Le 15 juin dernier, on demande à Pierre Mailloux[1] ce qu'il pense d'Amir Khadir, sur les ondes de CHOI Radio-X (98,1) pendant le Show Tard, avec Mario Tremblay. Après que ce dernier ait alimenté la peur vis-à-vis de la population Montréalaise, Mailloux s'exprime sur la culture d'origine de la famille Khadir.
« Écoute... euh ce que je crains, c'est sa culture. J'ai une hantise euh pour les les les Arabes, les la culture arabique, euh, maghrébine[2]. C'est... Écoute: pour moi là, ce sont des peuples profondément tarés. Alors l'Asie mineure, le Moyen Orient, l'Afrique du Nord, oeufff! Cultures porteuses de profondes tares. Euh... C'est pas chic. Jusque j'en sais un peu, là pis euh c'est pas joli. Tsé c'est du cannibalisme familial, c'est du cannibalisme - pas au sens propre mais - ça ça se dévore littéralement. Ça a aucun respect aaaaahf! Ça sent pas bon. Dans tellement de familles, leur culture est malsaine. [...] Quand tu quittes tes guenilles, s'il-te-plaît, essaye de pas trop les traîner avec toi. » (À partir de 2min25)
On connaissait déjà le racisme ouvert de Pierre Mailloux. En revanche, le fait qu'il ait pu garder cette tribune sur Radio-X me mystifie. Mais surtout, c'est sa formidable impunité qui frappe. Mario Tremblay ne tente absolument de modérer ses déclarations, de le contredire. Même pas un petit : « franchement! » Au lieu de cela, il aborde simplement un nouveau sujet.
Et au moment où «Doc» Mailloux dit quelque chose qui ne correspond pas exactement aux idées de Mario Tremblay, celui-ci s'empresse de s'obstiner, de s'objecter. Pourquoi s'objecter quand le thérapeute déchu défend les référendums suisses, mais laisser passer des déclarations aussi méprisantes envers tous les peuples du Moyen Orient et d'Iran?
Voilà ce qu'on diffuse à travers plusieurs radios dans beaucoup de villes du Québec: la haine raciale, le mépris de l'autre. On colporte une peur non pas insidieuse, mais de la paranoïa pure, une propagande de terreur. Des mensonges qu'on matraque sans arrêt pour qu'ils finissent par passer. Et ils deviennent de plus en plus gros.
____________
[1] Mise à jour: L'extrait a été retiré de Radioego.com. Cela dit, il est toujours accessible sur le site web de Radio X. La partie sur Amir Khadir commence vers 51min52. Au cours de la soirée, il dénonce également une société qu'il juge trop féminisée.
[2] Nb: Les Iranien-ne-s ne sont pas arabes.
lundi 25 juin 2012
samedi 23 juin 2012
Pas sexistes? Pas xénophobes, ces humoristes?
Les plaintes de Guy Nantel sont reprises dans les grands quotidiens. La CLASSE est à nouveau ridiculisée parce que certain-e-s membres ont proposé de ne pas accepter l'argent des soeurs Rozon et des humoristes ayant participé au spectacle du CHI. Aux dernières nouvelles, en raison de ces questionnements posés par quelques militant-e-s, Juripop et les organisateurs/trices du spectacle auraient finalement décidé de ne pas verser d'argent à la CLASSE. Nantel, qualifié « d'humoriste de gauche » par Philippe Teisceira-Lessard, met la faute sur le mode de fonctionnement de la CLASSE. «Dans une structure où il n'y a aucun leadership et seulement des
porte-parole, à un moment donné n'importe quel moron se lève et sort
n'importe quelle fausseté.»
J'avais oublié: la démocratie, c'est mal. Merci à l'humoriste « de gauche » d'illustrer avec brio les critiques que plusieurs lui envoient.
Plusieurs humoristes ont apparemment été scandalisés de savoir que certain-e-s de leurs collègues avaient fait leur fortune avec des propos sexistes et xénophobes. Dans un premier temps, Nantel a pensé qu'on s'en prenait surtout à Jean-François Mercier, Maxim Martin et Mike Ward. En ce qui me concerne, ce sont en premier lieu ses propres propos, frôlant le racisme - et s'en défendant - qui me laissent perplexe. Ses numéros sur les accommodements raisonnables me semblent les plus douteux. Son modus operandi: se moquer des racistes avant de les imiter par des propos assez grossiers et des généralisations. Puis les modérer (après avoir passé la censure?) ou de s'expliquer longuement et de justifier sa xénophobie. Il s'attaque souvent aux Juifs/ives, se servant abondamment de clichés pour faire applaudir l'auditoire. Il ne cherche pas à faire rire: il cherche l'approbation de la foule. Il se sert du fait que le public voit largement les spectacles d'humour comme un exutoire. Le rire: un exutoire. Trouver des coupables parmi les immigrant-e-s: un exutoire. Il est facile de faire des allers-retours entre les deux sans briser le rythme. Le public n'y voit que du feu. Habile, non?[1]
Les Musulman-e-s ne sont pas en reste: il dénonce des accommodements à leur égard comme étant une règle répandue et suggère qu'un jour, « à la campagne ce sera plus le coq qui va chanter, à quatre heures du matin tu vas avoir un speaker qui va te crier Allaaaaaah Wou Akbar ». Il déforme, exagère, tente de déclencher une hystérie paranoïaque. Tous les ingrédients de la xénophobie sous le couvert de l'humour. Et Les gens se laissent piéger, ils ovationnent.
Je ne pense pas que le censurer serait la meilleure attitude, mais accepter son argent me semble être une manière de lui donner une license et, en quelque sorte, d'appuyer l'ensemble de son oeuvre. Une manière de dire que lui, c'est notre pote, c'est un gaugauche comme nous autres.
Les propos sexistes des humoristes sont tellement nombreux et grossiers qu'il est absolument impossible d'en faire une étude exhaustive. À côté, les pubs de bière sont gentilles. Plusieurs prétendront qu'il est impossible de mettre le sujet du sexe de côté dans l'humour, parce que le sexe est partout et fait partie de la réalité de tous et toutes. Mais il y a plusieurs manières d'en parler et de faire rire, sans encourager les stéréotypes. N. N. en est un exemple (il parle aussi français). Il touche à tout avec audace, même à une certaine génitalité. Et c'est hilarant. Pourtant, ce n'est ni sexiste, ni machiste. L'humour peut réellement être au service du progrès dans l'égalité des genres. Au lieu de ça, plusieurs humoristes (je dirais même la majorité des humoristes mainstream) en font un instrument de domination machiste.
Un autre exemple frappant m'est venu à l'esprit quand j'ai vu la liste des membres du CHI: Jean-François Mercier et son célèbre conte de Noël, dans lequel il conforte l'idée de dualité entre «bons» et «mauvais» pauvres, un bon mythe libéral (au sens idéologique). Ce monologue ne sert pas à divertir, mais à édifier. Vous comprendrez en le regardant. Les minutes passent et on présente un personnage de «bon» pauvre, une femme qui a perdu son chum (riche) et sa job. Une femme travaillante qui avait beaucoup d'argent et qui maintenant doit aller chercher un panier de Noël. Une femme d'une gentillesse absolue. De l'autre côté, le «mauvais» pauvre : un squeegee qui ne sait pas reconnaître une bonne bouteille de vin quand il en voit une et qui finit par violer la femme en question. Ici, on ne parle plus de caricature. C'est un récit qui se veut d'une grande tristesse qui est fait pour toucher le public. Le plus idiot dans tout ça: personne ne s'est rendu compte des stéréotypes totalement nauséabonds colportés par le numéro sur les marginaux/ales. Mercier a même été ovationné et encensé dans La Presse. Quant à sa performance au célèbre bye bye, on y reviendra pas.
Nantel et Mercier ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. Il y a une pléthore d'humoristes qui font dans l'humour con et qui jouent sur les mêmes cordes sensibles qu'Andrée Watters et Annie Villeneuve. Textes faciles, art générique, gros cash. Ou encore propagande cachée en-dessous d'un vernis artistique.
Ils peuvent bien s'en défendre en disant que c'est de l'ironie, du sarcasme, que leurs paroles n'ont pas de conséquences. Mais prétendre que la parole publique n'est pas politique qu'elle n'a pas d'effets sur les moeurs, eh bien c'est complètement imbécile. L'humour n'est pas qu'une façon de dépeindre une réalité en la rendant ridicule: c'est une manière de distribuer des licences morales ou de dénoncer.
Les complexes de stars me dérangent aussi un peu. Plusieurs humoristes n'ont pas vraiment présenté de contenu neuf et les interventions étaient limitées à dix minutes. Alors, vous pensez que donner dix minutes à une cause vous met à l'abri de toute critique? La CLASSE est-elle donc si dégueulasse de se poser des questions sur votre générosité et sur votre engagement désintéressé, digne de Mère Theresa? C'est pas comme ça que ça fonctionne.
_________
[1] Deuxième degré mon cul.
J'avais oublié: la démocratie, c'est mal. Merci à l'humoriste « de gauche » d'illustrer avec brio les critiques que plusieurs lui envoient.
