénophobes à la Glenn Beck.

Quand l'État dérèglemente, l'environnement et la qualité de vie sont les premières victimes d'un long processus de dégradation sociale. Pensons à l'exemple albertain: le gouvernement a permis aux compagnies d'exploiter les sables bitumineux en leur ôtant presque toute restriction, content de bénéficier de cette nouvelle manne noire. Résultat: les rivières ont été contaminées par les métaux lourds. Dans un climat économique marqué par l'arrivée au Québec d'hommes à cravates intéressés par le schiste qui dort dans nos sous-sols, la règlementation est un enjeu immédiat et critique pour la sauvegarde de nos milieux de vie.

Pensons aussi à l'exemple du SPVM. Selon la logique libertarienne, une coupure de budget dans les forces répressives devrait réduire la répression et donc, le gouvernement devrait être moins porté à mettre le nez dans nos affaires, non? Or, il se trouve que la police s'en sort très bien en s'autoprivatisant: elle vend maintenant ses services à des propriétaires.

La notion de propriété s'applique mal à la réalité parce que les individus ne sont pas des planètes éloignées les unes des autres. Si vous chiez sur une pelouse, le fait qu'elle vous appartienne n'empêchera pas la pluie de la balayer chez le voisin. Voilà d'ailleurs pourquoi de plus en plus de collectivités gèrent la qualité de leur eau par bassin versant.

Se contenter de déréglementer l'économie et la société en général ne peut que conduire à l'empoisonnement de nos vies par l'irresponsabilité des grandes entreprises pour qui même la survie passe après le profit. Serons-nous plus libres une fois que boire un verre d'eau du robinet nous donnera le cancer?

Plusieurs disent que la nature a horreur du vide. C'est vrai dans certains cas: si la coercition de l'État tombe, dans les circonstances actuelles, elle ne sera remplacée que par la coercition corporatiste. Du moins, c'est ce en quoi les libertariens et autres crapules de Liberté Québec aspirent: ils dénoncent la dictature de l'État et vénèrent la dictature du capital. Je ne sais pas ce que ça évoque chez vous, mais moi ça me fait penser au discours stalinien. Le fait de promettre la liberté et profiter de la naïveté du commun pour installer une oligarchie assassine d'accaparateurs, c'est pas une nouveauté.

Il n'y a pas mille façons de devenir libres: il faut faire tomber l'État ET le capitalisme. Il faut faire tomber tous les pouvoirs et bien se garder d'en laisser un seul nous opprimer.

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