Il y a quelques jours, une fausse rumeur s'est répandue sur Internet, comme quoi un manifestant serait tombé dans le coma suite à une agression policière. S.T. a en fait été totalement assommé puis menotté. Un peu plus tard, il reprenait conscience dans l'ambulance. Il ferait actuellement face à des accusations de tentative de vol (du vélo d'un agent de la paix) et d'entrave au travail des flics.
Notons en premier lieu que plusieurs manifestant-e-s ont failli mourir au cours des derniers mois. Multiples fractures du crâne et traumatismes crâniens, balles de plastique provoquant des hémorragies sévères et dans au moins un cas un affaissement du poumon et des dommages sévères au foie. Yeux crevés. Ces cas sont bien documentés. Alors toute tentative de relativiser les violences policières sous le simple prétexte que cette rumeur, en particulier, était fausse, c'est risible. L'histoire, à défaut d'être bien documentée, était tout à fait crédible.
Plusieurs journalistes ont finalement réussi à joindre l'individu pour rétablir les faits (tout en banalisant, au final, la brutalité policière). Des journalistes ont enfin fait le travail pour lequel illes sont payé-e-s. Depuis, plusieurs autres jubilent, prétendant que les médias reconnus ont enfin établi leur supériorité morale sur le public, incapable de produire de l'information crédible : «La réponse des journalistes, tout aussi classique: fiez-vous à nous. C'est effectivement une excellente idée. Il y a des gens payés pour
vérifier les informations, démêler le vrai du faux et présenter des
excuses (en principe) quand ils se trompent. Ça s'appelle des
journalistes. Le travail de Tristan Péloquin et Martin Leblanc en est un
exemple éloquent.»
Ici, Yves Boisvert recommande finalement à la population de ne pas diffuser d'informations sans que celles-ci aient été au préalable approuvées du sceau des médias (sous-entendu: confirmées par son journal minable). Il demande aussi à la population de ne pas se servir de son esprit critique. Tout ça à cause des fausses rumeurs. Hey, Boisvert, ce n'est pas Twitter qui a inventé les rumeurs. Ça existe depuis toujours.
Il reconnaît cependant, quoique subtilement, que quand les journalistes se trompent, illes doivent présenter des excuses. En ce qui me concerne, j'ai été à ma connaissance cité un minimum de quatre fois par des journalistes de grands médias. Une citation concerne ce blogue et a provoqué plusieurs conséquences désagréables. Les autres fois, j'ai parlé en personne aux journalistes, la plupart du temps sous un faux nom, pour des raisons évidentes. Le résultat global: trois mauvaises citations sur quatre. Je me suis plaint deux fois directement au journal: aucune excuse, aucun erratum. Je me suis récemment plaint au Conseil de Presse pour les propos discriminatoires tenus par Alain Dubuc: toujours aucun signe de vie de ce côté-là, même si je sais que je ne suis pas le seul à avoir envoyé une plainte pour le même texte. Je connais aussi pas mal de gens que les journalistes, en inventant de A à Z un témoignage de leur part, ont fait passer pour des caves. Un lecteur de ce blogue se reconnaît sûrement.
Yves Boisvert, comme d'autres, essaie d'instrumentaliser la fausse rumeur entourant l'histoire de S.T. à l'avantage des médias de masse. Sa version: les méchant-e-s internautes créent de fausses histoires, et les héroïques journalistes viennent, comme d'habitude, rétablir la vérité, malgré les difficultés: «On n'est plus au temps où la vérité pouvait s'imposer d'autorité.» Heureusement pour nous.
Mais ce faisant, il balaie du revers de la main toutes les nombreuses fautes journalistiques commises au cours des derniers mois. Toutes les fois où des journalistes ont tourné les coins ronds pour pouvoir répondre à l'impératif de publier maintenant, tout de suite, sans réfléchir. Il balaie de la main toute critique des journalistes: car les journalistes sont intouchables et au-delà de tout reproche! Car quand illes font des erreurs, illes s'empressent de s'excuser!
Et pourtant: il y a eu des erreurs sur la personne, qui ont notamment fait passer une étudiante opposée à la grève pour une «terroriste» au fumigène, des signes de grossière inculture dans les grands titres (le fameux Philippe Teisceira-Lessard a par exemple écrit UQUAM au lieu d'UQAM dans le titre d'un de ses articles couvrant la grève), il y a eu aussi le fait d'écrire CLASSÉ au lieu de CLASSE[1], (si Jean Charest le dit de même, eh bien ça doit bien être de même que ça se dit), il y a eu le fait d'ignorer, à plusieurs reprises, même après de nombreuses rectifications, que Gabriel Nadeau-Dubois n'est le président de rien, qu'il a pas plus de pouvoir qu'un employé affecté aux relations publiques dans un organisme quelconque (sans la paye). Et que dire de la diffusion des photos des militant-e-s accusé-e-s d'avoir lancé des fumigènes dans le métro? Et surtout ma préférée, la dénonciation par Rima Elkouri, cette journaliste tellement progressiste, et celle de Brian Myles, ce journaliste tellement prolifique, de notre réaction légitime face à leur harcèlement lors de la vigile visant à appuyer des accusé-e-s. De manière plus générale, il y a eu cette habitude de se faire les larbins du pouvoir et de la police, de retransmettre tels quels les appels à la délation et les mensonges du gouvernement. Ce sont toutes des fautes qui ont causé ensemble d'énormes dommages. Excuses ou pas.
J'ai un immense respect pour certain-e-s journalistes d'enquête qui font leur travail sans pour autant passer pour des stars, et qui ont mis au jour des scandales incroyables. Mais ce ne sont là que des exemples assez atypiques, auxquels les théoricien-ne-s du journalisme s'accrochent agressivement quand il nous prend le malheur de critiquer leur travail.
Ce n'est pas pour rien que Twitter, Facebook, les blogues et les médias alternatifs parviennent tant à inquiéter certain-e-s journalistes des médias de masse, et à leur tirer d'aussi véhéments commentaires. Plusieurs disent que ces nouvelles sources les rendent inutiles. J'irais pas dans cette direction[2]. Cependant, ces alternatives les forcent à parler de sujets qu'ils préfèrent souvent éviter. Est-ce que les journalistes dont parle Boisvert seraient allés voir S.T. si un tsunami de commentaires n'avait pas confronté le travail des médias dans cette histoire? Est-ce que les sondages biaisés de la Presse aurait été défendus avec autant de désespoir par les éditeurs si les gens ne les avaient pas attaqués massivement? Et que dire de la fête des Desmarais, dont la décadence a été révélée il y a quelques jours par Anonymous? Les médias alternatifs et les médias sociaux menacent aussi des gens dont on ne se lassera jamais de parler: les chroniqueurs/euses et éditorialistes, ces faiseurs/euses d'opinion qui ne font jamais de reportages et qui ne nous apprennent jamais rien, et dont la plume, la plupart du temps atrocement médiocre, n'apporte non plus aucune jouissance littéraire, sauf quelques exceptions (dont Foglia).
Ce travail de diffusion des opinions, il est maintenant fait par tout le monde, en beaucoup mieux. C'est devenu tellement évident qu'on ne peut le dire sans avoir peur de commettre là un truisme.
Mais le débat revient sans cesse, alors que les citoyen-ne-s perdent de plus en plus confiance face à des médias convergents, totalitaires dans leur homogénéité. Il faut espérer qu'à court terme, le nouveau rôle médiatique exercé par le public parvienne à combattre la tendance actuelle de dégradation de l'information dans les médias de masse. Cette contestation de la désinformation et de l'information-spectacle peut-elle pousser les journalistes vers le haut? Ce serait déjà ça. Mais on ne peut pas s'attendre à ce que ça se fasse sans heurts. Plusieurs journalistes confortables tiennent à leur privilège de pouvoir énoncer n'importe quelle connerie en quinze minutes pour 100 000$ par année. Et ce sont eux qui parlent le plus fort.
___________
[1] On peut arguer que ce n'est là qu'une question de forme et d'orthographe. On pourrait me répondre: « quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt. » Mais encore faudrait-il que le sage sorte le doigt de son cul avant d'essayer de pointer quelque chose.
[2] La prépondérance de sources d'infos alternatives peut bien entendu, à terme, rendre l'information transmise par les médias de masse inutile, mais on en est pas encore là. Par ailleurs, il y aura toujours, et je l'espère, des revues à caractère scientifique, et/ou de vulgarisation. Aussi, si on veut permettre à la population d'acquérir ou de conserver un certain sens critique, il faut selon moi conserver des cas de figure et donc ne pas viser à l'explosion totale des médias d'information traditionnels à travers le chaos des médias sociaux. Dans un autre monde, il pourrait très bien exister des institutions médiatiques libres, sérieuses, réellement rigoureuses et spécialisées dans le reportage ou d'autres sphères liées actuellement au journalisme.
jeudi 31 mai 2012
mardi 29 mai 2012
Le forum de Charest: un piège supplémentaire vs l'anarchie.