Plusieurs humoristes ont apparemment été scandalisés de savoir que certain-e-s de leurs collègues avaient fait leur fortune avec des propos sexistes et xénophobes. Dans un premier temps, Nantel a pensé qu'on s'en prenait surtout à Jean-François Mercier, Maxim Martin et Mike Ward. En ce qui me concerne, ce sont en premier lieu ses propres propos, frôlant le racisme - et s'en défendant - qui me laissent perplexe. Ses numéros sur les accommodements raisonnables me semblent les plus douteux. Son modus operandi: se moquer des racistes avant de les imiter par des propos assez grossiers et des généralisations. Puis les modérer (après avoir passé la censure?) ou de s'expliquer longuement et de justifier sa xénophobie. Il s'attaque souvent aux Juifs/ives, se servant abondamment de clichés pour faire applaudir l'auditoire. Il ne cherche pas à faire rire: il cherche l'approbation de la foule. Il se sert du fait que le public voit largement les spectacles d'humour comme un exutoire. Le rire: un exutoire. Trouver des coupables parmi les immigrant-e-s: un exutoire. Il est facile de faire des allers-retours entre les deux sans briser le rythme. Le public n'y voit que du feu. Habile, non?[1]
Les Musulman-e-s ne sont pas en reste: il dénonce des accommodements à leur égard comme étant une règle répandue et suggère qu'un jour, « à la campagne ce sera plus le coq qui va chanter, à quatre heures du matin tu vas avoir un speaker qui va te crier Allaaaaaah Wou Akbar ». Il déforme, exagère, tente de déclencher une hystérie paranoïaque. Tous les ingrédients de la xénophobie sous le couvert de l'humour. Et Les gens se laissent piéger, ils ovationnent.
Je ne pense pas que le censurer serait la meilleure attitude, mais accepter son argent me semble être une manière de lui donner une license et, en quelque sorte, d'appuyer l'ensemble de son oeuvre. Une manière de dire que lui, c'est notre pote, c'est un gaugauche comme nous autres.
Les propos sexistes des humoristes sont tellement nombreux et grossiers qu'il est absolument impossible d'en faire une étude exhaustive. À côté, les pubs de bière sont gentilles. Plusieurs prétendront qu'il est impossible de mettre le sujet du sexe de côté dans l'humour, parce que le sexe est partout et fait partie de la réalité de tous et toutes. Mais il y a plusieurs manières d'en parler et de faire rire, sans encourager les stéréotypes. N. N. en est un exemple (il parle aussi français). Il touche à tout avec audace, même à une certaine génitalité. Et c'est hilarant. Pourtant, ce n'est ni sexiste, ni machiste. L'humour peut réellement être au service du progrès dans l'égalité des genres. Au lieu de ça, plusieurs humoristes (je dirais même la majorité des humoristes mainstream) en font un instrument de domination machiste.
Un autre exemple frappant m'est venu à l'esprit quand j'ai vu la liste des membres du CHI: Jean-François Mercier et son célèbre conte de Noël, dans lequel il conforte l'idée de dualité entre «bons» et «mauvais» pauvres, un bon mythe libéral (au sens idéologique). Ce monologue ne sert pas à divertir, mais à édifier. Vous comprendrez en le regardant. Les minutes passent et on présente un personnage de «bon» pauvre, une femme qui a perdu son chum (riche) et sa job. Une femme travaillante qui avait beaucoup d'argent et qui maintenant doit aller chercher un panier de Noël. Une femme d'une gentillesse absolue. De l'autre côté, le «mauvais» pauvre : un squeegee qui ne sait pas reconnaître une bonne bouteille de vin quand il en voit une et qui finit par violer la femme en question. Ici, on ne parle plus de caricature. C'est un récit qui se veut d'une grande tristesse qui est fait pour toucher le public. Le plus idiot dans tout ça: personne ne s'est rendu compte des stéréotypes totalement nauséabonds colportés par le numéro sur les marginaux/ales. Mercier a même été ovationné et encensé dans La Presse. Quant à sa performance au célèbre bye bye, on y reviendra pas.
Nantel et Mercier ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. Il y a une pléthore d'humoristes qui font dans l'humour con et qui jouent sur les mêmes cordes sensibles qu'Andrée Watters et Annie Villeneuve. Textes faciles, art générique, gros cash. Ou encore propagande cachée en-dessous d'un vernis artistique.
Ils peuvent bien s'en défendre en disant que c'est de l'ironie, du sarcasme, que leurs paroles n'ont pas de conséquences. Mais prétendre que la parole publique n'est pas politique qu'elle n'a pas d'effets sur les moeurs, eh bien c'est complètement imbécile. L'humour n'est pas qu'une façon de dépeindre une réalité en la rendant ridicule: c'est une manière de distribuer des licences morales ou de dénoncer.
Les complexes de stars me dérangent aussi un peu. Plusieurs humoristes n'ont pas vraiment présenté de contenu neuf et les interventions étaient limitées à dix minutes. Alors, vous pensez que donner dix minutes à une cause vous met à l'abri de toute critique? La CLASSE est-elle donc si dégueulasse de se poser des questions sur votre générosité et sur votre engagement désintéressé, digne de Mère Theresa? C'est pas comme ça que ça fonctionne.
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[1] Deuxième degré mon cul.
vendredi 22 juin 2012
Pour un printemps: recueil et soirée
Le livre
Je n'ai bien entendu pas encore eu le temps de lire au complet Pour un Printemps, un livre citoyen, ce projet immense réalisé dans un laps de temps foudroyant par les membres du collectif artistique Artmour.
Mais l'impression que j'en ai jusqu'à maintenant est assez positive. Le concept: des centaines d'auteur-e-s, dont quelques personnalités publiques, font tenir un texte ou une oeuvre sur une page 8 1/2 par 11. Il y a certes quelques textes un peu étranges qui se rapprochent un peu de l'autopromotion, mais ce problème me semble somme toute assez marginal. Le contenu est très varié et représente assez bien la diversité des points de vue exprimés jusqu'à aujourd'hui au cours du "Printemps Érable", et j'irais jusqu'à dire que ça le dépasse, même. Il y a bien entendu beaucoup de textes souverainistes et patriotiques, mais sans doute pas au point de créer un déséquilibre total. La plupart des textes sont des hymnes à la liberté. Plusieurs sont des délices purs. Le collectif Artmour est vraiment tombé sur des perles d'auteur-e-s.
Les anarchistes, acteur/trices incontournables au sein de ce mouvement collectif, ont plusieurs représentant-e-s. Je ne sais pas s'il y a eu des textes rejetés, mais il est certain que le discours le plus radical n'a absolument pas été mis totalement de côté. Et je trouve ça à la fois rassurant et important.
Beaucoup d'oeuvres ont été composées spécifiquement pour le recueil, d'autres sont emblématiques. Vous connaissez peut-être la petite BD de Lachapelle? Elle fait une page. Elle est dedans. D'une audace formidable. Il y a d'autres photos qu'on connaît assez bien, dont celle du formidable vieillard qui dit:
«J'ai combattu le nazisme
J'ai combattu le fascisme
J'ai détesté Duplessis
Je ne me suis pas rendu à 94 ans pour cela!
Non à la loi 78.»
Pour un Printemps est un album souvenir pour l'intellect. Ce genre d'album qui contient des symboles puissants et des avertissements pour l'avenir. C'est un livre qui vieillira comme un bon vin et qui prendra de la valeur à mesure que les pages jauniront.
J'en reparlerai quand j'en aurai l'occasion.
La soirée
Dès 19h30, un duo de chanteurs est monté sur scène afin de réchauffer la salle avant le départ officiel. Je n'ai au début pas réellement porté attention aux chansons interprétées, mais j'ai failli avaler une gorgée d'eau de travers quand j'ai reconnu «La Semaine sanglante»[1], qui est une de mes chansons révolutionnaires préférées. Je ne croyais jamais entendre ce morceau au Québec, à l'extérieur du milieu libertaire.
Les organisatrices de la soirée et membres actives du collectif Artmour ont fait des présentations assez longues au début, mais pas du tout décevantes. Cependant, quand j'ai remarqué que la soirée avait officiellement débuté avec quarante-cinq minutes de retard, je me suis dit qu'on ne serait pas sorti-e-s de sitôt. C..., qui a aussi participé au recueil, m'a alors lancé avec fatalisme:
« On est pas sortis d'ici avant 2h00. »
Il était 20h45.
Le retard gigantesque, qui s'accumulait à mesure que les lectures se succédaient, est devenu incontrôlable. Il y a de plus eu un chamboulement dans la programmation. Jean Barbe ne s'est pas présenté au micro (absent ou autosacrifié?) et les organisatrices ont décidé de faire passer Dominic Champagne et Hugo Latulippe juste après l'entracte. Étaient-ils attendus ailleurs? J'avoue être resté perplexe. J'ai appris plus tard que la manière un peu foireuse de chercher les lecteurs/trices un-e par un-e dans la salle avait provoqué une grande confusion. C'était sans doute pas intentionnel, donc.
Le plus grave problème n'est pas selon moi venu des organisatrices, mais de beaucoup de lecteurs/trices, qui manquaient cruellement d'autodiscipline. Dominic Champagne, le premier. Je le regardais parler et tourner les feuilles une après l'autre tout en me disant, avec un sentiment de trahison: « Hey, y m'semble qu'on avait dit UNE page! ». J'ai eu le temps de m'ennuyer. Pis d'aller pisser. Pis de revenir...
