lundi 23 avril 2012

Procès, prison et négos.

Il y a beaucoup de choses à dire aujourd'hui.  Navré d'enterrer ce blogue de textes.  Notez cependant que j'ai plus ou moins pris congé aujourd'hui, et que beaucoup de choses se passent. 

Une activiste qui paiera plus que 1625$ en cas de défaite.

Je souhaitais tout d'abord livrer un vibrant texte en soutien aux personnes arrêtées samedi dernier, tout particulièrement V... qui a payé plus que sa juste part dans ce conflit.  Tout d'abord arrêtée au cours de l'été 2011 par ce que plusieurs pensent être l'escouade GAMMA - je pense cependant que la police n'a pas besoin de cette section du SPVM pour opprimer le peuple - elle a ensuite été prise en souricière par les flics, avec 90 autres personnes, dans le cadre d'une manifestation pacifique.  Contrairement au reste de ses co-détenu-e-s, elle a été gardée deux jours en prison avant d'être accusée au criminel pour bris de condition.  Peu importe le verdict final, le harcèlement policier dont elle est victime est tout à fait inacceptable.

Marc-André Cyr, sur Voir.ca, parle de près de 700 arrestations depuis le début de la grève, sans compter les suspensions, blessures, conditions, injonctions et retenues qui privent aussi plusieurs citoyen-ne-s de leur liberté.

Toutes ces luttes contre l'autorité judiciaire ne doivent pas occulter, bien entendu, le fait que des procès en cours concernent toujours des accusé-e-s du G-20, de manifs antérieures à la grève ou d'actions directes.  Je vous épargne les noms, surtout un qui me vient en tête. 

Vaut mieux regarder la réalité en face quand on doit subir un procès au criminel: ça peut durer de longues années.  Des années pendant lesquelles, malgré la "présomption" d'innocence, on n'est jamais vraiment libre.  Ces procès sont une forme de "dette" de l'activiste, qui épuise ses énergies et le/la traîne dans la boue.  La colère que nous devons ressentir face à la répression ne doit pas se limiter à dénoncer les coups de matraque, ni même les arrestations, mais aussi les procès qui n'en finissent pas.

Mon soutien sincère à toutes les personnes qui doivent passer par ce genre d'épreuves.  L'histoire vous rendra un jour hommage.

Aux journalistes: Gab = pas notre chef.

À ceux et celles qui continuent de voir en Gabriel Nadeau-Dubois un grand leader étudiant, notez qu'il ne fait pas partie de l'équipe devant se rendre à la table de négociation, malgré ce que les médias ignorants laissent parfois entendre.  S'il n'a pas proposé sa candidature au comité de négociation, ce n'est même sans doute pas parce qu'il est surchargé de travail, mais parce qu'il existe déjà des négociateurs/trices qui sont doué-e-s à la CLASSE. Gabriel Nadeau-Dubois n'est pas le chef de la grève.  Il n'est pas le chef de l'ASSÉ.  La CLASSE est loin d'être parfaite sur le plan décisionnel (c'est pas l'anarchie), mais il y a bien ça de vrai : elle n'a pas de chef-fe, de président-e ou de P.D.G.  Le conseil exécutif n'est pas hiérarchisé à proprement dit.  Vous pensez que ça se peut pas?

Ben ça se peut.

4 commentaires:

  1. Tu seras peut-être intéressé à lire ceci :
    http://conspiretoresist.wordpress.com/about-2/

    Je ne me souviens plus c'était dans laquelle des déclarations, mais de mémoire ça disait : le processus judiciaire est, en soi, une punition. Par le temps, l'énergie et l'argent qui y est détourné mais aussi par la surveillance et le contrôle que cela entraîne en plus de se voir couper de nos communautés.

    ps : moé aussi j't'aime, men

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  2. On est pas mal d'accord. D'ailleurs, je me rends compte qu'on en a parlé assez souvent.

    ps: je suis ému.

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  3. Je pense qu'elle n'est respectée ni par les activistes et/ou étudiant-e-s, ni par la ministre, ni par les administrations, et surtout pas par la police.

    Je pense aussi que la CLASSE ne contrôle rien et ne peut pas faire entrer les étudiant-e-s en "trêve" de force. Je pense que l'offre finale devra être très bonne pour que la crise se termine. Ça fait longtemps que la base décide par elle-même maintenant, et qu'elle se fout un peu des décisions prises en haut-lieu.

    Le gouvernement n'avait qu'à ne pas augmenter les frais de scolarité. Maintenant, il se ramasse avec des centaines de jeunes en colère qui cassent toutes les vitrines de Montréal et des élèves du secondaire qui entrent en grève.

    Bande d'imbéciles de ministres.

    J'espère seulement que le reflux chez la population ne sera pas trop intense, et que nous ne vivrons pas cinq ans de dérive autoritaire et de chasse aux "casseurs".

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