lundi 31 mai 2010

Retour sur le Salon du Livre anarchiste

La salle principale était noire de monde du début à la fin. Quelques ateliers m'ont semblé être moins populaires (une dizaine de personnes seulement dans la salle de projection, par exemple) mais d'une manière générale, ils ont été fort appréciés et applaudis. J'ai toutefois entendu dire que l'atelier sur l'eugénisme et la gauche avait créé quelques remous attribuables à la présence de discours critiquant de manière virulente quelques féministes notoires.

D'autres ateliers pour lesquels j'avais des attentes très élevées m'ont ennuyé profondément. Je pense qu'il était par exemple inutile de nous donner une définition du néolibéralisme dans l'atelier "La crise économique et écologique du capitalisme", qui était autrement construit comme une introduction générale qu'on aurait pu servir à des élèves de secondaire un tellement c'était rempli de lieux communs. L'atelier précédent, "Résistance étudiante au G20", a commencé en retard et nous n'avons pas parlé du G20. C'était tout de même intéressant, mais il m'a semblé que les ratés de ces deux ateliers était un signe concret que les anarchistes ne savent pas quand arrêter de parler ni quand terminer leur introduction. En effet, plusieurs des ateliers contenant "G20" dans leur titre ne concernaient pas du tout le Sommet de Toronto. J'arrive à croire que l'on ne connait, en réalité, rien de l'ordre du jour de ce Sommet, sauf peut-être le projet de la taxe sur les banques qui met Harper en furie. Mais quand même.

À la fin je commençais sérieusement à avoir envie de partir, mais comme j'étais assis de l'autre côté de la salle et que jusqu'alors, chaque départ avait complètement déboussolé les animateurs/trices, j'ai décidé de rester. Jusqu'à ce qu'une irrésistible envie de pisser me force à me lever. Au moment où j'allais partir, ne pouvant plus contracter davantage mes sphincters, une anglophone, l'air suspicieux, a pris la parole: "Je voudrais demander aux journalistes et aux policiers présents de partir." Câlisse.

J'aurais dû partir quand même, et répondant aux regards ahuris, me justifier en disant que je n'étais pas un flic, que je partais parce que c'était plate, que j'avais déjà posé ma question et que ma vessie allait exploser comme un cocktail molotov, mais je n'ai pas osé. Je suis resté encore dix minutes.

J'ai aussi participé à la réunion des écrivain-e-s anarchistes et j'ai bon espoir que ce nouveau réseau parvienne à coordonner des actions très amusantes. J'ai encore quelques réserves face à une certaine insistance "d'écrire des choses subversives"[1] mais c'est assez superficiel.

Je suis reparti avec essentiellement de la littérature ludique: L'Aube noire, un roman autoédité de Bruno Massé, et Il y a des bonheurs réservés aux Pouceux, premier zine d'Élise. J'ai terminé de lire le zine ce matin, je vous ferai part de mes impressions plus tard.
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[1] Emmerder les gens cons est certes amusant, mais je ne vois pas pourquoi il faudrait insister sur la nature subversive du contenu. Qu'on dise franchement et en toute honnêteté ce qui nous passe par la tête; tant mieux si c'est subversif et tant pis si ça l'est pas.

2 commentaires:

  1. Bienvenue dans le fabuleux monde de l'idéalisme.

    Prochain arrêt : nulle part.

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  2. J'ai oublié de dire que d'une manière générale, j'ai vraiment adoré le Salon du Livre anarchiste. C'était vraiment très, très amusant et ça faisait du bien.

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