Il était encore là, le maudit! Et baveux, avec ça, laissant croire à tout moment qu'il terminerait sur une phrase punchée, puis recommençant soudainement sa litanie. Va chier, Dominic! Va chier![3]
D'autres ont ajouté des préambules interminables à leurs textes. Pourtant, la poétesse O.Y. avait donné l'exemple en passant la première: Titre. Texte. Merci. Et c'était bien entendu excellent. Plusieurs personnes m'ont dit que c'était de la faute des organisatrices, tout ça, qu'elles auraient dû limiter les interventions. Je suis pas d'accord. T'es pas censé-e devoir limiter les interventions. Les gens sont censés savoir ce que signifie la décence et la politesse. Quand il est 0h30 et que tu sais que quinze personnes doivent encore passer, tu te grouilles.
Donc:
La faute aux organisatrices? Non. À Dominic Champagne.
Notons quand même qu'à part la longueur du show, ce qui n'était pas un défaut en soi, tout semble s'être très bien déroulé. Chacune des performances en valait la peine. Les groupes de musique ont été bien choisis (Nouzaille, Winston Balafre, Ben Wilkins, Vanwho, Domlebo et Nicolas Pellerin). Si le lancement a souffert de quelque chose, c'est justement de l'abondance de bon-ne-s artistes. Peut-être aurait-on dû en fait couper dans la programmation, au départ, et organiser un deuxième show dans le but ultime de financer le premier!
Je ne pense pas que les gens aient été vraiment choqués par la longueur du spectacle. C'était gratuit. Les gens sont partis quand ils se sont sentis fatigués. La grande majorité ont passé une belle soirée. Seulement, ce fut un peu désagréable pour les lecteurs/trices qui ont dû attendre cinq heures (je blague pas) avant de pouvoir finalement monter sur scène, devant une foule impressionnante de 12 personnes. Moi-même, je devais passer à 22h28. Mais comme j'avais remarqué que l'ordre était chamboulé, j'ai décidé de me signaler une fois et de proposer de sacrifier mon texte. On a refusé de me sacrifier. J'ai alors dit: «ben je bouge pas de là alors» en pointant ma chaise et en me disant qu'on me repèrerait facilement le moment venu.
Je suis passé un peu avant 2h00, en dernier, parce que les bénévoles m'avaient cherché en vain pendant genre une heure et avaient fini par abandonner. J'ai trouvé ça très drôle.
Mais des choses comme ça, ça arrive. Ce type d'organisation, des fois ça fonctionne à la perfection, des fois il y a des accrochages. En ce qui me concerne, j'ai eu du plaisir jusqu'à 2h00, alors bon, je m'en fiche. Je suis surtout triste pour Artmour, qui devra peut-être payer un surplus aux proprios du Latulipe.
_____________
[1] Interprétée ici par Les amis d'ta femme.
«Demain les gens de la police / Refleuriront sur le trottoir, / Fiers de leurs états de service / Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes, / Nous allons être gouvernés / Par des mouchards et des gendarmes, / Des sabre peuple et des curés. / Oui mais! Ça branle dans le manche / Les mauvais jours finiront / Et gare à la revanche / Quand tous les pauvres s'y mettront»
[3] Pour ceux et celles qui n'auraient pas compris, je blague.
Je n'ai bien entendu pas encore eu le temps de lire au complet Pour un Printemps, un livre citoyen, ce projet immense réalisé dans un laps de temps foudroyant par les membres du collectif artistique Artmour.
Mais l'impression que j'en ai jusqu'à maintenant est assez positive. Le concept: des centaines d'auteur-e-s, dont quelques personnalités publiques, font tenir un texte ou une oeuvre sur une page 8 1/2 par 11. Il y a certes quelques textes un peu étranges qui se rapprochent un peu de l'autopromotion, mais ce problème me semble somme toute assez marginal. Le contenu est très varié et représente assez bien la diversité des points de vue exprimés jusqu'à aujourd'hui au cours du "Printemps Érable", et j'irais jusqu'à dire que ça le dépasse, même. Il y a bien entendu beaucoup de textes souverainistes et patriotiques, mais sans doute pas au point de créer un déséquilibre total. La plupart des textes sont des hymnes à la liberté. Plusieurs sont des délices purs. Le collectif Artmour est vraiment tombé sur des perles d'auteur-e-s.
Les anarchistes, acteur/trices incontournables au sein de ce mouvement collectif, ont plusieurs représentant-e-s. Je ne sais pas s'il y a eu des textes rejetés, mais il est certain que le discours le plus radical n'a absolument pas été mis totalement de côté. Et je trouve ça à la fois rassurant et important.
Beaucoup d'oeuvres ont été composées spécifiquement pour le recueil, d'autres sont emblématiques. Vous connaissez peut-être la petite BD de Lachapelle? Elle fait une page. Elle est dedans. D'une audace formidable. Il y a d'autres photos qu'on connaît assez bien, dont celle du formidable vieillard qui dit:
«J'ai combattu le nazisme
J'ai combattu le fascisme
J'ai détesté Duplessis
Je ne me suis pas rendu à 94 ans pour cela!
Non à la loi 78.»
Pour un Printemps est un album souvenir pour l'intellect. Ce genre d'album qui contient des symboles puissants et des avertissements pour l'avenir. C'est un livre qui vieillira comme un bon vin et qui prendra de la valeur à mesure que les pages jauniront.
J'en reparlerai quand j'en aurai l'occasion.
La soirée
Dès 19h30, un duo de chanteurs est monté sur scène afin de réchauffer la salle avant le départ officiel. Je n'ai au début pas réellement porté attention aux chansons interprétées, mais j'ai failli avaler une gorgée d'eau de travers quand j'ai reconnu «La Semaine sanglante»[1], qui est une de mes chansons révolutionnaires préférées. Je ne croyais jamais entendre ce morceau au Québec, à l'extérieur du milieu libertaire.
Les organisatrices de la soirée et membres actives du collectif Artmour ont fait des présentations assez longues au début, mais pas du tout décevantes. Cependant, quand j'ai remarqué que la soirée avait officiellement débuté avec quarante-cinq minutes de retard, je me suis dit qu'on ne serait pas sorti-e-s de sitôt. C..., qui a aussi participé au recueil, m'a alors lancé avec fatalisme:
« On est pas sortis d'ici avant 2h00. »
Il était 20h45.
Le retard gigantesque, qui s'accumulait à mesure que les lectures se succédaient, est devenu incontrôlable. Il y a de plus eu un chamboulement dans la programmation. Jean Barbe ne s'est pas présenté au micro (absent ou autosacrifié?) et les organisatrices ont décidé de faire passer Dominic Champagne et Hugo Latulippe juste après l'entracte. Étaient-ils attendus ailleurs? J'avoue être resté perplexe. J'ai appris plus tard que la manière un peu foireuse de chercher les lecteurs/trices un-e par un-e dans la salle avait provoqué une grande confusion. C'était sans doute pas intentionnel, donc.
Le plus grave problème n'est pas selon moi venu des organisatrices, mais de beaucoup de lecteurs/trices, qui manquaient cruellement d'autodiscipline. Dominic Champagne, le premier. Je le regardais parler et tourner les feuilles une après l'autre tout en me disant, avec un sentiment de trahison: « Hey, y m'semble qu'on avait dit UNE page! ». J'ai eu le temps de m'ennuyer. Pis d'aller pisser. Pis de revenir...
Il était encore là, le maudit! Et baveux, avec ça, laissant croire à tout moment qu'il terminerait sur une phrase punchée, puis recommençant soudainement sa litanie. Va chier, Dominic! Va chier![3]
D'autres ont ajouté des préambules interminables à leurs textes. Pourtant, la poétesse O.Y. avait donné l'exemple en passant la première: Titre. Texte. Merci. Et c'était bien entendu excellent. Plusieurs personnes m'ont dit que c'était de la faute des organisatrices, tout ça, qu'elles auraient dû limiter les interventions. Je suis pas d'accord. T'es pas censé-e devoir limiter les interventions. Les gens sont censés savoir ce que signifie la décence et la politesse. Quand il est 0h30 et que tu sais que quinze personnes doivent encore passer, tu te grouilles.
Donc:
La faute aux organisatrices? Non. À Dominic Champagne.
Notons quand même qu'à part la longueur du show, ce qui n'était pas un défaut en soi, tout semble s'être très bien déroulé. Chacune des performances en valait la peine. Les groupes de musique ont été bien choisis (Nouzaille, Winston Balafre, Ben Wilkins, Vanwho, Domlebo et Nicolas Pellerin). Si le lancement a souffert de quelque chose, c'est justement de l'abondance de bon-ne-s artistes. Peut-être aurait-on dû en fait couper dans la programmation, au départ, et organiser un deuxième show dans le but ultime de financer le premier!
Je ne pense pas que les gens aient été vraiment choqués par la longueur du spectacle. C'était gratuit. Les gens sont partis quand ils se sont sentis fatigués. La grande majorité ont passé une belle soirée. Seulement, ce fut un peu désagréable pour les lecteurs/trices qui ont dû attendre cinq heures (je blague pas) avant de pouvoir finalement monter sur scène, devant une foule impressionnante de 12 personnes. Moi-même, je devais passer à 22h28. Mais comme j'avais remarqué que l'ordre était chamboulé, j'ai décidé de me signaler une fois et de proposer de sacrifier mon texte. On a refusé de me sacrifier. J'ai alors dit: «ben je bouge pas de là alors» en pointant ma chaise et en me disant qu'on me repèrerait facilement le moment venu.
