lundi 24 octobre 2011

Langues sales de Canoe - cohésion interne des "indigné-e-s"

J'aimerais bien savoir ce que les occupistes de Montréal ont à répondre à Canoe, qui note de manière assez biaisée semble-t-il, que les cas de violence se sont multipliés à l'interne dans le campement. Boisson, drogues, attouchements sexuels, agressions physiques, tout y passe. Loin d'être une société-modèle, la micro-société du campement reproduit selon Quebecor les problèmes de notre large société à petite échelle, même l'immigration d'éléments a priori indésirables: voyons voir comment les occupistes répondront à cette critique et au problème plus général de la vie en commun.

Auront-illes recours à la création d'un code de comportement plus serré? À des exclusions définitives? À la création d'un service d'ordre implacable (en bref, une police)? Ou choisiront-illes plutôt de former des comités de médiation sans intervenir de manière coercitive?

Leur tolérance face à la Milice Patriotique du Québec (ou l'Armée de Libération, whatever) me laisse aussi circonspect. Les occupistes se rendent-illes compte qu'illes laissent une tribune de grande importance à une organisation militariste par essence et passablement proche de l'extrême-droite dans sa manière de concevoir le monde?

Je ne sais pas quoi penser de tout ça - je saurai sans aucun doute soudainement quoi penser quand tout aura échoué[1] - et je dois avouer qu'entre la position nuancée de Bakouchaïev et la position plus critique de Youri, je ne sais pas où me situer. J'ai fortement envie de me sentir concerné par le campement, et je me suis surpris à être séduit par l'idée d'y piquer ma tente pour vivre ça le temps que ça vit; en même temps, je ne suis pas séduit par le discours réformiste et les mauvaises inspirations de nos camarades vivant actuellement dans leurs tentes.

Et si je ne me sens étrangement pas concerné par des mesures genre la "taxe Robin des Bois", est-ce que ça signifie que je fais davantage partie du 1% que du 99%? Il y a peut-être de la place pour moi sous une semelle de chaussure bien cirée d'un banquier. À la manière d'une gomme à mâcher persistante, je pourrais rester collé au talon et ramasser des bouttes de gravelle.

Mise à jour: il y a actuellement un débat interne sur la présence de la MPQ.

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[1] Je reconnais à l'avance mon biais. Quand tout sera terminé, je trouverai instantanément plein de nouvelles raisons qui expliqueront cet échec.

3 commentaires:

  1. Des rumeurs relayées par les médias laissent croire que le campement a interdit toute consommation d'alcool et de drogue sur la Place.
    Pour ma part, j'ai quitté l'AG vendredi soir quand le comité proposait une consommation modérée au jugement de chacun.
    Si c'est vrai c'est exactement ce que je pense : loin d'être un «nouveau monde» qui se bâtit, c'est une copie presque conforme de l'ancien; une reproduction juste un peu plus communautariste mais avec les mêmes interdits et bientôt, les mêmes structures.

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  2. En effet, c'est assez bizarre comme position. Est-ce que la consommation causait tant de problèmes? Je suis mal connecté sur les débats internes et ça m'attriste un peu. Il va falloir que j'assiste à leurs instances.

    C'est drôle en plus, j'ai rêvé que j'installais une tente avec quelques ami-e-s dans une place voisine à la leur. C'était en bordure de la forêt. Il faisait beau.

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  3. y a pas de foret et y a pu de place - occupy un autre espace public? mais je m egare encore...-

    une amie a apellé l exacte reproduction sociale qu illes sont en train de batir du "bonbon sociologique"... je suis d accord

    il va y avoir discussion sur la milice et cette discussion va finir par devenir polarisée et crystalisé entre "mais ils se sont montrés super utiles" et "une milice nationaliste comme groupe structurant dans notre mouvement ce n est peut etre pas l idee du siecle"

    ce qui sont 2 questions completements differentes...

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