Je me sens assez cheap depuis le début du temps des fêtes de ne pas commenter le mouvement Idle no More. Mais comment faire autrement que, de manière convenue, appuyer les autochtones, ainsi que leurs prouesses actuelles?
J'observe néanmoins que nous grognons contre Harper depuis sa première élection mais au Québec, où pourtant les gens sont les plus insatisfaits - le mot semble ridiculement faible, oui - nous ne faisons à peu près rien contre son gouvernement réactionnaire et dégoûtant. Bien plus dégoûtant et répressif d'ailleurs que ne l'a jamais été Jean Charest.
Je demeure interloqué par la faible contamination du mouvement Idle no More. C'est une incroyable initiative prise par les Premières Nations (je dirais même autant nécessaire qu'héroïque), évidemment; on en parle partout; maintenant pourquoi ne pas le suivre.
dimanche 30 décembre 2012
vendredi 21 décembre 2012
Le vandalisme sur les murs de l'UQAM.
L'UQAM a décidé de faire table rase sur des années de création artistique, tout en bloquant l'accès à un espace vital aux étudiant-e-s pendant une bonne partie de la session d'hiver.
Il y a, je pense, au moins dix ans, les étudiant-e-s de l'UQAM ont commencé à gribouiller des choses sur les murs du deuxième étage du Pavillon Aquin, couvrant bientôt dans des teintes monochromes une surface gigantesque. À chaque grève ou occupation de l'UQAM, il y avait de nouveaux débats, dessins et commentaires qui apparaissaient spontanément. C'était intéressant mais d'une esthétique douteuse. L'administration a laissé faire pendant un bon moment jusqu'à ce qu'elle décide de tout couvrir dans une teinte de blanc sale, gâchant une source fascinante d'histoire institutionnelle. Et comme une seule couche de peinture avait été posée, on voyait encore, en-dessous, les vieilles marques faites au crayon feutre. C'était bien plus laid qu'auparavant.
Scandalisé-e-s, les étudiant-e-s se sont plaint-e-s, ont fait pression et ont finalement obtenu, en mars 2010, de repeindre les murs à leur goût. Pendant toute une soirée, des dizaines d'étudiant-e-s ont redécoré les murs, et ce avec la permission de l'UQAM, qui a même tenté de récupérer cet état de fait en vissant de petites affichettes qui disaient "espace d'expression libre" ou un truc de même. Je ne me souviens plus trop de la mention exacte parce qu'on les a toutes arrachées.
Cet art a été créé pour un coût dérisoire et en fait avec énormément de plaisir partagé. Il ne s'agissait pas de vandalisme, mais de poésie, de dénonciation par l'art. L'arrière-plan de mon blogue est d'ailleurs constitué d'un des "graffitis" gribouillés pendant cette période. Il m'est aussi arrivé de guider des ami-e-s dans l'UQAM, entré-e-s expressément pour admirer les murales.
Les journaux ne montrent que les graffitis les plus dégoulinants et les plus laids.
Un autre exemple de "vandalisme" fait sur les murs du deuxième étage du Pavillon Aquin, à l'UQAM.
Et que dire des autres messages de haine!
Ces deux photos datent d'avril 2010 (je me suis fait piquer mon appareil-photo l'été suivant par les flics de Toronto et je ne l'ai jamais revu). Depuis, certaines murales ont été repeintes, d'autres considérablement modifiées (par exemple, "agriculteur" a été féminisé). D'une manière générale, je trouve que les murs ont été améliorés au cours des deux dernières années. Ils ne sont en aucun cas "intimidants". Il y a eu des attaques ad hominem, certes, en admettant que des caricatures de Michèle Courchesne soient des attaques.
C'est évident qu'il y a eu des mauvais choix esthétiques fait par la suite. Les « A » cerclés dessinés dans les vitres des fenêtres, c'était moche comme idée. D'autres artistes ont aussi cochonné le plancher un peu partout. Et certaines phrases prennent vraiment trop de place, ou sont écrites sur la brique, à des endroits peu commodes. On peut faire tenir un message sur une surface lisse de 1 m2, mais ça, certaines personnes l'ont visiblement pas compris.
Mais l'avantage de l'exercice, c'est justement qu'on peut toujours repasser sur les échecs en reconstruisant par-dessus. Sans dépenses pour l'université. Cette dernière tente de régler le problème en imposant son autorité conformiste, parce qu'elle veut avoir la réputation d'une institution sérieuse aux murs bien blancs (quoique couverts en plusieurs endroits de pubs de Pepsi). C'est stupide.
Une autre solution aurait été de négocier avec les étudiant-e-s et le personnel pour que ceux-ci nettoient eux-mêmes les graffitis hideux pour les remplacer par de nouvelles murales, plus jolies et qui ne camoufleraient cependant pas nécessairement le message originel. Pourquoi pas repeindre ce fameux « débordons absolument » au milieu d'une rivière agitée et en pleine débâcle, qui traîne dans ses flots les ruines du vieux monde?
Il y a, je pense, au moins dix ans, les étudiant-e-s de l'UQAM ont commencé à gribouiller des choses sur les murs du deuxième étage du Pavillon Aquin, couvrant bientôt dans des teintes monochromes une surface gigantesque. À chaque grève ou occupation de l'UQAM, il y avait de nouveaux débats, dessins et commentaires qui apparaissaient spontanément. C'était intéressant mais d'une esthétique douteuse. L'administration a laissé faire pendant un bon moment jusqu'à ce qu'elle décide de tout couvrir dans une teinte de blanc sale, gâchant une source fascinante d'histoire institutionnelle. Et comme une seule couche de peinture avait été posée, on voyait encore, en-dessous, les vieilles marques faites au crayon feutre. C'était bien plus laid qu'auparavant.
Scandalisé-e-s, les étudiant-e-s se sont plaint-e-s, ont fait pression et ont finalement obtenu, en mars 2010, de repeindre les murs à leur goût. Pendant toute une soirée, des dizaines d'étudiant-e-s ont redécoré les murs, et ce avec la permission de l'UQAM, qui a même tenté de récupérer cet état de fait en vissant de petites affichettes qui disaient "espace d'expression libre" ou un truc de même. Je ne me souviens plus trop de la mention exacte parce qu'on les a toutes arrachées.
Cet art a été créé pour un coût dérisoire et en fait avec énormément de plaisir partagé. Il ne s'agissait pas de vandalisme, mais de poésie, de dénonciation par l'art. L'arrière-plan de mon blogue est d'ailleurs constitué d'un des "graffitis" gribouillés pendant cette période. Il m'est aussi arrivé de guider des ami-e-s dans l'UQAM, entré-e-s expressément pour admirer les murales.
Les journaux ne montrent que les graffitis les plus dégoulinants et les plus laids.
Un autre exemple de "vandalisme" fait sur les murs du deuxième étage du Pavillon Aquin, à l'UQAM.
Et que dire des autres messages de haine!
Ces deux photos datent d'avril 2010 (je me suis fait piquer mon appareil-photo l'été suivant par les flics de Toronto et je ne l'ai jamais revu). Depuis, certaines murales ont été repeintes, d'autres considérablement modifiées (par exemple, "agriculteur" a été féminisé). D'une manière générale, je trouve que les murs ont été améliorés au cours des deux dernières années. Ils ne sont en aucun cas "intimidants". Il y a eu des attaques ad hominem, certes, en admettant que des caricatures de Michèle Courchesne soient des attaques.
C'est évident qu'il y a eu des mauvais choix esthétiques fait par la suite. Les « A » cerclés dessinés dans les vitres des fenêtres, c'était moche comme idée. D'autres artistes ont aussi cochonné le plancher un peu partout. Et certaines phrases prennent vraiment trop de place, ou sont écrites sur la brique, à des endroits peu commodes. On peut faire tenir un message sur une surface lisse de 1 m2, mais ça, certaines personnes l'ont visiblement pas compris.
Mais l'avantage de l'exercice, c'est justement qu'on peut toujours repasser sur les échecs en reconstruisant par-dessus. Sans dépenses pour l'université. Cette dernière tente de régler le problème en imposant son autorité conformiste, parce qu'elle veut avoir la réputation d'une institution sérieuse aux murs bien blancs (quoique couverts en plusieurs endroits de pubs de Pepsi). C'est stupide.
Une autre solution aurait été de négocier avec les étudiant-e-s et le personnel pour que ceux-ci nettoient eux-mêmes les graffitis hideux pour les remplacer par de nouvelles murales, plus jolies et qui ne camoufleraient cependant pas nécessairement le message originel. Pourquoi pas repeindre ce fameux « débordons absolument » au milieu d'une rivière agitée et en pleine débâcle, qui traîne dans ses flots les ruines du vieux monde?
Parce que l'UQAM est une institution conformiste qui n'aime pas la beauté, mais le béton uni, le blanc uni, la police, l'ordre, la discipline, les dépenses en sécurité. Elle veut que l'université conserve son rôle traditionnel, qui n'est pas « révolutionnaire et subversif » comme le dirait l'ASSÉ, mais d'imiter le milieu carcéral, avec ses horaires réglés à la seconde et sa lubie d'adapter de force les rebelles à notre système capitaliste de castes. Elle veut tout contrôler et nous faire croire que nous avons le choix.
Fuck l'UQAM et son vandalisme des oeuvres d'art. Vive les graffitis, qui ne sont intimidants que parce qu'ils font ressortir la brutalité des murs totalement blancs.
jeudi 13 décembre 2012
La trahison du PQ.
Le PQ est loin de l'époque pendant laquelle ses député-e-s portaient le carré rouge. On navigue maintenant de déception en déception, sans d'ailleurs que la plupart des péquistes, pourtant souvent progressistes, ne pensent à critiquer leur parti en public. Illes tiennent leur rang et c'est sans doute ce qui fait le plus mal à la société québécoise. Le PQ coupe là où le PLQ n'aurait jamais osé. La droite reproche au PQ de reculer: mais le PQ ne recule que sur ses mesures progressistes, menacé qu'il est par les mass médias et les agences de notation. La droite reproche finalement au gouvernement de faire ce que la droite veut.
J'aurais pu croire qu'on aurait pu arriver à des résultats complètement différents avec ce gouvernement. Avant les élections, j'avais imaginé deux scénarios: ou bien les mesures progressistes du PQ seraient poussées en avant, alors que les mesures nationalistes seraient bloquées par les partis d'opposition; ou bien l'opposition (en l'occurrence la CAQ) ne laisserait passer que les mesures nationalistes, bloquant tout progrès et transformant le PQ en Parti Conservateur du Canada, exaltant ses éléments xénophobes et obscurantistes. Il semble que nous soyons confronté-e-s à un scénario intermédiaire. Mais aurait-on pu réellement s'attendre à autre chose?
Dans tous les cas, la contestation est inexistante. La FECQ et la FEUQ, qui ont de toute façon fort à faire en dénonçant l'ASSÉ et en gérant les défections massives dans leurs rangs (bien fait pour eux!), sont muettes comme des carpes. L'ASSÉ grogne un peu, mais comme à l'habitude, à travers le filtre des mass médias, il n'en ressort qu'un petit filet de paroles qui est tout de suite dressé comme un épouvantail pour effrayer les braves travailleur-e-s qui sont tellement bon-ne-s de se lever à tous les matins et de polluer notre air de Longueuil à Rimouski. Et l'ASSÉ, encore, ne semble intéressée qu'à cet inutile Sommet sur l'Éducation.
Je me sens pas trahi par le PQ parce que j'ai trahi le PQ autour de 2006 en adoptant le drapeau noir une fois pour toutes. Mais je suis triste pour les gens qui attendaient tant de sa part et qui viennent d'être trahis par lui. Triste surtout parce que la plupart continuent de le défendre.
Après les élections, j'étais muet. Si je peux remercier les péquistes de ma connaissance d'une chose, c'est d'avoir été prudent-e-s avant de me faire la morale. Je sentais venir le fameux « tu vois, les élections peuvent changer quelque chose » comme une escouade de flics en armure lancée à 100km/h dans les rues de Montréal. Mais ils n'ont rien dit, me privant d'ailleurs du plaisir de leur répondre maintenant: « tu vois, les élections sont inutiles. »
La seule chose que nous conservons pour le moment, c'est ce maudit pseudo-gel des frais de scolarité dont, finalement, je me crisse un peu. Le reste nous file entre les doigts comme de l'eau, incluant l'essentiel désir de révolte.
Et les puissant-e-s profitent du temps mort pour placer leurs pions, parce qu'eux ne sont pas aussi épuisé-e-s que nous. Illes ont encore cette énergie parce qu'on ne s'est jamais vraiment attaqué-e-s à eux. Et qu'alors qu'on luttait bénévolement, eux, illes étaient payé-e-s des centaines de milliers de dollars pour nous envoyer leurs flics, leurs injonctions, leurs lois ridicules et liberticides, leurs chroniques nauséabondes.
Au printemps dernier, il n'aurait fallu à la population qu'un seul pas supplémentaire pour monter dans le sentier révolutionnaire. Mais elle a préféré se rasseoir et attendre que le gouvernement change tout. Un militant de Québec Solidaire m'avait bien confirmé partager ce désir. Il m'avait dit, dans une station de métro: « Je ne veux pas me sentir toujours délégué. » Sous-entendu: « je ne veux pas avoir le contrôle de ma vie, c'est trop de problèmes à régler. »
***
Je crois de moins en moins au progrès lent du réformisme. Le système le refuse plus souvent qu'autrement. Sinon c'est la menace de décote. Il FAUT privatiser et détruire notre environnement, c'est un impératif du capitalisme. Devant la tyrannie des agences de notation et des banquiers austères qui habitent dans des palais, il n'y a aucun compromis possible. Devant l'horreur du nationalisme et de l'irrationnel, le savoir ne peut faire aucune concession.
Nous devons tout détruire.
J'aurais pu croire qu'on aurait pu arriver à des résultats complètement différents avec ce gouvernement. Avant les élections, j'avais imaginé deux scénarios: ou bien les mesures progressistes du PQ seraient poussées en avant, alors que les mesures nationalistes seraient bloquées par les partis d'opposition; ou bien l'opposition (en l'occurrence la CAQ) ne laisserait passer que les mesures nationalistes, bloquant tout progrès et transformant le PQ en Parti Conservateur du Canada, exaltant ses éléments xénophobes et obscurantistes. Il semble que nous soyons confronté-e-s à un scénario intermédiaire. Mais aurait-on pu réellement s'attendre à autre chose?
Dans tous les cas, la contestation est inexistante. La FECQ et la FEUQ, qui ont de toute façon fort à faire en dénonçant l'ASSÉ et en gérant les défections massives dans leurs rangs (bien fait pour eux!), sont muettes comme des carpes. L'ASSÉ grogne un peu, mais comme à l'habitude, à travers le filtre des mass médias, il n'en ressort qu'un petit filet de paroles qui est tout de suite dressé comme un épouvantail pour effrayer les braves travailleur-e-s qui sont tellement bon-ne-s de se lever à tous les matins et de polluer notre air de Longueuil à Rimouski. Et l'ASSÉ, encore, ne semble intéressée qu'à cet inutile Sommet sur l'Éducation.
Je me sens pas trahi par le PQ parce que j'ai trahi le PQ autour de 2006 en adoptant le drapeau noir une fois pour toutes. Mais je suis triste pour les gens qui attendaient tant de sa part et qui viennent d'être trahis par lui. Triste surtout parce que la plupart continuent de le défendre.
Après les élections, j'étais muet. Si je peux remercier les péquistes de ma connaissance d'une chose, c'est d'avoir été prudent-e-s avant de me faire la morale. Je sentais venir le fameux « tu vois, les élections peuvent changer quelque chose » comme une escouade de flics en armure lancée à 100km/h dans les rues de Montréal. Mais ils n'ont rien dit, me privant d'ailleurs du plaisir de leur répondre maintenant: « tu vois, les élections sont inutiles. »
La seule chose que nous conservons pour le moment, c'est ce maudit pseudo-gel des frais de scolarité dont, finalement, je me crisse un peu. Le reste nous file entre les doigts comme de l'eau, incluant l'essentiel désir de révolte.
Et les puissant-e-s profitent du temps mort pour placer leurs pions, parce qu'eux ne sont pas aussi épuisé-e-s que nous. Illes ont encore cette énergie parce qu'on ne s'est jamais vraiment attaqué-e-s à eux. Et qu'alors qu'on luttait bénévolement, eux, illes étaient payé-e-s des centaines de milliers de dollars pour nous envoyer leurs flics, leurs injonctions, leurs lois ridicules et liberticides, leurs chroniques nauséabondes.