Je suis passé un peu avant 2h00, en dernier, parce que les bénévoles m'avaient cherché en vain pendant genre une heure et avaient fini par abandonner. J'ai trouvé ça très drôle.
Mais des choses comme ça, ça arrive. Ce type d'organisation, des fois ça fonctionne à la perfection, des fois il y a des accrochages. En ce qui me concerne, j'ai eu du plaisir jusqu'à 2h00, alors bon, je m'en fiche. Je suis surtout triste pour Artmour, qui devra peut-être payer un surplus aux proprios du Latulipe.
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[1] Interprétée ici par Les amis d'ta femme.
«Demain les gens de la police / Refleuriront sur le trottoir, / Fiers de leurs états de service / Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes, / Nous allons être gouvernés / Par des mouchards et des gendarmes, / Des sabre peuple et des curés. / Oui mais! Ça branle dans le manche / Les mauvais jours finiront / Et gare à la revanche / Quand tous les pauvres s'y mettront»
[3] Pour ceux et celles qui n'auraient pas compris, je blague.
Libellules :
arts et culture,
évènement,
grève étudiante,
tribulations
mercredi 20 juin 2012
Lancement de Pour un Printemps
Il y a quelques temps, le groupe Artmour a lancé un appel de textes et d'illustrations afin de créer de toutes pièces une oeuvre littéraire variée et inédite sur le thème du Printemps Érable. Plusieurs de mes connaissances, dont quelques auteur-e-s de talent, ont soumis un texte. Moi aussi (et à l'aveuglette, je l'admets, parce que je ne connais pas vraiment Artmour...). Des personnalités publiques ont également participé au recueil. Parmi ces personnalités, il y a:
- Christian Bégin
- Christian Nadeau
- Jean Barbe
- Des gens de La Boîte Rouge
- Moïse Marcoux-Chabot (futur super-journaliste d'enquête de plus en plus connu)
- Normand Baillargeon
- Du monde impliqué dans le Pink Bloc
- Richard Desjardins
- et plein d'autres personnes que j'omets parfois volontairement!
Je n'ai pas eu de nouvelles pendant assez longtemps, mais voilà que le collectif Artmour annonce que le lancement aura lieu le 21 juin, au Latulipe, à 20h00! L'entrée est gratuite, mais il vaut mieux réserver.
En plus de lectures de quelques textes choisis[1], il y aura aussi de la musique et des tirages (?). J'ai aucune idée à quoi ça pourra ressembler comme spectacle, mais venez donc!
S'il vous vient à l'idée, par ailleurs, de vouloir acheter le livre, eh bien il se vendra au coût de 40$. Ça peut sembler prohibitif, mais c'est sans doute une question de couleurs et de taille. Le livre sera relativement gros (300 pages!), rempli d'illustrations, et sera imprimé format 8 1/2 par 11. Je fais confiance au comité sur le plan esthétique: plein d'artistes ont collaboré. Ce sera un très bel objet!
À côté de ce pavé (je dirais même cette dalle de béton), Subversions II, en vente pour 12$, avec ses tout de même respectables 250 pages, c'est tout petit et moins cher que gratuit[2].
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[1] Dont le mien, il paraît.
[2] Oui, ceci est bien une plogue dans une plogue.
- Christian Bégin
- Christian Nadeau
- Jean Barbe
- Des gens de La Boîte Rouge
- Moïse Marcoux-Chabot (futur super-journaliste d'enquête de plus en plus connu)
- Normand Baillargeon
- Du monde impliqué dans le Pink Bloc
- Richard Desjardins
- et plein d'autres personnes que j'omets parfois volontairement!
Je n'ai pas eu de nouvelles pendant assez longtemps, mais voilà que le collectif Artmour annonce que le lancement aura lieu le 21 juin, au Latulipe, à 20h00! L'entrée est gratuite, mais il vaut mieux réserver.
En plus de lectures de quelques textes choisis[1], il y aura aussi de la musique et des tirages (?). J'ai aucune idée à quoi ça pourra ressembler comme spectacle, mais venez donc!
S'il vous vient à l'idée, par ailleurs, de vouloir acheter le livre, eh bien il se vendra au coût de 40$. Ça peut sembler prohibitif, mais c'est sans doute une question de couleurs et de taille. Le livre sera relativement gros (300 pages!), rempli d'illustrations, et sera imprimé format 8 1/2 par 11. Je fais confiance au comité sur le plan esthétique: plein d'artistes ont collaboré. Ce sera un très bel objet!
À côté de ce pavé (je dirais même cette dalle de béton), Subversions II, en vente pour 12$, avec ses tout de même respectables 250 pages, c'est tout petit et moins cher que gratuit[2].
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[1] Dont le mien, il paraît.
[2] Oui, ceci est bien une plogue dans une plogue.
vendredi 15 juin 2012
La banalisation de la violence
Au risque de répéter ce qui a sans doute déjà été dit, le prétendu phénomène de banalisation de la violence par les manifestant-e-s, carrés rouges ou whatever, décrit par Jean Charest, est un mensonge éhonté.
Les intellectuel-le-s, chroniqueurs/euses et autres intervenant-e-s qui soutiennent la lutte populaire actuelle ne banalisent pas du tout la violence contestataire. Au contraire, elle est catapultée au rang de péché mortel et d'hérésie par beaucoup. Elle est dramatisée. Le terme « casseurs » en est venu à désigner n'importe qui et à regrouper une masse immense de gens désobéissant-e-s. La gauche de salon en fait des ennemis, des extrémistes, des indésirables. Personne ne se gêne pour dénoncer ces « casseurs » et s'en distinguer. Je l'ai même entendu dans une assemblée de quartier, jointe à une remarque ignorante frôlant le racisme. Tout le monde se réclame un peu naïvement du pacifisme, sans savoir au juste ce que ça implique, sans trop se rendre compte que c'est le plus souvent synonyme d'une attitude simplement passive face aux abus d'une tyrannie.
Ce pacifisme, au sein de la gauche modérée, est sectaire. Charest, lui, voit au contraire une banalisation de la violence. C'est ridicule.
On pourrait refaire l'histoire du conflit à reculons et observer le comportement des acteurs sociaux: ni les médias, ni le public, ni les politicien-ne-s n'ont réellement banalisé la violence des « casseurs ». Le discours est resté le même: la casse nuit à la cause, la violence c'est antidémocratique, blablabla. Charest n'a en fait aucun argument pour montrer un processus de banalisation, à part des tounes de Mise en Demeure qui datent de 2007. La «violence» qui n'est pas dénoncée par la gauche, c'est tout ce qui est compris dans l'élargissement opportun, par le gouvernement, du concept de violence et d'intimidation. Ok. La gauche ne dénonce pas (unanimement) les grèves. Elle ne dénonce pas non plus le port du carré rouge. Mais c'est peut-être parce que c'est pas de la violence...
Il y a certes une banalisation de la violence (et là vous me voyez venir à cent kilomètres à l'heure). Celle de l'État et surtout de sa police. Tout d'abord, il y a eu les politicien-ne-s et certain-e-s faiseurs/euses d'opinion qui applaudissent le travail de la police pendant que les abus connaissent une explosion dès l'hiver. Rappelons-nous de l'épisode du premier blocage du ministère de l'éducation. La police a utilisé du poivre de cayenne un peu partout (dans ma face inclusivement) et poussé des jeunes dans la gadoue. Des jeunes qui bien entendu, ne représentaient aucune menace. Vous vous souvenez? Les images ont spinné pendant des jours. Méchants, méchants flics!
Aujourd'hui, publiez de telles images et ça ne dérange plus personne. Moi-même, je me rends compte graduellement que ça ne me choquerait plus tant que ça. Mais sur le moment, ah, quel scandale ce fut! Et avec raison. Et pourtant, le saccage par la police de bars-terrasses, des actions scandaleuses et dignes d'un État voyou n'a fait que réagir tièdement le public, l'État et les médias. Les questions idiotes de journalistes, à ce sujet, ont d'ailleurs été dénoncées par un propriétaire de commerce. Des retombées économiques moins miraculeuses deviennent subitement plus scandaleuses que l'impunité totale de policiers qui se conduisent comme une horde de barbares, saccageant tout sur leur passage, répandant la terreur et frappant au hasard.
Entretemps, Amnistie Internationale et l'ONU ont critiqué le Québec pour ses manquements à la démocratie et sa violation des droits fondamentaux. Quelle a été la réponse du gouvernement et des autres leaders autoritaires? La banalisation, justement. « Bah, en Syrie c'est bien pire. » « Bah, à Londres et à Toronto, les lois sont bien plus restrictives. » « Il faut bien assurer la sécurité des manifestants. »
Les gens importants ont maintenant un nouveau mantra: si vous êtes victimes de présumés abus policiers, eh bien vous n'avez qu'à vous plaindre en déontologie. Les gens importants savent pourtant que ce processus ne sert pratiquement à rien. Qu'au plus, on tapera gentiment sur les doigts du flic impliqué deux ans après les évènements. À quand une arrestation massive de flics criminels...
Rejeter des rapports d'organismes internationaux du revers de la main, ce n'est peut-être pas de la banalisation? Ignorer ouvertement les abus policiers, leur donner carte blanche et les applaudir, ce n'est pas de la banalisation?
