Bon, je n'ai pas encore tout lu des textes de Patrick Lagacé sur Haïti, mais je pense que cet article, dans lequel il minimise la responsabilité étrangère de la misère haïtienne, c'est de la pure connerie.
"Les Haïtiens, de toute façon, ne le prendraient pas [les critiques]. Brutaux entre eux, ça va, de dictateurs en putschistes, ils tolèrent. Et quand un président élu leur coupe les couilles, ce sont les marines américains qui le sacrent dehors. Pas les Haïtiens.
Mais si la critique vient d'un étranger, alors là, c'est le tollé, c'est le fleuve de courriels, c'est le verbiage sans fin à la radio, c'est l'accusation de visées colonialistes.
J'en ai assez des charades. J'ai eu le coeur suffisamment brisé par suffisamment d'enfants affamés, cette semaine. Je crois avoir décrit l'urgence avec suffisamment de compassion pour avoir le droit, ici, juste une fois, de dire que les Haïtiens participent activement à leur malheur. Par passivité, justement."
Nier le colonialisme occidental à Haïti, c'est comme nier le renversement d'Allende, d'Arbenz, c'est comme nier les escadrons de la mort au Guatémala et au Nicaragua. C'est nier des évidences que de nier qu'Haïti a été ruinée de l'extérieur.
Et c'est d'une grande hypocrisie que de jouer à l'âme vertueuse en versant dans le paragraphe suivant une larme sur les enfants affamés.
Je retiens aussi cette phrase éloquente écrite par Martineau pour dénoncer le texte d'un doctorant en sociologie qui commentait les téléthons: "Les étudiants en sociologie de l’UQAM ont fait quoi pour venir en aide aux sinistrés qui souffrent sous les décombres ?" C'est gratuit et c'est une attaque injustifiable sur le plan de la logique.
Pour ces médiocrités intellectuelles, je pense donc que les deux chroniqueurs se méritent chacun un bon:
dimanche 31 janvier 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Libellés
anarchie
(48)
arts et culture
(51)
brutalité policière
(98)
capitalisme
(11)
censure
(3)
chroniques de la station Berri-UQÀM
(2)
Chroniques de Saint-Michel
(1)
Chroniques de Villeray
(1)
comment l'anarchie est-elle possible
(8)
conflit israélo-arabe
(4)
CSA
(7)
défense intellectuelle
(42)
divers
(23)
droite
(53)
économie
(15)
éducation
(47)
égypte
(8)
élections
(30)
environnement
(10)
évènement
(41)
fascismes
(14)
féminisme
(29)
fuck you
(1)
G20
(26)
gauche
(30)
grève étudiante
(71)
indépendance
(6)
international
(41)
introspection
(17)
lettre d'insultes
(3)
LGBT
(2)
logement
(2)
loi et ordre
(96)
manifestation
(90)
manifeste
(4)
médias
(65)
merde
(18)
militarisme
(11)
nationalisme
(26)
nouvelle
(1)
opinion
(1)
pauvreté et marginaux
(2)
Petit guide de l'extrême-gauche
(3)
politique
(4)
Premières nations
(2)
privatisations
(6)
Que-sont-mes-amis-devenus
(29)
racisme
(23)
religion
(21)
riches
(9)
santé
(15)
sexualité
(15)
tomate noire
(1)
travail
(19)
tribulations
(38)
Victo
(4)
Y'en a un sur le blog de Renart qui devrait lire ton billet, pas que je pense que ça changerait quelque chose.
RépondreSupprimerVoulez-vous bien me dire ce que Lagacé fait là? La présence de journalistes pour rendre compte d'une situation catastrophique est nécessaire. Mais celle de ce chroniqueur me laisse pantois. Vous rappelez-vous de la fois où Lagacé s'était retrouvé à Jérusalem ou à Tel Aviv pour se plaindre du sort des Israéliens alors qu'ils bombardaient Gaza?
RépondreSupprimerAu moins Tartineau a reconnu la responsabilité de la France dans le dossier haïtien...
RépondreSupprimerhttp://martineau.blogue.canoe.ca/2010/01/24/ecrases_par_la_dette
@nonyme: Il me semblait que Lagacé n'était pas vraiment du bord d'Israël. Mais bon, la raison de la présence du chroniqueur à Port-au-Prince, je crois la connaître: il a le privilège de pouvoir avoir le coeur brisé. Un-e journaliste, qui se doit d'être objectif/ive au possible, ne le peut pas. Aussi, les gens se reconnaissent moins dans la froideur des reporters de SRC. Lagacé maîtrise le soucis du détail anodin et des petites phrases courtes qui fait que nous ressentions des affaires: dans mon cas c'est l'exaspération, mais pour d'autres, ça peut être quelque chose de plus positif.
RépondreSupprimer@Bakou: je ne sais pas de qui tu parles.
@David: c'est vrai.
Je trouve que nous pouvons affirmer beaucoup de trucs vrais sur les Haïtiens D'AUJOURD'HUI (comment serions-nous à LEUR place après cet évènement traumatisant et toutes les oppressions qu'ils vivent... depuis si longtemps ???)...
RépondreSupprimerPar contre, voici une réalité que TOUS LES LAGACÉ de ce monde 'oublie':
Il y a seulement 15 ans de ça, ils étaient auto-suffisants au niveau alimentaire...
