samedi 17 mars 2012

André Poulin, cet autoritaire qui ne comprend pas.

André Poulin, homme d'affaires admiré et directeur d'un groupe de commerçants, a appelé à une répression plus sévère des « émeutiers/ères » lors des manifestations comme celle de la journée internationale opposée à la brutalité policière. Sans même comprendre que justement, cette répression qui le fait bander est responsable des troubles sociaux, et que ceux-ci ne cesseront pas tant que la police procédera à des fouilles abusives, du profilage social, politique et racial, qu'elle arrêtera du monde pour rien, qu'elle blessera des jeunes et qu'elle assassinera du monde.

Poulin ne comprend pas. Comme plusieurs, il dénonce la lenteur de l'action de la police, qui a selon lui laissé les jeunes démolir les vitrines sans agir de manière proactive. Il veut des peines plus sévères pour des offenses qui sont, au bout du compte assez mineures. Il se plaint des pertes de revenus des commerces du centre-ville, comme BCBG et Future Shop. L'homme d'affaires qui s'inquiétait avec un humanisme dégoulinant de paternalisme patronal du chômage des pauvres gens a bien évidemment les priorités à la bonne place. Pendant que les jeunes sont opprimés, pendant que certain-e-s Noir-e-s sont contrôlé-e-s plusieurs fois par jour, pendant que les itinérant-e-s meurent comme des chiens sur le trottoir et dans le métro, l'entrepreneur opulent verse quelques larmes sur une seule soirée qui ne fut pas tout à fait aussi profitable que les autres pour les petit-e-s et grand-e-s patron-ne-s du centre-ville.

André Poulin ne comprend pas, finalement, que la présence des forces de l'ordre est un gage de désastre. Que des hommes armés dans les rues, peu importe l'idéal qu'ils peuvent servir, ne seront jamais que la cause d'oppressions, de viols, de meurtres.

Plus d'ordre entraîne plus de désordre. Il faut bien rétablir l'équilibre, non?

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