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jeudi 29 décembre 2011
mercredi 21 décembre 2011
reportage sur les mines canadiennes à l'étranger
Vous avez jusqu'au 23 décembre pour visionner ce reportage dénonçant les conséquences écologiques et sociales de la création de mines à ciel ouvert par des compagnies canadiennes en Amérique latine.
Les Nouveaux Conquistadors
Les Nouveaux Conquistadors
Libellules :
capitalisme,
économie,
environnement,
international
Ils auront leur os, les chiens.
Henderson se prend 10 mois de prison dans la gueule, auxquels il faut ajouter le mois qu'elle a déjà passé en-dedans. Et elle n'est pas la seule. Ça continue. Je ne connais de mots en aucune langue pour exprimer mon mépris des hommes de loi.
Rappelons que la répression n'a jamais jusqu'à présent connu de fin. Les conditions sévères de remise en liberté et les procès de comédie se poursuivent.
Peu importe l'enfer que vivent et vivront les résistant-e-s, je reste persuadé que l'histoire rendra justice à ceux et celles qui ont désobéi. Les puissants sont effrayants quand ils sont en vie, mais le visage des oppresseurs prend avec les siècles une apparence de plus en plus grotesque et pathétique.
Rappelons que la répression n'a jamais jusqu'à présent connu de fin. Les conditions sévères de remise en liberté et les procès de comédie se poursuivent.
Peu importe l'enfer que vivent et vivront les résistant-e-s, je reste persuadé que l'histoire rendra justice à ceux et celles qui ont désobéi. Les puissants sont effrayants quand ils sont en vie, mais le visage des oppresseurs prend avec les siècles une apparence de plus en plus grotesque et pathétique.
Libellules :
brutalité policière,
G20,
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Que-sont-mes-amis-devenus
dimanche 18 décembre 2011
Facho-Watch
Ouverture de Québec Facho Watch — http://www.FachoWatch.com/
Suite à près d’un mois de travail intensif, le site web de Québec Facho-Watch est enfin prêt à être ouvert au public !
Facho-Watch, c’est un front commun antiraciste et antifasciste, mais neutre et sans affiliation partisane, créé en réaction à une recrudescence de groupuscules xénophobes et fascistes au Québec.
Vous trouverez sur Québec Facho-Watch de nombreux dossiers très complets sur chacun des acteurs principaux de cette nouvelle génération d’idéologies fascisantes. Nous exposerons au grand jour leurs liens avec l’extrême-droite et les néo-nazis en nous appuyant sur des preuves, des photos, leurs fréquentations, des analyses idéologiques et des sources diverses.
Les motivations nous ayant poussé à lancer ce projet sont non seulement l’importante montée de ces idées réactionnaires au Québec, mais surtout l’ignorance accablante des médias et du public face à cette nouvelle mouvance qui trompe les québécois et québécoises en dissimulant leurs idées sous des apparences plus modérées. L’ignorance et la banalisation sont des dangers encore plus menaçants que leurs idées et créent un terrain fertile pour la croissance du fascisme.
En tant que résistants et résistantes contre les idées fascisantes, il est de notre devoir d’informer le public face à cette menace, d’où la nécessité d’un outil d’information collectif. C’est dans cette optique qu’est né Québec Facho-Watch.
Étant un projet construit sur des bases collectives, toutes personnes partageant nos objectifs communs sont les bienvenu(e)s à collaborer avec nous en nous soumettant informations, photos, suggestions de publications, correctifs, etc. Facho-Watch c’est toi, c’est moi, c’est eux, c’est vous, c’est NOUS !
Détruisons les graines de l’intolérance avant qu’elles s’enracinent dans notre société ! Le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève !
http://www.FachoWatch.com/
Sujets abordés (catégories) :
- Groupes, organisations et partis politiques
- «Skinheads» et groupuscules de rues
- Historique
- La fachosphère et médias de droite
- Scène musicale
- Articles
- Actualité
Plusieurs autres articles seront publiés après l’ouverture du blog. Inscrivez-vous à notre Newsletter pour être avisé des nouvelles publications !
Afin de présenter Québec Facho-Watch en détails, nous vous suggérons de lire notre texte de présentation : http://www.fachowatch.com/presentation/
Merci de faire circuler ce communiqué le plus largement possible !