Au printemps dernier, il n'aurait fallu à la population qu'un seul pas supplémentaire pour monter dans le sentier révolutionnaire. Mais elle a préféré se rasseoir et attendre que le gouvernement change tout. Un militant de Québec Solidaire m'avait bien confirmé partager ce désir. Il m'avait dit, dans une station de métro: « Je ne veux pas me sentir toujours délégué. » Sous-entendu: « je ne veux pas avoir le contrôle de ma vie, c'est trop de problèmes à régler. »
***
Je crois de moins en moins au progrès lent du réformisme. Le système le refuse plus souvent qu'autrement. Sinon c'est la menace de décote. Il FAUT privatiser et détruire notre environnement, c'est un impératif du capitalisme. Devant la tyrannie des agences de notation et des banquiers austères qui habitent dans des palais, il n'y a aucun compromis possible. Devant l'horreur du nationalisme et de l'irrationnel, le savoir ne peut faire aucune concession.
Nous devons tout détruire.
Libellules :
capitalisme,
élections,
grève étudiante,
politique
samedi 8 décembre 2012
Un racisme tellement banal.
Martineau, à Maurais Live, nous compare à des « Japonais ». Ou plus précisément à une image folklorisée, stéréotypée et archaïque des touristes japonais.
Racisme ordinaire et banal dans la ville de Québec.
« Ça prouve que nous sommes tous devenus des Japonais. Tu voyages, maintenant et les Japonais ne regardent pas la Tour de Pise. [...] Ils ne regardent que par l'entremise d'une lentille. [...] Tsé sont tous comme ça les Japonais. »
Lien vers l'émission originale du 6 décembre 2012.
Racisme ordinaire et banal dans la ville de Québec.
« Ça prouve que nous sommes tous devenus des Japonais. Tu voyages, maintenant et les Japonais ne regardent pas la Tour de Pise. [...] Ils ne regardent que par l'entremise d'une lentille. [...] Tsé sont tous comme ça les Japonais. »
Lien vers l'émission originale du 6 décembre 2012.
vendredi 7 décembre 2012
Le cabaret anarchiste à l'Achoppe.
C'est ce soir, au 1800, avenue Létourneux. C'est à 20h00 et c'est gratuit. C'est une soirée à micro ouvert, donc si vous avez écrit des textes, des courts monologues, de la poésie, de la chanson, vous aurez la chance de présenter un numéro.
Les cabarets anarchistes sont maintenant tellement en demande que le Bloc des Auteur-e-s anarchistes en organisent jusqu'à Saguenay. C'est devenu un formidable party alternatif auquel vous pouvez participer du début à la fin, ou juste y venir pour un petit tour. Vous pouvez en profiter pour vous procurer nos livres - je ne dirais pas que ça ferait un parfait cadeau de Noël, parce que franchement j'aime pas Noël - et discuter avec plusieurs auteur-e-s.
Tout le monde peut venir! (Sauf les oppresseur-e-s.)
Le thème de ce cabaret: la paresse.
Soyez-y!
Les cabarets anarchistes sont maintenant tellement en demande que le Bloc des Auteur-e-s anarchistes en organisent jusqu'à Saguenay. C'est devenu un formidable party alternatif auquel vous pouvez participer du début à la fin, ou juste y venir pour un petit tour. Vous pouvez en profiter pour vous procurer nos livres - je ne dirais pas que ça ferait un parfait cadeau de Noël, parce que franchement j'aime pas Noël - et discuter avec plusieurs auteur-e-s.
Tout le monde peut venir! (Sauf les oppresseur-e-s.)
Le thème de ce cabaret: la paresse.
Soyez-y!
lundi 3 décembre 2012
Une libération.
Mandy Hiscocks, accusée dans les suites du G-20 de Toronto et emprisonnée pendant presque un an par des oppresseurs dans la prison pour femmes Vanier, a finalement été libérée. Vous pouvez lire de ses commentaires sur ce blog.
Notez que plusieurs accusé-e-s du G-20 n'ont pas encore reçu leur sentence et sont toujours en procès. Non, ce n'est pas terminé. Cette histoire ne sera terminée que quand nous aurons l'anarchie.
Fuck la prison, fuck l'État, fuck le capitalisme et toute forme d'autorité.
« So thanks to you, state, for giving me some of the information and tools i need to be more of a pain in your ass. »
- Mandy Hiscocks
Notez que plusieurs accusé-e-s du G-20 n'ont pas encore reçu leur sentence et sont toujours en procès. Non, ce n'est pas terminé. Cette histoire ne sera terminée que quand nous aurons l'anarchie.
Fuck la prison, fuck l'État, fuck le capitalisme et toute forme d'autorité.
« So thanks to you, state, for giving me some of the information and tools i need to be more of a pain in your ass. »
- Mandy Hiscocks
Libellules :
anarchie,
G20,
loi et ordre,
Que-sont-mes-amis-devenus
dimanche 18 novembre 2012
Les manifs contre le mariage gay en France
Il se tient depuis hier des manifestations opposées au mariage gay et à l'adoption par des couples homosexuels, en France. Outre les brutes néonazies du GUD (ou l'Union Défense Jeunesse, un syndicat étudiant fasciste) et les intégristes de CIVITAS[1], les gens de Renouveau Français, un groupe ultranationaliste et conservateur, ont aussi affirmé leur présence. Des milliers de Français-e-s «moyen-ne-s» n'appartenant pas à ce genre de groupes se sont aussi apparemment joint-e-s à l'évènement.
Sur cette photo, on en voit des membres tenir une grande banderole sur laquelle apparaît leur symbole principal[2].
Quelques contre-manifestant-e-s, dont visiblement des activistes de FEMEN, ont défié les fachos en se promenant poitrine nue à l'angle d'une rue. Une bagarre a alors éclaté et les contre-manifestantes, de même qu'une journaliste, ont été sévèrement battues par des hommes cagoulés.
Cette série de manifestations montre bien que les luttes ne sont pas terminées en Occident. Il y a encore des milliers de personnes qui veulent s'en prendre à nos droits et pour qui l'intolérance est une sorte de mode de vie. Cela nous rappelle aussi que les ennemi-e-s des droits des homosexuel-le-s et des femmes ne sont pas les immigrant-e-s, mais les esprits conservateurs, les religions et le nationalisme.
Le monde de l'extrême-droite ne serait pas un monde qui se débarrasserait d'un Islam intolérant et prétendument colonisateur de l'Occident. Ce serait un monde qui pratiquerait l'intolérance dans la même mesure que les fanatiques islamistes, s'attardant aux mêmes détails, utilisant les mêmes stratégies, exploitant les mêmes peurs irrationnelles.
L'extrême-droite a souvent essayé de récupérer les mouvements LGBT par le passé: dans une certaine mesure, elle a même réussi[3]. Plusieurs extrémistes de droite d'aujourd'hui sont ouvertement gays. Certains sont même devenus des superstars de la défense des droits des homosexuels face à l'intolérance musulmane. C'est le cas de Geert Wilders.
Espérons que les gays et «féministes» qui ont laissé l'extrême-droite islamophobe les courtiser commencent à comprendre qu'il n'y pas pas d'alliés potentiels parmi cette vermine.
____________
[1] Tiré de leur site web: «L’Institut CIVITAS est un mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l'Église et regroupant des laïcs catholiques engagés dans l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples en général, sur la France et les Français en particulier.»
Est-ce que ça vous sonne des cloches? Les morceaux du casse-tête commencent à se recoller, non?
[2]Merci à Actualutte pour la photo.
[3]Plusieurs observateurs/trices, dont Judith Butler, ont dénoncé ce qu'on appelle parfois de l'homonationalisme. D'autres remarquent avec inquiétude un certain virage à droite.
Sur cette photo, on en voit des membres tenir une grande banderole sur laquelle apparaît leur symbole principal[2].
Quelques contre-manifestant-e-s, dont visiblement des activistes de FEMEN, ont défié les fachos en se promenant poitrine nue à l'angle d'une rue. Une bagarre a alors éclaté et les contre-manifestantes, de même qu'une journaliste, ont été sévèrement battues par des hommes cagoulés.
Cette série de manifestations montre bien que les luttes ne sont pas terminées en Occident. Il y a encore des milliers de personnes qui veulent s'en prendre à nos droits et pour qui l'intolérance est une sorte de mode de vie. Cela nous rappelle aussi que les ennemi-e-s des droits des homosexuel-le-s et des femmes ne sont pas les immigrant-e-s, mais les esprits conservateurs, les religions et le nationalisme.
Le monde de l'extrême-droite ne serait pas un monde qui se débarrasserait d'un Islam intolérant et prétendument colonisateur de l'Occident. Ce serait un monde qui pratiquerait l'intolérance dans la même mesure que les fanatiques islamistes, s'attardant aux mêmes détails, utilisant les mêmes stratégies, exploitant les mêmes peurs irrationnelles.
L'extrême-droite a souvent essayé de récupérer les mouvements LGBT par le passé: dans une certaine mesure, elle a même réussi[3]. Plusieurs extrémistes de droite d'aujourd'hui sont ouvertement gays. Certains sont même devenus des superstars de la défense des droits des homosexuels face à l'intolérance musulmane. C'est le cas de Geert Wilders.
Espérons que les gays et «féministes» qui ont laissé l'extrême-droite islamophobe les courtiser commencent à comprendre qu'il n'y pas pas d'alliés potentiels parmi cette vermine.
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[1] Tiré de leur site web: «L’Institut CIVITAS est un mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l'Église et regroupant des laïcs catholiques engagés dans l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples en général, sur la France et les Français en particulier.»
Est-ce que ça vous sonne des cloches? Les morceaux du casse-tête commencent à se recoller, non?
[2]Merci à Actualutte pour la photo.
[3]Plusieurs observateurs/trices, dont Judith Butler, ont dénoncé ce qu'on appelle parfois de l'homonationalisme. D'autres remarquent avec inquiétude un certain virage à droite.
Libellules :
droite,
fascismes,
féminisme,
international,
LGBT,
nationalisme,
religion
jeudi 15 novembre 2012
Nouvelle conception, nouveau modèle.
Le design de mon blog était tellement archaïque qu'il en devenait ingérable. J'ai donc opté pour cette nouvelle présentation, la plus proche de l'original selon moi. Avertissez-moi si vous trouvez les couleurs trop agressives ou si quelque chose d'autre cloche. Et désolé si je semble copier la mise en page d'autres pages web. C'est vraiment pas volontaire.
L'image en arrière-plan est une photo d'un mur de l'UQAM, pas trop loin du café Aquin. C'est un choix temporaire.
L'image en arrière-plan est une photo d'un mur de l'UQAM, pas trop loin du café Aquin. C'est un choix temporaire.
mardi 6 novembre 2012
dimanche 4 novembre 2012
Éric Bédard et l'histoire
« Les gens qui ont beaucoup vu, vécu et lu sans en
tirer la moindre leçon font sans doute partie de la classe la plus désagréable
d'imbéciles. »
Éric Bédard, historien de la même trempe que Marc Simard[1], lance son Histoire du Québec pour les Nuls. Je n'ai bien entendu pas l'intention de le lire pour le moment, et j'ai plutôt envie de parler de son auteur et d'un débat dans lequel je ne me positionne pas souvent: la perception de l'histoire, et son enseignement.
Mais tout d'abord, j'aimerais déboulonner un important mythe sur les historien-ne-s du Québec.
NON, les historien-ne-s ne sont pas particulièrement nationalistes. Tout d'abord, parce que les historien-ne-s ne sont pas tous et toutes spécialisé-e-s en histoire du Québec. Ensuite parce que l'étude aiguë d'une société permet normalement aux individus d'acquérir une certaine distance face à l'objet, et non un amour aveugle et irrationnel. Le savoir, d'une manière générale, n'encourage pas les croyances religieuses[2]. Sauf s'il est particulièrement sélectif, ce que l'histoire, enseignée à l'école ou dans les émissions de radio infâmes qu'on nous sert à Radio-Canada (avec quelques exceptions), ne se lasse pas d'être. Les historien-ne-s professionnel-le-s n'ont pas le choix de se mettre en contact avec toutes les nuances qu'on ne présente pas dans la sphère publique au drapeau laqué et exempt de toute tache de sang. En ce qui me concerne, mon nationalisme (pourtant fervent) est tombé après seulement une session universitaire. Une des plus grandes historiennes de la Nouvelle-France, Louise Dechêne, a planté à titre posthume le dernier clou dans le cercueil des mythes que j'avais entretenus sur l'histoire de notre nation. Mais ce n'est jamais d'elle dont on parle dans les médias; ce sont toujours de vieux crétins conservateurs qui prennent la parole au nom des historien-ne-s (et aussi des anthropologues). Nous ne nommerons que quelques-uns de ces illustres hurluberlus. Par exemple Serge Bouchard, qui dans Les remarquables oubliés, prétendait faire l'histoire de ce qui a été mis de côté. En fait, il n'a qu'encouragé cette tendance ridicule à héroïciser des personnages, obscurs ou pas. Étonnant pour un anthropologue, non? Il y a aussi ce docteur Mailloux de l'histoire qu'est Jacques Lacoursière, qu'on décrit souvent comme le plus grand historien du Québec, en compétition avec Denis Vaugeois et pourquoi pas, Monsieur Craquepoutte. Dans la courte entrevue diffusée hier à Radio-Canada, l'animateur a même qualifié Lacoursière de « Pape », ce qui montre bien à quel point l'ignorance est profonde.
Il faut aussi comprendre que l'histoire, en tant que discipline, n'est pas une somme de connaissances en lien avec le passé. C'est une méthode de recherche. Aussi, on peut bien connaître des centaines de faits précis, personnages et dates sans être davantage qu'une machine à cracher de l'information. Comme on peut connaître le tableau périodique par coeur sans être chimiste. Et être historien-ne n'a surtout pas de lien avec le fait d'avoir lu l'hostie de biographie d'Hitler par Ian Kershaw.
Parfois, j'ai l'impression pourtant que c'est là la vision de l'histoire encouragée par la société, avec comme chefs de file les fanatiques de la Fondation Lionel-Groulx. Une histoire par ailleurs entièrement politique, qui met en relief seulement le rôle des grands personnages. Dans la courte entrevue citée plus tôt, on en voit d'ailleurs un symptôme chez Éric Bédard: quand il parle de la Révolution Tranquille, il pointe intuitivement du doigt le rôle joué par des politiciens et leurs lois, alors que ce mouvement s'étend dans toute la société : arts et culture, économie, religion, travail, éducation, etc. Or, Adélard Godbout n'a pas écrit Le Refus Global, ni déclenché la grève d'Asbestos, ni plus tard décidé de porter la minijupe et de prendre la pilule.
Éric Bédard s'est donc distingué, au cours des dernières années, par son mépris vis-à-vis de l'histoire sociale et culturelle. En bon conservateur, il veut s'en tenir à la politique, aux guerres et surtout, à l'élite. Récemment il me semble - et je n'arrive malheureusement plus à retrouver la source - il s'attaquait de front à l'histoire sociale telle qu'écrite au Québec, arguant qu'on lui faisait trop de place, et qu'il est impossible de trouver du financement pour une histoire politique prétendument en déliquescence. Il prenait en exemple des travaux faits au sujet de l'histoire des égouts à Montréal. Mais comme c'est insignifiant de choisir de tels sujets d'étude, n'est-ce pas?
Et c'est là que l'ignominie se déploie dans toute son envergure. Toute personne qui connaît un peu l'histoire de Montréal admettra que la salubrité était un enjeu incontournable au début du XXe siècle, la ville comptant parmi les plus invivables du monde occidental en raison de son bilan sanitaire[3]. Pourquoi Bédard s'est-il donc scandalisé de l'existence de ce sujet de recherche, si ce n'est que parce qu'il savait que son argument fallacieux ferait sensation auprès d'ignorant-e-s gesticulant pour entendre plus parler de Papineau[4]? Heureusement, des historien-ne-s lui ont répondu. Hélas, avec un ton trop poli.
Ce ne fut pas là sa seule tentative de tordre la vérité. Tout a en fait commencé quand l'an dernier, la Coalition pour l'Histoire a publié un rapport, signé bien sûr Éric Bédard. Il prétendait sans surprises que l'histoire sociale prenait trop de place dans les universités, comparativement à l'histoire politique nationale. Cela dit, il refuse de catégoriser le travail de Serge Bouchard et de ses Remarquables oubliés comme de l'histoire nationale! Un historien de l'UQAM, Martin Petitclerc, a répondu à ses mensonges. Vous pouvez lire son article ici. Il nous donne un aperçu du caractère manipulateur de l'argumentation du Prof Bédard.