Nous disposons de peu d'informations sur la nouvelle proposition du gouvernement, dans laquelle serait notamment inclue un « grand forum », selon Le Devoir, sorte d'États généraux de l'éducation. Je me demande cependant sérieusement si ce nouveau forum ne risquerait pas d'être une répétition ultime du dernier «forum» sur l'éducation, pendant lequel toutes les organisations raisonnables ont dû claquer la porte.
Charest et son gouvernement corrompu n'ont obéi qu'à un seul impératif depuis le début de la crise: satisfaire leurs alliés du milieu des affaires, qui sont de plus en plus présents dans le monde de l'éducation postsecondaire. Combien d'hommes et femmes d'affaires profiteraient de l'occasion pour parasiter les discussions, avec l'appui bienveillant du PLQ?
Un des seuls gains de quatre mois de grève peut-il être un simple spectacle de marionnettes?
J'avoue que la grève m'a radicalisé, comme elle a radicalisé plein de monde. Non pas dans mes aspirations, qui n'ont du reste pas changé, mais dans ce qui est nécessaire à mon contentement. En effet, à défaut de pouvoir vivre dans un monde libre, avant, je me serais contenté d'une éducation gratuite, émancipatrice et de qualité dans une société relativement saine. C'est pour ça, entre autres, que j'ai manifesté. J'avoue avoir manifesté et écrit dans l'espoir de voir naître des réformes. Malgré mes espérances profondément révolutionnaires (et déçues avant même de s'insinuer dans mon esprit).
L'urgence de vivre et revivre l'anarchie
Maintenant, il n'y a qu'un seul mot qui parvienne à se frayer un chemin jusqu'à mes lèvres: anarchie. L'anarchie, c'est la seule chose que je suis prêt à accepter et à rechercher. En-deçà, il n'y a aucun compromis acceptable. Je ne peux prôner aucune négociation. Le seul dialogue possible ne peut servir qu'à démontrer l'absurdité du concept d'autorité.
Ce n'est pas seulement une question de désillusion face à notre pouvoir politique vis-à-vis du gouvernement. Je savais déjà que nous allions perdre, que le système est pourri et répressif. En revanche, je n'avais pas prévu que nous nous rendrions aussi loin. Pas prévu non plus que malgré tout le chaos, tous les sacrifices, tous les moyens de pression, le gouvernement et cette hideuse chose qu'est l'opinion publique[1] ne cèderaient pas de terrain. Imaginez la lutte nécessaire à une réforme du régime, qui conduirait à la proportionnelle et des élections à date fixe. Ou simplement à la fin de la corruption. Imaginez maintenant les mêmes efforts mis dans une société déjà libérée: les effets auraient été explosifs. Il y a certains mécanismes qui visent juste à nous ralentir. Les huiler demande plus d'efforts que s'en débarrasser, simplement.
Je n'avais pas prévu non plus goûter à l'anarchie en face de chez moi. C'est arrivé sur la rue Cartier il y a une semaine, lors des premiers balbutiements du mouvement des casseroles. C'était une anarchie diluée, mise en pratique par des gens qui ne savaient pas vraiment ce qu'ils faisaient (mais ils le faisaient bien!). Des enfants, des immigrant-e-s, quelques adultes et une lointaine voisine crinquée que je connais un peu et qui transforme tout ce qu'elle touche en or. C'était une anarchie ténue et floue, mais assez pour qu'elle sorte de l'anarchie théorique (ou l'anarchie d'anarchistes) et assez pour que que j'en devienne accro.
Plusieurs commentateurs/trices dénoncent le fait que nombre de «casseroleux/euses» ne savent pas pourquoi illes tapent sur des casseroles. Certain-e-s vont même jusqu'à en faire un symptôme du conformisme indécrottable qu'on attribue souvent avec un grand mépris aux Québécois-es[2]. Pourtant, illes ont plus à craindre, justement, des gens qui font ça par pur plaisir de faire du bruit que des gens qui le font pour dénoncer la loi 78, la corruption, la hausse des frais de scolarité ou n'importe quoi d'autre. Les gens qui font des trucs par sens du devoir sont bien moins dangereux que les gens qui font les mêmes choses par plaisir.
___________
[1] Elle existe, hélas, tant que les gens y croient ou lui donnent de nouveaux noms, comme la «majorité silencieuse».
[2] Les gens (habituellement de droite) qui disent ça font toujours la promotion d'un conformisme parallèle, basé sur le culte de la personnalité de quelques riches, surnommés dans ce contexte « gens qui réussissent », ou « créateurs de richesse ». Ce n'est pas un caractère libéral qui leur fait tenir ce genre de discours, mais leur aigreur. Illes sont habitué-e-s aux flatteries et s'attendent à en recevoir de tout le monde.
Charest et son gouvernement corrompu n'ont obéi qu'à un seul impératif depuis le début de la crise: satisfaire leurs alliés du milieu des affaires, qui sont de plus en plus présents dans le monde de l'éducation postsecondaire. Combien d'hommes et femmes d'affaires profiteraient de l'occasion pour parasiter les discussions, avec l'appui bienveillant du PLQ?
Un des seuls gains de quatre mois de grève peut-il être un simple spectacle de marionnettes?
J'avoue que la grève m'a radicalisé, comme elle a radicalisé plein de monde. Non pas dans mes aspirations, qui n'ont du reste pas changé, mais dans ce qui est nécessaire à mon contentement. En effet, à défaut de pouvoir vivre dans un monde libre, avant, je me serais contenté d'une éducation gratuite, émancipatrice et de qualité dans une société relativement saine. C'est pour ça, entre autres, que j'ai manifesté. J'avoue avoir manifesté et écrit dans l'espoir de voir naître des réformes. Malgré mes espérances profondément révolutionnaires (et déçues avant même de s'insinuer dans mon esprit).
L'urgence de vivre et revivre l'anarchie
Maintenant, il n'y a qu'un seul mot qui parvienne à se frayer un chemin jusqu'à mes lèvres: anarchie. L'anarchie, c'est la seule chose que je suis prêt à accepter et à rechercher. En-deçà, il n'y a aucun compromis acceptable. Je ne peux prôner aucune négociation. Le seul dialogue possible ne peut servir qu'à démontrer l'absurdité du concept d'autorité.
Ce n'est pas seulement une question de désillusion face à notre pouvoir politique vis-à-vis du gouvernement. Je savais déjà que nous allions perdre, que le système est pourri et répressif. En revanche, je n'avais pas prévu que nous nous rendrions aussi loin. Pas prévu non plus que malgré tout le chaos, tous les sacrifices, tous les moyens de pression, le gouvernement et cette hideuse chose qu'est l'opinion publique[1] ne cèderaient pas de terrain. Imaginez la lutte nécessaire à une réforme du régime, qui conduirait à la proportionnelle et des élections à date fixe. Ou simplement à la fin de la corruption. Imaginez maintenant les mêmes efforts mis dans une société déjà libérée: les effets auraient été explosifs. Il y a certains mécanismes qui visent juste à nous ralentir. Les huiler demande plus d'efforts que s'en débarrasser, simplement.
Je n'avais pas prévu non plus goûter à l'anarchie en face de chez moi. C'est arrivé sur la rue Cartier il y a une semaine, lors des premiers balbutiements du mouvement des casseroles. C'était une anarchie diluée, mise en pratique par des gens qui ne savaient pas vraiment ce qu'ils faisaient (mais ils le faisaient bien!). Des enfants, des immigrant-e-s, quelques adultes et une lointaine voisine crinquée que je connais un peu et qui transforme tout ce qu'elle touche en or. C'était une anarchie ténue et floue, mais assez pour qu'elle sorte de l'anarchie théorique (ou l'anarchie d'anarchistes) et assez pour que que j'en devienne accro.
Plusieurs commentateurs/trices dénoncent le fait que nombre de «casseroleux/euses» ne savent pas pourquoi illes tapent sur des casseroles. Certain-e-s vont même jusqu'à en faire un symptôme du conformisme indécrottable qu'on attribue souvent avec un grand mépris aux Québécois-es[2]. Pourtant, illes ont plus à craindre, justement, des gens qui font ça par pur plaisir de faire du bruit que des gens qui le font pour dénoncer la loi 78, la corruption, la hausse des frais de scolarité ou n'importe quoi d'autre. Les gens qui font des trucs par sens du devoir sont bien moins dangereux que les gens qui font les mêmes choses par plaisir.
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[1] Elle existe, hélas, tant que les gens y croient ou lui donnent de nouveaux noms, comme la «majorité silencieuse».