Charest est maintenant revenu à plusieurs reprises sur son histoire de banalisation, alors que ce sont ses propres conceptions de violence qui ont changé; toute pression et toute perturbation est graduellement devenue violente et/ou intimidante. Encore une tentative maladroite de diversion. Encore une affabulation. Le plus dommage là-dedans, ça reste le fait que du monde y croit.
Les intellectuel-le-s, chroniqueurs/euses et autres intervenant-e-s qui soutiennent la lutte populaire actuelle ne banalisent pas du tout la violence contestataire. Au contraire, elle est catapultée au rang de péché mortel et d'hérésie par beaucoup. Elle est dramatisée. Le terme « casseurs » en est venu à désigner n'importe qui et à regrouper une masse immense de gens désobéissant-e-s. La gauche de salon en fait des ennemis, des extrémistes, des indésirables. Personne ne se gêne pour dénoncer ces « casseurs » et s'en distinguer. Je l'ai même entendu dans une assemblée de quartier, jointe à une remarque ignorante frôlant le racisme. Tout le monde se réclame un peu naïvement du pacifisme, sans savoir au juste ce que ça implique, sans trop se rendre compte que c'est le plus souvent synonyme d'une attitude simplement passive face aux abus d'une tyrannie.
Ce pacifisme, au sein de la gauche modérée, est sectaire. Charest, lui, voit au contraire une banalisation de la violence. C'est ridicule.
On pourrait refaire l'histoire du conflit à reculons et observer le comportement des acteurs sociaux: ni les médias, ni le public, ni les politicien-ne-s n'ont réellement banalisé la violence des « casseurs ». Le discours est resté le même: la casse nuit à la cause, la violence c'est antidémocratique, blablabla. Charest n'a en fait aucun argument pour montrer un processus de banalisation, à part des tounes de Mise en Demeure qui datent de 2007. La «violence» qui n'est pas dénoncée par la gauche, c'est tout ce qui est compris dans l'élargissement opportun, par le gouvernement, du concept de violence et d'intimidation. Ok. La gauche ne dénonce pas (unanimement) les grèves. Elle ne dénonce pas non plus le port du carré rouge. Mais c'est peut-être parce que c'est pas de la violence...
Il y a certes une banalisation de la violence (et là vous me voyez venir à cent kilomètres à l'heure). Celle de l'État et surtout de sa police. Tout d'abord, il y a eu les politicien-ne-s et certain-e-s faiseurs/euses d'opinion qui applaudissent le travail de la police pendant que les abus connaissent une explosion dès l'hiver. Rappelons-nous de l'épisode du premier blocage du ministère de l'éducation. La police a utilisé du poivre de cayenne un peu partout (dans ma face inclusivement) et poussé des jeunes dans la gadoue. Des jeunes qui bien entendu, ne représentaient aucune menace. Vous vous souvenez? Les images ont spinné pendant des jours. Méchants, méchants flics!
Aujourd'hui, publiez de telles images et ça ne dérange plus personne. Moi-même, je me rends compte graduellement que ça ne me choquerait plus tant que ça. Mais sur le moment, ah, quel scandale ce fut! Et avec raison. Et pourtant, le saccage par la police de bars-terrasses, des actions scandaleuses et dignes d'un État voyou n'a fait que réagir tièdement le public, l'État et les médias. Les questions idiotes de journalistes, à ce sujet, ont d'ailleurs été dénoncées par un propriétaire de commerce. Des retombées économiques moins miraculeuses deviennent subitement plus scandaleuses que l'impunité totale de policiers qui se conduisent comme une horde de barbares, saccageant tout sur leur passage, répandant la terreur et frappant au hasard.
Entretemps, Amnistie Internationale et l'ONU ont critiqué le Québec pour ses manquements à la démocratie et sa violation des droits fondamentaux. Quelle a été la réponse du gouvernement et des autres leaders autoritaires? La banalisation, justement. « Bah, en Syrie c'est bien pire. » « Bah, à Londres et à Toronto, les lois sont bien plus restrictives. » « Il faut bien assurer la sécurité des manifestants. »
Les gens importants ont maintenant un nouveau mantra: si vous êtes victimes de présumés abus policiers, eh bien vous n'avez qu'à vous plaindre en déontologie. Les gens importants savent pourtant que ce processus ne sert pratiquement à rien. Qu'au plus, on tapera gentiment sur les doigts du flic impliqué deux ans après les évènements. À quand une arrestation massive de flics criminels...
Rejeter des rapports d'organismes internationaux du revers de la main, ce n'est peut-être pas de la banalisation? Ignorer ouvertement les abus policiers, leur donner carte blanche et les applaudir, ce n'est pas de la banalisation?
Charest est maintenant revenu à plusieurs reprises sur son histoire de banalisation, alors que ce sont ses propres conceptions de violence qui ont changé; toute pression et toute perturbation est graduellement devenue violente et/ou intimidante. Encore une tentative maladroite de diversion. Encore une affabulation. Le plus dommage là-dedans, ça reste le fait que du monde y croit.
Libellules :
brutalité policière,
défense intellectuelle,
loi et ordre
jeudi 14 juin 2012
lutte acharnée contre Mise en demeure.
Les autoritaires du Québec ont lâché Y... et ont trouvé leur nouveau joujou: le groupe Mise en Demeure, des musiciens anarchistes qui font largement dans l'humour et le sarcasme. Le groupe avait jusqu'à aujourd'hui passé presque inaperçu dans les médias de masse, mais pas mal de monde du milieu connaissent leurs chansons décapantes, et scandent souvent, quand les flics marchent en cadence vers nous : «L'antiémeute arrive, l'antiémeute arrive, lalalalalalala». Le groupe a aussi participé malgré lui à un canular dont tout le monde se souvient, et qui avait annoncé le prétendu rejet de Stephen Harper par sa propre mère. Mise en Demeure avait fait une chanson sur le même sujet avec l'aide de précieuses collaboratrices.
Plusieurs journalistes et politicien-ne-s profitent du fait qu'actuellement, ce groupe est inconnu du public pour faire un acte d'acharnement et de désinformation. Il est vrai que quand j'ai vu que l'affiche du groupe, pastichant La liberté guidant le peuple, je me suis tout de suite dit que cette histoire n'était pas terminée, et que ce serait pire quand les crapules de ce monde se mettraient à citer partiellement les paroles de certaines chansons.
Mise en demeure sort de l'ombre et c'est le scandale immédiat. C'est comme si chaque chanson venait d'être écrite, spécifiquement dans l'objectif d'inciter à la violence envers Courchesne et Charest. Certain-e-s chroniqueurs/euses vont jusqu'à croire que les images offensantes (certaines le sont réellement) ont été créées au cours des dernières semaines et que c'est là la preuve que la gauche a atteint un «nouveau sommet» dans son discours de violence. Or, à ma connaissance, ces images sont là depuis un sacré bout de temps.
Les journalistes ont alarmé tout le monde en affirmant que Mise en Demeure jouerait sur les Plaines à Québec, souvent sans spécifier qu'il s'agissait non pas de la grande fête qui passe à la télé chaque année, mais du Party clandestin de la Saint-Jean[1], qui dure toute la nuit et réunit une vingtaine de groupes. Un gros party, dans les faits, mais tout de même... un party secondaire!
Sans surprises, à la grande fête, à la vraie de vraie fête, ce seront Paul Piché, Marie-Mai, Loco Locass, Dumas, Andrée Watters et Lisa Leblanc, entre autres, qui se produiront sur scène. Pas l'ombre d'une mise en demeure. Les gens qui veulent une Saint-Jean (une fête nationale, pardon) politically incorrect MAIS à l'intérieur des limites du raisonnable et de la conformité, (certifié avec un minimum de gros mots) ne seront absolument pas dérangés par l'humour de groupes anarchistes. Loco Locass chantera entre autres leur inécoutable Les Géants, qui est une ode mièvre à la Nation.
Chères matantes nationalistes et amoureuses de la langue de bois, dormez tranquilles.
Pour en revenir aux citations partielles faites par certain-e-s journalistes, dans le but précis d'être les premiers à déclencher un scandale, Jean-François Néron, du Soleil, expose des paroles de la chanson L'antiémeute arrive:
«C'est pas d'même qu'on passe à l'action
Y faut du monde pour bloquer les portes
On veut au moins une police de morte»
En toute logique, le journaliste ne pouvait pas se permettre de manquer d'observer que cette chanson raconte l'histoire d'une occupation qui tourne mal, et oppose les discours d'un modéré et d'un communiste de tendance Mao. C'est une parodie qui vise à se moquer des deux types de discours. On aurait pu faire une citation tout aussi malhonnête afin de tenter de prouver que Mise en Demeure, c'est un groupe pacifiste:
Pour des raisons évidentes, Jean-François Néron a décidé de citer les passages les plus croustillants sans nuancer. Il aurait d'ailleurs pu trouver bien pire, mais n'ayant sans doute passé que quelques minutes sur le site web du groupe, il a manqué de souligner les meilleurs coups du groupe, incluant Légitime violence, mon oeil, qui est selon moi leur meilleur morceau ever et sans doute le plus violent, avec bien entendu leur hommage à Michel Chartrand.