Suite à près d’un mois de travail intensif, le site web de Québec Facho-Watch est enfin prêt à être ouvert au public !
Facho-Watch, c’est un front commun antiraciste et antifasciste, mais neutre et sans affiliation partisane, créé en réaction à une recrudescence de groupuscules xénophobes et fascistes au Québec.
Vous trouverez sur Québec Facho-Watch de nombreux dossiers très complets sur chacun des acteurs principaux de cette nouvelle génération d’idéologies fascisantes. Nous exposerons au grand jour leurs liens avec l’extrême-droite et les néo-nazis en nous appuyant sur des preuves, des photos, leurs fréquentations, des analyses idéologiques et des sources diverses.
Les motivations nous ayant poussé à lancer ce projet sont non seulement l’importante montée de ces idées réactionnaires au Québec, mais surtout l’ignorance accablante des médias et du public face à cette nouvelle mouvance qui trompe les québécois et québécoises en dissimulant leurs idées sous des apparences plus modérées. L’ignorance et la banalisation sont des dangers encore plus menaçants que leurs idées et créent un terrain fertile pour la croissance du fascisme.
En tant que résistants et résistantes contre les idées fascisantes, il est de notre devoir d’informer le public face à cette menace, d’où la nécessité d’un outil d’information collectif. C’est dans cette optique qu’est né Québec Facho-Watch.
Étant un projet construit sur des bases collectives, toutes personnes partageant nos objectifs communs sont les bienvenu(e)s à collaborer avec nous en nous soumettant informations, photos, suggestions de publications, correctifs, etc. Facho-Watch c’est toi, c’est moi, c’est eux, c’est vous, c’est NOUS !
Détruisons les graines de l’intolérance avant qu’elles s’enracinent dans notre société ! Le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève !
http://www.FachoWatch.com/
Sujets abordés (catégories) :
- Groupes, organisations et partis politiques
- «Skinheads» et groupuscules de rues
- Historique
- La fachosphère et médias de droite
- Scène musicale
- Articles
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Plusieurs autres articles seront publiés après l’ouverture du blog. Inscrivez-vous à notre Newsletter pour être avisé des nouvelles publications !
Afin de présenter Québec Facho-Watch en détails, nous vous suggérons de lire notre texte de présentation : http://www.fachowatch.com/presentation/
Merci de faire circuler ce communiqué le plus largement possible !
vendredi 16 décembre 2011
détail manquant - nombre de médecins au Québec
Bel article tronqué dans Le Devoir:
"Le Québec n’a jamais compté autant de médecins"
L'article ne nie pas que la pénurie existe toujours mais se contente de comparer la situation du Québec avec le reste du Canada, devant lequel il ne fait pas trop mauvaise figure. Cependant, si on compare le nombre de médecins par 1 000 hab. au Québec, soit 2,24, avec d'autres pays, eh bien on arrive à ceci:
Pays-Bas: 3,8 / 1 000 hab.
Italie: 3,7 / 1 000 hab.
Allemagne: 3,5 / 1000 hab.
USA: 2,4 / 1000 hab.
Pologne: 2,2 / 1000 hab.
La source date de 2009.
Pour une comparaison plus large, il est possible d'analyser ce tableau sur statistiques-mondiales.com. Mais rien ne vaut, bien entendu, un bon Atlas encyclopédique récent.
Maintenant, on peut ajouter Amélie Daoust-Boisvert sur la (longue) liste des journalistes qui rédigent leurs articles en 15 minutes et sans faire de recherches. Espérons qu'elle soit payée de l'heure.
Je vous donne un lien direct vers l'étude citée par la journaliste. Les données analysées sont majoritairement en p. 90. Un autre tableau utile (p. 147) nous apprend que le Québec compte glorieusement 2 chirurgiens plastiques pour 1 radio-oncologue (une proportion malheureusement approximative).
"Le Québec n’a jamais compté autant de médecins"
L'article ne nie pas que la pénurie existe toujours mais se contente de comparer la situation du Québec avec le reste du Canada, devant lequel il ne fait pas trop mauvaise figure. Cependant, si on compare le nombre de médecins par 1 000 hab. au Québec, soit 2,24, avec d'autres pays, eh bien on arrive à ceci:
Pays-Bas: 3,8 / 1 000 hab.
Italie: 3,7 / 1 000 hab.
Allemagne: 3,5 / 1000 hab.