[2] Les gens (habituellement de droite) qui disent ça font toujours la promotion d'un conformisme parallèle, basé sur le culte de la personnalité de quelques riches, surnommés dans ce contexte « gens qui réussissent », ou « créateurs de richesse ». Ce n'est pas un caractère libéral qui leur fait tenir ce genre de discours, mais leur aigreur. Illes sont habitué-e-s aux flatteries et s'attendent à en recevoir de tout le monde.
jeudi 24 mai 2012
Help us by helping yourselves.
For several weeks, us, students from the Province of Québec, heard much encouragements from students and citizens from everywhere in North America, including New York. Across Canada and United States, the red square badge is adopted by more and more activists each day, as a symbol of struggle and solidarity.
We do appreciate when we see how the neoliberal vision of education in Québec is criticised from the outside. But we are even happier when we see you struggling for your own right to study freely. The tuition hikes are a global phenomenon, as the student resistance and strike must be.
If Québécois-es are now struggling to protect their rights to assembly, to protest, to organize, to study and to strike, this is for a particular reason: we did possess these rights before. We do remember the taste of these rights.
Do you?
The best way to help us in our struggle is to make this battle bigger. Your situation is way worse than ours on many aspects, with or without the new fascist law voted by Charest and his crew of corrupted brutes. You also have freedoms to conquer!
Last year, the arab spring rose after a young man set himself on fire. This small event led to the fall of many dictators.
I am not telling that what's happening now is a revolution. It only smells like one. But a smell is sometimes enough to start a big explosion. Canada and United States are full of pissed and jobless youths getting into debts. And last automn, some activists created the 'Occupy' Movement. It inspired the whole world. It was a good beginning.
You can set your cities and towns ablaze and you know it. You only need a diversity of ideas. Use your imagination. Help us by helping yourselves and we will win, all together.
We do appreciate when we see how the neoliberal vision of education in Québec is criticised from the outside. But we are even happier when we see you struggling for your own right to study freely. The tuition hikes are a global phenomenon, as the student resistance and strike must be.
If Québécois-es are now struggling to protect their rights to assembly, to protest, to organize, to study and to strike, this is for a particular reason: we did possess these rights before. We do remember the taste of these rights.
Do you?
The best way to help us in our struggle is to make this battle bigger. Your situation is way worse than ours on many aspects, with or without the new fascist law voted by Charest and his crew of corrupted brutes. You also have freedoms to conquer!
Last year, the arab spring rose after a young man set himself on fire. This small event led to the fall of many dictators.
I am not telling that what's happening now is a revolution. It only smells like one. But a smell is sometimes enough to start a big explosion. Canada and United States are full of pissed and jobless youths getting into debts. And last automn, some activists created the 'Occupy' Movement. It inspired the whole world. It was a good beginning.
You can set your cities and towns ablaze and you know it. You only need a diversity of ideas. Use your imagination. Help us by helping yourselves and we will win, all together.
lundi 21 mai 2012
Manif et désobéissance
Demain, sur la Place des Festivals, à 14h00, se tiendra une grosse manif nationale à laquelle tout le monde est invité. Vous êtes contre la loi 78? Venez. Vous êtes contre la hausse? Venez. Vous êtes contre le néolibéralisme? Venez. Vous êtes contre l'État? Venez.
Vous pouvez aussi vous prendre en photo en train de désobéir sur ce site. Mais attention aux Raélien-ne-s.
Vous pouvez aussi vous prendre en photo en train de désobéir sur ce site. Mais attention aux Raélien-ne-s.
Rozon et la loi 78.
Je n'ai pas l'habitude de commenter ce qui se dit sur Twitter. Mais bon.
En soutenant la loi spéciale du PLQ, Gilbert Rozon rejoint les capitalistes du CPQ dans leur folie répressive et montre clairement une fois de plus que la droite ne souhaite ni régler des conflits par le dialogue, ni protéger nos libertés individuelles.
Mais c'est pas grave! L'industrie du divertissement est là pour nous faire oublier que notre vie est plate et décevante, de l'école à l'usine, de l'usine au foyer pour aîné-e-s, en passant par la prison.
Enwèye Gilbert, continue de nous faire rire!
En soutenant la loi spéciale du PLQ, Gilbert Rozon rejoint les capitalistes du CPQ dans leur folie répressive et montre clairement une fois de plus que la droite ne souhaite ni régler des conflits par le dialogue, ni protéger nos libertés individuelles.
Mais c'est pas grave! L'industrie du divertissement est là pour nous faire oublier que notre vie est plate et décevante, de l'école à l'usine, de l'usine au foyer pour aîné-e-s, en passant par la prison.
Enwèye Gilbert, continue de nous faire rire!
Libellules :
brutalité policière,
capitalisme,
grève étudiante,
loi et ordre
samedi 19 mai 2012
Salon du livre anarchiste.
En fin de semaine, c'est le salon du livre anarchiste de Montréal, au CEDA (station Lionel-Groulx). Le Bloc des Auteur-e-s anarchistes y sera entre autres pour signer des dédicaces.
C'est bien sûr l'occasion de se procurer zines et livres, mais aussi de participer à des ateliers divers.
Venez en grand nombre.
Pour plus d'informations: visitez le site web du Salon du Livre.
C'est bien sûr l'occasion de se procurer zines et livres, mais aussi de participer à des ateliers divers.
Venez en grand nombre.
Pour plus d'informations: visitez le site web du Salon du Livre.
jeudi 17 mai 2012
Loi spéciale - surdose d'autoritarisme?
Arrêtez des jeunes parce qu'ils ont fait un mauvais coup, réprimez
des manifestations, crevez des yeux, défigurez, emprisonnez des
présumé-e-s innocent-e-s pendant des semaines, accusez des
manifestant-e-s au criminel parce qu'illes ont bloqué le pont; la
population pourra toujours appuyer si les puissant-e-s la désinforment
suffisamment bien, en faisant par exemple croire que « les projectiles
provenaient de manifestant-e-s », ou qu'un fumigène dans le métro, c'est
ben épeurant.
Mais quand tout ça ne règle rien, et que la pression gouvernementale continue d'augmenter, il y a risque de rupture. Ce point de rupture survient selon moi quand il y a surdose d'autoritarisme.
La majorité de la population arrête de suivre les tyrans à partir de ce moment-là. La loi spéciale de Charest provoquera-t-elle cette surdose, qui entraînerait éventuellement un effondrement de l'appui actuel au gouvernement? Les gens vont-ils enfin se rendre compte qu'on leur ment depuis le début, et que le PLQ n'a pas face à lui des "marxistes" mais à une masse de paisibles modéré-e-s qui ne demandent que le dialogue et qui se mettent à pleurer devant la simple laideur d'une matraque?
Difficile à dire, mais je l'espère.
J'espère que les gens arrêteront, au cours des prochains jours, de jouir continuellement de voir leurs libertés individuelles et associatives s'effilocher. Qu'ils vont comprendre que la répression amène toujours plus de désordre. Que la prison amène plus de crime. Que l'injustice institutionnalisée n'entraîne qu'une cassure dans la confiance qu'ont les groupes visés dans un système qui est censé leur permettre de s'émanciper. Face à ce crime organisé qui nous sert de gouvernement, du troupeau de machines à tuer qui nous sert de police, on ne peut plus qu'être horrifié-e-s et dégoûté-e-s.
Les pulsions de mort ne se calmeront qu'une fois que la population aura mis le nez dans un cadavre et saura quelle odeur dégage ce corps froid. Ce cadavre, cette effluve de pourrissement social, nous la sentirons au cours des prochains jours quand sera mise en application cette loi qui s'attaque aux fondements mêmes de la démocratie: la liberté de manifester, la liberté de s'associer, la liberté de s'exprimer.
Vous pouvez retourner en classe, baisser la tête, abandonner. Mais si vous ne ressentez pas au minimum le besoin de vous pincer le nez, si vous n'avez pas un hoquet de dégoût face aux abus du gouvernement, c'est que vous êtes mort-e-s.
Mais quand tout ça ne règle rien, et que la pression gouvernementale continue d'augmenter, il y a risque de rupture. Ce point de rupture survient selon moi quand il y a surdose d'autoritarisme.
La majorité de la population arrête de suivre les tyrans à partir de ce moment-là. La loi spéciale de Charest provoquera-t-elle cette surdose, qui entraînerait éventuellement un effondrement de l'appui actuel au gouvernement? Les gens vont-ils enfin se rendre compte qu'on leur ment depuis le début, et que le PLQ n'a pas face à lui des "marxistes" mais à une masse de paisibles modéré-e-s qui ne demandent que le dialogue et qui se mettent à pleurer devant la simple laideur d'une matraque?
Difficile à dire, mais je l'espère.
J'espère que les gens arrêteront, au cours des prochains jours, de jouir continuellement de voir leurs libertés individuelles et associatives s'effilocher. Qu'ils vont comprendre que la répression amène toujours plus de désordre. Que la prison amène plus de crime. Que l'injustice institutionnalisée n'entraîne qu'une cassure dans la confiance qu'ont les groupes visés dans un système qui est censé leur permettre de s'émanciper. Face à ce crime organisé qui nous sert de gouvernement, du troupeau de machines à tuer qui nous sert de police, on ne peut plus qu'être horrifié-e-s et dégoûté-e-s.