Charest n'est pas en reste. Avec sa démagogie habituelle, il dénonce un phénomène de banalisation de la violence. Celle des manifestant-e-s, bien entendu! Il omet par ailleurs de spécifier que la plupart des propos rapportés datent d'avant ce prétendu phénomène de banalisation de la violence gauchiste. Elles ne datent pas d'hier: c'est tout ce qu'a pu écrire Mise en Demeure de glauque, sur cinq ans!
Charest précise qu'on s'attaque à Courchesne... Dans une chanson qui date de son premier mandat en tant que ministre de l'éducation, voilà plusieurs années. L'escalade de la violence dont parle Charest des carrés rouges date-t-elle donc de 2007?
Et rappelons que si toutes ces paroles intimidantes sortent maintenant dans les journaux, c'est simplement parce que la police a trouvé un poster dans la maison des Machouf-Khadir et qu'un hostie de con a diffusé cet élément de preuve(?) dans les journaux, sans aucun égard pour le respect de la vie privée, parce que visiblement, la musique écoutée par les enfants[2] de Khadir concerne maintenant tout le monde. Si le flic en question n'avait pas causé cette fuite, on n'aurait jamais remonté jusqu'à Mise en Demeure.
Le contexte est certes à la violence. La violence extrême de la flicaille et des gouvernements municipaux, provinciaux et fédéraux, qui votent des lois autoritaires et liberticides. Abyssus abyssum invocat!
Il faut bien justifier cette répression inopinée, ces mesures de guerre soft avec une prétendue flambée de la violence et de l'intimidation de la part des méchant-e-s gauchistes. Observez à quel point le gouvernement et la CAQ flattent la police, l'applaudissant quand elle éborgne quelqu'un et jouissant quand elle emprisonne des innocent-e-s. Ce monde-là est plus dithyrambique vis-à-vis du travail de la police que la police elle-même.
En finissant, je voudrais commenter l'appel que Charest fait aux journalistes, comme quoi illes seraient menacé-e-s, brutalisé-e-s « par ces manifestations-là », et donc qu'illes devraient comprendre de quoi il parle. Or, on a vu de nombreuses fois des manifestant-e-s, justement, secourir des journalistes qui étaient brutalisé-e-s par des flics. Des manifestant-e-s masqué-e-s, à quelques reprises! Le portrait n'est donc pas si noir, malgré ce que pourraient en dire Bryan Myles et Rima Elkouri, qui par ailleurs, n'ont toujours pas compris, eux non plus, ce que signifie la liberté de ne pas se faire harceler par des paparazzis ou de ne pas se faire enregistrer sans notre consentement.
____________
[1] Antoine Robitaille, du Devoir, rapporte ainsi les propos de Charest sans les critiquer ni les nuancer. Manque de temps? Trop de mots dans son article?
[2] Comme si Y... et D... n'étaient pas des adultes responsables qui ne partagent pas nécessairement toutes les idées de leurs parents...
Plusieurs journalistes et politicien-ne-s profitent du fait qu'actuellement, ce groupe est inconnu du public pour faire un acte d'acharnement et de désinformation. Il est vrai que quand j'ai vu que l'affiche du groupe, pastichant La liberté guidant le peuple, je me suis tout de suite dit que cette histoire n'était pas terminée, et que ce serait pire quand les crapules de ce monde se mettraient à citer partiellement les paroles de certaines chansons.
Mise en demeure sort de l'ombre et c'est le scandale immédiat. C'est comme si chaque chanson venait d'être écrite, spécifiquement dans l'objectif d'inciter à la violence envers Courchesne et Charest. Certain-e-s chroniqueurs/euses vont jusqu'à croire que les images offensantes (certaines le sont réellement) ont été créées au cours des dernières semaines et que c'est là la preuve que la gauche a atteint un «nouveau sommet» dans son discours de violence. Or, à ma connaissance, ces images sont là depuis un sacré bout de temps.
Les journalistes ont alarmé tout le monde en affirmant que Mise en Demeure jouerait sur les Plaines à Québec, souvent sans spécifier qu'il s'agissait non pas de la grande fête qui passe à la télé chaque année, mais du Party clandestin de la Saint-Jean[1], qui dure toute la nuit et réunit une vingtaine de groupes. Un gros party, dans les faits, mais tout de même... un party secondaire!
Sans surprises, à la grande fête, à la vraie de vraie fête, ce seront Paul Piché, Marie-Mai, Loco Locass, Dumas, Andrée Watters et Lisa Leblanc, entre autres, qui se produiront sur scène. Pas l'ombre d'une mise en demeure. Les gens qui veulent une Saint-Jean (une fête nationale, pardon) politically incorrect MAIS à l'intérieur des limites du raisonnable et de la conformité, (certifié avec un minimum de gros mots) ne seront absolument pas dérangés par l'humour de groupes anarchistes. Loco Locass chantera entre autres leur inécoutable Les Géants, qui est une ode mièvre à la Nation.
Chères matantes nationalistes et amoureuses de la langue de bois, dormez tranquilles.
Pour en revenir aux citations partielles faites par certain-e-s journalistes, dans le but précis d'être les premiers à déclencher un scandale, Jean-François Néron, du Soleil, expose des paroles de la chanson L'antiémeute arrive:
«C'est pas d'même qu'on passe à l'action
Y faut du monde pour bloquer les portes
On veut au moins une police de morte»
En toute logique, le journaliste ne pouvait pas se permettre de manquer d'observer que cette chanson raconte l'histoire d'une occupation qui tourne mal, et oppose les discours d'un modéré et d'un communiste de tendance Mao. C'est une parodie qui vise à se moquer des deux types de discours. On aurait pu faire une citation tout aussi malhonnête afin de tenter de prouver que Mise en Demeure, c'est un groupe pacifiste:
«ce serait full bon pour notre image
de toute façon on prévoit être sage
la communauté est derrière nous
c’est pas le moment de faire les fous»
de toute façon on prévoit être sage
la communauté est derrière nous
c’est pas le moment de faire les fous»
Pour des raisons évidentes, Jean-François Néron a décidé de citer les passages les plus croustillants sans nuancer. Il aurait d'ailleurs pu trouver bien pire, mais n'ayant sans doute passé que quelques minutes sur le site web du groupe, il a manqué de souligner les meilleurs coups du groupe, incluant Légitime violence, mon oeil, qui est selon moi leur meilleur morceau ever et sans doute le plus violent, avec bien entendu leur hommage à Michel Chartrand.
Charest n'est pas en reste. Avec sa démagogie habituelle, il dénonce un phénomène de banalisation de la violence. Celle des manifestant-e-s, bien entendu! Il omet par ailleurs de spécifier que la plupart des propos rapportés datent d'avant ce prétendu phénomène de banalisation de la violence gauchiste. Elles ne datent pas d'hier: c'est tout ce qu'a pu écrire Mise en Demeure de glauque, sur cinq ans!
Charest précise qu'on s'attaque à Courchesne... Dans une chanson qui date de son premier mandat en tant que ministre de l'éducation, voilà plusieurs années. L'escalade de la violence dont parle Charest des carrés rouges date-t-elle donc de 2007?
Et rappelons que si toutes ces paroles intimidantes sortent maintenant dans les journaux, c'est simplement parce que la police a trouvé un poster dans la maison des Machouf-Khadir et qu'un hostie de con a diffusé cet élément de preuve(?) dans les journaux, sans aucun égard pour le respect de la vie privée, parce que visiblement, la musique écoutée par les enfants[2] de Khadir concerne maintenant tout le monde. Si le flic en question n'avait pas causé cette fuite, on n'aurait jamais remonté jusqu'à Mise en Demeure.
Le contexte est certes à la violence. La violence extrême de la flicaille et des gouvernements municipaux, provinciaux et fédéraux, qui votent des lois autoritaires et liberticides. Abyssus abyssum invocat!
Il faut bien justifier cette répression inopinée, ces mesures de guerre soft avec une prétendue flambée de la violence et de l'intimidation de la part des méchant-e-s gauchistes. Observez à quel point le gouvernement et la CAQ flattent la police, l'applaudissant quand elle éborgne quelqu'un et jouissant quand elle emprisonne des innocent-e-s. Ce monde-là est plus dithyrambique vis-à-vis du travail de la police que la police elle-même.
En finissant, je voudrais commenter l'appel que Charest fait aux journalistes, comme quoi illes seraient menacé-e-s, brutalisé-e-s « par ces manifestations-là », et donc qu'illes devraient comprendre de quoi il parle. Or, on a vu de nombreuses fois des manifestant-e-s, justement, secourir des journalistes qui étaient brutalisé-e-s par des flics. Des manifestant-e-s masqué-e-s, à quelques reprises! Le portrait n'est donc pas si noir, malgré ce que pourraient en dire Bryan Myles et Rima Elkouri, qui par ailleurs, n'ont toujours pas compris, eux non plus, ce que signifie la liberté de ne pas se faire harceler par des paparazzis ou de ne pas se faire enregistrer sans notre consentement.
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[1] Antoine Robitaille, du Devoir, rapporte ainsi les propos de Charest sans les critiquer ni les nuancer. Manque de temps? Trop de mots dans son article?
[2] Comme si Y... et D... n'étaient pas des adultes responsables qui ne partagent pas nécessairement toutes les idées de leurs parents...
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lundi 11 juin 2012
Un étudiant arrêté en route pour des funérailles.
Un étudiant de 19 ans a été arrêté sur l'autoroute, alors qu'il allait à Chicoutimi avec sa famille pour se rendre aux funérailles de sa soeur.