USA: 2,4 / 1000 hab.
Pologne: 2,2 / 1000 hab.
La source date de 2009.
Pour une comparaison plus large, il est possible d'analyser ce tableau sur statistiques-mondiales.com. Mais rien ne vaut, bien entendu, un bon Atlas encyclopédique récent.
Maintenant, on peut ajouter Amélie Daoust-Boisvert sur la (longue) liste des journalistes qui rédigent leurs articles en 15 minutes et sans faire de recherches. Espérons qu'elle soit payée de l'heure.
Je vous donne un lien direct vers l'étude citée par la journaliste. Les données analysées sont majoritairement en p. 90. Un autre tableau utile (p. 147) nous apprend que le Québec compte glorieusement 2 chirurgiens plastiques pour 1 radio-oncologue (une proportion malheureusement approximative).
jeudi 8 décembre 2011
notes sur le keffieh
Depuis quelques années, le keffieh, foulard palestinien ou arafat est devenu un objet de mode tendance. Peu coûteux, pratique et esthétique, il est porté depuis peut-être 2008 par beaucoup de monde sans connotation politique marquée.
Seulement voilà, beaucoup d'activistes ne sont pas content-e-s, parce que maintenant, le keffieh vient dans toutes les couleurs et parce qu'il est devenu un objet de consommation comme un autre. Il y a même un groupe Facebook pour dénoncer le port apolitique du keffieh et insister sur sa valeur de symbole[1]. Un activiste québécois, dans un petit vidéo que je n'arrive plus à trouver (merci de poster un lien si vous savez duquel je parle), dénonçait ce phénomène dans les mêmes mesures.
Pour résumer ce qui se dit:
- les gens qui le portent sans connaître sa portée politique ont pas rapport;
- le keffieh est soit bleu et blanc, rouge et blanc, noir et blanc et à la limite, peut-être, noir et rouge. Le reste des keffiehs, eh bien ce sont pas des vrais.
- À la limite, vaut mieux pas le porter, parce que c'est devenu un objet de consommation.
Je ne l'ai pas porté avant 2008, le keffieh. Parce que c'était justement, auparavant, un objet de la mode militante, et que je sentais que le fait de le porter était en lien avec un certain conformisme, voire une pression normative. Avant d'être un objet de consommation de masse, c'était encore un objet de consommation... d'une sous-culture. Tout le monde en avait un, souvent bien jauni par le temps et la poussière. Je pense qu'en 2004, je devais connaître tout le monde qui portait un keffieh à Victoriaville, parce qu'on fréquentait plus ou moins les mêmes cercles. Montréal c'est une autre affaire, mais je suis pas mal certain que plusieurs activistes originaires de la métropole se sont déjà fait le même genre de réflexion. Le keffieh était un symbole d'identification très fort. Tu en portais un, tu croisais une autre personne qui le portait, et intuitivement, il y avait un lien qui se tissait.
Maintenant, la sous-culture boude parce qu'un de ses symboles a été récupéré par le capitalisme et la haute-couture.
Bien entendu, je trouve que l'instrumentalisation du keffieh dans l'article du Elle était pitoyable et scandaleuse. Mais il faut toujours s'attendre à ce genre de récupération par du monde qui nous disent quoi faire/comment le porter/où l'acheter.
Ce qui est peut-être dommage, c'est que le port du keffieh s'est élargi à partir d'une sous-culture politisée vers une masse plus ou moins consciente dans les pays d'Occident. La plupart des activistes le comprennent comme ça. On leur a volé quelque chose.
Sauf qu'à l'origine, il faut comprendre que le keffieh a toujours revêtu une grande variété de formes. Et qu'il y a plusieurs décennies, le keffieh a été récupéré politiquement par le peuple palestinien lui-même. Ce type de foulard existait déjà avec les motifs qu'on lui connaît: c'était un foulard bédouin généralement porté sur la tête (d'où le mot keffieh, qui vient probablement de koufia, "coiffe"; notons que le nom de l'objet a donc été emprunté aux Européens)[2].
Et, indépendamment de la cause palestinienne, les Bédouins ont continué de le porter jusqu'à aujourd'hui. De façon à ce qu'il s'étende à beaucoup de populations arabes du Mashreq et de l'Afrique du Nord-est, qui l'ont adopté soit par proximité avec les Bédouins, soit par mimétisme. La lutte pour la libération de la Palestine n'a pas grand-chose à voir là-dedans, même si plusieurs Égyptien-ne-s, Jordanien-ne-s et cie. le portent pour des raisons politiques.