Les pulsions de mort ne se calmeront qu'une fois que la population aura mis le nez dans un cadavre et saura quelle odeur dégage ce corps froid. Ce cadavre, cette effluve de pourrissement social, nous la sentirons au cours des prochains jours quand sera mise en application cette loi qui s'attaque aux fondements mêmes de la démocratie: la liberté de manifester, la liberté de s'associer, la liberté de s'exprimer.
Vous pouvez retourner en classe, baisser la tête, abandonner. Mais si vous ne ressentez pas au minimum le besoin de vous pincer le nez, si vous n'avez pas un hoquet de dégoût face aux abus du gouvernement, c'est que vous êtes mort-e-s.
Libellules :
brutalité policière,
droite,
grève étudiante,
loi et ordre
mercredi 16 mai 2012
Charest, sa loi spéciale, ses mensonges et le chaos.
Charest attribue, ce soir, la responsabilité des violences et des blessures aux seul-e-s étudiant-e-s en grève. La démission de Beauchamp, c'est de notre faute aussi: la ministre est une martyr. Il y a selon lui une contradiction entre le fait de bloquer les portes d'un cégep et défendre l'accès à l'éducation. Comme si on pouvait croire, par analogie, à une possible contradiction quand des employé-e-s en grève bloquent leur usine dans l'objectif ultime de pouvoir continuer d'y travailler.
Charest prétend que les grévistes sont violent-e-s, agressifs/ives, qu'illes refusent de négocier. Il prétend qu'il nous écoute depuis le début. Pourtant, il a fallu des mois avant que le gouvernement daigne «négocier». Dire que ça vole pas haut, ce serait un euphémisme. On pourrait plutôt suggérer que Charest fait du rase-mottes intellectuel.
Sa loi est une grosse farce. Elle ne garantit pas le droit à l'éducation: elle force ici une suspension, ailleurs (et plus tard?) une école militarisée. C'est une négation du droit à l'autodétermination des collectivités. L'esprit de cette loi et de tout le comportement du gouvernement depuis trois mois, c'est le refus de la légitimité de toute institution démocratique qui sorte de la sphère de pouvoir de ce parti contrôlé, on s'en doute de plus en plus, en sous-main par le crime organisé et un réseau d'hommes d'affaires opulents et accapareurs.
Le gouvernement prétend que nous répandons le chaos, que nous menaçons la démocratie par notre «intimidation» et notre «violence». Pendant ce temps, il encourage ses ami-e-s à piller nos ressources, ruiner notre environnement, détruire nos rêves et voler notre travail.
C'est lui qui est la cause du chaos. Tout-e observateur/trice un peu scientifique démontrera que la répression provoque toujours plus de désordre. Il n'y a que le dialogue, la liberté et la solidarité sociale qui sont des gages de paix.
Peut-être que le désordre peut assurer la réélection de Jean Charest, ou même favoriser des tyrans à la François Legault, mais il ne parviendra jamais à leur donner raison sur nous.
Toute loi, qu'elle soit spéciale ou pas, qu'elle suspende des sessions ou force le retour en classe, ne peut régler un conflit à long terme. Comme la prison ne calme pas la faim.
Charest prétend que les grévistes sont violent-e-s, agressifs/ives, qu'illes refusent de négocier. Il prétend qu'il nous écoute depuis le début. Pourtant, il a fallu des mois avant que le gouvernement daigne «négocier». Dire que ça vole pas haut, ce serait un euphémisme. On pourrait plutôt suggérer que Charest fait du rase-mottes intellectuel.
Sa loi est une grosse farce. Elle ne garantit pas le droit à l'éducation: elle force ici une suspension, ailleurs (et plus tard?) une école militarisée. C'est une négation du droit à l'autodétermination des collectivités. L'esprit de cette loi et de tout le comportement du gouvernement depuis trois mois, c'est le refus de la légitimité de toute institution démocratique qui sorte de la sphère de pouvoir de ce parti contrôlé, on s'en doute de plus en plus, en sous-main par le crime organisé et un réseau d'hommes d'affaires opulents et accapareurs.
Le gouvernement prétend que nous répandons le chaos, que nous menaçons la démocratie par notre «intimidation» et notre «violence». Pendant ce temps, il encourage ses ami-e-s à piller nos ressources, ruiner notre environnement, détruire nos rêves et voler notre travail.
C'est lui qui est la cause du chaos. Tout-e observateur/trice un peu scientifique démontrera que la répression provoque toujours plus de désordre. Il n'y a que le dialogue, la liberté et la solidarité sociale qui sont des gages de paix.
Peut-être que le désordre peut assurer la réélection de Jean Charest, ou même favoriser des tyrans à la François Legault, mais il ne parviendra jamais à leur donner raison sur nous.
Toute loi, qu'elle soit spéciale ou pas, qu'elle suspende des sessions ou force le retour en classe, ne peut régler un conflit à long terme. Comme la prison ne calme pas la faim.
un méchant étudiant masqué s'en prend à un journaliste
Un méchant manifestant s'en est pris à un photographe du Devoir, aujourd'hui.
Regardez comment il le tient, l'empêchant de se diriger vers les policiers pour quérir la protection des forces de l'ordre contre les assauts répétés des terroristes (sans doute liés à Force étudiante critique).
***
Merci à Utv. (2min02)
Regardez comment il le tient, l'empêchant de se diriger vers les policiers pour quérir la protection des forces de l'ordre contre les assauts répétés des terroristes (sans doute liés à Force étudiante critique).
***
Merci à Utv. (2min02)
mardi 15 mai 2012
Alain Dubuc contre les droits de la personne.
Hier, j'ai transmis cette plainte au Journal La Presse contre Alain Dubuc. Le jour même, on m'a dit qu'on transmettrait mon texte à la section «débats», alors que mon objectif était réellement de m'adresser à la rédaction que celle-ci n'accepte plus ce genre d'âgisme. Si vous ne savez pas quoi faire de vos journées, que vous avez trop peur pour participer à des manifs ou à d'autres types d'action (les policiers ont décidé que manifester n'était plus une infraction au code de la route, mais un méfait criminel), vous pouvez envoyer une plainte au Conseil de Presse, à La Presse, ou au tribunal des droits et libertés. Ou me donner des conseils pour modifier la plainte que je compte faire au Conseil de Presse et qui sera constituée d'une simple adaptation du texte. Ou bien seulement diffuser le texte.
Je pense pas que ça va aboutir, même si c'est mérité, parce que je ne crois pas vraiment ni dans le Conseil de Presse, ni dans les tribunaux. Mais ça va peut-être les faire réfléchir.
***
Bonjour,
je voudrais réagir à l'article publié aujourd'hui par M. Alain Dubuc.
À la toute fin de son article, M. Dubuc dit ceci:
« La tolérance zéro pour l'alcool au volant s'applique maintenant jusqu'à l'âge de 21 ans. Ce nouveau règlement a un caractère discriminatoire. Mais il se justifie par les habitudes de conduite des jeunes, et par des considérations comportementales et neurologiques, notamment la propension à l'impulsivité et à la prise de risque et les lacunes dans l'exercice du jugement. C'est aussi l'âge d'un grand nombre d'étudiants en grève. Est-ce incorrect de le rappeler? »
Le lien fait entre les « lacunes dans l'exercice du jugement » attribué ici à tout jeune et sa liberté d'expression à l'intérieur d'institutions démocratiques reconnues (L.R.Q., chapitre A-3.01) est selon nous en contradiction avec l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne, qui prévoit qu'aucune discrimination ne soit tolérée en fonction de «la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la mesure prévue par la loi [...]».
L'article de M. Dubuc contrevient également à la section 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne, qui confirme que le fait d'exposer à la haine ou au mépris des personnes appartenant à un groupe identifiable est un acte discriminatoire. M. Dubuc a incontestablement exposé les jeunes au mépris et à la haine en prétendant, sans citer ses sources d'ailleurs, que ceux-ci avaient des capacités mentales inférieures à celles d'un adulte de plus de 21 ans, et que cela expliquait leur propension à utiliser la grève comme moyen de pression.
Il est permis de parler et d'encourager la loi sur la «tolérance zéro», mais le fait de se servir de cette dernière pour prétendre que les jeunes n'ont pas les capacités «neurologiques» nécessaires à «l'exercice du jugement» est une négation de leur liberté d'expression, et c'est clairement en violation avec le principe du droit susmentionné, que M. Dubuc ait un pouvoir coercitif ou non.
En vertu de quoi, nous demandons:
- que l'article soit corrigé avec le retrait du paragraphe cité;
- que M. Dubuc offre ses excuses aux personnes visées.