On pourrait en dire long sur le débat entre historien-ne-s du national et leurs adversaires, dont je fais partie. C'est d'autant plus important que Marie Malavoy, ministre de l'éducation au PQ, a décidé de réformer l'histoire afin de la rendre à nouveau plus nationaliste. On en reviendrait, pourrait-on dire, à un rôle plus traditionnel de l'enseignement de l'histoire: exciter la haine, assurer la fidélité. Bien que l'histoire telle qu'enseignée au secondaire actuellement reste tout de même teintée de propagande. Enfin. Nous y reviendrons.
Comme la plupart des gens, je ne remets pas en question la pertinence de l'histoire politique. Elle a son importance, quoique bien en-deçà des prétentions de Bédard. Mais la clique de ce dernier, dans sa critique de l'histoire, a presque un siècle de retard. Pas étonnant qu'elle tourne autour de la Fondation Lionel-Groulx. Son nom est celui d'un nationaliste-conservateur zélé et xénophobe!
__________
[1] « Historien » de Québec, qui je le rappelle, avait dit: "Le système [des enclosures] a été la cause de la mort de plusieurs personnes, de l'expropriation et de l'urbanisation forcée de la population. [...] Il faut accepter le changement, malgré ces sacrifices. [...] Il y a eu des morts, mais c'était pour des changements."
http://moutonmarron.blogspot.ca/2008/07/entendu-linstitut-fraser-2.html
[2] Une étude sans doute valable seulement aux États-Unis affirme que les athées et agnostiques connaissent mieux la religion que les gens religieux eux-mêmes. Je peux concevoir que l'étude de l'histoire puisse avoir des effets divers chez beaucoup. Mais j'en connais assez peu chez qui la connaissance de l'histoire québécoise a renforcé un sentiment d'appartenance envers la nation québécoise.
[3] « Au début du 20e siècle, le taux de mortalité infantile à Montréal est supérieur à celui de toutes les grandes villes occidentales. »
[4] Accessoirement un esclavagiste misogyne que son père lui-même devait trouver attardé.
Éric Bédard, historien de la même trempe que Marc Simard[1], lance son Histoire du Québec pour les Nuls. Je n'ai bien entendu pas l'intention de le lire pour le moment, et j'ai plutôt envie de parler de son auteur et d'un débat dans lequel je ne me positionne pas souvent: la perception de l'histoire, et son enseignement.
Mais tout d'abord, j'aimerais déboulonner un important mythe sur les historien-ne-s du Québec.
NON, les historien-ne-s ne sont pas particulièrement nationalistes. Tout d'abord, parce que les historien-ne-s ne sont pas tous et toutes spécialisé-e-s en histoire du Québec. Ensuite parce que l'étude aiguë d'une société permet normalement aux individus d'acquérir une certaine distance face à l'objet, et non un amour aveugle et irrationnel. Le savoir, d'une manière générale, n'encourage pas les croyances religieuses[2]. Sauf s'il est particulièrement sélectif, ce que l'histoire, enseignée à l'école ou dans les émissions de radio infâmes qu'on nous sert à Radio-Canada (avec quelques exceptions), ne se lasse pas d'être. Les historien-ne-s professionnel-le-s n'ont pas le choix de se mettre en contact avec toutes les nuances qu'on ne présente pas dans la sphère publique au drapeau laqué et exempt de toute tache de sang. En ce qui me concerne, mon nationalisme (pourtant fervent) est tombé après seulement une session universitaire. Une des plus grandes historiennes de la Nouvelle-France, Louise Dechêne, a planté à titre posthume le dernier clou dans le cercueil des mythes que j'avais entretenus sur l'histoire de notre nation. Mais ce n'est jamais d'elle dont on parle dans les médias; ce sont toujours de vieux crétins conservateurs qui prennent la parole au nom des historien-ne-s (et aussi des anthropologues). Nous ne nommerons que quelques-uns de ces illustres hurluberlus. Par exemple Serge Bouchard, qui dans Les remarquables oubliés, prétendait faire l'histoire de ce qui a été mis de côté. En fait, il n'a qu'encouragé cette tendance ridicule à héroïciser des personnages, obscurs ou pas. Étonnant pour un anthropologue, non? Il y a aussi ce docteur Mailloux de l'histoire qu'est Jacques Lacoursière, qu'on décrit souvent comme le plus grand historien du Québec, en compétition avec Denis Vaugeois et pourquoi pas, Monsieur Craquepoutte. Dans la courte entrevue diffusée hier à Radio-Canada, l'animateur a même qualifié Lacoursière de « Pape », ce qui montre bien à quel point l'ignorance est profonde.
Il faut aussi comprendre que l'histoire, en tant que discipline, n'est pas une somme de connaissances en lien avec le passé. C'est une méthode de recherche. Aussi, on peut bien connaître des centaines de faits précis, personnages et dates sans être davantage qu'une machine à cracher de l'information. Comme on peut connaître le tableau périodique par coeur sans être chimiste. Et être historien-ne n'a surtout pas de lien avec le fait d'avoir lu l'hostie de biographie d'Hitler par Ian Kershaw.
Parfois, j'ai l'impression pourtant que c'est là la vision de l'histoire encouragée par la société, avec comme chefs de file les fanatiques de la Fondation Lionel-Groulx. Une histoire par ailleurs entièrement politique, qui met en relief seulement le rôle des grands personnages. Dans la courte entrevue citée plus tôt, on en voit d'ailleurs un symptôme chez Éric Bédard: quand il parle de la Révolution Tranquille, il pointe intuitivement du doigt le rôle joué par des politiciens et leurs lois, alors que ce mouvement s'étend dans toute la société : arts et culture, économie, religion, travail, éducation, etc. Or, Adélard Godbout n'a pas écrit Le Refus Global, ni déclenché la grève d'Asbestos, ni plus tard décidé de porter la minijupe et de prendre la pilule.
Éric Bédard s'est donc distingué, au cours des dernières années, par son mépris vis-à-vis de l'histoire sociale et culturelle. En bon conservateur, il veut s'en tenir à la politique, aux guerres et surtout, à l'élite. Récemment il me semble - et je n'arrive malheureusement plus à retrouver la source - il s'attaquait de front à l'histoire sociale telle qu'écrite au Québec, arguant qu'on lui faisait trop de place, et qu'il est impossible de trouver du financement pour une histoire politique prétendument en déliquescence. Il prenait en exemple des travaux faits au sujet de l'histoire des égouts à Montréal. Mais comme c'est insignifiant de choisir de tels sujets d'étude, n'est-ce pas?
Et c'est là que l'ignominie se déploie dans toute son envergure. Toute personne qui connaît un peu l'histoire de Montréal admettra que la salubrité était un enjeu incontournable au début du XXe siècle, la ville comptant parmi les plus invivables du monde occidental en raison de son bilan sanitaire[3]. Pourquoi Bédard s'est-il donc scandalisé de l'existence de ce sujet de recherche, si ce n'est que parce qu'il savait que son argument fallacieux ferait sensation auprès d'ignorant-e-s gesticulant pour entendre plus parler de Papineau[4]? Heureusement, des historien-ne-s lui ont répondu. Hélas, avec un ton trop poli.
Ce ne fut pas là sa seule tentative de tordre la vérité. Tout a en fait commencé quand l'an dernier, la Coalition pour l'Histoire a publié un rapport, signé bien sûr Éric Bédard. Il prétendait sans surprises que l'histoire sociale prenait trop de place dans les universités, comparativement à l'histoire politique nationale. Cela dit, il refuse de catégoriser le travail de Serge Bouchard et de ses Remarquables oubliés comme de l'histoire nationale! Un historien de l'UQAM, Martin Petitclerc, a répondu à ses mensonges. Vous pouvez lire son article ici. Il nous donne un aperçu du caractère manipulateur de l'argumentation du Prof Bédard.
On pourrait en dire long sur le débat entre historien-ne-s du national et leurs adversaires, dont je fais partie. C'est d'autant plus important que Marie Malavoy, ministre de l'éducation au PQ, a décidé de réformer l'histoire afin de la rendre à nouveau plus nationaliste. On en reviendrait, pourrait-on dire, à un rôle plus traditionnel de l'enseignement de l'histoire: exciter la haine, assurer la fidélité. Bien que l'histoire telle qu'enseignée au secondaire actuellement reste tout de même teintée de propagande. Enfin. Nous y reviendrons.
Comme la plupart des gens, je ne remets pas en question la pertinence de l'histoire politique. Elle a son importance, quoique bien en-deçà des prétentions de Bédard. Mais la clique de ce dernier, dans sa critique de l'histoire, a presque un siècle de retard. Pas étonnant qu'elle tourne autour de la Fondation Lionel-Groulx. Son nom est celui d'un nationaliste-conservateur zélé et xénophobe!
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[1] « Historien » de Québec, qui je le rappelle, avait dit: "Le système [des enclosures] a été la cause de la mort de plusieurs personnes, de l'expropriation et de l'urbanisation forcée de la population. [...] Il faut accepter le changement, malgré ces sacrifices. [...] Il y a eu des morts, mais c'était pour des changements."
http://moutonmarron.blogspot.ca/2008/07/entendu-linstitut-fraser-2.html
[2] Une étude sans doute valable seulement aux États-Unis affirme que les athées et agnostiques connaissent mieux la religion que les gens religieux eux-mêmes. Je peux concevoir que l'étude de l'histoire puisse avoir des effets divers chez beaucoup. Mais j'en connais assez peu chez qui la connaissance de l'histoire québécoise a renforcé un sentiment d'appartenance envers la nation québécoise.
[3] « Au début du 20e siècle, le taux de mortalité infantile à Montréal est supérieur à celui de toutes les grandes villes occidentales. »
[4] Accessoirement un esclavagiste misogyne que son père lui-même devait trouver attardé.
Libellules :
arts et culture,
droite,
nationalisme,
Que-sont-mes-amis-devenus
samedi 20 octobre 2012
Ces morts que je déteste.
René Lévesque n'en finit pas de mourir et de se retourner dans sa tombe. C'est une agonie qui a commencé avant même que je naisse. Illes sont innombrables à vouloir le ressusciter ou à voir descendre du ciel un « nouveau » René Lévesque qui guiderait le peuple québécois vers la lumière.
Ce politicien, dont je me serais en d'autres câlissé, m'énerve au plus haut point dans son statut de légende immortelle.
Heureusement, il y a Mise en Demeure pour attaquer cette icône dans toute sa majesté.
Je défie également quiconque de profaner la statue de l'ancien premier ministre devant l'édifice d'Hydro-Québec lors de la prochaine manif.
***
Demain, la très anonyme autochtone Kateri Tekakwitha sera canonisée par le Pape Benoît XVI. Un personnage que j'ai toujours trouvé sympathique, surtout à travers l'excellent Catherine Tekakwitha et les Jésuites, de l'historien Alan Greer.
Le fait de la voir récupérée pour de bon par l'Église catholique et dépossédant de ce fait en quelque sorte l'Histoire, ça me dégoûte. Je sens que je vais profondément détester cette nouvelle Sainte Kateri, comme je déteste René Lévesque.
Ce politicien, dont je me serais en d'autres câlissé, m'énerve au plus haut point dans son statut de légende immortelle.
Heureusement, il y a Mise en Demeure pour attaquer cette icône dans toute sa majesté.
Je défie également quiconque de profaner la statue de l'ancien premier ministre devant l'édifice d'Hydro-Québec lors de la prochaine manif.
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Demain, la très anonyme autochtone Kateri Tekakwitha sera canonisée par le Pape Benoît XVI. Un personnage que j'ai toujours trouvé sympathique, surtout à travers l'excellent Catherine Tekakwitha et les Jésuites, de l'historien Alan Greer.
Le fait de la voir récupérée pour de bon par l'Église catholique et dépossédant de ce fait en quelque sorte l'Histoire, ça me dégoûte. Je sens que je vais profondément détester cette nouvelle Sainte Kateri, comme je déteste René Lévesque.
jeudi 18 octobre 2012
lundi 15 octobre 2012
Solidarité avec les anars des USA.
Quelques jeunes activistes des États-Unis ont été arrêté-e-s dernièrement suite à une absurde chasse aux sorcières, visant à venger des actes de vandalisme perpétrés pendant la Marche du Premier mai, à Seattle, cette année.
Les trois individus n'auraient aucun lien avec les évènements et auraient été arrêtés brutalement chez eux par l'escouade tactique, qui serait allée jusqu'à lancer des flash grenades chez l'un d'eux, qui dormait paisiblement. On a tout perquisitionné, incluant les dangereuses armes que constituent leurs livres.
Dans des circonstances obscures que seules les lois américaines peuvent créer, Leah-Lynn Plante, une des activistes, s'est vue forcée de témoigner devant un "grand jury". Ayant gardé le silence, elle fait maintenant face à une possibilité de sévère peine de prison.
Elle explique ici pourquoi elle a refusé de parler.
Un site web a été créé pour leur venir en aide.
Les trois individus n'auraient aucun lien avec les évènements et auraient été arrêtés brutalement chez eux par l'escouade tactique, qui serait allée jusqu'à lancer des flash grenades chez l'un d'eux, qui dormait paisiblement. On a tout perquisitionné, incluant les dangereuses armes que constituent leurs livres.
Dans des circonstances obscures que seules les lois américaines peuvent créer, Leah-Lynn Plante, une des activistes, s'est vue forcée de témoigner devant un "grand jury". Ayant gardé le silence, elle fait maintenant face à une possibilité de sévère peine de prison.
Elle explique ici pourquoi elle a refusé de parler.
Un site web a été créé pour leur venir en aide.
Mme Stéfanie Trudeau et les pédophiles
C'est une prétention d'animateurs de CHOI Radio X de croire qu'on la traite moins bien que des pédophiles. Dans le contexte, même après que des preuves assez déroutantes aient pointé du doigt la force policière, une certaine droite radicale continue de défendre la loi et l'ordre au-delà de tout droit élémentaire à l'existence.
Stéfanie Trudeau devient soudainement la victime de l'heure à protéger. Dans des tirades remplies de contradictions et de cris stridents, les défenseurs de la policière attaquent une gauche qu'elle prétend être (trop) acharnée sur son cas. Si je condamne totalement les insultes sexistes dont fait actuellement l'objet l'agente - ce n'est d'ailleurs pas exclusif aux « gauchistes » puisque Dominic Maurais, aussi de Radio X, a sous-entendu que Mme Trudeau avait peut-être une vie amoureuse décevante[1] - je pense cependant qu'il est normal qu'une personne reconnue comme oppressive passe un mauvais quart d'heure, étant donné surtout que l'individu en question n'a pas été renvoyé de son poste, mais seulement suspendu. La première étape en vue de sortir d'un cycle d'oppression, c'est d'identifier les sources d'oppression comme telles et que cette dénonciation soit généralisée.
Maintenant, est-ce que Mme Stéfanie Trudeau est « moins bien traitée qu'un pédophile »? La figure du pédophile est devenue au cours des dernières années l'ennemi absolu du bien. Les populistes n'hésitent pas à dépeindre leurs adversaires politiques comme des allié-e-s de pédophiles, ou à faire l'amalgame entre pédophiles et d'autres abuseurs/euses. C'est le cas notamment, sans surprises, du Journal de Montréal[2] et de Radio X, dans l'extrait mentionné en début d'article. Il semble en fait ne subsister plus que cette menace sur la famille canayenne, la faim et la violence ayant été réglées depuis des siècles.
Une fois (enfin!) qu'un-e abuseur/euse d'enfants est identifié-e et/ou condamné par le public, il se met en place un système très efficace d'exclusion et tout dépendant de la gravité du méfait, l'agresseur-e peut faire de la prison. Le/la pédophile ne trouve personne pour le/la défendre en public et je ne crois pas qu'on entendra un jour une personnalité publique dire « c'est assez! » devant l'intimidation et de l'humiliation publique que les condamné-e-s pour abus sexuels pourraient subir. C'est en pensant à eux, d'ailleurs, qu'une masse ahurie de crétin-e-s hystériques souhaitent voir la peine de mort rétablie au Canada.
Mme Trudeau n'a pas perdu son emploi. Dans le pire des cas, elle passera quelques mois à classer des dossiers bien au chaud dans un bureau. Elle n'est pas en prison. Elle ne fait pas face au dégoût profond et à la répulsion absolue que le public entretient vis-à-vis de la pédophilie. Elle ne fait même pas face à des accusations au criminel. Pourtant, si son caractère agressif et ses nombreuses voies de faits commises ne font pas d'elle une pédophile, ses méfaits la classent certainement dans la même catégorie que n'importe quel malfrat, bandit ou maquereau. Et on ne dit pas de ces derniers qu'ils ont en fait simplement besoin d'un psy.