Lors de mon premier voyage dans le sud de l'Égypte, j'ai pu observer que la moitié des jeunes hommes des classes populaires le portaient par-dessus leur galabyia, avec une des extrémités rejetée par-dessus l'épaule. Plus tard dans l'été, ils le portent sur la tête pour se protéger du soleil. Leur keffieh était généralement plus grand que ceux qu'on trouve dans le cou des activistes, et fait dans un coton plus épais.
Par ailleurs, un vrai keffieh ne se distingue pas par sa couleur, mais par sa fonction.
Ce que j'ai pu remarquer sur le sujet, c'est que les Égyptien-ne-s ne se gênent pas du tout (et même dans les bleds!) pour porter des keffiehs de toutes les couleurs. Violets, jaunes, gris, il y en a des variétés infinies. J'ai appris récemment que les Nubien-ne-s avaient leur propre version adaptée depuis des lunes, avec trois couleurs. Connaître ce détail a profondément dédramatisé pour moi le port du foulard "palestinien". Ça m'a aussi fait comprendre que plusieurs activistes d'aujourd'hui analysent la situation avec leurs yeux d'occidentaux amateur-e-s d'exotisme.
De la même manière, des amateur-e-s de thé font grand cas de certains arômes et considèrent la cérémonie du thé comme quasiment sacrée : alors qu'en réalité, 98% de la population mondiale[3] n'en a rien à foutre de la cérémonie du thé. Elle fait cramer les feuilles avec son eau trop chaude et boit dix-huit tasses par jour dans des théières sales. Le thé, c'est banal. C'est un breuvage du quotidien.
Le caractère sacré que donnent plusieurs personnes d'ici au thé et au keffieh est selon moi un signe de plus que l'orientalisme n'est pas mort, malgré la mondialisation. L'Occident fantasme toujours sur un Orient imaginaire et idéalisé.
Il paraît qu'inversement, des Japonais-e-s se laissent embobiner par des rumeurs idiotes concernant des produits d'Amérique du Nord. Comme quoi, je sais pas, le musc de chevreuil et le sirop d'érable seraient aphrodisiaques.
___________
[1] "Ce groupe n’est pas pour dire de cesser de porter un keffieh, BIEN AU CONTRAIRE ! Seulement, dites à vos amies qu’il s’agit d’un symbole palestinien."
[2] On pourrait aussi souligner que la récupération politique d'un objet ne vaut guère mieux que la dépolitisation d'un symbole.
[3] Les 2% = quelques Japonais-es.
Seulement voilà, beaucoup d'activistes ne sont pas content-e-s, parce que maintenant, le keffieh vient dans toutes les couleurs et parce qu'il est devenu un objet de consommation comme un autre. Il y a même un groupe Facebook pour dénoncer le port apolitique du keffieh et insister sur sa valeur de symbole[1]. Un activiste québécois, dans un petit vidéo que je n'arrive plus à trouver (merci de poster un lien si vous savez duquel je parle), dénonçait ce phénomène dans les mêmes mesures.
Pour résumer ce qui se dit:
- les gens qui le portent sans connaître sa portée politique ont pas rapport;
- le keffieh est soit bleu et blanc, rouge et blanc, noir et blanc et à la limite, peut-être, noir et rouge. Le reste des keffiehs, eh bien ce sont pas des vrais.
- À la limite, vaut mieux pas le porter, parce que c'est devenu un objet de consommation.
Je ne l'ai pas porté avant 2008, le keffieh. Parce que c'était justement, auparavant, un objet de la mode militante, et que je sentais que le fait de le porter était en lien avec un certain conformisme, voire une pression normative. Avant d'être un objet de consommation de masse, c'était encore un objet de consommation... d'une sous-culture. Tout le monde en avait un, souvent bien jauni par le temps et la poussière. Je pense qu'en 2004, je devais connaître tout le monde qui portait un keffieh à Victoriaville, parce qu'on fréquentait plus ou moins les mêmes cercles. Montréal c'est une autre affaire, mais je suis pas mal certain que plusieurs activistes originaires de la métropole se sont déjà fait le même genre de réflexion. Le keffieh était un symbole d'identification très fort. Tu en portais un, tu croisais une autre personne qui le portait, et intuitivement, il y avait un lien qui se tissait.