Dans le cas contraire, nous poursuivrons nos démarches en déposant une plainte au Conseil de Presse du Québec et au Tribunal des Droits de la personne.
Bien à vous,
(c'est signé).
Je pense pas que ça va aboutir, même si c'est mérité, parce que je ne crois pas vraiment ni dans le Conseil de Presse, ni dans les tribunaux. Mais ça va peut-être les faire réfléchir.
***
Bonjour,
je voudrais réagir à l'article publié aujourd'hui par M. Alain Dubuc.
À la toute fin de son article, M. Dubuc dit ceci:
« La tolérance zéro pour l'alcool au volant s'applique maintenant jusqu'à l'âge de 21 ans. Ce nouveau règlement a un caractère discriminatoire. Mais il se justifie par les habitudes de conduite des jeunes, et par des considérations comportementales et neurologiques, notamment la propension à l'impulsivité et à la prise de risque et les lacunes dans l'exercice du jugement. C'est aussi l'âge d'un grand nombre d'étudiants en grève. Est-ce incorrect de le rappeler? »
Le lien fait entre les « lacunes dans l'exercice du jugement » attribué ici à tout jeune et sa liberté d'expression à l'intérieur d'institutions démocratiques reconnues (L.R.Q., chapitre A-3.01) est selon nous en contradiction avec l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne, qui prévoit qu'aucune discrimination ne soit tolérée en fonction de «la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la mesure prévue par la loi [...]».
L'article de M. Dubuc contrevient également à la section 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne, qui confirme que le fait d'exposer à la haine ou au mépris des personnes appartenant à un groupe identifiable est un acte discriminatoire. M. Dubuc a incontestablement exposé les jeunes au mépris et à la haine en prétendant, sans citer ses sources d'ailleurs, que ceux-ci avaient des capacités mentales inférieures à celles d'un adulte de plus de 21 ans, et que cela expliquait leur propension à utiliser la grève comme moyen de pression.
Il est permis de parler et d'encourager la loi sur la «tolérance zéro», mais le fait de se servir de cette dernière pour prétendre que les jeunes n'ont pas les capacités «neurologiques» nécessaires à «l'exercice du jugement» est une négation de leur liberté d'expression, et c'est clairement en violation avec le principe du droit susmentionné, que M. Dubuc ait un pouvoir coercitif ou non.
En vertu de quoi, nous demandons:
- que l'article soit corrigé avec le retrait du paragraphe cité;
- que M. Dubuc offre ses excuses aux personnes visées.
Dans le cas contraire, nous poursuivrons nos démarches en déposant une plainte au Conseil de Presse du Québec et au Tribunal des Droits de la personne.
Bien à vous,
(c'est signé).
lundi 14 mai 2012
« museler les médias » ou répondre au harcèlement?
En fin d'avant-midi, aujourd'hui, se tenait une vigile en soutien aux personnes arrêtées relativement aux actes commis jeudi dernier dans le métro de Montréal.
Une foule gigantesque de journalistes, caméramans et photographes s'est aussi mobilisée pour couvrir la comparution des activistes ainsi que la vigile en question. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais assisté à un évènement qui fut autant médiatisé. Aussi, je ne comprends absolument pas les reproches faits par Brian Myles (le président de la FPJQ) comme quoi les médias auraient été « muselés » par les personnes présentes.
Beaucoup de gens ont en effet bloqué les caméras à l'aide de grands bouts de tissu. Plusieurs journalistes ont été également engueulés et il y a même eu des bousculades (notons que ce n'est pas rare que des journalistes trop insistant-e-s provoquent des bousculades).
Les organisateurs/trices ont aussi appelé les personnes présentes à ne pas faire de commentaires aux médias. Cela dit, à aucun moment, je ne me suis senti inquiété par les manifestant-e-s. À ma connaissance, les gens qui se sont finalement adressés aux médias n'ont pas été empêchés de le faire. Seulement, les gens ont insisté pour que la foule ne soit pas abusée dans son droit à l'existence paisible. Et ce qui s'est passé pendant cet évènement, c'était de l'abus. Les photographes se sont conduit-e-s comme de vulgaires paparazzis, insultant plusieurs activistes au passage, gueulant, utilisant un langage vulgaire et parfois même intimidant. J'ai par ailleurs vu un photographe saisir un drapeau d'une main, et prendre des photos de l'autre. La jeune femme qui tenait le drapeau en question est restée d'un calme placide, malgré les provocations répétées.
Quand j'ai demandé au photographe d'aller plus loin pour prendre ses clichés, il a pris une posture de victime, arguant que les journalistes ne donnaient jamais leurs photos à la police et que plusieurs d'entre eux appuyaient le mouvement de grève.
Mais ce n'est pas de ça qu'on les accuse, au contraire: les médias diffusent l'information de la police, et c'est ça le problème. Ils servent de relais à la répression étatique. Sachant que les droits des quatre accusé-e-s ne seraient pas respectés par une police de moins en moins contrôlable, les médias auraient dû refuser de publier leurs photos dans leurs quotidiens, étant donné surtout la faiblesse de la preuve.
Non contents de publier servilement les photos, ils en ont rajouté en diffusant de fausses informations sur plusieurs personnes, concernées ou pas par la lutte étudiante.
Depuis le début du conflit, je me suis plaint trois fois à certains médias qui ont purement et simplement colporté des mensonges. J'aurais pu le faire un bien plus grand nombre de fois[1], mais dans les cas qui nous intéressent, les journalistes ne se sont que renvoyé la balle. Une fois, La Presse s'est justifiée en prétendant qu'elle n'avait fait que relayer les informations non-vérifiées diffusées par PC. Une autre fois, un journaliste avait signé un article et accepté la collaboration d'un autre journaliste, qui m'avait mal cité sur mon blogue. Après avoir reçu ma plainte, il a rejeté la responsabilité sur son collaborateur (de Victo...). Jamais il n'y a eu de contrôle, jamais il n'y a eu de vérifications. Pourtant, une simple recherche sur Google aurait parfois suffi. Et les réponses à mes questions ont été minables et pleutres. Les journalistes qui ont commis les impairs ne sont souvent même pas en mesure d'assumer le contenu de leurs articles devant des quidams.
Mais ce matin, c'était pire encore. Les journalistes et photographes se sont livré-e-s à du harcèlement! Pourquoi devoir expressément prendre mille photos (sans doute pas bonnes en plus)? Pourquoi hurler après des adolescentes qui déplient un tissu devant les caméras? Pourquoi aller jusqu'à prendre en photo, par-derrière, les gens qui en empêchaient d'autres de prendre des photos (avec les mêmes foulards et bouts de tissu)? Pourquoi toute cette intimidation?
Vous pourrez remarquer qu'en revanche, je n'ai pas assisté à la perturbation du travail de journalistes de la presse écrite et de la radio. Une femme de CBC News se promenait d'ailleurs avec un microphone au milieu de la foule, librement. Elle est restée dans les parages jusqu'à ce que je parte. A-t-elle été intimidée? Pas à ma connaissance. Pourquoi? Parce qu'elle NE NOUS HARCELAIT PAS!
Cela ne l'a pas empêchée d'enregistrer ma conversation avec un ami à notre insu, tout bonnement. Elle tenait son micro dans le creux de son bras, subtilement, dos à nous, comme si elle prenait une pause. Mais comme le micro pointait vers nous, j'ai jeté un coup d'oeil à son magnétophone en étirant le cou: le chronomètre roulait!
Que le lieu soit public ou non, prendre des milliers de photos d'individus sans leur consentement, les filmer à trois pouces du visage, les enregistrer à leur insu, c'est une agression et un manque flagrant de respect. Ce n'est la plupart du temps pas une pratique journalistique acceptable.
C'est aussi de la provocation. On aurait dit que les journalistes des grands médias, les derniers ayant été ciblés à juste titre par Force Étudiante Critique, avaient massivement décidé de chercher les claques.
Je crois avoir repéré Rima Elkouri dans un coin. Non pas en plein milieu de la foule, mais en bordure. Elle avait un calepin et prenait des notes en interviewant un jeune. En ce qui me concerne, je ne vois pas de problème à ça. C'était (en apparence du moins) le seul acte de journalisme véritable auquel j'ai pu assister ce matin. On verra bien si ça se traduit par une analyse rigoureuse.
Bien sûr, par la suite, les caméras ont flairé la bonne affaire et se sont rameutées. L'entrevue a été perturbée. Pas la faute à Mme Elkouri, mais aux rapaces de la télé.
Les journalistes dignes de ce nom ne peuvent qu'avoir honte des agissements de tels parasites de l'information.
Aux autres: vous vous demandez pourquoi certaines personnes s'attaquent à vous pendant des manifestations, en vous engueulant et parfois même en vous lançant des balles de peinture? Vous répliquez toujours, scandalisé-e-s, que ces gens-là vous empêchent de faire votre job. Eh bien justement. Vous la faites pas, votre job. Vous êtes une nuisance pour le réel et vous entretenez l'illusion. Mais il n'est pas trop tard pour changer.
