samedi 26 mars 2011

Les flics et notre défaite imminente

On apprend qu'un policier fait l'objet d'une poursuite pour avoir tiré sur un chien et pointé son arme sur une femme sans aucune raison apparente. On apprend qu'un affrontement a fait un blessé après qu'un mur vitré ait éclaté. Paraît même qu'un agent aurait menacé du monde avec un éclat de verre lors du même évènement. Ajoutons à cela la détention illégale et illégitime de plus de 200 personnes lors de la dernière COBP, dont la plupart ont hérité d'une infraction au code de la route. Depuis quand incarcère-t-on des gens pour une infraction au code de la route???

Les mensonges sont manifestes mais les flics ne se gênent pas pour les multiplier. Les récits des assassinats policiers et d'arrestations arbitraires sont d'autant plus étranges qu'ils suivent presque toujours le même paradigme: Possession d'arme. Possession de pinottes et commerce illicite de cocaïne cachée dans des sachets de sel. Cocktail molotov dans une bouteille d'eau. Port de déguisement dans une intention criminelle. Complot... "Le suspect, après avoir fui, s'est finalement retourné brusquement et a menacé l'agent avec un couteau. L'agent lui a alors tiré cinq balles dans le dos."

Dans les manifestations, la police ne prend même plus la peine de donner des avis de dispersion. Ailleurs, elle part avec les chiens des itinérant-e-s. Tout ça, ça se passe dans l'incrédulité populaire. La population et le média dénoncent massivement les personnes violentes qui projettent de s'en prendre à l'autorité.

Mais être pacifique ne signifie plus rien aujourd'hui. Au G-20, j'ai vu deux Ontariennes avec des pancartes accrochées à des frites aquatiques parce que les manches en bois sont maintenant considérés comme des armes par les autorités. Ce genre d'attitude angélique et ce renoncement aux libertés n'a pas empêché les exactions. En revanche, la droite vante ses pogroms auxquels participent systématiquement 50 000 personnes précisément. Elle les compare aux émeutes violentes de la gauche, dans lesquelles il y a toujours des arrestations. Mais qu'y a-t-il de plus violent? La protection de mini-Duplessis racistes qui s'attaquent à des plus faibles, ou une vitrine pétée? Dix anarchistes qui distribuent des tracts, ou le service d'ordre la FTQ qui mène des purges?

Les idiot-e-s qui se prétendent au-dessus de toute la violence contestataire n'ont pas de problèmes avec l'autorité parce qu'illes sont la béquille du pouvoir. Cela n'a que peu à voir avec les moyens d'action: la complicité de la police à l'égard des évènements réactionnaires est la marque d'une proximité idéologique.

Et cette complaisance générale envers les abus quotidiens des flics nous mène tout droit vers le désastre et la défaite. Les manifestations de quinze minutes qui nous font traverser deux rues, comme au 12 mars, sont aussi inutiles que des prières­. Elles sont politically correct précisément parce qu'elles ne dérangent personne et qu'elles sont contre-productives.

Les policiers abusent parce qu'on se laisse faire et/ou parce qu'on les aide à abuser. Nous sommes un amoncellement de chairs molles. Le seul muscle qui nous reste, il nous sert à applaudir l'injustice.

5 commentaires:

  1. On se dirige de plus en plus vers un régime fasciste. Bien que la démocratie libérale est en soit du fascisme avec un visage amical.

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  2. Bon bon bon... nous sommes toute la gang de belle humeur à ce que je vois...

    Jeudi, il y a eu une vigile féministe devant la fraternité "contre le sale sexisme des flics et les abus policiers". C'était vraiment le fun et un beau moment de défoulement collectif quand les filles sont arrivé avec une pinata en forme de tete de cochon avec une tite casquette de flic. La foule frappait dessus sous les hourra et les applaudissements...

    Et puis je pensais... voilà ou on en est... à être refouléEs dans la violence symbolique... Mais bon je crois que la preuve est faite depuis longtemps que cet espace là on le maitrise bien. C est très bon de l'occuper... mais après? (ou...et pendant?)

    Et qu'est ce qu'on fait à Toronto quand on sait qu'on est attendus à Toronto? Pourquoi pas Niagara Falls, Ottawa ou Montréal?

    J'ai plein de pensées en vrac... Désolée pour la cohérence...

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  3. Je suis pas mal d'accord avec ce que tu dis. Notre seule manière de ne plus se faire prendre (même à faire des manifs légales!), c'est de prendre les flics par surprise, et d'aller là où ils ne nous attendent pas.

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  4. C'est pourquoi je prends plus la peine d'aller en manif, pourquoi se faire ficher pour des actions qui ne mènent à rien. Les centaines d'arrestations à Toronto ne sont pas suffisantes pour éveiller la masse.

    Mais comment alors?

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  5. Je sais pas. Sûrement qu'il faut que les gens se sentent tous affectés dans leur quotidien pour qu'ils se mettent à bouger.

    En passant, bien le bonjour.

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