mardi 28 février 2012

Arrêtez de taper sur Arielle Grenier.

Elle s'est exprimée à Tout le Monde en Parle dimanche, une émission dans laquelle le contenu est coupé au tiers en post-prod. Je pense qu'une majorité de gens considèrent qu'elle a raté son coup, même si ses arguments les plus valables ont possiblement pu être, pour une raison ou pour une autre, évacués au montage. Depuis, des amateur-e-s de memes se moquent d'elle sur les réseaux sociaux.

Même si c'est pas toujours méchant, ajouter son grain de sel à la masse gigantesque de remarques désagréables faites sur son compte en public m'apparaît absolument dommageable pour l'individu en question. Mme Grenier, quelles que soient ses opinions et affiliations (et remarquons qu'elle n'est pas isolée sur ce plan), ne représente en rien le gouvernement libéral. Au mieux, elle sert simplement de chair à canon à un gouvernement qui est trop lâche pour négocier dès maintenant avec les étudiant-e-s.

Et de chair, il risque de ne plus rester grand-chose bientôt. Cet exercice de petites attaques sarcastiques ou méchamment satiriques est de loin plus agressif que le vandalisme au cégep du Vieux-Montréal, et que le blocage du Pont Jacques-Cartier (des actions qui ne sont d'ailleurs pas du tout indéfendables, à mon sens).

Si on avait mis autant d'énergie dans la destruction de la crédibilité des ministres libéraux qu'on en a mis dans les tentatives d’humiliation de la porte-parole du MESRQ, on serait bien plus avancé-e-s.

Or, ce n'est pas Arielle Grenier qui peut prendre la décision de bloquer la hausse des frais de scolarité. Elle n'a pas d'importance majeure et a été suffisamment ridiculisée. On ne gagne rien à s'acharner sur elle, sauf ruiner sa santé mentale.

Maintenant, il est tout à fait louable de chercher à réfuter les arguments de valeur douteuse, même s'ils viennent de la personne dont il est question dans ce texte.

samedi 25 février 2012

Nouvelle-Écosse et frais de scolarité.

Une célèbre pro-hausse a dit, en entrevue à la radio, que les jeunes de milieux défavorisé-e-s du Québec étaient moins nombreux à se rendre à l'université que les jeunes de milieux favorisés, comme partout ailleurs[1]. Cependant, l'écart serait plus grand au Québec, malgré des frais de scolarité plus bas. Cela tendrait à prouver que la hausse des frais de scolarité n'a pas de conséquences négatives sur la fréquentation des universités par les jeunes issus de milieux défavorisés.

C'est cependant une demie-vérité. Les données utilisées sont en effet fragmentaires et concernent seulement les jeunes de 19 ans.

Statistiques Canada, dans son analyse des données, explique cet écart:

« Toutefois, comme on l’a signalé précédemment, 19 ans est considéré comme un jeune âge pour fréquenter l’université au Québec, puisque la plupart des jeunes de cet âge sont encore au cégep. Par conséquent, il est possible que les jeunes du dernier quartile de revenu aient pris plus de temps pour atteindre l’université que leurs homologues du premier quartile, plutôt que de choisir de ne pas y aller du tout. »

En effet, grâce aux données de 2001, Statistiques Canada a publié il y a quelques années une recherche intitulée Enquête sur la dynamique du travail et du revenu[2], dans laquelle elle montrait que 53% des jeunes de 18 à 24 ans du Québec et dont le revenu des parents était moins de 25 000$ avaient fréquenté une institution collégiale ou universitaire[3]. Ce n'est pas du tout reluisant encore mais cela remet en perspective le score assez pauvre de moins de 10% énoncé par les données analysées plus tôt.

Quant à la performance toujours étonnante de la Nouvelle-Écosse, où les frais de scolarité sont plus élevés, on l'explique de cette manière:

« L’écart relativement faible dans les taux de fréquentation de l’université entre les quartiles de revenu des familles en Nouvelle-Écosse peut s’expliquer en partie parce que les jeunes dans cette province ont accès à un grand nombre d’universités qui couvrent une petite région géographique.»