Mise à jour: Finalement, Rima Elkouri soutient ses collègues agresseurs. J'ai vu deux personnes, au minimum, s'adresser directement aux médias hier. Les entrevues se sont faites dans le calme. Pourquoi Mme Elkouri n'a-t-elle pas la décence d'avouer qu'elle a fait cette entrevue de plusieurs minutes avec un jeune homme? Pourquoi a-t-elle écrit son article seulement sur la prétendue répression des médias? Pourquoi n'a-t-elle même pas pris la peine de faire un reportage honnête et de citer les personnes interviewées?
________
[1] Notons la merde nazie relayée par le journal de Québec, qui prétendait que la CLASSE était affiliée à l'UCL, une organisation anarchiste! Notons aussi l'ignorance de plusieurs journalistes, dont quelques-uns sont malgré tout favorables à la cause étudiante (ex: Michèle Ouimet). Sachez, chers/chères journalistes, qu'un reportage plein de faussetés, même quand celui-ci nous est favorable, reste nuisible à notre cause!
Une foule gigantesque de journalistes, caméramans et photographes s'est aussi mobilisée pour couvrir la comparution des activistes ainsi que la vigile en question. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais assisté à un évènement qui fut autant médiatisé. Aussi, je ne comprends absolument pas les reproches faits par Brian Myles (le président de la FPJQ) comme quoi les médias auraient été « muselés » par les personnes présentes.
Beaucoup de gens ont en effet bloqué les caméras à l'aide de grands bouts de tissu. Plusieurs journalistes ont été également engueulés et il y a même eu des bousculades (notons que ce n'est pas rare que des journalistes trop insistant-e-s provoquent des bousculades).
Les organisateurs/trices ont aussi appelé les personnes présentes à ne pas faire de commentaires aux médias. Cela dit, à aucun moment, je ne me suis senti inquiété par les manifestant-e-s. À ma connaissance, les gens qui se sont finalement adressés aux médias n'ont pas été empêchés de le faire. Seulement, les gens ont insisté pour que la foule ne soit pas abusée dans son droit à l'existence paisible. Et ce qui s'est passé pendant cet évènement, c'était de l'abus. Les photographes se sont conduit-e-s comme de vulgaires paparazzis, insultant plusieurs activistes au passage, gueulant, utilisant un langage vulgaire et parfois même intimidant. J'ai par ailleurs vu un photographe saisir un drapeau d'une main, et prendre des photos de l'autre. La jeune femme qui tenait le drapeau en question est restée d'un calme placide, malgré les provocations répétées.
Quand j'ai demandé au photographe d'aller plus loin pour prendre ses clichés, il a pris une posture de victime, arguant que les journalistes ne donnaient jamais leurs photos à la police et que plusieurs d'entre eux appuyaient le mouvement de grève.
Mais ce n'est pas de ça qu'on les accuse, au contraire: les médias diffusent l'information de la police, et c'est ça le problème. Ils servent de relais à la répression étatique. Sachant que les droits des quatre accusé-e-s ne seraient pas respectés par une police de moins en moins contrôlable, les médias auraient dû refuser de publier leurs photos dans leurs quotidiens, étant donné surtout la faiblesse de la preuve.
Non contents de publier servilement les photos, ils en ont rajouté en diffusant de fausses informations sur plusieurs personnes, concernées ou pas par la lutte étudiante.
Depuis le début du conflit, je me suis plaint trois fois à certains médias qui ont purement et simplement colporté des mensonges. J'aurais pu le faire un bien plus grand nombre de fois[1], mais dans les cas qui nous intéressent, les journalistes ne se sont que renvoyé la balle. Une fois, La Presse s'est justifiée en prétendant qu'elle n'avait fait que relayer les informations non-vérifiées diffusées par PC. Une autre fois, un journaliste avait signé un article et accepté la collaboration d'un autre journaliste, qui m'avait mal cité sur mon blogue. Après avoir reçu ma plainte, il a rejeté la responsabilité sur son collaborateur (de Victo...). Jamais il n'y a eu de contrôle, jamais il n'y a eu de vérifications. Pourtant, une simple recherche sur Google aurait parfois suffi. Et les réponses à mes questions ont été minables et pleutres. Les journalistes qui ont commis les impairs ne sont souvent même pas en mesure d'assumer le contenu de leurs articles devant des quidams.
Mais ce matin, c'était pire encore. Les journalistes et photographes se sont livré-e-s à du harcèlement! Pourquoi devoir expressément prendre mille photos (sans doute pas bonnes en plus)? Pourquoi hurler après des adolescentes qui déplient un tissu devant les caméras? Pourquoi aller jusqu'à prendre en photo, par-derrière, les gens qui en empêchaient d'autres de prendre des photos (avec les mêmes foulards et bouts de tissu)? Pourquoi toute cette intimidation?
Vous pourrez remarquer qu'en revanche, je n'ai pas assisté à la perturbation du travail de journalistes de la presse écrite et de la radio. Une femme de CBC News se promenait d'ailleurs avec un microphone au milieu de la foule, librement. Elle est restée dans les parages jusqu'à ce que je parte. A-t-elle été intimidée? Pas à ma connaissance. Pourquoi? Parce qu'elle NE NOUS HARCELAIT PAS!
Cela ne l'a pas empêchée d'enregistrer ma conversation avec un ami à notre insu, tout bonnement. Elle tenait son micro dans le creux de son bras, subtilement, dos à nous, comme si elle prenait une pause. Mais comme le micro pointait vers nous, j'ai jeté un coup d'oeil à son magnétophone en étirant le cou: le chronomètre roulait!
Que le lieu soit public ou non, prendre des milliers de photos d'individus sans leur consentement, les filmer à trois pouces du visage, les enregistrer à leur insu, c'est une agression et un manque flagrant de respect. Ce n'est la plupart du temps pas une pratique journalistique acceptable.
C'est aussi de la provocation. On aurait dit que les journalistes des grands médias, les derniers ayant été ciblés à juste titre par Force Étudiante Critique, avaient massivement décidé de chercher les claques.
Je crois avoir repéré Rima Elkouri dans un coin. Non pas en plein milieu de la foule, mais en bordure. Elle avait un calepin et prenait des notes en interviewant un jeune. En ce qui me concerne, je ne vois pas de problème à ça. C'était (en apparence du moins) le seul acte de journalisme véritable auquel j'ai pu assister ce matin. On verra bien si ça se traduit par une analyse rigoureuse.
Bien sûr, par la suite, les caméras ont flairé la bonne affaire et se sont rameutées. L'entrevue a été perturbée. Pas la faute à Mme Elkouri, mais aux rapaces de la télé.
Les journalistes dignes de ce nom ne peuvent qu'avoir honte des agissements de tels parasites de l'information.
Aux autres: vous vous demandez pourquoi certaines personnes s'attaquent à vous pendant des manifestations, en vous engueulant et parfois même en vous lançant des balles de peinture? Vous répliquez toujours, scandalisé-e-s, que ces gens-là vous empêchent de faire votre job. Eh bien justement. Vous la faites pas, votre job. Vous êtes une nuisance pour le réel et vous entretenez l'illusion. Mais il n'est pas trop tard pour changer.
Mise à jour: Finalement, Rima Elkouri soutient ses collègues agresseurs. J'ai vu deux personnes, au minimum, s'adresser directement aux médias hier. Les entrevues se sont faites dans le calme. Pourquoi Mme Elkouri n'a-t-elle pas la décence d'avouer qu'elle a fait cette entrevue de plusieurs minutes avec un jeune homme? Pourquoi a-t-elle écrit son article seulement sur la prétendue répression des médias? Pourquoi n'a-t-elle même pas pris la peine de faire un reportage honnête et de citer les personnes interviewées?
________
[1] Notons la merde nazie relayée par le journal de Québec, qui prétendait que la CLASSE était affiliée à l'UCL, une organisation anarchiste! Notons aussi l'ignorance de plusieurs journalistes, dont quelques-uns sont malgré tout favorables à la cause étudiante (ex: Michèle Ouimet). Sachez, chers/chères journalistes, qu'un reportage plein de faussetés, même quand celui-ci nous est favorable, reste nuisible à notre cause!
jeudi 10 mai 2012
Les fumigènes dans le métro.