Des animateurs de la radio poubelle accusent la gauche en général, et Laurent Paquin surtout, de vouloir intimider Mme Trudeau. Peut-être devraient-ils relativiser. Il s'agit non pas d'un acte coercitif contre la policière, mais bien un acte de défense, au même titre que la réaction d'un écolier bousculé par des bullies.
Il ne faudrait pas non plus penser que les insultes contre l'agente 728 sont une réaction violente de membres de groupuscules antipolice. J'y vois plutôt l'inverse. Isoler Mme Trudeau du reste de ses collègues, comme Breivic a été isolé de l'extrême-droite européenne, est une manière très commode de nier une certaine parenté d'idées. Mme Trudeau est un bouc-émissaire. Mais pas seulement chez la droite à la Dominic Maurais. C'est aussi le bouc-émissaire des braves gens bien intentionnés, qui encouragent généralement la police en disant qu'elle fait bien son travail, et dans d'autres circonstances reconnaissent l'existence de cas isolés. Sans comprendre que si on trouve autant de pommes pourrites, c'est parce qu'on les ramasse dans la bouette deux mois après la fin de la saison.
Il y a sans doute une autre chose qui motive autant d'insultes envers Mme Trudeau: le sentiment de trahison. Beaucoup de mes ami-e-s m'ont parlé de l'agente 728, récemment. À peu près aucun-e d'entre eux n'étaient des activistes antiautoritaires. Quand j'en ai parlé à des ami-e-s anarchistes, la conversation est tout de suite allée du côté des insultes sexistes. Ça s'explique: les gens qui ont réagi le plus sont ceux qui se sont sentis trahis par une police qu'ils croient encore destinée à protéger et servir le public, malgré le printemps érable. Je ne pense pas faire de l'analyse de profondeur: ça revient sans cesse dans les réactions sur Twitter, Cyberpresse, Facebook, etc. Ce sont ces gens-là qui en veulent le plus à Mme Trudeau, parce qu'elle leur a enlevé (temporairement) leur sentiment de confort et de confiance. Ou peut-être seulement parce qu'elle s'est fait prendre.
Ce sont les pires pro-police qui frappent aussi fort sur Mme Trudeau.
Une fois que Mme Trudeau sera punie, sans doute d'un petit coup de règle sur les doigts, il n'y aura rien de changé. Les flics continueront de frapper des manifestant-e-s, de procéder à du profilage racial ou social, de partir dans des croisades épiques contre des sorcières anarchistes ou communistes. Vous étiez étonné-e-s d'apprendre que le monde politique québécois est gangréné par la corruption? Attendez voir qu'on touche à la police. Une décennie de témoignages ne suffirait pas à documenter les exactions du plus grand gang criminel d'Amérique du Nord, valet d'un État mafieux auquel on donne bien plus que 3%.
_____________________
[1] « Elle peut peut-être aussi se pogner un chum aussi [...] » Source. Vers 1min30. Il essaie ensuite de se reprendre maladroitement.
[2] Ne trouvant plus la fameuse « carte des pédophiles », je vous renvoie à un article de Rima Elkouri. En passant il existe une différence assez notable entre éphébophilie et pédophilie, même si dans les deux cas, l'abus peut exister. Rappelons par ailleurs que l'âge de consentement est de 16 ans au Canada et donc que toute relation érotique entre mineur-e-s et adultes n'est pas systématiquement punie par le code criminel.
Stéfanie Trudeau devient soudainement la victime de l'heure à protéger. Dans des tirades remplies de contradictions et de cris stridents, les défenseurs de la policière attaquent une gauche qu'elle prétend être (trop) acharnée sur son cas. Si je condamne totalement les insultes sexistes dont fait actuellement l'objet l'agente - ce n'est d'ailleurs pas exclusif aux « gauchistes » puisque Dominic Maurais, aussi de Radio X, a sous-entendu que Mme Trudeau avait peut-être une vie amoureuse décevante[1] - je pense cependant qu'il est normal qu'une personne reconnue comme oppressive passe un mauvais quart d'heure, étant donné surtout que l'individu en question n'a pas été renvoyé de son poste, mais seulement suspendu. La première étape en vue de sortir d'un cycle d'oppression, c'est d'identifier les sources d'oppression comme telles et que cette dénonciation soit généralisée.
Maintenant, est-ce que Mme Stéfanie Trudeau est « moins bien traitée qu'un pédophile »? La figure du pédophile est devenue au cours des dernières années l'ennemi absolu du bien. Les populistes n'hésitent pas à dépeindre leurs adversaires politiques comme des allié-e-s de pédophiles, ou à faire l'amalgame entre pédophiles et d'autres abuseurs/euses. C'est le cas notamment, sans surprises, du Journal de Montréal[2] et de Radio X, dans l'extrait mentionné en début d'article. Il semble en fait ne subsister plus que cette menace sur la famille canayenne, la faim et la violence ayant été réglées depuis des siècles.
Une fois (enfin!) qu'un-e abuseur/euse d'enfants est identifié-e et/ou condamné par le public, il se met en place un système très efficace d'exclusion et tout dépendant de la gravité du méfait, l'agresseur-e peut faire de la prison. Le/la pédophile ne trouve personne pour le/la défendre en public et je ne crois pas qu'on entendra un jour une personnalité publique dire « c'est assez! » devant l'intimidation et de l'humiliation publique que les condamné-e-s pour abus sexuels pourraient subir. C'est en pensant à eux, d'ailleurs, qu'une masse ahurie de crétin-e-s hystériques souhaitent voir la peine de mort rétablie au Canada.
Mme Trudeau n'a pas perdu son emploi. Dans le pire des cas, elle passera quelques mois à classer des dossiers bien au chaud dans un bureau. Elle n'est pas en prison. Elle ne fait pas face au dégoût profond et à la répulsion absolue que le public entretient vis-à-vis de la pédophilie. Elle ne fait même pas face à des accusations au criminel. Pourtant, si son caractère agressif et ses nombreuses voies de faits commises ne font pas d'elle une pédophile, ses méfaits la classent certainement dans la même catégorie que n'importe quel malfrat, bandit ou maquereau. Et on ne dit pas de ces derniers qu'ils ont en fait simplement besoin d'un psy.
Des animateurs de la radio poubelle accusent la gauche en général, et Laurent Paquin surtout, de vouloir intimider Mme Trudeau. Peut-être devraient-ils relativiser. Il s'agit non pas d'un acte coercitif contre la policière, mais bien un acte de défense, au même titre que la réaction d'un écolier bousculé par des bullies.
Il ne faudrait pas non plus penser que les insultes contre l'agente 728 sont une réaction violente de membres de groupuscules antipolice. J'y vois plutôt l'inverse. Isoler Mme Trudeau du reste de ses collègues, comme Breivic a été isolé de l'extrême-droite européenne, est une manière très commode de nier une certaine parenté d'idées. Mme Trudeau est un bouc-émissaire. Mais pas seulement chez la droite à la Dominic Maurais. C'est aussi le bouc-émissaire des braves gens bien intentionnés, qui encouragent généralement la police en disant qu'elle fait bien son travail, et dans d'autres circonstances reconnaissent l'existence de cas isolés. Sans comprendre que si on trouve autant de pommes pourrites, c'est parce qu'on les ramasse dans la bouette deux mois après la fin de la saison.
Il y a sans doute une autre chose qui motive autant d'insultes envers Mme Trudeau: le sentiment de trahison. Beaucoup de mes ami-e-s m'ont parlé de l'agente 728, récemment. À peu près aucun-e d'entre eux n'étaient des activistes antiautoritaires. Quand j'en ai parlé à des ami-e-s anarchistes, la conversation est tout de suite allée du côté des insultes sexistes. Ça s'explique: les gens qui ont réagi le plus sont ceux qui se sont sentis trahis par une police qu'ils croient encore destinée à protéger et servir le public, malgré le printemps érable. Je ne pense pas faire de l'analyse de profondeur: ça revient sans cesse dans les réactions sur Twitter, Cyberpresse, Facebook, etc. Ce sont ces gens-là qui en veulent le plus à Mme Trudeau, parce qu'elle leur a enlevé (temporairement) leur sentiment de confort et de confiance. Ou peut-être seulement parce qu'elle s'est fait prendre.
Ce sont les pires pro-police qui frappent aussi fort sur Mme Trudeau.
Une fois que Mme Trudeau sera punie, sans doute d'un petit coup de règle sur les doigts, il n'y aura rien de changé. Les flics continueront de frapper des manifestant-e-s, de procéder à du profilage racial ou social, de partir dans des croisades épiques contre des sorcières anarchistes ou communistes. Vous étiez étonné-e-s d'apprendre que le monde politique québécois est gangréné par la corruption? Attendez voir qu'on touche à la police. Une décennie de témoignages ne suffirait pas à documenter les exactions du plus grand gang criminel d'Amérique du Nord, valet d'un État mafieux auquel on donne bien plus que 3%.
_____________________
[1] « Elle peut peut-être aussi se pogner un chum aussi [...] » Source. Vers 1min30. Il essaie ensuite de se reprendre maladroitement.
[2] Ne trouvant plus la fameuse « carte des pédophiles », je vous renvoie à un article de Rima Elkouri. En passant il existe une différence assez notable entre éphébophilie et pédophilie, même si dans les deux cas, l'abus peut exister. Rappelons par ailleurs que l'âge de consentement est de 16 ans au Canada et donc que toute relation érotique entre mineur-e-s et adultes n'est pas systématiquement punie par le code criminel.
jeudi 11 octobre 2012
L'agente 728.
Est-ce que ses derniers crimes (et derniers commis en uniforme, je l'espère) étonnent vraiment quelqu'un? Est-ce que ses paroles sont réellement une exception à l'intérieur du corps policier? Et si l'histoire n'était pas sortie dans les médias, est-ce que Ian Lafrenière, ce gluant petit sociopathe, aurait annoncé le retrait de Mme Stéfanie Trudeau, visiblement en plein délire paranoïde, de ses fonctions?
Il y a maintenant des années, on déchirait des chemises, les rideaux et toute autre étoffe à portée de la main simplement parce que Freddy Villanueva aurait sauté à la gorge des deux sales flics qui molestaient son frère. C'est à peine d'ailleurs si on ne félicitait pas le porc qui l'avait ensuite descendu. Il y avait là une profonde incompréhension.
Si vous voulez vous sentir en sécurité, faites connaissance avec vos voisin-e-s et laissez la police engraisser au poste...
Il y a maintenant des années, on déchirait des chemises, les rideaux et toute autre étoffe à portée de la main simplement parce que Freddy Villanueva aurait sauté à la gorge des deux sales flics qui molestaient son frère. C'est à peine d'ailleurs si on ne félicitait pas le porc qui l'avait ensuite descendu. Il y avait là une profonde incompréhension.
Si vous voulez vous sentir en sécurité, faites connaissance avec vos voisin-e-s et laissez la police engraisser au poste...
mercredi 3 octobre 2012
Cabaret anarchiste le 5 octobre!
Cabaret Anarchiste, spécial SCANDALE, vendredi 5 octobre
Le Bloc des auteurs-es anarchistes a l'illustre plaisir de vous inviter à son cabaret, spécial SCANDALE, le vendredi 5 octobre 20:00 au DIRA. Qu'est-ce qu'un scandale pour vous?
Scandale: n. m. Indignation. Événement révoltant. Bruit, vacarme. Affaire peu claire qui est mise au grand jour.
Véritables événements révolutionnaires, ces cabarets thématiques sont un lieu carnavalesque de dérision du pouvoir et d'envolées lyriques de toute sorte. Les performances y sont les bienvenues et un micro-ouvert est mis à la disposition de quiconque voulant déclamer sa flamme de révolte. Les sous amassés lors du cabaret serviront à financer la parution du prochain volume de Subversions, la seule anthologie de fiction anarchiste au monde!
Cabaret Anarchiste - spécial "SCANDAL"
awb@daemonflower.com https://www.facebook.com/ events/473509216015591/?ref=ts
Anarchist Cabaret, SCANDAL special, Fri Oct 5th
The Anarchist Writers Bloc warmly invite you to their next cabaret, this time the theme is Scandal candal-themed cabaret vendredi 5 octobre 20:00 au DIRA. What's a scandal to you?
Scandal: n.
Truly revolutionary events, these themed cabarets are a carnival-esque derision of power and celebration of poetic outbursts. A mic stays open all night to welcome any and all performances. Funds raised will go towards the next volume of Subversions: the only anarchist fiction anthology in the world!
Anarchist Writers Bloc - SCANDAL SPECIAL
Friday Oct 5th 2012, 8:00 PM @ DIRA, DIRA, 2035 Blvd St-Laurent, Montreal
Open Mic / Free / Food & drinks
Le Bloc des auteurs-es anarchistes a l'illustre plaisir de vous inviter à son cabaret, spécial SCANDALE, le vendredi 5 octobre 20:00 au DIRA. Qu'est-ce qu'un scandale pour vous?
Scandale: n. m. Indignation. Événement révoltant. Bruit, vacarme. Affaire peu claire qui est mise au grand jour.
Véritables événements révolutionnaires, ces cabarets thématiques sont un lieu carnavalesque de dérision du pouvoir et d'envolées lyriques de toute sorte. Les performances y sont les bienvenues et un micro-ouvert est mis à la disposition de quiconque voulant déclamer sa flamme de révolte. Les sous amassés lors du cabaret serviront à financer la parution du prochain volume de Subversions, la seule anthologie de fiction anarchiste au monde!
Cabaret Anarchiste - spécial "SCANDAL"
Vendredi 5 octobre 2012, 20:00 @ DIRA, 2035 Blvd St-Laurent, Montréal
Micro ouvert / Entrée gratuite / Alcool et bouffe.
awb@daemonflower.com https://www.facebook.com/
Anarchist Cabaret, SCANDAL special, Fri Oct 5th
The Anarchist Writers Bloc warmly invite you to their next cabaret, this time the theme is Scandal candal-themed cabaret vendredi 5 octobre 20:00 au DIRA. What's a scandal to you?
Scandal: n.
1. A publicized incident that brings about disgrace or offends the moral sensibilities of society.
2. A person, thing, or circumstance that causes or ought to cause disgrace or outrage.
3. Damage to reputation or character caused by public disclosure of immoral or grossly improper behavior; disgrace.
4. Talk that is damaging to one's character; malicious gossip.
Truly revolutionary events, these themed cabarets are a carnival-esque derision of power and celebration of poetic outbursts. A mic stays open all night to welcome any and all performances. Funds raised will go towards the next volume of Subversions: the only anarchist fiction anthology in the world!
Anarchist Writers Bloc - SCANDAL SPECIAL
mercredi 26 septembre 2012
Les flaques d'eau
Je ne considère pas que l'ajout de paliers d'impôts pour les riches est une solution viable à long terme. Parce que peu importe le liquide qu'on leur prend, leur proximité du robinet à argent reste la même. Vous montez leurs impôts? Je pense un peu comme Ian Sénéchal qu'ils vont trouver un moyen d'augmenter leur créativité fiscale. D'autres, patron-ne-s, n'auront qu'à augmenter leur salaire eux-mêmes, pour ceux et celles qui en ont le pouvoir, et remettre la facture aux employé-e-s qu'illes exploitent, aux locataires de leurs immeubles qu'illes trompent, aux client-e-s qu'illes escroquent. Voyez comment nos honorables député-e-s s'en sortent. Imaginez le reste. Et de toute façon la décision de Marois ne sera pas acceptée, elle devra reculer. Le PQ lui-même n'est pas réellement un parti de gauche. Et il fait face à deux partis de droite ami-e-s des possédant-e-s.
Tant mieux toutefois si plusieurs riches acceptent simplement, et volontiers, de faire leur « juste part », par une sorte d'humanisme et de sollicitude toute aristocratique. Peut-être que ces derniers/ères accepteront un jour de vivre en anarchie[1].
Cela dit, je trouve que la tournure des évènements est passablement marrante. Les éditorialistes de droite, les leaders d'opinion bourgeois et plusieurs des possédant-e-s eux-mêmes couinent comme des loups pris dans un piège à pattes. C'est le scandale du siècle. Non, du millénaire.