Ajoutons surtout qu'une grande partie des étudiant-e-s universitaires de la Nouvelle-Écosse viennent de l'extérieur de la province, ce qui gonfle de manière absurde les statistiques énoncées et tend à réfuter tout argument utilisant cette province comme contre-exemple à la situation du Québec[4]. Le nombre d’étudiant-e-s postsecondaires provenant de la Nouvelle-Écosse inscrit-e-s à temps plein en Nouvelle-Écosse, divisé par la population provinciale âgée de 18 à 24 ans, en 2007, était de 23%[5]! Cela nous change de la statistique habituellement utilisée par la droite, qui est plutôt de 39%!

Le reste du problème tient en bref à la même différence fondamentale entre le Québec et le reste du Canada dont nous parlons sans arrêt: les cégeps.

D'ailleurs, c'est évident que le graphique ne fait pas de sens dans l'argument énoncé par la pro-hausse en question: si on se refuse à analyser les données, on pourrait même conclure que les jeunes riches du Québec sont deux fois moins nombreux à aller à l'université que les jeunes pauvres de la Nouvelle-Écosse!

N'importe qui d'honnête sur le plan intellectuel aurait rejeté ces données, qui sont incomplètes et pas du tout fiables sur le plan comparatif, de l'aveu même des auteur-e-s de l'étude. Comparer des provinces canadiennes entre elles ne se fait pas seulement à partir de deux ou trois statistiques. Il faut cumuler de nombreuses données et les nuancer. Ce que les pro-hausse n'ont pas fait.

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[1] Personne ne semble noter que ce fait à lui seul constitue un grave problème relié autant à une question de culture qu'à une question financière.[2] Je cherche encore l'étude en fichier PDF. J'imagine qu'elle comprend une comparaison par province. Mais je n'arrive pas à la trouver sur le site de Stats Can...[3] contre 87% pour les jeunes du même âge issus d'un milieu très favorisé. Cela nous ramène à une proportion de 60%, qui est semblable à l'écart entre les Néo-Écossais de 19 ans du dernier quartile et du premier. Les données sont difficilement comparables, puisque le groupe d'âge au Québec est plus large. Les quartiles utilisés dans les comparaisons ne sont pas non plus les mêmes.[4] Le Prix du Savoir, p. 62.
[5] Contre 27% pour le Québec. Mais l'étude ne spécifie pas clairement si les 27% sont composés uniquement d'étudiant-e-s originaires de la province. Elle parle simplement d'étudiant-e-s québécois. De plus, les études postsecondaires, dans le cas du Québec, ne concernent que les programmes préuniversitaires.

vendredi 24 février 2012

Intimidation des pro-grève.

Je pense qu'il est exagéré de prétendre que le MERSQ est la grande victime de la grève. Les médias et la ministre de l'éducation laissent quant à eux croire que l'intimidation viendrait juste d'un bord. C'est complètement faux. Les huées, dans des AG occupées majoritairement par des gens opposés à la grève, c'est aussi fréquent que dans les AG qui comptent une vaste majorité de gens favorables à la grève.

Notons qu'à l'AG de vote de grève de l'AFESH, une des associations les plus militantes du Québec, il n'y eut des protestations réelles s'approchant de huées qu'une seule fois: lorsqu'un pro-grève avait fait une accusation illégitime envers nos collègues de psycho et de sexo. Les gens qui ont protesté suite à ce débordement étaient... surtout des pro-grèves.

Les huées, commentaires déplacés et applaudissement sont une question de force de la culture démocratique, et non pas d'appui ou de rejet de la grève.

Pendant la journée de piquetage du 10 novembre dernier à l'UQÀM, nous en avons vu de toutes les couleurs: coups de poing au visage, forçage de blocus, bousculades. Apparemment, un étudiant frustré aurait même jeté un verre rempli de liquide à la face des piqueteurs/euses. Un crétin m'a également menacé de me passer dessus en char. Ce genre de trucs arrive constamment. Mais on ne va pas se plaindre à TVA quand des individus adoptent un tel comportement (à moins bien sûr que ce soit la police qui soit responsable des abus). Mise à jour: Non c'est pas vrai on se plaint finalement.