Bon, je sais pas qui a décidé de jeter des fumigènes dans le métro ce matin, et rien ne confirme qu'il s'agit d'étudiant-e-s. Mais franchement, je suis pas d'accord. Je comprends l'intérêt de perturber l'économie, et de faire arriver tout le monde au travail en retard, de critiquer les horaires 8 à 5, etc. Mais les actes en eux-mêmes, pas revendiqués, pas justifiés, ne semblent pas efficaces pour faire passer un message. Des fois, les actions parlent d'elles-mêmes; pas celle-là. Il faut se livrer à des analyses complexes et spéculatives. Et j'ai l'impression que les amateur-e-s de complots font actuellement fonctionner leur hamster à cent miles à l'heure dans leur roulette afin d'imaginer une impossible provocation policière ou néonazie visant à discréditer le mouvement étudiant, justement parce qu'illes ne comprennent rien à ce qui se passe et ne peuvent admettre que ce sont des militant-e-s sincères qui font ça.
Il faudrait que quelqu'un explique.
Et il y a plein d'autres endroits où on peut lancer des fumigènes pour faire chier.
***
Mise à jour: Les mass médias ont publié des photos de suspects. Je vous encourage à ne pas faire de délation, parce que les coupables sont passibles de peines extrêmement graves et disproportionnées.
Aux activistes: la prochaine fois, mettez des perruques.
J'en profite pour rajuster le tir.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ces actions, comme je l'ai mentionné plus tôt aujourd'hui. Cependant, la couverture médiatique et les réactions des autorités vis-à-vis l'évènement sont exagérées. Envoyer un fumigène n'est selon moi pas de la "violence" ou de "l'intimidation". Il n'y a d'ailleurs eu aucun-e blessé-e et j'ai peut-être surestimé la dangerosité de l'acte dans un premier temps. Il est évident aussi que cette action a été beaucoup moins dangereuse et violente que le fait d'avoir envoyé du poivre de cayenne dans une station de métro, comme le mois dernier. Les flics sont en bref bien plus dangereux pour les citoyen-ne-s que des militant-e-s qui sont de plus en plus décrit-e-s, par certain-e-s, comme des terroristes. Hey, réveillez-vous! Les flics ont tué plus de 40 personnes au cours des vingt dernières années à Montréal. Combien les activistes d'extrême-gauche ont-illes tué de citoyen-ne-s, au cours de la même période?
Il est de plus en plus difficile de manifester sans être intimidé-e-s, bousculé-e-s, ou même blessé-e-s sévèrement par des flics. L'interdiction du port du masque, imminente, décourage aussi les militant-e-s les plus radicaux/ales de marcher pacifiquement. Il est bien normal que des gens décident d'utiliser d'autres moyens de pression, comme l'action directe, pour faire plier le gouvernement, que ces actions s'attaquent directement à lui ou bien à l'économie néo-libérale qui le soutient.
En bref: je suggère aux activistes de ne pas s'inspirer de l'action de ce matin. Cependant, je donne mon appui à ceux et celles qui ont fait ça. Et souvenez-vous que si vous collaborez, si vous obéissez, si vous encouragez l'autorité, vous êtes une partie du problème. Vous ne faites pas qu'alimenter la répression: vous êtes la répression.
Il faudrait que quelqu'un explique.
Et il y a plein d'autres endroits où on peut lancer des fumigènes pour faire chier.
***
Mise à jour: Les mass médias ont publié des photos de suspects. Je vous encourage à ne pas faire de délation, parce que les coupables sont passibles de peines extrêmement graves et disproportionnées.
Aux activistes: la prochaine fois, mettez des perruques.
J'en profite pour rajuster le tir.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ces actions, comme je l'ai mentionné plus tôt aujourd'hui. Cependant, la couverture médiatique et les réactions des autorités vis-à-vis l'évènement sont exagérées. Envoyer un fumigène n'est selon moi pas de la "violence" ou de "l'intimidation". Il n'y a d'ailleurs eu aucun-e blessé-e et j'ai peut-être surestimé la dangerosité de l'acte dans un premier temps. Il est évident aussi que cette action a été beaucoup moins dangereuse et violente que le fait d'avoir envoyé du poivre de cayenne dans une station de métro, comme le mois dernier. Les flics sont en bref bien plus dangereux pour les citoyen-ne-s que des militant-e-s qui sont de plus en plus décrit-e-s, par certain-e-s, comme des terroristes. Hey, réveillez-vous! Les flics ont tué plus de 40 personnes au cours des vingt dernières années à Montréal. Combien les activistes d'extrême-gauche ont-illes tué de citoyen-ne-s, au cours de la même période?
Il est de plus en plus difficile de manifester sans être intimidé-e-s, bousculé-e-s, ou même blessé-e-s sévèrement par des flics. L'interdiction du port du masque, imminente, décourage aussi les militant-e-s les plus radicaux/ales de marcher pacifiquement. Il est bien normal que des gens décident d'utiliser d'autres moyens de pression, comme l'action directe, pour faire plier le gouvernement, que ces actions s'attaquent directement à lui ou bien à l'économie néo-libérale qui le soutient.
En bref: je suggère aux activistes de ne pas s'inspirer de l'action de ce matin. Cependant, je donne mon appui à ceux et celles qui ont fait ça. Et souvenez-vous que si vous collaborez, si vous obéissez, si vous encouragez l'autorité, vous êtes une partie du problème. Vous ne faites pas qu'alimenter la répression: vous êtes la répression.
mardi 8 mai 2012
T'es pauvre? C'est de ta faute!
Apparemment, les pauvres sont néanmoins globalement plus honnêtes. La pauvreté ne semble pas être un facteur de comportement douteux. Ce serait plutôt le contraire!
Voici un résumé de cette étude qui conclue que les riches ont tendance à justifier les comportements égoïstes.
Voici un résumé de cette étude qui conclue que les riches ont tendance à justifier les comportements égoïstes.
jeudi 3 mai 2012
Ambiance de sommet à Victo?
Le cégep de Victo a décidé de fermer ses portes à partir d'hier. «La direction du cégep de Victoriaville a pris la décision de suspendre
ses activités à compter de 18 heures ce mercredi 2 mai, et ce, jusqu'au
lundi matin 7 mai, 6 h 30.»
Pourquoi? La réponse est nébuleuse, mais il est évident que c'est directement en lien avec la venue de Charest. Sur place, on parle de lock-out.
Toutes les précautions sont prises pour que Victo survive à un potentiel état de siège. J'ai été informé hier que les pompiers avaient même fait la tournée des commerces pour s'assurer qu'aucune chaise et/ou autre objet massif ne se retrouve à l'extérieur, pour éviter qu'ils servent à commettre des crimes. C'est un peu cave comme idée, mais plusieurs pensent - sans doute à tort - que ça va barder.
À Victo, la SQ spécule. Elle vient de décider d'informer les citoyen-ne-s que la 116 serait fermée à toute circulation demain. Apparemment pour mieux «encadrer» la manifestation.
Les puissant-e-s s'inquiètent. On attend plusieurs milliers de personnes, de toutes les tendances progressistes. Combien répondront à l'appel? Il est encore impossible de le savoir. Les dés ne sont pas encore jetés.
Il est cependant fort probable qu'on revive l'épisode Montebello 2007. Le Sommet du Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité avait, dans une bien plus petite ville, amené quelques milliers de contestataires. Plusieurs avaient établi un campement sur place. Il y avait eu un affrontement assez violent après que la SQ ait décidé de provoquer les manifestant-e-s par des grenades lacrymos lancées à tout vent.
À Victo, je ne pense pas que les flics de la SQ vont se gêner pour les utiliser. Équipez-vous bien, au cas où.
Combien coûteront les dispositifs de sécurité installés à Victo? Il est presque impensable que la SQ entoure le complexe hôtelier d'une clôture. Trop d'espace ouvert. Pas de goulot d'étranglement. Je l'ai déjà mentionné. Si la SQ et la ville de Victo s'inquiètent tant (assez pour que le maire, en panique, fasse une déclaration vidéo sur la Toile), quelles limites dépasseront-ils pour faire régner l'ordre et permettre aux délégué-e-s du PLQ de saboter notre avenir en toute quiétude?
Il est probable, ironiquement, que rester à Montréal aurait finalement été un choix judicieux pour Jean Charest et sa clique. Victoriaville est en plein coeur du Québec, à mi-chemin entre la capitale et la métropole (ou presque). Se rendre là, c'est facile. Pensaient-ils pouvoir organiser leur petite réunion en catimini?
Le tracé de la clôture fourni par Pwel.
La météo.
Pourquoi? La réponse est nébuleuse, mais il est évident que c'est directement en lien avec la venue de Charest. Sur place, on parle de lock-out.
Toutes les précautions sont prises pour que Victo survive à un potentiel état de siège. J'ai été informé hier que les pompiers avaient même fait la tournée des commerces pour s'assurer qu'aucune chaise et/ou autre objet massif ne se retrouve à l'extérieur, pour éviter qu'ils servent à commettre des crimes. C'est un peu cave comme idée, mais plusieurs pensent - sans doute à tort - que ça va barder.
À Victo, la SQ spécule. Elle vient de décider d'informer les citoyen-ne-s que la 116 serait fermée à toute circulation demain. Apparemment pour mieux «encadrer» la manifestation.