J'ai écrit ça sur le site de Louis Préfontaine (.com)
Oui très bon texte factuel (et je suis sincère, et je dénonce les mêmes trucs que toi -en tant que libertarien!), sauf pour ces 2 bouts:
« Haïti, c’est le résultat d’une histoire catastrophique à laquelle on a ajouté la catastrophe de réformes économiques diluant le pouvoir de l’État et créant, de facto, un véritable paradis libertarien »
« L’histoire récente d’Haïti est avant tout celle d’un pays dépossédé, brisé, un pays que des politiques économiques libérales ont démoli. »
L’exploitation ‘capitaliste’ que tu décris, c’est causé par l’absence d’un véritable libre marché. Toute l’économie est contrôlée par des capitales étrangères, des armées étrangères, le fmi, banque mondiale, l’onu, etc. Ce sont des trucs étatiques ou supra-étatiques non démocratiques, qui contrôlent, exploitent, abusent les Haïtiens…
La bureaucratie kafkaïenne, la corruption endémique, le manque de lois -et le respect de ces éventuelles loi- qui défendent la propriété privé, les revenus d’emplois, la sécurité de sa personne, etc, etc, etc sont omniprésentes.
Dans une société libertarienne -pas anarchique, comme la somalienne ou hyper bureaucratique, comme la haïtienne- tout serait différent.
Et encore une fois, je suis sincère, et c’est parce que j’aime profondément ce peuple, souvent trop doux ou naïf pour son propre bien, que j’écris tout ça.
Louis, stp, éduques-toi un peu sur ce que le libertarianisme. Ta démonisation systématique de ce courant philosophique -qui prône le respect de l’humain en tout- démontre que -malgré ta grande intelligence et ton excellente plume- tu ne cherches pas la réalité en tout.
C’est vraiment dommage que tu ne saches si peu faire de nuances dans ce domaine. En tout cas, en-dehors de ce sujet, je te trouve très bon.
A lire(au complet):
http://www.leblogueduql.org/2010/01/les-bons-c%C3%B4t%C3%A9s-du-tremblement-de-terre-en-ha%C3%AFti.html?cid=6a00d8341cb44a53ef012876dd2d1c970c#comment-6a00d8341cb44a53ef012876dd2d1c970c
Source:
http://louisprefontaine.com/2010/01/13/haiti-tremblement-de-terre-malediction
Et ça:
UN exemple parmi tant d’autres (sous forme de poème… plutôt une tentative de poème, mais passons):
Peuple soumis
Avant que le fmi impose son ‘rififi’
dans le marché du riz
en Haïti
ce pays exportaient son riz
Maintenant, ils en importe des 'étata-unis',
qui subventionnent sans vergogne(grr, je ne trouve rien qui fini en i)
leurs producteurs de riz…
***
Extrait:
« En 1995, le FMI a forcé Haïti à réduire ses tarifs douaniers sur le riz de 35% à 3%, entraînant une augmentation des importations de plus de 150% entre 1994 et 2003. Aujourd’hui, les trois quarts du riz consommés en Haïti viennent des Etats-Unis. Pour Riceland Foods of Arkansas, la plus grande usine de riz au monde, c’est une bonne nouvelle. Les bénéfices de Riceland ont fait un bond de 123 millions de dollars entre 2002 et 2003 grâce, en grande partie, à une augmentation de 50% des exportations, principalement vers Haïti et Cuba. Cependant, cela porta un coup terrible aux cultivateurs haïtiens en particulier dans les zones consacrées à la culture du riz qui enregistrent les taux de malnutrition et de pauvreté les plus élevés. »
Source:
http://www.haiti-info.com/spip.php?article3631
(Suite :tjrs tiré de mon commentaire sur le site de Louispréfontaine.com )
RépondreSupprimerDans un véritable libre marché…
1) Les producteurs agricoles américains ne serait PAS parmi les producteurs les plus subventionnés au MONDE.
2) Les producteurs américains ne pourraient PAS compétitionner les producteurs Haïtiens (ou jamaïcains, ou africains, ou alouette), dans leurs propres pays;
3) Les FMI et banque mondiale de ce monde (des patentes non-démocratiques et anti-libre marché), ne pourraient pas imposer des trucs aussi anti-démocratiques et anti-libre marché, que ce marché de dupes.
Dans un ‘méchant’ monde libertarien, les gros producteurs ne pourraient PAS se servir de l’état ou de trucs supra-étatiques pour imposer -ce soi-disant- libre marché… alors que c’est en réalité du NÉO-libéralisme… ou du VRAI ‘capitalisme monpolisitique’, dirigé…
Commencez-vous à comprendre? (pour ceux qui associent libertariannisme au néo-libéralisme)
Le fmi a détruit l’indépendance alimentaire et la production agricole de je-ne-sais-plus-combien de pays. En plus de les endetter ! Faites des recherches sur CE sujet, et vous allez comprendre que la rhétorique et les 'guéguerres' droite-gauche sont vraiment contre-productives. Certains gauchistes disent que ces dérives sont dû au libre marché et certains 'droitistes' font l’apologie de ce faux libre marché. Les 2 courants de pensée font fausse route et me donne le goût de crier.