Ça m'a tout de suite rappelé Les Ordres, le film de Jacques Brault, sur la Crise d'Octobre, réalité en 1974.
Les ordres n'ont au final pas vraiment changé.
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brutalité policière,
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Le salut hitlérien des gauchistes
Pour les imbéciles qui montrent des photos de manifestant-e-s faisant le salut hitlérien: c'est une manière de narguer les flics et d'associer ceux-ci au fascisme, et non de se déclarer des affinités avec les Nazis.
C'est de l'ironie, de la parodie. D'autres aiment se moquer de l'escouade antiémeute en imitant leur façon de marcher comme des militaires.
J'en reviens pas qu'il faille expliquer ça. Réfléchissez un peu!
Les néonazis, ils sont de votre bord, messieurs et mesdames les néolibéraux/ales, amoureux/euses de la paix sociale et autres autoritaires.
C'est de l'ironie, de la parodie. D'autres aiment se moquer de l'escouade antiémeute en imitant leur façon de marcher comme des militaires.
J'en reviens pas qu'il faille expliquer ça. Réfléchissez un peu!
Les néonazis, ils sont de votre bord, messieurs et mesdames les néolibéraux/ales, amoureux/euses de la paix sociale et autres autoritaires.
jeudi 7 juin 2012
raclures de jus de poubelle séché: vous aviez presque gagné.
Le mouvement était en train de s'essouffler. Les casseroles sont repassées du statut de batterie de canons à batterie de cuisine. Les rues sont presque mortes et les chars foncent dans les lambeaux de foule sans plus de scrupules[1]. Le règne de l'ennui, de la dépression, du gris et du bruit uniforme du trafic est revenu. J'ai cru voir là une nouvelle stratégie de la police: nous rappeler que nous sommes malheureux/euses, nous faire désespérer. Ne plus arrêter personne. Nous laisser faire et nous ignorer. Gagner sur nous grâce à l'emmerdement.
Puis il y a eu les bavures des derniers jours. Khadir, un député, menotté, et la presse qui jubile en lui crachant des insultes pendant son point de presse. Sa fille, arrêtée à la maison avec son chum, à 6h00 du matin. Le foyer familial fouillé. Ne soyez pas trop inquiets/ètes pour eux: illes savent bien mieux que quiconque ce que c'est que le totalitarisme. Illes sont bien mieux préparé-e-s que nous à y faire face.
La Presse et plusieurs autres rapaces ont publié un article dès 6h40, ne manquant pas de croquer de belles images de Yalda l'anarchiste, sortant de chez elle menottée, un peu avant son amoureux. Pendant ce temps, d'autres personnes étaient arrêtées ailleurs au Québec. Les journalistes savaient-illes même avant Yalda et son chum qu'il y aurait des arrestations et une perquisition chez les Machouf-Khadir?
Les flics ont-ils vraiment des preuves, ou veulent-ils seulement se venger du caractère bouillant de quelques dissident-e-s? Parce que les humilier, les arrêter deux fois, leur foutre des conditions impossibles à respecter dans la gueule, les traiter pire que des violeurs d'enfants, ce n'est jamais assez. Il faut absolument aller les chercher chez eux, les menotter devant leur mère, les montrer à la face du monde.
Patrick Sanfaçon a pris une photo pour La Presse. Celle-ci a été utilisée par Radio-Canada ensuite. M. Sansfaçon, je ne connais pas vos opinions politiques, je ne sais même pas si vous êtes juste un voyeur qui a décidé de transformer sa maladie mentale en carrière ou un photographe qui sait s'exprimer par son art, mais l'image que vous avez prise, elle est historique, que vous le vouliez ou non. L'affiche derrière, le détestable flic, le coton ouaté à capuchon, et même le carré rouge: Vous avez, peut-être sans le savoir, créé un nouveau symbole de la lutte.
En procédant à ces arrestations, le pouvoir vient de s'acheter des semaines de perturbations supplémentaires et/ou de colère sourde. Bravo. Vous réussissez, par votre imbécillité et votre ignorance désastreuses, par votre brutalité sans nuances, à garder le feu bien vivant.
Yalda, j'ai brouillé sur cette photo le visage de gens dont l'histoire aura honte. Pas le tien. Ni toi, ni ton chum, ni les autres personnes arrêtées ce matin n'avez à vous cacher.
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[1] Ça m'est arrivé pour la première fois cette semaine...
Puis il y a eu les bavures des derniers jours. Khadir, un député, menotté, et la presse qui jubile en lui crachant des insultes pendant son point de presse. Sa fille, arrêtée à la maison avec son chum, à 6h00 du matin. Le foyer familial fouillé. Ne soyez pas trop inquiets/ètes pour eux: illes savent bien mieux que quiconque ce que c'est que le totalitarisme. Illes sont bien mieux préparé-e-s que nous à y faire face.
La Presse et plusieurs autres rapaces ont publié un article dès 6h40, ne manquant pas de croquer de belles images de Yalda l'anarchiste, sortant de chez elle menottée, un peu avant son amoureux. Pendant ce temps, d'autres personnes étaient arrêtées ailleurs au Québec. Les journalistes savaient-illes même avant Yalda et son chum qu'il y aurait des arrestations et une perquisition chez les Machouf-Khadir?
Les flics ont-ils vraiment des preuves, ou veulent-ils seulement se venger du caractère bouillant de quelques dissident-e-s? Parce que les humilier, les arrêter deux fois, leur foutre des conditions impossibles à respecter dans la gueule, les traiter pire que des violeurs d'enfants, ce n'est jamais assez. Il faut absolument aller les chercher chez eux, les menotter devant leur mère, les montrer à la face du monde.
Patrick Sanfaçon a pris une photo pour La Presse. Celle-ci a été utilisée par Radio-Canada ensuite. M. Sansfaçon, je ne connais pas vos opinions politiques, je ne sais même pas si vous êtes juste un voyeur qui a décidé de transformer sa maladie mentale en carrière ou un photographe qui sait s'exprimer par son art, mais l'image que vous avez prise, elle est historique, que vous le vouliez ou non. L'affiche derrière, le détestable flic, le coton ouaté à capuchon, et même le carré rouge: Vous avez, peut-être sans le savoir, créé un nouveau symbole de la lutte.
En procédant à ces arrestations, le pouvoir vient de s'acheter des semaines de perturbations supplémentaires et/ou de colère sourde. Bravo. Vous réussissez, par votre imbécillité et votre ignorance désastreuses, par votre brutalité sans nuances, à garder le feu bien vivant.
Yalda, j'ai brouillé sur cette photo le visage de gens dont l'histoire aura honte. Pas le tien. Ni toi, ni ton chum, ni les autres personnes arrêtées ce matin n'avez à vous cacher.
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[1] Ça m'est arrivé pour la première fois cette semaine...
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médias
mercredi 6 juin 2012
«Pierre Jean-Jacques» hacké?
Le blogue néonazi de « Pierre-Jean-Jacques », dédié supposément à combattre l'extrémisme de gauche, n'est plus disponible depuis mardi, et ce après avoir acquis une certaine popularité auprès des acteurs principaux de la droite populiste et conservatrice.
Comme le montrait Facho-Watch, Éric Duhaime, entre autres, a diffusé des informations des textes publiés sur ce blogue. Certaines de ces informations ayant bien sûr été créées de toutes pièces par l'auteur (ou les auteurs). Dominic Maurais a aussi relayé des idioties publiées à l'origine sur le blogue jusque dans le Journal de Québec, affirmant entre autres que l'ASSÉ était affiliée à l'Union Communiste Libertaire, ce qui démontre d'une ignorance absolue.
« Pierre-Jean-Jacques » a pour premier objectif de nuire à des personnes et non pas de protéger qui que ce soit contre une menace quelconque. Le collectif/auteur est même allé jusqu'à faire l'amalgame entre deux blogueuses, attribuant systématiquement les déclarations de la première à la deuxième, qui a été candidate pour Québec Solidaire, et ce uniquement pour la diffamer et la traiter « d'anarchiste révolutionnaire internationale ». Les articles ont quelque chose de sérieusement menaçant : ils montrent des photos et vidéos des individus, parfois par dizaines, parfois avec leurs enfants ou d'autres proches. Des gens qui, la plupart du temps, n'ont jamais rien fait de mal.
Au départ, le blogue semblait seulement être un outil de propagande populiste et légèrement diffamatoire, mais rapidement, il a commencé à s'attaquer presque exclusivement à des personnes reliées de près ou de loin à la lutte antifasciste. De manière très intimidante. Aussi, il s'est rapidement imposé dans la fachosphère québécoise, notamment cité à plusieurs reprises (par l'auteur des textes sous un autre pseudonyme?) sur le forum néonazi Stormfront. « Pierre-Jean-Jacques » se défend bien d'être un néonazi; mais dans ce cas, pourquoi cibler autant les antifas, qui ont très peu de visibilité au sein de la gauche? Il n'y a pas de fumée sans feu...
Le blogue de « Pierre-Jean-Jacques » est devenu rapidement une réponse directe à Facho-Watch, qui dérange un peu trop l'extrême-droite québécoise en diffusant plusieurs informations sur certain-e-s de leurs partisan-e-s. C'est une tentative maladroite de singer la méthode antifasciste; mais on se rend facilement compte, à la lecture des articles, que les recherches ne sont pas du tout adroites, et que l'auteur des textes doit exagérer et affabuler pour arriver à dépeindre les individus touchés comme des gens dangereux. Bref: les ruses et mensonges imaginés par « Pierre-Jean-Jacques » sont cheaps.