Je me suis fait très souvent huer pendant des périodes de questions suivant des conférences, lors de débats ou d'autres évènements. Une huée, ce n'est pas intimidant si on ne se laisse pas intimider. C'est un simple manque de respect et de savoir vivre. Pour être intimidé-e, il faut au minimum être inquiété-e, ou avoir peur.

Cela dit

Manquer de respect, intimider, bousculer un-e camarade réticent-e à nos valeurs ne sert pas du tout la cause défendue. Ça excite les extrêmes, ça peut provoquer une confrontation complètement contre-productive mais surtout, ça peut transformer quelqu'un en martyr. Les porte-paroles du MERSQ l'ont parfaitement compris. À cours d'arguments, illes tentent actuellement de passer pour les victimes. J'ai une grande confiance dans le calme platonique de mes ami-e-s activistes; je les ai vu agir. Mais chaque polarisation des camps amène dans nos rangs une nouvelle marée de cons.

Si donc je prend un-e pro-grève sur le fait en train d'intimider réellement ou d'agresser un individu sous le simple prétexte d'avis divergents, je lui enfonce un balai dans le cul et je m'en sers comme pancarte à la manif du 1er mars.

Et je prierais aussi à mes ami-e-s de me laisser faire.

jeudi 23 février 2012

manifestation étudiante du 23 février.

Entre 8 000 et 12 000 personnes[1] se sont réunies au Square Phillips, aujourd'hui, pour dénoncer la hausse des frais de scolarité. Après quelques heures de marche, les étudiant-e-s ont fait un arrêt au Parc Émilie-Gamelin, devant l'UQÀM. Ensuite, après qu'une partie des manifestant-e-s aient quitté la foule, celle-ci s'est divisée en deux groupes. L'un d'eux, le plus gros, s'est dirigé vers les bureaux du ministère de l'éducation sur la rue Fullum. Il comptait pas moins de 600 personnes. Bloqué plusieurs fois et ralenti par l'escouade antiémeute qui tentait de piéger les manifestant-e-s, il a dû faire quelques détours avant de parvenir à l'édifice de la rue Fullum.

Simultanément, un autre groupe, profitant de la diversion créée par ce premier groupe, s'est précipité vers le Pont Jacques-Cartier, parvenant à bloquer la circulation pendant près de 45 minutes. Ce second groupe comptait, selon mes sources, entre 250 et 300 personnes.

Le premier groupe, informé du blocage, a décidé de bloquer la rue Ville-Marie (qui est plus ou moins une autoroute à cette hauteur) afin de garder l'attention sur lui et de diviser l'effort des forces policières. Puis, il a décidé d'aller soutenir le blocage du pont, informé des difficultés faites aux manifestant-e-s par les policiers.

Car entretemps, l'escouade antiémeute s'était déployée sur le pont et partout dans les environs. Les étudiant-e-s ont fini par être repoussé-e-s, un peu avant que les manifestant-e-s du premier groupe parviennent à l'entrée du pont. Les deux foules ont alors fait jonction et les policiers ont continué de suivre la manifestation, tout en tentant de diriger la foule vers le Nord. Malgré les menaces d'encerclement, les étudiant-e-s, au nombre de 1 000 environ, ont continué de marcher. Illes ont notamment pris d'assaut le stationnement de la tour de Radio-Canada, lançant des slogans tels que "Nous sommes tous des porte-paroles", avant de marcher sur René-Lévesque. Quelques dizaines de minutes plus tard, après 16h00, la manifestation est retournée au Parc Émilie-Gamelin, après avoir traversé de manière assez périlleuse la rue Labelle, entre René-Lévesque et Sainte-Catherine.

Cette manifestation, plus imposante que celle du 20 février (organisée essentiellement pour les gens de Montréal) est véritablement un message envoyé à l'État québécois. Les étudiant-e-s sont mobilisé-e-s et prêt-e-s à faire des actions de perturbation. La manifestation d'aujourd'hui n'était pas une simple occasion de s'exprimer doucement comme des enfants-modèles qu'on nous demande d'être; ce fut un moyen de pression véritable, un avant-goût de ce qui s'en vient.

Les actions d'aujourd'hui, qui se sont tenues en marge de la manifestation de 13h00, furent presque spontanées et improvisées: et pourtant, elles ont réussi à déjouer le dispositif de l'État. Laissons au gouvernement le loisir de deviner à quoi pourront ressembler des actions préparées et mûries longtemps d'avance.

