La manif
Les analyses qui parlent d'une manifestation comptant entre 5 000 et 10 000 personnes sont ou bien salement conservatrices, ou bien tout simplement de mauvaise foi. Je suis pas mal certain que si autant de monde s'était présenté pour soutenir une cause quelconque défendue par les trash-radios de Québec, on aurait encore parlé, comme d'habitude, de "50 000" personnes. Et oui, il y avait bien du monde "à perte de vue". Mais bien honnêtement, pour une énième fois, je n'ai aucune idée de notre nombre exact. Je sais cependant qu'une foule de 5 000 personnes, ça ne ressemble pas à ça.
Pour une fois, Péladeau corp. semble moins à côté de la plaque, avec son estimation de 20 à 30 000.
Mis à part le nombre, je dois avouer que je n'ai rien à dire sur la manif. Franchement, c'était plate[1]. Trop froid, trop de pluie, trop de monde. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait en avant ni en arrière. Quand on a enfin bougé, ce ne fut que pour faire quelques pas sur quoi, 1km? Et puis il paraît qu'on a coupé le micro à quelqu'un qui tenait à faire une annonce au sujet de l'occupation de McGill. Bon, c'est qu'une rumeur, mais si c'est vrai, c'était vraiment pas correct.
Enfin, je n'étais pas là pour vérifier, je déteste les discours. Surtout les discours mornes et jaunes des gens du club-école du PQ-PLQ. Ces gens-là, ce seront les mêmes qui feront des coupures en éducation dans trente ans; je verrais pas pourquoi je les écouterais, ils ont déjà commencé à préparer le terrain[2].
Félicitations quand même aux courageux/euses qui sont parvenu-e-s à hisser des banderoles sur les édifices du centre-ville ou qui ont dénoncé la FECQ-FEUQ par une action symbolique sur un viaduc.
J'ai lamentablement échoué, mea culpa.
D'accord, j'ai laissé passer deux agents de sécurité au piquetage de l'UQÀM ce matin. Je vous jure que c'était pas par lâcheté. J'étais dans la lune, c'est tout. Le premier s'est approché, je me suis poussé, il est passé. Tout de suite après, je me suis rendu compte de mon erreur. J'ai retenu celui d'après, mais il m'a échappé. Il s'est frotté à une autre personne qui était pas mal plus réveillée et qui bloquait le chemin. Finalement, il est entré par une autre porte, au moment ou des étudiant-e-s sortaient. Encore à ce moment-là, j'aurais pu réagir. Mais bon, c'était mon premier piquetage à l'UQÀM; naïvement, je m'étais dit que personne n'essaierait de traverser une ligne de manifestant-e-s. Alors j'ai rien fait. Je suis resté comme un con, les mains dans les poches, sans bouger.
Faut dire, le piquetage, c'est pas mon action préférée.
Je trouve un peu difficile d'expliquer aux gens qu'ils ne peuvent pas entrer dans un lieu public. Et quand on évoque le droit de libre-circulation, auquel je tiens férocement, eh bien je gèle. Comme quand on me demandait, il y a quelques années, de définir clairement le concept de libertés collectives.
Bon, là je cherche à me justifier. Mais franchement, je regrette. Désolé, M... Si j'avais pas agi comme une vulgaire larve, t'aurais eu moins de misère.
Je ne laisserai plus entrer d'agent-e-s de sécurité. Je ne laisserai plus entrer d'agent-e-s de sécurité. Je ne laisserai plus entrer d'agent-e-s de sécurité. Je ne laisserai plus entrer d'agent-e-s de sécurité. Je ne laisserai plus entrer d'agent-e-s de sécurité.
Voilà, copié cinq fois. C'est pardonné?
_________
[1] Au moins j'étais en bonne compagnie.
[2] J'ai meilleur espoir en ce qui concerne quelques personnes de l'ASSÉ, dont certaines m'inspirent beaucoup de respect. Il est possible qu'au fil des années le temps érode leurs convictions et qu'elles finissent par se trahir. Mais faut le spécifier: il n'y a que les personnes sincères qui ont quelque chose à trahir.
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J'ai bien aimé être avec les gens de l'UCL pendant la manif et pour ce qui est du piquetage, je n'ai aucun problème a bloquer l'acces aux gens qui veulent entrer, sauf qu'il me semble qu'on devait justement laisser passer la sécu. Si non, je ne laissais entrer personne et je deviens très mauvais sur les lignes de piquetage. Faut savoir se tenir debout dans la vie. Et j'étais la aussi, en bonne compagnie.
RépondreSupprimerBakou
MM t es severe avec toi meme...
RépondreSupprimerEn plus faut voir ca pour ce que c etait... Une belle générale pour ce qui s en vient a l hiver...
On a prouvé qu on etait capable de le faire... et on s est pratiqué a le faire. Bloquer des gens ca ne va pas de soi...
J'ai jamais trouvé le contingent de l'UCL...
RépondreSupprimerÀ McGill un professeur a été frappé avec une matraque par un policier. Ce dit professeur en question ne participait pas au piquetage,il tentait de quitter de les lieux après avoir parler aux étudiants et la police l'a empêché de partir et l'a matraqué. C'est sans doute l'annonce que la personne tentait de faire au micro lorsqu'elle a été coupée.
RépondreSupprimerWow, et dire que la police était presque invisible à l'UQÀM... Drôle de paradoxe.
RépondreSupprimerMerci pour l'info!
Peut-être si ça avait passé à l'UQAM ils auraient dit plus dans les médias que c'était des méchants radicaux uqamien qui avait provoqué la violence...À McGill, ce sont vraiment les enfants de l'élite qui sont tabassés...et puis un professeur...mauvaises relations publiques...
RépondreSupprimerUne manif à McGill lundi pour dénoncer la répression: "Il y a aura une manifestation de la communauté McGilloise en réaction à ces événements ce lundi, le 14 novembre, à 12h30 (du bon timing pour notre pause universelle!) devant l'entrée principale du campus, soit les portails Roddick. J'invite tout le monde d'y participer en solidarité avec tout le monde attaqué.
Événement Facebook: https://www.facebook.com/event.php?eid=318190648198357