Je ne sais pas encore si PJJ a été attaqué par des hackers, fermé par un hébergeur ou victime d'un bogue. Ce qui importe, c'est que le site web est actuellement indisponible et il faudrait que ça reste ainsi.
Comme le montrait Facho-Watch, Éric Duhaime, entre autres, a diffusé des informations des textes publiés sur ce blogue. Certaines de ces informations ayant bien sûr été créées de toutes pièces par l'auteur (ou les auteurs). Dominic Maurais a aussi relayé des idioties publiées à l'origine sur le blogue jusque dans le Journal de Québec, affirmant entre autres que l'ASSÉ était affiliée à l'Union Communiste Libertaire, ce qui démontre d'une ignorance absolue.
« Pierre-Jean-Jacques » a pour premier objectif de nuire à des personnes et non pas de protéger qui que ce soit contre une menace quelconque. Le collectif/auteur est même allé jusqu'à faire l'amalgame entre deux blogueuses, attribuant systématiquement les déclarations de la première à la deuxième, qui a été candidate pour Québec Solidaire, et ce uniquement pour la diffamer et la traiter « d'anarchiste révolutionnaire internationale ». Les articles ont quelque chose de sérieusement menaçant : ils montrent des photos et vidéos des individus, parfois par dizaines, parfois avec leurs enfants ou d'autres proches. Des gens qui, la plupart du temps, n'ont jamais rien fait de mal.
Au départ, le blogue semblait seulement être un outil de propagande populiste et légèrement diffamatoire, mais rapidement, il a commencé à s'attaquer presque exclusivement à des personnes reliées de près ou de loin à la lutte antifasciste. De manière très intimidante. Aussi, il s'est rapidement imposé dans la fachosphère québécoise, notamment cité à plusieurs reprises (par l'auteur des textes sous un autre pseudonyme?) sur le forum néonazi Stormfront. « Pierre-Jean-Jacques » se défend bien d'être un néonazi; mais dans ce cas, pourquoi cibler autant les antifas, qui ont très peu de visibilité au sein de la gauche? Il n'y a pas de fumée sans feu...
Le blogue de « Pierre-Jean-Jacques » est devenu rapidement une réponse directe à Facho-Watch, qui dérange un peu trop l'extrême-droite québécoise en diffusant plusieurs informations sur certain-e-s de leurs partisan-e-s. C'est une tentative maladroite de singer la méthode antifasciste; mais on se rend facilement compte, à la lecture des articles, que les recherches ne sont pas du tout adroites, et que l'auteur des textes doit exagérer et affabuler pour arriver à dépeindre les individus touchés comme des gens dangereux. Bref: les ruses et mensonges imaginés par « Pierre-Jean-Jacques » sont cheaps.
Je ne sais pas encore si PJJ a été attaqué par des hackers, fermé par un hébergeur ou victime d'un bogue. Ce qui importe, c'est que le site web est actuellement indisponible et il faudrait que ça reste ainsi.
dimanche 3 juin 2012
Le Festival Juste pour rire perturbe.
J'ai entendu des dizaines d'histoires sur le refus de collaboration entre le Festival Juste pour Rire et plusieurs petits établissements et sur l'arrogance des organisateurs/trices. La seule dont j'ai retrouvé cependant la trace est celle-ci. L'incident date de 2008. On aurait empêché des spectateurs/trices de se rendre au concert de Ögenix (un groupe métal électro à l'esthétique un peu douteuse) en raison de l'engorgement sur la rue Saint-Denis. « Le festival nous a montré son vrai visage, une grosse machine à dollars
qui se fiche éperdument de la culture locale, des commerçants et de la
relève musicale québécoise », dit un membre du groupe en question. Il semble néanmoins que certain-e-s artistes auraient profité du Festival pour se produire au Café Chaos: ce serait à confirmer avec des membres. Mais de toute façon, ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Rozon et son organisation qui nuisent à certains spectacles et dont les activités bloquent l'accès à des commerces censés «profiter» des retombées? Tiens donc.
Et après, le patron de Juste pour Rire vient nous dire qu'il a peur de ne pas pouvoir partager la rue avec nos manifestations, bien plus amusantes par ailleurs que ses spectacles payants et ses imitations de freaks shows politiquement corrects et commandités.
Rozon, à court d'arguments, va jusqu'à prendre la défense d'artistes, dont la plupart pourtant seraient enchanté-e-s de voir leur spectacle accompagné de plus de percussions:
«Les Francos débutent jeudi, imaginez un artiste sur une scène extérieure qui est victime de manifestants avec leurs casseroles.»
Victimes de qui, les artistes? Rozon est à deux doigts de prétendre qu'une casserole, c'est de la violence. Quelle farce. Si j'étais un artiste, j'aurais bien plus peur d'imprésarios et de personnes influentes du monde du spectacle que de manifestant-e-s pouvant facilement se transformer en public. Et à ce sujet, j'ai remarqué, pendant la manif d'hier, que les discours des orateurs/trices de l'ASSÉ portaient beaucoup plus que le bruit des casseroles. Il est impossible de couvrir le vacarme incroyable d'un spectacle musical avec des casseroles dont le bruit n'a pas la possibilité d'être amplifié ni dirigé.
Rozon va rencontrer les représentant-e-s des associations étudiantes, dans les prochains jours, pour tenter de les dissuader de gâcher sa comédie. J'espère que les assos vont lui rire en pleine face. Rozon a fait preuve d'une arrogance sans limites face aux jeunes et face à ce mouvement bien plus important que ses millions et ses retombées économiques, des arguments qui lui ont d'ailleurs déjà valu une absolution totale du tribunal après qu'il ait plaidé coupable face à des accusations d'agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans.
Et puis ce ne sont pas les festivals qui font la renommée de Montréal, c'est son animation. Depuis des mois, les gens s'organisent, font des performances artistiques, se promènent en costume de mascotte, écrivent des chansons, prennent la rue. Il y en a même qui se dénudent complètement. C'est peut-être pas assez festivalesque?
Quand on ne bougera que pour consommer, comme le rêve Rozon, ce sera uniquement pour la corruption, la collusion et le crime organisé que sera reconnu Montréal, et pour l'attitude passive d'une masse de bovidés qui ne pensent qu'à l'économie.
MÀJ: la CLASSE n'a pas confirmé avoir pris le mandat de discuter avec Rozon. Elle n'a pas confirmé non plus avoir été appelée par le millionnaire. Apparemment, ce con dirait n'importe quoi, ou des journalistes l'ont mal cité.
Rozon et son organisation qui nuisent à certains spectacles et dont les activités bloquent l'accès à des commerces censés «profiter» des retombées? Tiens donc.
Et après, le patron de Juste pour Rire vient nous dire qu'il a peur de ne pas pouvoir partager la rue avec nos manifestations, bien plus amusantes par ailleurs que ses spectacles payants et ses imitations de freaks shows politiquement corrects et commandités.
Rozon, à court d'arguments, va jusqu'à prendre la défense d'artistes, dont la plupart pourtant seraient enchanté-e-s de voir leur spectacle accompagné de plus de percussions:
«Les Francos débutent jeudi, imaginez un artiste sur une scène extérieure qui est victime de manifestants avec leurs casseroles.»
Victimes de qui, les artistes? Rozon est à deux doigts de prétendre qu'une casserole, c'est de la violence. Quelle farce. Si j'étais un artiste, j'aurais bien plus peur d'imprésarios et de personnes influentes du monde du spectacle que de manifestant-e-s pouvant facilement se transformer en public. Et à ce sujet, j'ai remarqué, pendant la manif d'hier, que les discours des orateurs/trices de l'ASSÉ portaient beaucoup plus que le bruit des casseroles. Il est impossible de couvrir le vacarme incroyable d'un spectacle musical avec des casseroles dont le bruit n'a pas la possibilité d'être amplifié ni dirigé.
Rozon va rencontrer les représentant-e-s des associations étudiantes, dans les prochains jours, pour tenter de les dissuader de gâcher sa comédie. J'espère que les assos vont lui rire en pleine face. Rozon a fait preuve d'une arrogance sans limites face aux jeunes et face à ce mouvement bien plus important que ses millions et ses retombées économiques, des arguments qui lui ont d'ailleurs déjà valu une absolution totale du tribunal après qu'il ait plaidé coupable face à des accusations d'agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans.
Et puis ce ne sont pas les festivals qui font la renommée de Montréal, c'est son animation. Depuis des mois, les gens s'organisent, font des performances artistiques, se promènent en costume de mascotte, écrivent des chansons, prennent la rue. Il y en a même qui se dénudent complètement. C'est peut-être pas assez festivalesque?
Quand on ne bougera que pour consommer, comme le rêve Rozon, ce sera uniquement pour la corruption, la collusion et le crime organisé que sera reconnu Montréal, et pour l'attitude passive d'une masse de bovidés qui ne pensent qu'à l'économie.
MÀJ: la CLASSE n'a pas confirmé avoir pris le mandat de discuter avec Rozon. Elle n'a pas confirmé non plus avoir été appelée par le millionnaire. Apparemment, ce con dirait n'importe quoi, ou des journalistes l'ont mal cité.
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