Certains arguments - les mêmes qui servent toujours à justifier le mode de vie des riches - sont particulièrement populaires. On parle avec admiration du travail de ces fiers self-made men et on l'oppose en sous-entendu avec la fainéantise du pauvre. On parle de la générosité - bien involontaire - de cette classe qui, comme un choeur de magicien-ne-s, fait sortir les richesses d'un chapeau et accepte d'en laisser gracieusement une partie aux cochons avides et ingrats que nous sommes. J'ai aussi lu et relu encore ce fameux « On est 3%, on paie 30% d'impôts ». Terrible, n'est-ce pas.
L'ironie est exceptionnelle. Eux qui nous traitaient de plaignards, d'enfants gâtés, de fainéant-e-s. Et certain-e-s qui prétendaient que la hausse des frais de scolarité était en fait un gain pour les étudiant-e-s les plus défavorisé-e-s et que c'était en fait progressiste comme mesure, contre-intuitivement, parce que les pauvres n'avaient pas à payer pour l'éducation des riches, et que la hausse permettait aux étudiant-e-s riches de payer pour l'aide financière des pauvres. Si ces prétentions étaient vraies, l'ajout de paliers d'imposition s'inscrit tout à fait dans cette lignée, non? De quoi Alain Dubuc se plaint-il donc? Surtout qu'il propose maintenant de rendre la taxe santé... progressive. Hostie d'épais.
Pratte va plus loin en disant que les riches paient déjà plus que leur part, sachant très bien que le retour du balancier de la juste part lui arrive dans la gueule avec la vélocité d'un TGV. Ses arguments sont tellement simplistes et sa panique tellement manifeste que je m'en explose la rate à chaque trois mots. En ce qui concerne la fameuse démocratie à 32% qui est en voie de devenir une expression fort populaire, je ferais remarquer aux auteurs de cette expression, ces espèces de parasites de l'intellectualisme, que Marois et Charest ont eu respectivement la victoire aussi médiocre que semblable: 24% de l'électorat. Et quand bien même auraient-illes eu chacun-e 80%! Qu'est-ce qu'on s'en crisse.
La misère
Je tiens à dire que ce phénomène étrange de la misère de riches date de longtemps. Aux alentours de 2150 AEC, Ipou-Our, scribe et ancêtre d'André Pratte, se lamentait sur le sort de l'Égypte pharaonique, attaquée de toutes part, sans doute, par des crottés, des socialistes, des fauteurs de trouble, des anarchistes, etc. Voici ce qu'il disait:
« Voyez, celui qui ne pouvait construire pour lui une barque est propriétaire de bateaux,
celui qui en avait les regarde : ils ne sont plus à lui.
Voyez, celui qui ignorait la cithare possède une harpe
Voyez, la femme qui mirait son visage dans l'eau possède un miroir de bronze.
Toute bonne chose a disparu! [...] »
« […] l’âge d’or sera oublié.
Règneront la violence, le crime et le vol […]
La hiérarchie sera détruite, toutes les valeurs seront inversées […] »
C'est fou comme les choses ne changent pas, hein?
Je voudrais aussi poser cette question aux pauvres riches qui se lamentent sur leur sort: c'est quand, la dernière fois que vous avez passé tout un hiver avec des souliers troués? Je sais que vous vous en foutez, parce que vos voitures vous portent en flottant par-dessus les flaques d'eau. Et c'est bien ça le problème. Vous ne comprenez pas ce que c'est.
Personne ne devrait être au-dessus des flaques d'eau.
_________________
[1] Lol.
Tant mieux toutefois si plusieurs riches acceptent simplement, et volontiers, de faire leur « juste part », par une sorte d'humanisme et de sollicitude toute aristocratique. Peut-être que ces derniers/ères accepteront un jour de vivre en anarchie[1].
Cela dit, je trouve que la tournure des évènements est passablement marrante. Les éditorialistes de droite, les leaders d'opinion bourgeois et plusieurs des possédant-e-s eux-mêmes couinent comme des loups pris dans un piège à pattes. C'est le scandale du siècle. Non, du millénaire.
Certains arguments - les mêmes qui servent toujours à justifier le mode de vie des riches - sont particulièrement populaires. On parle avec admiration du travail de ces fiers self-made men et on l'oppose en sous-entendu avec la fainéantise du pauvre. On parle de la générosité - bien involontaire - de cette classe qui, comme un choeur de magicien-ne-s, fait sortir les richesses d'un chapeau et accepte d'en laisser gracieusement une partie aux cochons avides et ingrats que nous sommes. J'ai aussi lu et relu encore ce fameux « On est 3%, on paie 30% d'impôts ». Terrible, n'est-ce pas.
L'ironie est exceptionnelle. Eux qui nous traitaient de plaignards, d'enfants gâtés, de fainéant-e-s. Et certain-e-s qui prétendaient que la hausse des frais de scolarité était en fait un gain pour les étudiant-e-s les plus défavorisé-e-s et que c'était en fait progressiste comme mesure, contre-intuitivement, parce que les pauvres n'avaient pas à payer pour l'éducation des riches, et que la hausse permettait aux étudiant-e-s riches de payer pour l'aide financière des pauvres. Si ces prétentions étaient vraies, l'ajout de paliers d'imposition s'inscrit tout à fait dans cette lignée, non? De quoi Alain Dubuc se plaint-il donc? Surtout qu'il propose maintenant de rendre la taxe santé... progressive. Hostie d'épais.
Pratte va plus loin en disant que les riches paient déjà plus que leur part, sachant très bien que le retour du balancier de la juste part lui arrive dans la gueule avec la vélocité d'un TGV. Ses arguments sont tellement simplistes et sa panique tellement manifeste que je m'en explose la rate à chaque trois mots. En ce qui concerne la fameuse démocratie à 32% qui est en voie de devenir une expression fort populaire, je ferais remarquer aux auteurs de cette expression, ces espèces de parasites de l'intellectualisme, que Marois et Charest ont eu respectivement la victoire aussi médiocre que semblable: 24% de l'électorat. Et quand bien même auraient-illes eu chacun-e 80%! Qu'est-ce qu'on s'en crisse.
La misère
Je tiens à dire que ce phénomène étrange de la misère de riches date de longtemps. Aux alentours de 2150 AEC, Ipou-Our, scribe et ancêtre d'André Pratte, se lamentait sur le sort de l'Égypte pharaonique, attaquée de toutes part, sans doute, par des crottés, des socialistes, des fauteurs de trouble, des anarchistes, etc. Voici ce qu'il disait:
« Voyez, celui qui ne pouvait construire pour lui une barque est propriétaire de bateaux,
celui qui en avait les regarde : ils ne sont plus à lui.
Voyez, celui qui ignorait la cithare possède une harpe
Voyez, la femme qui mirait son visage dans l'eau possède un miroir de bronze.
Toute bonne chose a disparu! [...] »
« […] l’âge d’or sera oublié.
Règneront la violence, le crime et le vol […]
La hiérarchie sera détruite, toutes les valeurs seront inversées […] »
C'est fou comme les choses ne changent pas, hein?
Je voudrais aussi poser cette question aux pauvres riches qui se lamentent sur leur sort: c'est quand, la dernière fois que vous avez passé tout un hiver avec des souliers troués? Je sais que vous vous en foutez, parce que vos voitures vous portent en flottant par-dessus les flaques d'eau. Et c'est bien ça le problème. Vous ne comprenez pas ce que c'est.
Personne ne devrait être au-dessus des flaques d'eau.
_________________
[1] Lol.
lundi 17 septembre 2012
Ouais, j'ai un compte Twitter maintenant.
Je l'ai créé uniquement pour répondre à J-R Sansfaçon. J'ai ensuite pris la décision de le conserver, même si le format me fait un peu chier.
Bref.
Je l'ai créé uniquement pour répondre à J-R Sansfaçon. J'ai ensuite pris la décision de le conserver, même si le format me fait un peu chier.
Bref.
mardi 11 septembre 2012
Anglos et francos.
Suites
aux récentes élections, j'ai eu une réaction assez forte vis-à-vis des
commentaires et évènements entourant l'attaque terroriste de Richard Bain. Je
croyais alors avoir compris ce qui se passait. Premièrement, la responsabilité
du projet du PQ de réformer la loi 101 et ainsi de priver plusieurs
immigrant-e-s de leurs droits jusqu'à ce qu'illes aient appris le français, et
bien sûr plusieurs autres anglophones qui risquent de tomber avec eux dans les
failles du système. Deuxièmement, j'ai accordé une certaine importance à la
campagne de haine et de peur des médias anglo-canadiens contre les séparatistes
racistes et leur représentation d'un Québec qui serait génétiquement
raciste et retardé.
Après
deux jours, j'avais déjà changé d'idée. Je considérais alors les articles
publiés dans les médias anglophones comme des exceptions. Des exceptions
récupérées par beaucoup de nationalistes québécois-es, et justifiant la
réciproque. Vous vous souvenez peut-être combien de semaines nous avons passé
à chiâler contre les conneries de Barbara Kay et de Jane Wong. Je lis parfois
le Globe and Mail et La Gazette, et il y a dans ces quotidiens, vraiment,
beaucoup de journalistes et éditorialistes qui étendent plus de mensonges que
d'encre. Mais est-ce différent dans la presse francophone? Je n'en ai pas la
moindre idée. Et quelle est exactement la proportion d'articles qui peuvent
être décrits comme du Québec bashing dans la presse anglo?
Alors,
qu'est-ce qui a pu exciter à ce point le meurtrier, qui avait pourtant toujours
été amical avec la population francophone de son village? Le seul programme du
PQ? Je ne savais pas.
En
fin de semaine, j'ai assisté à un mariage, qui ironiquement célébrait l'union
entre un francophone et une Britannique. J'ai trouvé que la puissance de ce
symbole, quatre jours après les élections, était assez manifeste. Au cours du
repas, j'ai aussi eu l'occasion de parler de ce sujet à deux ami-e-s dont la
culture dominante est anglo-québécoise. Illes sont devenu-e-s assez loquaces
quand illes ont finalement compris que je n'ai rien à faire du nationalisme. Et
si leurs paroles ne m'ont pas du tout aidé à comprendre - c'était à peu près
juste des généralisations maladroites - ça m'a fait du moins comprendre pourquoi je
n'arrive pas à comprendre.
Au
cours des dernières décennies, les francos et anglos se sont lancés des
insultes, croyant débiter là des vérités absolues. Et pourtant, tout ce qu'il y
a d'absolu, c'est la clarté réfléchissante des hosties de miroirs qu'ils
invectivent en fait. Les accusations sont à peu près les mêmes de chaque côté:
racisme, xénophobie, oppression linguistique, etc. Plusieurs nationalistes
francos se plaignent de ne pouvoir être servis ni travailler en français dans
leur propre pays, alors que plusieurs anglos prétendent qu'ils sont une
minorité opprimée. Mais personne ne reconnaît que les deux communautés sont
coupables d'actes de coercition. De même que la loi 101 en force plusieurs à
apprendre le français, l'industrie, elle, en force d'autres à travailler ou à
subir un service en anglais. Dans cette
situation, il n'est pas question de «liberté de choisir». Et puis l'absence de
respect mutuel comme de communication à l'intérieur de cette foutue province
fait que les deux communautés comprennent l'Autre à travers ce qu'elles
connaissent déjà: elles leur attribuent les caractéristiques qu'elles haïssent
chez elles-mêmes.
Ces
gens qui accusent les francos d'être racistes et retardé-e-s ignorent de fait
que les crimes haineux sont de loin en-deçà de la moyenne canadienne, au
Québec. Après tout, accuser les autres de racisme est une excellente manière de
cacher notre propre peur immonde et notre mépris pour l'étranger et
l'anticonformisme! Chez plusieurs Québécois-es nationalistes, la peur de mourir
en tant que nation est aussi une manière très commode d'oublier que l'anglais,
en tant que langue maternelle, décroît au Québec. La culture historique
anglophone de Montréal disparaîtra certainement avant la nation québécoise.
Partout
où je vois qu'il devrait y avoir du respect et de l'amour, il y a de la haine
et de la coercition. Oui, les gens devraient être libres de choisir. Mais ils
devraient aussi savoir ce que le respect signifie. Le respect gagne où la loi
échoue.
Et ne
marchez pas sur les jeunes pousses, c'est notre avenir.
Anglos and Frenchies
At the end of the recent election, I
had a very strong reaction to what happened with the terrorist attack in the
middle of the victorious Marois speech. Then, I thought I knew why it did happen.
First, I did believe in the responsability of the PQ's project to reform the
bill 101 and deprive many immigrants from rights until they learn French, with
some English-speakers who would fall into the system's failures. Second:
English Canadian media's campaign of hatred and fear against racist
separatists or often their picturing of a Québec that is genetically
racist and retarded.
After two days, I changed my mind. I
considered that the contemptuous articles published by English newspapers were
or could be exceptions. Exceptions that were seen as rules by many Québec
nationalists, justifying their means. You may remember how many weeks we talked
about Barbara Kay's[1] and Jane Wong's bullshit. I sometimes read the Globe
And Mail and The Gazette, and there really are journalists and
columnists in these newspapers that spread more lies than ink. But is it
different in La Presse, or the Journal de Montréal? I did not
have any scientific clue. What exact proportion of the articles can be depicted
as Québec bashing?
Then, what excited Richard Bain, who
had always been friendly with the French-speaking population of the town he was
living in? The PQ program alone? I did not think so. But last week-end, I was in a
wedding, ironically celebrating the union between a french-speaker and a
British immigrant. I found that the symbolic meaning of this wedding was
powerful. During supper, I also had the occasion to talk with two friends that
shared a dominant English-Quebecer culture. They were reluctant at first to
talk about this subject but when they understood that I did not care about
nationalism, they got very loquacious. And what I heard from them - mostly
clumsy generalizations as we hear on the radio - made me understand why I do not understand.
For the last decades, the
English-speaking and French-speaking populations have only shouted insults at
each other, thinking there were telling the crystal-clear truth. According to
me one thing has always been crystal clear: the fucking mirror they are
shouting at. The accusations are basically the same: racism, xenophobia, linguistic
oppression, etc. Some French-speaking nationalists complain that many can't be
served or work in French in their own country, while some English-speaker
federalists say they are an oppressed minority. But nobody recognize that both
communities are guilty of a certain kind of coercion. As bill 101 forces French
into immigrants and anglophones tongues, industry forces English into workers
and customers throats. In this situation, there never is a "freedom of
choice". Thus, the lack of mutual respect and communication within this
province makes people of both communities understanding the other
through what they already know: they give them the characteristics that they
hate in themselves.
Those people accusing French of
being racist and retarded ignore that the crimes related to hatred are still
way lower in Québec than in ROC. For accusing others of being racist is a good
way of hiding our own great fear and contempt for strangers and
non-conformists. On the Québécois nationalist side, the fear of dying as a
nation is a convenient way to forget that English as a first language is
decreasing in Québec's demography. The historic English culture of Montréal
will certainly disappear before the Québécois nation.
What I see now is that where there
should only be respect and love, there is hatred and coercion. Yes, people
should be free to choose. But they should also understand what respect is. Respect
wins where laws fail.
Do not stamp on small shoots. These
are our future.
_____________
[1] Barbara Kay recently published a
book (Unworthy creature) in which she's happy to denounce other cultures
as barbaric. This may not be obvious when you read it, but I swear that in a
small panel in the Excentris, last spring, she and her co-author (who appeared
in "Ces
crimes sans honneur") admitted that this was the real goal of all this.
mardi 4 septembre 2012
Votez Fawkes.
jeudi 30 août 2012
Vieil ignorant.
Ancien éditorialiste du Devoir, M. Sansfaçon a décidé, en grand intellectuel, de faire un lien entre les jeunes fachos grecs et les étudiant-e-s qui bloquent des cours à l'UQAM et à l'UdeM depuis lundi.
Depuis, et malgré les limites de Twitter qui ne permettent pas de déjouer aisément les déclarations aussi courtes, punchées que stupides, M. Sansfaçon a reçu plusieurs réponses. Cela dit, il ne semble pas en avoir compris grand-chose. Il reste campé sur sa position intenable et ridicule.
Pour comprendre à quel point l'insulte de l'ancien éditorialiste est insoutenable, il faut tout d'abord savoir que les fascistes de Grèce sont en fait des néonazis. Car c'est bien à eux que le journaliste compare les étudiant-e-s, n'est-ce pas? À moins que son esprit soit tellement étroit qu'en fait, c'est aux anarchistes de Grèce qu'il tente de les associer. Après tout, eux, comme les uqamien-n-es apparemment, sont masqué-e-s, ingouvernables et allergiques aux médias! Et puis certaines personnes un peu spéciales ont tendance à définir tous leurs adversaires avec le même terme. Selon Benhabib, nous sommes tous et toutes des islamistes. Selon le Parti Républicain, des communistes et selon les ténors de la radio-poubelle, des crotté-e-s.