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[1] J'en suis arrivé au résultat de 8 000 en comptant les manifestant-e-s par blocs de 100 personnes. C'est un minimum et une estimation très conservatrice. Les organisateurs/trices et la police ont estimé quant à eux la foule à 10-15 000 personnes.

dimanche 19 février 2012

Au Vieux-Montréal.

J'appuie les arrêté-e-s du cégep du Vieux-Montréal. Oui, peut-être que l'occupation et les barricades furent une mauvaise opération de relations publiques, mais la colère des étudiant-e-s, ainsi que les moyens utilisés, étaient totalement légitimes.

Les jeunes qui ont renversé des divans contre les portes pour empêcher les flics de passer et qui se sont défendu-e-s physiquement ne sont coupables que d'un acte de résistance ordinaire et nécessaire face à l'oppression d'une direction qui croit que le cégep lui appartient, d'une police de plus en plus méprisante face à la population et d'un gouvernement corrompu.

Les journalistes pourront dire ce qu'illes voudront, ils n'étaient pas à l'intérieur du cégep pendant le siège. Illes ne peuvent pas savoir réellement ce qui s'est passé, et moi non plus d'ailleurs.

samedi 18 février 2012

Équité intergénérationnelle - frais de scolarité.

Mise à jour: Un texte bien mieux documenté (et me devançant d'un jour) a été rédigé par l'étudiant en droit Simon Crépeault sur le même sujet. Il répond aussi à plusieurs autres arguments du gouvernement sur la hausse des frais de scolarité.

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Plusieurs observateurs/trices affirment que la hausse des frais de scolarité permet de rétablir l'équilibre entre les générations. Guy Breton, recteur de l'UdeM, affirme dans un texte d'opinion:

«Les droits de scolarité actuels et la proportion du coût de la formation qu'ils représentent sont, en dollars constants, une fraction de ce qu'ils étaient il y a 20, 40 ou 60 ans. Il y a ici une question d'équité intergénérationnelle. »

Marc Simard, mon grand insignifiant favori, en rajoute. Il dénonce le sophisme des étudiant-e-s... Mais si le Sophisme avait une mascotte, son costume serait certainement fait en peau de Marc Simard.

« Le graphique reproduit dans La Presse du 15 février démontre qu'avec les hausses de droits de scolarité décrétées par le gouvernement Charest, ceux-ci rejoindront en 2016-2017 le niveau qu'ils avaient en 1968 en tenant compte de l'inflation. »

Le problème avec cet argument, c'est que si la durée 1968-2018 est rigoureuse quand on veut tracer un portrait global de l'enseignement universitaire contemporain au Québec (l'UQÀM a été créée en 1969), elle ne tient pas quand on veut parler d'équité intergénérationnelle.

Les médias nous sortent régulièrement ce graphique depuis bientôt un an:


Donc, pour avoir connu des frais de scolarité équivalents à la fin de la présente période de hausse, il faut avoir étudié AVANT 1968.

Or, la plupart des leaders pro-hausse actuels ont fait leurs études APRÈS 1970. Quelques exemples:

En fait, pour avoir étudié dans une situation similaire aux étudiant-e-s de la fin de la présente décennie, il faudrait être né-e avant 1949. Ce qui nous amène aujourd'hui à un âge minimum de 63 ans, et 69 à la fin de la hausse.

Parmi ceux et celles qui ont payé l'éducation des jeunes ayant profité de frais de scolarité plus bas, il y en a énormément qui sont déjà mort-e-s, et la plupart sont à la retraite ou le seront assurément en 2018. Avec qui essaie-t-on donc d'être équitables? L'équité intergénérationnelle n'est pas rétroactive après la mort. De plus, comme les jeunes risquent de payer gros pour la retraite de leurs aîné-e-s, qui ont pour la plupart profité d'une meilleure accessibilité universitaire qu'eux, la hausse actuelle des frais de scolarité risque d'accentuer plutôt que de corriger les « écarts » observés.