Maintenant, la sous-culture boude parce qu'un de ses symboles a été récupéré par le capitalisme et la haute-couture.
Bien entendu, je trouve que l'instrumentalisation du keffieh dans l'article du Elle était pitoyable et scandaleuse. Mais il faut toujours s'attendre à ce genre de récupération par du monde qui nous disent quoi faire/comment le porter/où l'acheter.
Ce qui est peut-être dommage, c'est que le port du keffieh s'est élargi à partir d'une sous-culture politisée vers une masse plus ou moins consciente dans les pays d'Occident. La plupart des activistes le comprennent comme ça. On leur a volé quelque chose.
Sauf qu'à l'origine, il faut comprendre que le keffieh a toujours revêtu une grande variété de formes. Et qu'il y a plusieurs décennies, le keffieh a été récupéré politiquement par le peuple palestinien lui-même. Ce type de foulard existait déjà avec les motifs qu'on lui connaît: c'était un foulard bédouin généralement porté sur la tête (d'où le mot keffieh, qui vient probablement de koufia, "coiffe"; notons que le nom de l'objet a donc été emprunté aux Européens)[2].
Et, indépendamment de la cause palestinienne, les Bédouins ont continué de le porter jusqu'à aujourd'hui. De façon à ce qu'il s'étende à beaucoup de populations arabes du Mashreq et de l'Afrique du Nord-est, qui l'ont adopté soit par proximité avec les Bédouins, soit par mimétisme. La lutte pour la libération de la Palestine n'a pas grand-chose à voir là-dedans, même si plusieurs Égyptien-ne-s, Jordanien-ne-s et cie. le portent pour des raisons politiques.
Lors de mon premier voyage dans le sud de l'Égypte, j'ai pu observer que la moitié des jeunes hommes des classes populaires le portaient par-dessus leur galabyia, avec une des extrémités rejetée par-dessus l'épaule. Plus tard dans l'été, ils le portent sur la tête pour se protéger du soleil. Leur keffieh était généralement plus grand que ceux qu'on trouve dans le cou des activistes, et fait dans un coton plus épais.
Par ailleurs, un vrai keffieh ne se distingue pas par sa couleur, mais par sa fonction.
Ce que j'ai pu remarquer sur le sujet, c'est que les Égyptien-ne-s ne se gênent pas du tout (et même dans les bleds!) pour porter des keffiehs de toutes les couleurs. Violets, jaunes, gris, il y en a des variétés infinies. J'ai appris récemment que les Nubien-ne-s avaient leur propre version adaptée depuis des lunes, avec trois couleurs. Connaître ce détail a profondément dédramatisé pour moi le port du foulard "palestinien". Ça m'a aussi fait comprendre que plusieurs activistes d'aujourd'hui analysent la situation avec leurs yeux d'occidentaux amateur-e-s d'exotisme.
De la même manière, des amateur-e-s de thé font grand cas de certains arômes et considèrent la cérémonie du thé comme quasiment sacrée : alors qu'en réalité, 98% de la population mondiale[3] n'en a rien à foutre de la cérémonie du thé. Elle fait cramer les feuilles avec son eau trop chaude et boit dix-huit tasses par jour dans des théières sales. Le thé, c'est banal. C'est un breuvage du quotidien.
Le caractère sacré que donnent plusieurs personnes d'ici au thé et au keffieh est selon moi un signe de plus que l'orientalisme n'est pas mort, malgré la mondialisation. L'Occident fantasme toujours sur un Orient imaginaire et idéalisé.
Il paraît qu'inversement, des Japonais-e-s se laissent embobiner par des rumeurs idiotes concernant des produits d'Amérique du Nord. Comme quoi, je sais pas, le musc de chevreuil et le sirop d'érable seraient aphrodisiaques.
___________
[1] "Ce groupe n’est pas pour dire de cesser de porter un keffieh, BIEN AU CONTRAIRE ! Seulement, dites à vos amies qu’il s’agit d’un symbole palestinien."
[2] On pourrait aussi souligner que la récupération politique d'un objet ne vaut guère mieux que la dépolitisation d'un symbole.
[3] Les 2% = quelques Japonais-es.
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