Mais nous ne présumerons pas que Sansfaçon parle de cette petite clique de rebelles qui se bat contre la violence de l'État et justement, de son fascisme de moins en moins subtil. C'est réellement à d'authentiques fachos auxquels il fait référence.
Et que font ces nostalgiques? Ils forment des milices et s'attaquent aux étrangers/ères. En bandes, avec des armes, et vont jusqu'à poignarder des innocent-e-s.
Mais que fait donc la police? Certain-e-s croient qu'en fait, l'Aube Dorée (le parti néonazi grec) a des liens avec elle. Pensez-vous donc que les néonazis ressentent nécessairement le besoin de porter des masques quand ils font leurs razzias?
Dans ce contexte, les journalistes ne sont que les derniers sur la liste à être « intimidé-e-s », après les gauchistes, les antiautoritaires, les femmes, les homosexuel-le-s et autres non-conformistes. Mais tout de même, les néonazis ne sont tendres avec eux. Lors d'un discours du chef du parti, des hommes baraqués les a forcés à se lever pour lui montrer du respect. Et les critiques, de la part de leur petit führer, sont acerbes à leur égard.
***
Qu'ont fait exactement les étudiant-e-s qui bloquaient les cours à l'UQAM? Eh bien à ma connaissance, pas grand-chose. Même si je nie catégoriquement avoir participé au blocage et avoir contrevenu à la loi 12[1], j'ai quand même pu assister à la levée de quelques cours. Comment ça s'est passé? Eh bien sans contacts physiques. Les jeunes masqués ou pas soufflaient dans des trompettes, faisaient clignoter les lumières, et levaient les cours parfois même après avoir négocié avec les élèves réfractaires au vote de grève. Les seules menaces dont j'ai été témoin: de revenir plus tard et faire plus de bruit. Et cela malgré les actes sévères de provocation.
Lever des cours, faire respecter une grève, faire du piquetage, c'est un droit acquis qui n'a jamais fondamentalement été remis en question avant cette année. Jamais a-t-on autant assimilé, autrefois, cette pratique à du fascisme. La négation du droit de grève et menacer de dissoudre des associations syndicales, plutôt, ça s'en approche! Et c'est tout à fait l'esprit de la loi 12.
Quant à l'intimidation des journalistes: j'aimerais bien savoir si M. Sansfaçon y était, au juste, à l'UQAM, pendant les blocages. De mon point de vue, son statut d'ancien éditorialiste et de journaliste invité au Devoir me laisse croire qu'on a ici affaire à un planqué qui n'a pas fait de terrain de manière quotidienne depuis plusieurs décennies, et dont le rôle exact est de déblatérer des opinions biaisées sans références fiables, un problème qui n'épargne pas tous les journalistes de terrain, d'ailleurs.
J'ai déjà parlé des évènements souvent caractérisés par plusieurs journalistes d'intimidation. Brian Myles et Rima Elkouri, entre autres, s'en sont plaints, suite à leur participation à une vigile devant le Palais de Justice de Montréal. Myles avait alors lui aussi évoqué le spectre du totalitarisme.
Ce que ces journalistes oublient de dire, c'est que plusieurs de leurs collègues harcèlent et agressent régulièrement les militant-e-s. Illes prennent des dizaines de photos, leur objectif à trois centimètres du visage et promènent leurs caméras partout, parfois même dans l'angle des masques pour avoir une meilleure idée des traits de manifestant-e-s souhaitant rester anonymes. Et dès qu'on tente de se protéger en bloquant leur objectif avec un bout de tissu ou en levant la main devant l'objectif (sans y toucher!), illes hurlent: « NE ME TOUCHE PAS! TU N'AS PAS LE DROIT DE ME TOUCHER! » Il arrive même assez régulièrement que des journalistes nous insultent vertement en gueulant. Et on ne reviendra pas sur les mensonges et erreurs factuelles qui ont rendu la vie de plusieurs impossible. Tous et toutes ne se conduisent pas de cette manière, mais l'échantillon est assez important pour que les activistes leur demandent poliment de sortir de certaines assemblées générales. Et pour que d'autres les empêchent d'entrer dans une classe. Au cas où illes seraient trop pressé-e-s de diffuser de fausses informations...
En quoi consistait au juste l'intimidation dont ont été victimes les journalistes mentionnés par Sansfaçon? Sans sources et sans précision, on ne peut même pas confirmer que cette intimidation a eu lieu. De plus, depuis l'hiver dernier, ce concept d'intimidation est utilisé à tort et à travers. N'importe qui peut se dire intimidé par n'importe quelle broutille. Une société d'enfants-rois, troublée par des multiples crimes de lèse-majesté contre le confort douillet de la routine, pourrait-on dire. Pendant ce temps-là, les flics battent des profs dans l'entrée de l'UdeM - et nous en avons des preuves assez convaincantes - mais ça ne fait pas réagir les journalistes avec autant d'hostilité.
Cela dit, des personnes ont témoigné de véritable intimidation et de menaces réelles au cours de certaines levées de cours, lundi dernier. Si ces menaces envers des étudiant-e-s sont avérées, eh bien je les dénonce. Mais il s'agit ici de cas isolés.
Les journalistes ont tendance à se considérer eux-mêmes comme les baromètres de la démocratie. Quand on s'attaque à eux, on est nécessairement des instruments d'un pouvoir aussi sombre que vil. C'est souvent le cas, mais il faut que les journalistes cessent de s'attribuer ce rôle de colombe de l'espoir et de la liberté. Dans tout régime, il y a une presse d'État, des journalistes qui servent les intérêts du pouvoir et des dominant-e-s. Le Québec n'est pas l'Iran, mais ses médias ne sont pas pour autant tous absolument neutres. Les prétendre totalement indépendants serait une belle escroquerie et une insulte pour notre intelligence. Par ailleurs, les journalistes, quand bien même ne serviraient-illes pas un patron ou un gouvernement, sont-illes souvent affecté-e-s par leur manque de rigueur, leur ambition ou leur biais idéologique. En tant que tels, illes peuvent parfaitement servir les intérêts d'un pouvoir autoritaire.
Ce que M. Sansfaçon fait, comme plusieurs autres - je pense notamment à Dutrizac - en se livrant à des comparaisons hideuses, c'est devenir un outil de domination. Dans l'esprit de beaucoup, s'attaquer physiquement à des bandits ou des fascistes est totalement légitime. En admettant que des crétin-e-s parviennent à convaincre la population que nous sommes faits de la même matière que ces sales types, la répression violente et la coercition sont justifiées. J'ai déjà parlé du rôle essentiel de la légitimité dans l'exercice du pouvoir. Sans légitimité, il n'y a en fait pas d'exercice du pouvoir possible. Un exemple: hier, un membre de l'AFESH, lors de l'assemblée générale, a noté qu'au cours des derniers mois, la loi du gouvernement est devenue moins légitime qu'une décision prise dans le cadre d'assemblées démocratiques. D'où le consentement de la population étudiante à lever les cours tant que l'assemblée n'ait pas statué le contraire. D'où le fait que les étudiant-e-s de l'UdeM aient préféré se faire arrêter et se battre que d'abandonner.
Cette légitimité acquise a une force supérieure à celle de la coercition policière.
Nous dépeindre pathétiquement en nazi-e-s a l'effet contraire. Cela rend légitime la coercition la plus brutale. Et qui rend légitime le permet et l'encourage! Le mot propagande, ça vous dit quelque chose?
Où je veux en venir: les mensonges ont leur rôle à jouer dans l'oppression. Autant que la matraque. Mieux. Le mensonge et les manipulations PRÉCÈDENT la matraque. Ils s'en portent garants. Ils en sont l'âme.
Voilà pourquoi Sansfaçon et cie me choquent tant. Parce qu'illes SONT des oppresseur-e-s, parce qu'illes ont leurs responsabilités dans les blessures, les arrestations et les tracas que nous subissons chaque semaine depuis toujours. Parce que la liberté de l'un-e ne doit pas empiéter sur celle de l'autre, et qu'en nous diffamant et qu'en encourageant la violence contre nous, illes n'utilisent pas leur liberté d'expression: illes nous marchent sur la gueule.
___________________
[1] Croyez-moi sur parole. Lol.
Depuis, et malgré les limites de Twitter qui ne permettent pas de déjouer aisément les déclarations aussi courtes, punchées que stupides, M. Sansfaçon a reçu plusieurs réponses. Cela dit, il ne semble pas en avoir compris grand-chose. Il reste campé sur sa position intenable et ridicule.
Pour comprendre à quel point l'insulte de l'ancien éditorialiste est insoutenable, il faut tout d'abord savoir que les fascistes de Grèce sont en fait des néonazis. Car c'est bien à eux que le journaliste compare les étudiant-e-s, n'est-ce pas? À moins que son esprit soit tellement étroit qu'en fait, c'est aux anarchistes de Grèce qu'il tente de les associer. Après tout, eux, comme les uqamien-n-es apparemment, sont masqué-e-s, ingouvernables et allergiques aux médias! Et puis certaines personnes un peu spéciales ont tendance à définir tous leurs adversaires avec le même terme. Selon Benhabib, nous sommes tous et toutes des islamistes. Selon le Parti Républicain, des communistes et selon les ténors de la radio-poubelle, des crotté-e-s.
Mais nous ne présumerons pas que Sansfaçon parle de cette petite clique de rebelles qui se bat contre la violence de l'État et justement, de son fascisme de moins en moins subtil. C'est réellement à d'authentiques fachos auxquels il fait référence.
Et que font ces nostalgiques? Ils forment des milices et s'attaquent aux étrangers/ères. En bandes, avec des armes, et vont jusqu'à poignarder des innocent-e-s.
Mais que fait donc la police? Certain-e-s croient qu'en fait, l'Aube Dorée (le parti néonazi grec) a des liens avec elle. Pensez-vous donc que les néonazis ressentent nécessairement le besoin de porter des masques quand ils font leurs razzias?
Dans ce contexte, les journalistes ne sont que les derniers sur la liste à être « intimidé-e-s », après les gauchistes, les antiautoritaires, les femmes, les homosexuel-le-s et autres non-conformistes. Mais tout de même, les néonazis ne sont tendres avec eux. Lors d'un discours du chef du parti, des hommes baraqués les a forcés à se lever pour lui montrer du respect. Et les critiques, de la part de leur petit führer, sont acerbes à leur égard.
***
Qu'ont fait exactement les étudiant-e-s qui bloquaient les cours à l'UQAM? Eh bien à ma connaissance, pas grand-chose. Même si je nie catégoriquement avoir participé au blocage et avoir contrevenu à la loi 12[1], j'ai quand même pu assister à la levée de quelques cours. Comment ça s'est passé? Eh bien sans contacts physiques. Les jeunes masqués ou pas soufflaient dans des trompettes, faisaient clignoter les lumières, et levaient les cours parfois même après avoir négocié avec les élèves réfractaires au vote de grève. Les seules menaces dont j'ai été témoin: de revenir plus tard et faire plus de bruit. Et cela malgré les actes sévères de provocation.
Lever des cours, faire respecter une grève, faire du piquetage, c'est un droit acquis qui n'a jamais fondamentalement été remis en question avant cette année. Jamais a-t-on autant assimilé, autrefois, cette pratique à du fascisme. La négation du droit de grève et menacer de dissoudre des associations syndicales, plutôt, ça s'en approche! Et c'est tout à fait l'esprit de la loi 12.
Quant à l'intimidation des journalistes: j'aimerais bien savoir si M. Sansfaçon y était, au juste, à l'UQAM, pendant les blocages. De mon point de vue, son statut d'ancien éditorialiste et de journaliste invité au Devoir me laisse croire qu'on a ici affaire à un planqué qui n'a pas fait de terrain de manière quotidienne depuis plusieurs décennies, et dont le rôle exact est de déblatérer des opinions biaisées sans références fiables, un problème qui n'épargne pas tous les journalistes de terrain, d'ailleurs.
J'ai déjà parlé des évènements souvent caractérisés par plusieurs journalistes d'intimidation. Brian Myles et Rima Elkouri, entre autres, s'en sont plaints, suite à leur participation à une vigile devant le Palais de Justice de Montréal. Myles avait alors lui aussi évoqué le spectre du totalitarisme.
Ce que ces journalistes oublient de dire, c'est que plusieurs de leurs collègues harcèlent et agressent régulièrement les militant-e-s. Illes prennent des dizaines de photos, leur objectif à trois centimètres du visage et promènent leurs caméras partout, parfois même dans l'angle des masques pour avoir une meilleure idée des traits de manifestant-e-s souhaitant rester anonymes. Et dès qu'on tente de se protéger en bloquant leur objectif avec un bout de tissu ou en levant la main devant l'objectif (sans y toucher!), illes hurlent: « NE ME TOUCHE PAS! TU N'AS PAS LE DROIT DE ME TOUCHER! » Il arrive même assez régulièrement que des journalistes nous insultent vertement en gueulant. Et on ne reviendra pas sur les mensonges et erreurs factuelles qui ont rendu la vie de plusieurs impossible. Tous et toutes ne se conduisent pas de cette manière, mais l'échantillon est assez important pour que les activistes leur demandent poliment de sortir de certaines assemblées générales. Et pour que d'autres les empêchent d'entrer dans une classe. Au cas où illes seraient trop pressé-e-s de diffuser de fausses informations...
En quoi consistait au juste l'intimidation dont ont été victimes les journalistes mentionnés par Sansfaçon? Sans sources et sans précision, on ne peut même pas confirmer que cette intimidation a eu lieu. De plus, depuis l'hiver dernier, ce concept d'intimidation est utilisé à tort et à travers. N'importe qui peut se dire intimidé par n'importe quelle broutille. Une société d'enfants-rois, troublée par des multiples crimes de lèse-majesté contre le confort douillet de la routine, pourrait-on dire. Pendant ce temps-là, les flics battent des profs dans l'entrée de l'UdeM - et nous en avons des preuves assez convaincantes - mais ça ne fait pas réagir les journalistes avec autant d'hostilité.
Cela dit, des personnes ont témoigné de véritable intimidation et de menaces réelles au cours de certaines levées de cours, lundi dernier. Si ces menaces envers des étudiant-e-s sont avérées, eh bien je les dénonce. Mais il s'agit ici de cas isolés.
Les journalistes ont tendance à se considérer eux-mêmes comme les baromètres de la démocratie. Quand on s'attaque à eux, on est nécessairement des instruments d'un pouvoir aussi sombre que vil. C'est souvent le cas, mais il faut que les journalistes cessent de s'attribuer ce rôle de colombe de l'espoir et de la liberté. Dans tout régime, il y a une presse d'État, des journalistes qui servent les intérêts du pouvoir et des dominant-e-s. Le Québec n'est pas l'Iran, mais ses médias ne sont pas pour autant tous absolument neutres. Les prétendre totalement indépendants serait une belle escroquerie et une insulte pour notre intelligence. Par ailleurs, les journalistes, quand bien même ne serviraient-illes pas un patron ou un gouvernement, sont-illes souvent affecté-e-s par leur manque de rigueur, leur ambition ou leur biais idéologique. En tant que tels, illes peuvent parfaitement servir les intérêts d'un pouvoir autoritaire.
Ce que M. Sansfaçon fait, comme plusieurs autres - je pense notamment à Dutrizac - en se livrant à des comparaisons hideuses, c'est devenir un outil de domination. Dans l'esprit de beaucoup, s'attaquer physiquement à des bandits ou des fascistes est totalement légitime. En admettant que des crétin-e-s parviennent à convaincre la population que nous sommes faits de la même matière que ces sales types, la répression violente et la coercition sont justifiées. J'ai déjà parlé du rôle essentiel de la légitimité dans l'exercice du pouvoir. Sans légitimité, il n'y a en fait pas d'exercice du pouvoir possible. Un exemple: hier, un membre de l'AFESH, lors de l'assemblée générale, a noté qu'au cours des derniers mois, la loi du gouvernement est devenue moins légitime qu'une décision prise dans le cadre d'assemblées démocratiques. D'où le consentement de la population étudiante à lever les cours tant que l'assemblée n'ait pas statué le contraire. D'où le fait que les étudiant-e-s de l'UdeM aient préféré se faire arrêter et se battre que d'abandonner.
Cette légitimité acquise a une force supérieure à celle de la coercition policière.
Nous dépeindre pathétiquement en nazi-e-s a l'effet contraire. Cela rend légitime la coercition la plus brutale. Et qui rend légitime le permet et l'encourage! Le mot propagande, ça vous dit quelque chose?