Mais de toute façon, cette notion d'équité[1] intergénérationnelle est totalement creuse. Quand elle est utilisée, c'est non pas pour combattre une injustice, mais réellement pour revenir en arrière. C'est un concept profondément conservateur qui nie tout progrès social. Mais par-dessus tout, il nie l'intention première de tout parent: soit de s'assurer que sa progéniture vivra dans un monde meilleur que le sien.

Et je vais accepter que mes camarades qui débutent actuellement leurs études, qui traversent leur adolescence ou qui sont pas encore nés payent des frais de scolarité plus élevés quand les personnes qui devront bénéficier de cette équité aideront les premiers colons de la Nouvelle-France à défricher leurs terres.

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[1] Crisse que je hais ce mot-là.

vendredi 17 février 2012

le moralisateur de la Tour de la Bourse.

Un avocat a dénoncé l'action d'hier à la Tour de la Bourse, à Montréal.

Il dit ceci: « S'exprimer en brimant la liberté de travail et le droit d'accès à une propriété privée des personnes qui assument honnêtement un lourd fardeau fiscal, afin entre autres de combler le déficit lié à des droits de scolarité beaucoup trop bas, ne constitue rien d'autre qu'une nuisance qu'il faut dénoncer. »

Mais une petite recherche sur l'auteur nous permet de constater qu'il travaille pour la grande firme Dunton-Rainville.

Laquelle firme a reçu 2,5 millions de dollars après avoir été choisie sans soumission et de manière totalement douteuse pour un contrat de la ville de Laval. 903 000$ en honoraires. 3,5 millions de dollars entre 2007 et 2009. Laquelle firme est aussi mêlée, de près ou de loin, au scandale des compteurs d'eau.

Avec quoi l'avocat en question paie-t-il ces impôts qui le rendent prétendument moralement supérieur? Avec les taxes municipales! Ce ne sont pas les étudiant-e-s qui sont responsables dudit déficit et plus largement de notre faillite sociale, mais bien les gens qui se donnent de l'importance et négocient des ententes aux coûts astronomique avec des dirigeant-e-s complaisant-e-s, souvent mêlé-e-s à des affaires de corruption.

Illes s'en mettent plein les poches, et braillent quand on reprend une partie de ce qu'on a donné.

Je suis content que les manifestant-e-s d'hier aient bloqué la route à M. Boyd (que celui-ci soit mêlé directement ou non aux scandales) et à toute sa bande.

samedi 4 février 2012

Retour sur la brutalité policière du 27 janvier.

Un vidéo montrant des flics attaquant des manifestant-e-s lors du blocage du ministère de l'éducation à Montréal circule actuellement sur Internet et dans les mass médias. Le porte-parole du SPVM est passé en entrevue à Radio-Canada. Il prétend que les étudiant-e-s ont encerclé les policiers et les ont empêchés de partir; ce qui expliquerait le poivre de cayenne et les coups de matraque!

Eh bien qu'il mange d'la marde, l'hostie. Comme on le voit clairement sur le vidéo, les policiers en question n'étaient en aucun cas encerclés. Ni eux, ni leurs véhicules. De plus, personne n'empêchait les voitures de partir. Au contraire, on les empêchait d'entrer dans le stationnement! Et puis s'ils voulaient à ce point sortir, ils n'avaient qu'à faire un U-turn. Ce qui a d'ailleurs été conseillé à plusieurs reprises par des manifestant-e-s.

Répétons aussi que le cowboy au poivre de cayenne nous a menacé-e-s dès le départ avec sa bombe. Je peux témoigner. Il n'y a pas eu de gradation dans la tension. Le malabar avait déjà dans l'idée, à 8h00 ce matin-là, qu'il allait trouver le moyen de nous asperger avec son petit joujou. Alors leurs justifications minables, ils peuvent se les mettre. De même que leur pseudo enquête qui débouchera au mieux sur une petite tape sur les doigts.

Ceci est toutefois un abus qui après tout, reste mineur en comparaison de ce qui arrive quotidiennement aux jeunes de la rue, aux jeunes tout court, aux itinérant-e-s, aux travailleuses/eurs du sexe, aux accros à la drogue, aux minorités visibles. Cependant, c'est un signe très clair que le printemps sera très, très difficile pour les activistes étudiant-e-s, même les plus paisibles. Le SPVM a des comptes à régler!