Les puissant-e-s s'inquiètent. On attend plusieurs milliers de personnes, de toutes les tendances progressistes. Combien répondront à l'appel? Il est encore impossible de le savoir. Les dés ne sont pas encore jetés.
Il est cependant fort probable qu'on revive l'épisode Montebello 2007. Le Sommet du Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité avait, dans une bien plus petite ville, amené quelques milliers de contestataires. Plusieurs avaient établi un campement sur place. Il y avait eu un affrontement assez violent après que la SQ ait décidé de provoquer les manifestant-e-s par des grenades lacrymos lancées à tout vent.
À Victo, je ne pense pas que les flics de la SQ vont se gêner pour les utiliser. Équipez-vous bien, au cas où.
Combien coûteront les dispositifs de sécurité installés à Victo? Il est presque impensable que la SQ entoure le complexe hôtelier d'une clôture. Trop d'espace ouvert. Pas de goulot d'étranglement. Je l'ai déjà mentionné. Si la SQ et la ville de Victo s'inquiètent tant (assez pour que le maire, en panique, fasse une déclaration vidéo sur la Toile), quelles limites dépasseront-ils pour faire régner l'ordre et permettre aux délégué-e-s du PLQ de saboter notre avenir en toute quiétude?
Il est probable, ironiquement, que rester à Montréal aurait finalement été un choix judicieux pour Jean Charest et sa clique. Victoriaville est en plein coeur du Québec, à mi-chemin entre la capitale et la métropole (ou presque). Se rendre là, c'est facile. Pensaient-ils pouvoir organiser leur petite réunion en catimini?
Mise à jour:
Le tracé de la clôture fourni par Pwel.
La météo.
Libellules :
évènement,
grève étudiante,
manifestation,
Victo
mercredi 2 mai 2012
la manif à Victo.
Remise à jour (8 mai 2012)
Un certain Yves Claudé, professeur de sociologie et troll à temps plein, a décidé de me diffamer sur plusieurs sites Internet, dont Vigile.net, Ledevoir.com et etat-critique-blog-politique.com. Il insinue que cet article diffuse des informations qui montrent la "collusion" entre policiers/ères et "casseurs/euses". En d'autres mots, ce billet serait la preuve formelle que je serais un casseur en puissance, et que mes efforts servent à légitimer une opération policière violente. C'est de la pure paranoïa.
M. Yves Claudé n'en est pas à ses premières armes dans la diffamation. Il a l'habitude d'enterrer Internet sous ses accusations hystériques et souvent mensongères. Sa stratégie? Répéter mille fois le même message sur tous les réseaux, dans les boîtes de commentaires de blogues et des mass médias. Il accuse toute personne dissidente avec agressivité, il déforme le propos des textes d'origine, il fait de la citation partielle, etc. Je suis loin d'être la seule victime de cet exercice. En 2010, M. Claudé a reçu une mise en demeure après avoir diffamé la CRAP (Coalition contre la répression et les abus policiers), prétendant que ses membres étaient liés au crime organisé.
Dans ce cas-ci, l'objectif avoué est de légitimer une conduite dangereuse et violente envers les "casseurs" PRÉSUMÉ-E-S. Ici, il parle de "neutraliser" ces mêmes "casseurs"[3]. Cette manière d'encourager la haine et la violence de la part de ce soi-disant sociologue peut mener à des affrontements entre manifestant-e-s, augmenter la tension et ironiquement venir justifier une répression policière plus intense.
Le reste de ce texte est l'original, publié avant la manifestation du 4 mai.
***
On m'annonce que le départ de la manifestation, à Victoriaville vendredi (17h00), sera sans doute devant le Wal-Mart et donc à l'écart du centre-ville, dans une partie de Victo qui ressemble un peu à Brossard.
La 116 (161) est une des routes principales les plus passantes à Victoriaville. Une voie rapide qui s'embarrasse assez peu de piéton-ne-s. Soyez prudent-e-s!
Comme vous pouvez le voir sur cette carte (cliquez pour agrandir), Le Victorin est situé au Nord-Est de la ville (entouré en bleu), et il est entouré de quelques commerces, de sous-bois, d'un quartier résidentiel et de terres agricoles. Le Wal-Mart, ainsi que d'autres magasins à grande surface, sont situés au sud. À l'extrême-sud se situe la Grande Place des Bois-Francs, qui est un centre commercial.
Le cégep est au sud-ouest de la carte, entouré d'un trait rouge. Juste à l'Est: la Polyvalente Le Boisé.
Sur la photo, juste au sud du Victorin, apparaît un chantier. La photo commence à dater. Aujourd'hui, au même emplacement, figurent quelques autres commerces, dont une succursale de la chaîne de restaurants Paccini, et peut-être encore un terrain vague. Et surtout plusieurs espaces supplémentaires de stationnement.
Voici à quoi ressemble le fameux hôtel. Un peu drabbe, mais relativement sécuritaire pour des gens pas trop fiers qui veulent prendre des décisions importantes à l'écart, en raison de la tranquillité du voisinage. La principale salle de conférence, c'est l'aile sud, en blanc sur la photo. Regardez comme les fenêtres sont gigantesques. Cela dit, il y a 14 salles de réunion différentes. Dans laquelle seront Charest et ses acolytes? Je l'ignore. Je souhaite que les gens de Victo réussissent à le découvrir et diffusent l'info vendredi*.
Comme vous pourrez le constater, barrer la route ne suffira pas à empêcher des militant-e-s motivé-e-s de passer. Les alentours du Victorin sont un véritable gruyère. Pas aussi facile à défendre que le Centre des Congrès. Pas aussi facile de faire des arrestations de masse qu'en plein centre-ville de Montréal, de Québec ou de Sherbrooke. Le salut de la SQ serait sans doute le recours à des chiens. On ne souhaite bien entendu pas que ça se produise, mais surveillez quand même les policiers.
Si vous êtes assez nombreux/euses, je pense qu'il sera possible de plus ou moins encercler l'hôtel le Victorin. Il faut seulement faire preuve d'audace[1].
Voici l'hôtel en plus gros plan. Regardez à quel point il y a de l'espace à découvert. Partout autour. Incroyable.
Vous avez jamais fait de manif dans ces conditions?
Eh bien moi non plus.
Mise à jour: Les transports:
Liste des départs en autobus prévus par les associations étudiantes jusqu’à maintenant:
- Collège de Valleyfield, 13h00.
- UQAM (Parc Émilie Gamelin), 14h30.
- Université Laval (Université Laval - Pavillon Charles-De Koninck 1030,
avenue des Sciences-Humaines, Quebec, QC G1V 0A6), 15:00.
- UdeM (3200, rue Jean-Brillant), 14h.
- McGill et Concordia (coin Sherbrooke et McTavish, en arrière de
l'édifice Bronfman. Pour réserver on peut envoyer un courriel à
victoriaville4may@gmail.com.),14h
- Collège de Maisonneuve, 14h00.
- Cégep de Saint-Laurent, 13h00. _____________
*Mise à jour: Des verts, sur Facebook, m'apprennent qu'un bal des finissant-e-s a été déplacé pour laisser la place au Conseil Général du PLQ. Le Conseil Général va donc se faire dans la salle qui aurait dû servir aux finissant-e-s.
[1]Si vous manquez votre coup et que vous vient l'idée tordue de saccager le centre-ville, sachez que ce serait pas gentil du tout. Au centre-ville (sur Notre-Dame Est), il n'y a que des petits commerces, ou presque. Ça ne fonctionne pas du tout comme à Montréal ou Québec. Pas de grand siège social de multinationale, pas de boutique Simon, Guess, Gap, etc. Les gros commerces capitalistes sales sont, comme je l'ai déjà mentionné, au sud, près du point de départ de la manif. Sur Notre-Dame-Est, il y a trois petites succursales de banques, le bureau du député Claude Bachand, et c'est pas mal tout. Donc s'il-vous-plaît, sortez au centre-ville si vous voulez (le Café Shad, comme je l'ai dit plus tôt, est très bien et on peut y boire de l'alcool), mais souvenez-vous qu'il y a rien à casser.
[2] Je fais une note de bas de page supplémentaire à laquelle renvoie, comme vous le voyez, aucune partie du texte pour vous dire que l'AGEECV (l'asso du Cégep de Victo) souhaite que la manif soit pacifique et qu'elle se fasse dans le calme.
[3]"Il devient donc de plus en plus nécessaire de protéger les manifestations contre les casseurs. C’est ce que les manifestants de ce samedi 5 mai à Victoriaville se sont employés à faire en neutralisant les individus masqués, bien déterminés à ne pas être victimes des mêmes exactions que celles qui ont été perpétrées la veille, dans un contexte où il est possible que les casseurs, tout en provoquant la répression policière, aient atteint physiquement non seulement des policiers, mais aussi des manifestants, avec leurs projectiles potentiellement mortels."
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