Où je veux en venir: les mensonges ont leur rôle à jouer dans l'oppression. Autant que la matraque. Mieux. Le mensonge et les manipulations PRÉCÈDENT la matraque. Ils s'en portent garants. Ils en sont l'âme.
Voilà pourquoi Sansfaçon et cie me choquent tant. Parce qu'illes SONT des oppresseur-e-s, parce qu'illes ont leurs responsabilités dans les blessures, les arrestations et les tracas que nous subissons chaque semaine depuis toujours. Parce que la liberté de l'un-e ne doit pas empiéter sur celle de l'autre, et qu'en nous diffamant et qu'en encourageant la violence contre nous, illes n'utilisent pas leur liberté d'expression: illes nous marchent sur la gueule.
___________________
[1] Croyez-moi sur parole. Lol.
mardi 28 août 2012
Le F.E.A.R, une organisation anarchiste? (1)
Je dois avouer que cette nouvelle me rend assez confus. Des « anarchistes » servant dans l'armée américaine auraient assassiné un jeune homme et son amoureuse après que celui-ci ait apparemment pris la décision de quitter leur groupe de « milice ».
Leur projet risquant d'être éventé? Faire sauter un barrage, empoisonner l'industrie de la pomiculture et assassiner Obama. Ils avaient déjà, paraît-il, acheté pour plus de 80 000$ de matériel, notamment des armes à feu automatiques, dans l'objectif de servir leur sombre dessein.
Leur nom: le F.E.A.R., « Forever Enduring Always Ready ».
J'ai trouvé assez peu de signes rattachant les quatre militaires à l'anarchisme. Les médias intéressés à l'histoire, essentiellement anglophones, parlent cependant unanimement d'anarchistes. La preuve évoquée: les tatouages rappelant le « symbole de l'anarchie [1]». Je n'ai toujours pas trouvé de photos l'attestant, toutefois. Si vous en trouvez, prières de diffuser.
Par ailleurs, leurs plans d'attaques visant le gouvernement et la déstabilisation de l'industrie devaient permettre de « redonner le gouvernement au peuple », car, selon un des membres du groupe, « le gouvernement a besoin de changements ». Voilà pourquoi ils souhaitaient renverser ce gouvernement (le terme utilisé ici en anglais est overthrow).
Les informations sont fragmentaires dans tous les articles jusqu'à maintenant rapportés. Cela dit, l'interrogatoire d'un des membres du groupe (Michael Burnett), qui a témoigné contre ses ex-compères, est particulièrement étrange. Un court vidéo est disponible ici. Tout d'abord, notons que le militaire accusé apparaît en tenue militaire, drapeau américain à l'épaule. Un accident? Peut-être. Toutefois, alors que l'officier de justice lui demande si son groupe visait à déclencher une révolution, Burnett a acquiescé avant d'ajouter : « patriotism ». Il aurait aussi été mis en contact avec ce que son camarade appelait le « Book about true patriots ». Le même individu utilisait un article de revue sur un jeu vidéo évoquant la prise de pouvoir, aux États-Unis, des forces armées. C'est le patriotisme et le rêve de faire un putsch militaire qui motivait ces anarchistes? Ah bon.
Le recruteur du groupe, Isaac Aguigui, et qui semblait en quelque sorte le leader de la milice, est un personnage sinistre. Après la mort suspecte (selon certains médias) de sa femme, qui était alors enceinte, il utilise les fonds de l'assurance-vie (500 000$) afin de procurer des armes à son organisation. Ce serait peut-être également lui qui aurait ouvert le feu sur Roarke (récemment sorti de l'armée) et sur l'amoureuse de celui-ci. Crime hideux s'il en est, commis sans doute dans la peur que leur ancien camarade ne se livre à la délation.
Il y a quelque chose de troublant dans le passé de Aguigui: il aurait été membre actif du Parti Républicain. Il aurait entre autres servi de « page » à la Convention républicaine de 2008, bien que l'identité du page partageant le même nom et les mêmes traits de visage que l'assassin n'ait pas encore été confirmée. Il aurait aussi représenté l'État de Washington dans le cadre d'une activité nommée « American Legion Boys Nation », un genre de simulation de session parlementaire. Ce programme est porteur d'un projet profondément nationaliste.
Au moment du double-assassinat, Aguigui était-il toujours membre du Parti Républicain? Avait-il gardé des convictions conservatrices[2]?
Il est pertinent de rappeler, en tout cas, que l'une des principales caractéristiques des anarchistes est l'antinationalisme et l'antipatriotisme. Le libellé de l'accusation peut affirmer ce qu'il veut, ce ne sont pas les idéaux de Kropotkine, de Bakounine, d'Élisée Reclus, de Stirner, de Lhermina et compagnie qui ont inspiré les assassinats et la conspiration. Le nom même de F.E.A.R. ne sonne pas très anarchiste. A-t-on affaire ici, plutôt, à une dénomination générale de la part des procureurs? Comme quoi toute attaque visant à instaurer un climat d'instabilité serait un attentat anarchiste? Par ailleurs, il est possible que l'association de l'anarchisme et du F.E.A.R. serait née d'une appréciation fictive de l'anarchisme. C'est-à-dire, en termes compréhensibles: les membres de la milice auraient voulu avoir l'air badass, alors il auraient adopté un nom épeurant et des tatous à la symbolique féroce... de réputation[3].
Il faut aussi mentionner que HateWatch, qui se spécialise dans la surveillance des organisations d'extrême-droite et qui a commenté rapidement le drame, ne fait pas le rapprochement entre anarchisme et tatouage « ressemblant au symbole de l'anarchie ». Ce rapprochement semble tirer ses origines de l'ignorance de procureurs ou de leur terminologie confuse, reprise ensuite par les médias.
Le vaste complot imaginé par les membres du F.E.A.R. ne devrait pas non plus éclipser les véritables victimes (connues et confirmées) des militaires arrêtés : Michael Roark et sa partenaire, Tiffany York, âgée seulement de 17 ans. Obama est bien vivant, lui, qu'il ait été visé ou non par des plan chimériques.
Ajout: Anne Archet remarque, dans un commentaire ci-dessous, que le plan du FEAR pourrait avoir un lien avec le célèbre roman d'extrême-droite, The Turner Diaries, qui a joué un rôle dans l'inspiration de plusieurs attentats antérieurs. The Turner Diaries raconte et glorifie l'histoire de suprémacistes blancs qui, après avoir déclenché une révolution raciste et commis plusieurs attentats contre un gouvernement de gauche, participent à une guerre nucléaire qui anéantit les trois-quarts de la planète. Les similitudes sont importantes entre le projet du FEAR et le roman, mais j'attends de nouvelles informations avant de faire une connexion directe.
______________
[1] « He [Isaac Aguigui] used the Army to recruit militia members, who wore distinctive tattoos that resemble an anarchy symbol » Source.
[2]«"When Obama outlined his health-care plan, 17-year-old Isaac Aguigui of Cashmere said, 'That makes absolutely no sense.' "» Source.
[3] Bien plus question ici, finalement, de Sons of Anarchy que de Chomsky.
Leur projet risquant d'être éventé? Faire sauter un barrage, empoisonner l'industrie de la pomiculture et assassiner Obama. Ils avaient déjà, paraît-il, acheté pour plus de 80 000$ de matériel, notamment des armes à feu automatiques, dans l'objectif de servir leur sombre dessein.
Leur nom: le F.E.A.R., « Forever Enduring Always Ready ».
J'ai trouvé assez peu de signes rattachant les quatre militaires à l'anarchisme. Les médias intéressés à l'histoire, essentiellement anglophones, parlent cependant unanimement d'anarchistes. La preuve évoquée: les tatouages rappelant le « symbole de l'anarchie [1]». Je n'ai toujours pas trouvé de photos l'attestant, toutefois. Si vous en trouvez, prières de diffuser.
Par ailleurs, leurs plans d'attaques visant le gouvernement et la déstabilisation de l'industrie devaient permettre de « redonner le gouvernement au peuple », car, selon un des membres du groupe, « le gouvernement a besoin de changements ». Voilà pourquoi ils souhaitaient renverser ce gouvernement (le terme utilisé ici en anglais est overthrow).
Les informations sont fragmentaires dans tous les articles jusqu'à maintenant rapportés. Cela dit, l'interrogatoire d'un des membres du groupe (Michael Burnett), qui a témoigné contre ses ex-compères, est particulièrement étrange. Un court vidéo est disponible ici. Tout d'abord, notons que le militaire accusé apparaît en tenue militaire, drapeau américain à l'épaule. Un accident? Peut-être. Toutefois, alors que l'officier de justice lui demande si son groupe visait à déclencher une révolution, Burnett a acquiescé avant d'ajouter : « patriotism ». Il aurait aussi été mis en contact avec ce que son camarade appelait le « Book about true patriots ». Le même individu utilisait un article de revue sur un jeu vidéo évoquant la prise de pouvoir, aux États-Unis, des forces armées. C'est le patriotisme et le rêve de faire un putsch militaire qui motivait ces anarchistes? Ah bon.
Le recruteur du groupe, Isaac Aguigui, et qui semblait en quelque sorte le leader de la milice, est un personnage sinistre. Après la mort suspecte (selon certains médias) de sa femme, qui était alors enceinte, il utilise les fonds de l'assurance-vie (500 000$) afin de procurer des armes à son organisation. Ce serait peut-être également lui qui aurait ouvert le feu sur Roarke (récemment sorti de l'armée) et sur l'amoureuse de celui-ci. Crime hideux s'il en est, commis sans doute dans la peur que leur ancien camarade ne se livre à la délation.
Il y a quelque chose de troublant dans le passé de Aguigui: il aurait été membre actif du Parti Républicain. Il aurait entre autres servi de « page » à la Convention républicaine de 2008, bien que l'identité du page partageant le même nom et les mêmes traits de visage que l'assassin n'ait pas encore été confirmée. Il aurait aussi représenté l'État de Washington dans le cadre d'une activité nommée « American Legion Boys Nation », un genre de simulation de session parlementaire. Ce programme est porteur d'un projet profondément nationaliste.
Au moment du double-assassinat, Aguigui était-il toujours membre du Parti Républicain? Avait-il gardé des convictions conservatrices[2]?
Il est pertinent de rappeler, en tout cas, que l'une des principales caractéristiques des anarchistes est l'antinationalisme et l'antipatriotisme. Le libellé de l'accusation peut affirmer ce qu'il veut, ce ne sont pas les idéaux de Kropotkine, de Bakounine, d'Élisée Reclus, de Stirner, de Lhermina et compagnie qui ont inspiré les assassinats et la conspiration. Le nom même de F.E.A.R. ne sonne pas très anarchiste. A-t-on affaire ici, plutôt, à une dénomination générale de la part des procureurs? Comme quoi toute attaque visant à instaurer un climat d'instabilité serait un attentat anarchiste? Par ailleurs, il est possible que l'association de l'anarchisme et du F.E.A.R. serait née d'une appréciation fictive de l'anarchisme. C'est-à-dire, en termes compréhensibles: les membres de la milice auraient voulu avoir l'air badass, alors il auraient adopté un nom épeurant et des tatous à la symbolique féroce... de réputation[3].
Il faut aussi mentionner que HateWatch, qui se spécialise dans la surveillance des organisations d'extrême-droite et qui a commenté rapidement le drame, ne fait pas le rapprochement entre anarchisme et tatouage « ressemblant au symbole de l'anarchie ». Ce rapprochement semble tirer ses origines de l'ignorance de procureurs ou de leur terminologie confuse, reprise ensuite par les médias.
Le vaste complot imaginé par les membres du F.E.A.R. ne devrait pas non plus éclipser les véritables victimes (connues et confirmées) des militaires arrêtés : Michael Roark et sa partenaire, Tiffany York, âgée seulement de 17 ans. Obama est bien vivant, lui, qu'il ait été visé ou non par des plan chimériques.
Ajout: Anne Archet remarque, dans un commentaire ci-dessous, que le plan du FEAR pourrait avoir un lien avec le célèbre roman d'extrême-droite, The Turner Diaries, qui a joué un rôle dans l'inspiration de plusieurs attentats antérieurs. The Turner Diaries raconte et glorifie l'histoire de suprémacistes blancs qui, après avoir déclenché une révolution raciste et commis plusieurs attentats contre un gouvernement de gauche, participent à une guerre nucléaire qui anéantit les trois-quarts de la planète. Les similitudes sont importantes entre le projet du FEAR et le roman, mais j'attends de nouvelles informations avant de faire une connexion directe.
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[1] « He [Isaac Aguigui] used the Army to recruit militia members, who wore distinctive tattoos that resemble an anarchy symbol » Source.
[2]«"When Obama outlined his health-care plan, 17-year-old Isaac Aguigui of Cashmere said, 'That makes absolutely no sense.' "» Source.
[3] Bien plus question ici, finalement, de Sons of Anarchy que de Chomsky.
Libellules :
défense intellectuelle,
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UdeM: rassemblement demain matin.
Je transmets l'information.
Les demandes d'aide à l'UdeM se sont multipliées depuis les dernières heures, la vérité est que la situation actuelle à l'UdeM est plus que trash : trop peu nombreux et nombreuses par rapport au nombre incroyable de policiers qui patrouillent, profilent, intimident et arrêtent nos camarades.
Les demandes d'aide à l'UdeM se sont multipliées depuis les dernières heures, la vérité est que la situation actuelle à l'UdeM est plus que trash : trop peu nombreux et nombreuses par rapport au nombre incroyable de policiers qui patrouillent, profilent, intimident et arrêtent nos camarades.
Tout en étant conscient-e-s que l'UQAM a aussi besoin de militants et
militantes, une aide significative pour demain matin (mercredi le 29
août) serait VRAIMENT appréciée.
La police n'a pas sa place dans nos écoles!
MERCREDI 29 AOUT
7H30
DEVANT LE 3200 JEAN-BRILLANT
MÉTRO UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL OU CÔTE-DES-NEIGES
Mise à jour: finalement, l'UdeM a décidé d'annuler les cours en grève jusqu'à la fin de la semaine.
La police n'a pas sa place dans nos écoles!
MERCREDI 29 AOUT
7H30
DEVANT LE 3200 JEAN-BRILLANT
MÉTRO UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL OU CÔTE-DES-NEIGES
Mise à jour: finalement, l'UdeM a décidé d'annuler les cours en grève jusqu'à la fin de la semaine.
UdeM, prison.
Voilà un bel article qui ne dit pas grand-chose, et qui décrit mal le climat de terreur que subissent actuellement des étudiant-e-s et profs de l'UdeM. Et pourant, en-dehors des réseaux sociaux, c'est à peu près la seule info qui filtre. Elle ne mentionne pas que des agents de sécurité enferment des gens dans certaines classes pour que les cours se donnent, et que des profs ont reçu l'ordre de faire fi de leur libre-arbitre et de donner leurs cours malgré tout, sous la menace.
Dans quelle sorte de régime les matraques et les amendes menacent celui ou celle qui refuse de rentrer au bureau et de travailler, alors que les flics patrouillent dans les corridors? Dans quelle sorte de régime des profs en pleurs doivent enseigner devant une classe de 4 personnes?
Une assemblée générale a aussi été prise en souricière. Il n'est même plus question de débattre, de s'exprimer ou de faire quoi que ce soit.
Vous en vouliez de l'obéissance? En v'là. De l'obéissance dans toute sa profonde laideur, avec ses têtes baissées, ses menottes, sa violence.
Dans quelle sorte de régime les matraques et les amendes menacent celui ou celle qui refuse de rentrer au bureau et de travailler, alors que les flics patrouillent dans les corridors? Dans quelle sorte de régime des profs en pleurs doivent enseigner devant une classe de 4 personnes?
Une assemblée générale a aussi été prise en souricière. Il n'est même plus question de débattre, de s'exprimer ou de faire quoi que ce soit.
Vous en vouliez de l'obéissance? En v'là. De l'obéissance dans toute sa profonde laideur, avec ses têtes baissées, ses menottes, sa violence.
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brutalité policière,
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lundi 27 août 2012
Rentrée forcée à l'UdeM
Les rumeurs et témoignages se multiplient. L'UdeM est redevenue, comme au printemps dernier pendant quelques jours, une université occupée. Alors que les levées de cours à l'UQAM n'ont pas provoqué d'intervention policière, les udemien-ne-s ont dû faire face à une coercition sévère. Les agents de sécurité de l'institution ont entre autres séquestré des étudiant-e-s (ceux-ci n'étaient pas barricadés) qui avaient simplement refusé de s'identifier, vandalisé le matériel de CUTV et forcé des professeur-e-s à rentrer en classe.
