samedi 1 mai 2010
compte-rendu des manifestations du 1er mai à Montréal
"À Montréal, environ 300 manifestants se sont rassemblés à midi derrière la station de métro Lionel-Groulx (au coin des rues Atwater et Saint-Jacques) pour participer à une marche."
En réalité, j'en ai plutôt compté environ 5 000, dont une importante proportion de militant-e-s de Québec Solidaire, incluant Françoise David qui mangeait un fudge. La marche visait à faire la promotion de services publics de qualité et accessibles - voire gratuits dans le cas de la santé - et donc attaquait les hausses de tarifs du gouvernement Charest. Ce qui m'a le plus marqué dans le discours, c'est cette référence constante à l'équité. Ça me titille un peu mais on y reviendra une autre fois.
Sinon, la manifestation a été plutôt ennuyante. Comme en 2008, les syndicats avaient pris la peine d'enregistrer leurs propres slogans sur MP3 et de les faire cracher de manière assourdissante au travers de haut-parleurs. En tête de cortège, je rencontre un ami: impossible de discuter. Les enregistrements de bruits de foule enterrent paradoxalement le bruit de la véritable foule. Si c'est pas laisser la place à la parole populaire, ça...
On ne parlera même pas du service d'ordre, qui devait compter pour au moins 10% des manifestant-e-s. Mais au rythme où cette tumeur croît, bientôt tout le monde sera dedans et l'effet s'annulera.
J'ai bien aimé manifester dans le Sud-Ouest, en revanche.
***
La manifestation anticapitaliste a commencé vers 16h00. J'ai été étonné de voir tant de monde se réunir au Carré Saint-Louis. Je n'ai pas compté avec précision, mais par expérience, je dirais qu'on était entre 800 et 1500. En tout cas, nous étions clairement plus de 300, qui semble être le chiffre magique de LCN aujourd'hui.
Les choses ont failli très mal tourner: il paraît que des policiers ont voulu arracher des banderoles et un ballot de bâtons dédiés à la confection de pancartes et de drapeaux, prétendant que c'était des "armes illégales" ou que sais-je. Beaucoup de gens se sont massés devant une patrouille anti-émeute qui formait un îlot au milieu du parc (nouvelle tactique?) et quelques cavaliers dont les chevaux ont commencé à s'énerver. Cinq ou six autres flics en armure se sont déplacés à la file indienne en plein centre de la foule afin de prêter main-forte aux crétins de l'îlot. Puis le calme est revenu. Il y a encore eu un peu de trouble quand les discours ont commencé: des maîtres-chiens (ne me demandez pas ce qu'ils foutaient là) ont inutilement menacé des anars et des cocos qui attendaient patiemment que la manif commence.
Par la suite, il n'y a pas eu, à ma connaissance, d'autres échauffourées. Nous avons marché jusqu'au centre-ville où quelques intrépides ont réussi à dérouler une grande banderole sur un édifice: moment mémorable. Vers 18h30, près de l'Université McGill, nous nous sommes dispersé-e-s. L'hélicoptère de la police nous aura suivi-e-s pendant toute la marche.
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Vite comme ça, je ne pense pas avoir manqué quelque chose.
RépondreSupprimerJ'ai de plus en plus de misère à me déplacer pour une manifestion, qu'elle soit radicale ou non.
On tourne en rond....
manifestation et non manifestion
RépondreSupprimerEn attendant que le soccer recommence dans le parc d'à côté, je trouve que la manif est un sport plutôt commode.
RépondreSupprimerOui, mais avec une température de marde, c'est moins invitant. Sinon je suis d'accord, c'est comme ça qu'on doit le voir.
RépondreSupprimerSinon, vive le soccer. On commence à jouer dehors bientôt nous aussi.
Eh bien, c'était chill. Très relax, très calme. Des slogans un peu réac (Charest n'est PAS le problème, et le capitalisme ne doit pas être répondu par une RÉSISTANCE) mais enfin.
RépondreSupprimerEt « lol » à l'anti-émeute du début. Probablement des inexpérimentés poches.
Et cette façon de fouiller arbitrairement le monde, je sais pas à quoi ça sert. Bon, apparemment ils auraient trouvé une barre de fer dans un sac à dos, mais quand j'ai vu qu'ils fouillaient, j'ai juste traversé la rue à un autre endroit et je n'ai même pas eu à subir le moindre regard.
RépondreSupprimerJe préfère quand ils font des trucs confus, tentant seulement sporadiquement de nous provoquer. C'est pas mal moins intimidant que les grands déploiements avec les routes barrées et les brutes qui crient "bouge, bouge" en choeur. Aujourd'hui, les flics faisaient juste rentrer dans le tas en désordre. Si on avait décidé d'être un peu plus farouches, on aurait facilement pu désarçonner les cavaliers encerclés et voler les casques des policiers-ères isolé-e-s et sans bouclier.
Mon inquiétude principale était reliée à la présence d'enfants.