Le climat est dégueulasse. Guy Breton, le recteur, a passablement réussi à transformer son université en État totalitaire. Ce n'est d'ailleurs pas de sa propre initiative que la police est entrée dans le Pavillon Jean-Brillant. Breton doit assumer ses responsabilités dans toute cette histoire: c'est réellement ce petit Mussolini minable qui entretient le chaos à l'université, lui et ses copains du gouvernement.
Aucune stabilité n'est possible dans ce contexte. Plus de répression entraînera encore plus de désordre, et les gouvernant-e-s seraient naïfs de croire que les résultats de leurs décisions n'auront pas de conséquences à long terme, même si dans les prochains jours, le mouvement venait à s'effondrer complètement.
Le climat est dégueulasse. Guy Breton, le recteur, a passablement réussi à transformer son université en État totalitaire. Ce n'est d'ailleurs pas de sa propre initiative que la police est entrée dans le Pavillon Jean-Brillant. Breton doit assumer ses responsabilités dans toute cette histoire: c'est réellement ce petit Mussolini minable qui entretient le chaos à l'université, lui et ses copains du gouvernement.
Aucune stabilité n'est possible dans ce contexte. Plus de répression entraînera encore plus de désordre, et les gouvernant-e-s seraient naïfs de croire que les résultats de leurs décisions n'auront pas de conséquences à long terme, même si dans les prochains jours, le mouvement venait à s'effondrer complètement.
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manifestation
mercredi 22 août 2012
Le Groupe Altus qui compte les manifestant-e-s.
Radio-Canada a dépensé un montant x afin de connaître le "vrai" nombre de manifestant-e-s aujourd'hui, grâce à l'aide du groupe Altus.
Une recherche sur le site web nous apprend que cette firme ne semble pas avoir de nombreuses expériences dans le domaine de l'estimation de manifs. Le site de Radio-Canada nous affirme qu'il y a eu deux calculs: un à la Place du Canada, alors que la foule était immobile, et un autre plus tard, coin Bleury et Sherbrooke.
Je ne remets pas en question le deuxième résultat obtenu, qui l'aurait été avec des compteurs à mains, même si on ne connaît pas vraiment la méthodologie. Idéalement, il aurait fallu rester immobile et cliquer sur le compteur une fois toutes les dix personnes. Il m'arrive de le faire en comptant par bloc de 100 personnes mentalement, et de noter chaque bloc sur une feuille de papier avant de multiplier. C'est moins fiable mais ça fait l'affaire. Pour y arriver, il faut repérer un goulot d'étranglement: souvent un coin de rue ou une avenue plus étroite que les autres, qui nous permet de réduire au maximum l'incertitude.
Les calculs selon la densité dans un espace donné ne sont selon moi absolument pas fiables. Tout d'abord parce qu'il n'y a jamais autant de gens sur la ligne de départ qu'en plein milieu de la manifestation. Faire un calcul à 14h35, c'était une idée foireuse, étant donné que nous ne sommes parti-e-s que bien plus tard. Comme des milliers d'autres manifestant-e-s aguerri-e-s, j'ai l'habitude d'arriver au moins une demie-heure après le début "officiel" d'une grande manifestation.
Interviewé par SRC, Jean-François Grenier, directeur de la filiale recherche marketing du Groupe Altus, dit que c'est à l'avantage des manifestant-e-s de gonfler leur nombre. On pourrait répondre que c'est à l'avantage d'une grande firme très capitaliste qui fait dans l'immobilier que de proposer des estimations conservatrices vis-à-vis d'un mouvement qui se méfie de la corruption dans le monde de la construction. Rappelons aussi que ce ne sont PAS des scientifiques, mais des entrepreneurs dont l'objectif est de réaliser des profits. Si par exemple les évaluateurs/trices étaient arrivé-e-s à un résultat significativement différent lors des deux comptages (il faut croire que le Groupe Altus arrive à un chiffre d'environ 12 000 les deux fois), il aurait été malaisé de présenter cette anomalie à Radio-Canada. Dans le cas d'études scientifiques, ces anomalies sont toujours relevées. En d'autres mots, ce n'est pas parce que Radio-Canada les a payés une fortune pour qu'ils estiment une foule que le Groupe Altus est un acteur neutre et fiable dans le débat. Un peu tiré par les cheveux, vous dites? Et pourquoi remettre alors en question l'honnêteté des organisateurs/trices des manifs?
Cela dit, j'ai toujours eu moi-même des estimations plus basses que celles des organisateurs/trices des manifestations. Parfois même plus basses que celles de la police. Je pense que les organisateurs/trices ont souvent un excès d'enthousiasme quand illes comptent les manifestant-e-s. Ça inclue les gens du mouvement des Cols Rouges, de Radio-X et des fans des Nordiques.
Radio-Canada cite (sans guillemets) M. Grenier à propos de la manifestation du 22 mars, qui remet en question le nombre de 200 000, qui a été largement retenu par la population:
« Pour contenir une telle foule [200 000 personnes] dans la Place du Canada, un espace de 13 000 mètres carrés, il y aurait dû y avoir 12 personnes au mètre carré ».
Cela dit, une foule déborde souvent de tous les côtés. Elle ne se limite pas au petit espace d'une place, d'un parc ou d'un square. Et quand la marche est partie, il y a encore du monde qui arrive et d'autres qui empruntent des rues parallèles! À l'inverse, avant même qu'une marche se termine, les gens évacuent déjà massivement (pas juste 10%!). Se fier sur la densité d'une foule lors du rassemblement de fin de parcours, c'est ridicule.
M. Grenier a déjà parlé de calcul de foule. C'était en 2003 à Radio-Canada. Il dit que le calcul le plus efficace se fait alors que la foule est compacte: on peut alors calculer la densité. Quand la foule est en mouvement, c'est « plus difficile ». En ce qui me concerne, je crois plutôt le contraire: les calculs de densité d'une foule, lors d'une manifestation, ne valent pas un clou. Le Groupe Altus a beau déployer des moyens impressionnants avec des modèles mathématiques, informatiques et un facteur de dispersion, je ne pense pas qu'on puisse se servir de telles informations.
Une foule compacte compte environ 2,6 personnes au m2, selon M. Grenier. En admettant qu'on aurait calculé la foule du 22 mars selon cet unique critère, on serait arrivé-e-s à un résultat de 34 000 personnes. Toute personne expérimentée vous répondrait en riant que le 22 mars dernier, nous n'étions bien entendu pas que 34 000 personnes. Une telle foule ne ressemble tout simplement pas à ça. Mais un simple calcul de débit nous permet aussi de remettre en doute un tel résultat. Sur Sherbrooke, en effet, les manifestant-e-s du 22 mars marchaient d'un pas rapide; et ça a duré une heure et demie. Je le sais car je suis resté posté du début à la fin au même endroit, avant de suivre le cortège. Si nous avions été seulement 34 000 personnes, il aurait fallu que le débit ne soit que de 6,25 personnes à la seconde. Ce qui est hautement improbable. À vue de nez, après la manifestation, j'en était plutôt parvenu à un débit moyen de 20 personnes par seconde au minimum, ce qui nous ramène à 108 000 manifestant-e-s. Même si c'est un calcul non-scientifique, je pense que ça vaut autant que le calcul de densité de M. Grenier et de sa firme.
Je le répète: le meilleur moyen d'estimer une foule de manifestant-e-s est de contrôler un point de passage. Avec un compteur à mains. Les journalistes de Radio-Canada n'ont pas besoin d'embaucher une firme pour le faire. Illes auraient pu simplement acheter trois compteurs à 5$ et envoyer des gens sur un coin de rue, un viaduc ou un parvis d'église. Même en admettant que les chiffres d'Altus soient plus fiables, c'est encore du gaspillage d'argent.
Mise à jour: des espèces d'imbéciles de Quebecor parlent de 5000 personnes. C'est carrément de la désinformation.
Une recherche sur le site web nous apprend que cette firme ne semble pas avoir de nombreuses expériences dans le domaine de l'estimation de manifs. Le site de Radio-Canada nous affirme qu'il y a eu deux calculs: un à la Place du Canada, alors que la foule était immobile, et un autre plus tard, coin Bleury et Sherbrooke.
Je ne remets pas en question le deuxième résultat obtenu, qui l'aurait été avec des compteurs à mains, même si on ne connaît pas vraiment la méthodologie. Idéalement, il aurait fallu rester immobile et cliquer sur le compteur une fois toutes les dix personnes. Il m'arrive de le faire en comptant par bloc de 100 personnes mentalement, et de noter chaque bloc sur une feuille de papier avant de multiplier. C'est moins fiable mais ça fait l'affaire. Pour y arriver, il faut repérer un goulot d'étranglement: souvent un coin de rue ou une avenue plus étroite que les autres, qui nous permet de réduire au maximum l'incertitude.
Les calculs selon la densité dans un espace donné ne sont selon moi absolument pas fiables. Tout d'abord parce qu'il n'y a jamais autant de gens sur la ligne de départ qu'en plein milieu de la manifestation. Faire un calcul à 14h35, c'était une idée foireuse, étant donné que nous ne sommes parti-e-s que bien plus tard. Comme des milliers d'autres manifestant-e-s aguerri-e-s, j'ai l'habitude d'arriver au moins une demie-heure après le début "officiel" d'une grande manifestation.
Interviewé par SRC, Jean-François Grenier, directeur de la filiale recherche marketing du Groupe Altus, dit que c'est à l'avantage des manifestant-e-s de gonfler leur nombre. On pourrait répondre que c'est à l'avantage d'une grande firme très capitaliste qui fait dans l'immobilier que de proposer des estimations conservatrices vis-à-vis d'un mouvement qui se méfie de la corruption dans le monde de la construction. Rappelons aussi que ce ne sont PAS des scientifiques, mais des entrepreneurs dont l'objectif est de réaliser des profits. Si par exemple les évaluateurs/trices étaient arrivé-e-s à un résultat significativement différent lors des deux comptages (il faut croire que le Groupe Altus arrive à un chiffre d'environ 12 000 les deux fois), il aurait été malaisé de présenter cette anomalie à Radio-Canada. Dans le cas d'études scientifiques, ces anomalies sont toujours relevées. En d'autres mots, ce n'est pas parce que Radio-Canada les a payés une fortune pour qu'ils estiment une foule que le Groupe Altus est un acteur neutre et fiable dans le débat. Un peu tiré par les cheveux, vous dites? Et pourquoi remettre alors en question l'honnêteté des organisateurs/trices des manifs?
Cela dit, j'ai toujours eu moi-même des estimations plus basses que celles des organisateurs/trices des manifestations. Parfois même plus basses que celles de la police. Je pense que les organisateurs/trices ont souvent un excès d'enthousiasme quand illes comptent les manifestant-e-s. Ça inclue les gens du mouvement des Cols Rouges, de Radio-X et des fans des Nordiques.
Radio-Canada cite (sans guillemets) M. Grenier à propos de la manifestation du 22 mars, qui remet en question le nombre de 200 000, qui a été largement retenu par la population:
« Pour contenir une telle foule [200 000 personnes] dans la Place du Canada, un espace de 13 000 mètres carrés, il y aurait dû y avoir 12 personnes au mètre carré ».
Cela dit, une foule déborde souvent de tous les côtés. Elle ne se limite pas au petit espace d'une place, d'un parc ou d'un square. Et quand la marche est partie, il y a encore du monde qui arrive et d'autres qui empruntent des rues parallèles! À l'inverse, avant même qu'une marche se termine, les gens évacuent déjà massivement (pas juste 10%!). Se fier sur la densité d'une foule lors du rassemblement de fin de parcours, c'est ridicule.
M. Grenier a déjà parlé de calcul de foule. C'était en 2003 à Radio-Canada. Il dit que le calcul le plus efficace se fait alors que la foule est compacte: on peut alors calculer la densité. Quand la foule est en mouvement, c'est « plus difficile ». En ce qui me concerne, je crois plutôt le contraire: les calculs de densité d'une foule, lors d'une manifestation, ne valent pas un clou. Le Groupe Altus a beau déployer des moyens impressionnants avec des modèles mathématiques, informatiques et un facteur de dispersion, je ne pense pas qu'on puisse se servir de telles informations.
Une foule compacte compte environ 2,6 personnes au m2, selon M. Grenier. En admettant qu'on aurait calculé la foule du 22 mars selon cet unique critère, on serait arrivé-e-s à un résultat de 34 000 personnes. Toute personne expérimentée vous répondrait en riant que le 22 mars dernier, nous n'étions bien entendu pas que 34 000 personnes. Une telle foule ne ressemble tout simplement pas à ça. Mais un simple calcul de débit nous permet aussi de remettre en doute un tel résultat. Sur Sherbrooke, en effet, les manifestant-e-s du 22 mars marchaient d'un pas rapide; et ça a duré une heure et demie. Je le sais car je suis resté posté du début à la fin au même endroit, avant de suivre le cortège. Si nous avions été seulement 34 000 personnes, il aurait fallu que le débit ne soit que de 6,25 personnes à la seconde. Ce qui est hautement improbable. À vue de nez, après la manifestation, j'en était plutôt parvenu à un débit moyen de 20 personnes par seconde au minimum, ce qui nous ramène à 108 000 manifestant-e-s. Même si c'est un calcul non-scientifique, je pense que ça vaut autant que le calcul de densité de M. Grenier et de sa firme.
Je le répète: le meilleur moyen d'estimer une foule de manifestant-e-s est de contrôler un point de passage. Avec un compteur à mains. Les journalistes de Radio-Canada n'ont pas besoin d'embaucher une firme pour le faire. Illes auraient pu simplement acheter trois compteurs à 5$ et envoyer des gens sur un coin de rue, un viaduc ou un parvis d'église. Même en admettant que les chiffres d'Altus soient plus fiables, c'est encore du gaspillage d'argent.
Mise à jour: des espèces d'imbéciles de Quebecor parlent de 5000 personnes. C'est carrément de la désinformation.
Photo de la manifestation du 22 août (?). Par Laurie Lee. |
vendredi 17 août 2012
lundi 13 août 2012
Vous resterez à la remorque des partis.
Quoi que vous demandiez, quoi que vous fassiez, tant que vous compterez sur le système parlementaire, vous ne serez jamais libres. Vous resterez pendu-e-s aux lèvres des politicien-n-es, à essayer d'interpréter la moindre syllabe et la moindre phrase ou promesse creuse.
Illes regarderont les sondages et décideront de la date des élections. Illes choisiront les juges qui pourront éventuellement mieux servir leurs intérêts. Illes accorderont des subsides à leurs propres tueurs/euses à gages. Illes vous mentiront. Illes vous décevront. Vous le savez déjà.
Attendre patiemment le résultat des élections en espérant que tout change par magie après votre passage aux urnes, c'est tendre en souriant le cul vers vos agresseurs.
Et ne comptez pas sur moi pour faire un choix "stratégique". Le suicide n'est pas stratégique quand on veut vivre. Et contrairement à vous, je n'ai pas envie du tout de vous imposer un choix absurde et l'idéologie d'une corporation électorale.
Et c'est ce que le parti qui recevra votre vote constitue: une bête corporation, une machine à cash (même QS). Et attaché-e-s à cette business par le cou, vous continuerez à bêler contre les gens que vous croyez responsables de votre défaite, sans vous rendre compte que même si votre idole politique gagne, eh bien vous perdez encore. Vous resterez à la remorque des partis, des sujets obéissants, et vous perdrez.
Illes regarderont les sondages et décideront de la date des élections. Illes choisiront les juges qui pourront éventuellement mieux servir leurs intérêts. Illes accorderont des subsides à leurs propres tueurs/euses à gages. Illes vous mentiront. Illes vous décevront. Vous le savez déjà.
Attendre patiemment le résultat des élections en espérant que tout change par magie après votre passage aux urnes, c'est tendre en souriant le cul vers vos agresseurs.
Et ne comptez pas sur moi pour faire un choix "stratégique". Le suicide n'est pas stratégique quand on veut vivre. Et contrairement à vous, je n'ai pas envie du tout de vous imposer un choix absurde et l'idéologie d'une corporation électorale.
Et c'est ce que le parti qui recevra votre vote constitue: une bête corporation, une machine à cash (même QS). Et attaché-e-s à cette business par le cou, vous continuerez à bêler contre les gens que vous croyez responsables de votre défaite, sans vous rendre compte que même si votre idole politique gagne, eh bien vous perdez encore. Vous resterez à la remorque des partis, des sujets obéissants, et vous perdrez.
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