jeudi 3 mai 2012

Ambiance de sommet à Victo?

Le cégep de Victo a décidé de fermer ses portes à partir d'hier.  «La direction du cégep de Victoriaville a pris la décision de suspendre ses activités à compter de 18 heures ce mercredi 2 mai, et ce, jusqu'au lundi matin 7 mai, 6 h 30.»

Pourquoi?  La réponse est nébuleuse, mais il est évident que c'est directement en lien avec la venue de Charest.  Sur place, on parle de lock-out. 

Toutes les précautions sont prises pour que Victo survive à un potentiel état de siège.  J'ai été informé hier que les pompiers avaient même fait la tournée des commerces pour s'assurer qu'aucune chaise et/ou autre objet massif ne se retrouve à l'extérieur, pour éviter qu'ils servent à commettre des crimes.  C'est un peu cave comme idée, mais plusieurs pensent - sans doute à tort - que ça va barder. 

À Victo, la SQ spécule.  Elle vient de décider d'informer les citoyen-ne-s que la 116 serait fermée à toute circulation demain.  Apparemment pour mieux «encadrer» la manifestation. 

Les puissant-e-s s'inquiètent.  On attend plusieurs milliers de personnes, de toutes les tendances progressistes.  Combien répondront à l'appel?  Il est encore impossible de le savoir.  Les dés ne sont pas encore jetés.

Il est cependant fort probable qu'on revive l'épisode Montebello 2007.  Le Sommet du Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité avait, dans une bien plus petite ville, amené quelques milliers de contestataires.  Plusieurs avaient établi un campement sur place.  Il y avait eu un affrontement assez violent après que la SQ ait décidé de provoquer les manifestant-e-s par des grenades lacrymos lancées à tout vent.

À Victo, je ne pense pas que les flics de la SQ vont se gêner pour les utiliser.  Équipez-vous bien, au cas où.

Combien coûteront les dispositifs de sécurité installés à Victo?  Il est presque impensable que la SQ entoure le complexe hôtelier d'une clôture.  Trop d'espace ouvert.  Pas de goulot d'étranglement.  Je l'ai déjà mentionné.  Si la SQ et la ville de Victo s'inquiètent tant (assez pour que le maire, en panique, fasse une déclaration vidéo sur la Toile), quelles limites dépasseront-ils pour faire régner l'ordre et permettre aux délégué-e-s du PLQ de saboter notre avenir en toute quiétude?

Il est probable, ironiquement, que rester à Montréal aurait finalement été un choix judicieux pour Jean Charest et sa clique.  Victoriaville est en plein coeur du Québec, à mi-chemin entre la capitale et la métropole (ou presque).  Se rendre là, c'est facile.  Pensaient-ils pouvoir organiser leur petite réunion en catimini?

Mise à jour:

Le tracé de la clôture fourni par Pwel.

La météo.

7 commentaires:

  1. Il faut y aller, tout simplement.

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  2. Oui. Il faut impérativement y aller. Ce n'est qu'avec un immense regret que j'ai dû mettre une croix là-dessus.

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  3. Faut-il vraiment (attention, je ne dis pas que c'est nécessairement une mauvaise idée) y aller à tout prix, d'autant plus les policiers de Montreal sont de doux agneaux à côté des matamores de la SCul???

    D'autant plus que les amalgameurs en herbe des fascistes pro-hausse en profitent pour discréditer la cause dans l'opinion publique et ainsi favoriser la réélection de Charest, ce qui serait un recul majeur pour la cause...

    http://www.antagoniste.net/2012/05/04/le-retour-des-brigades-rouges-et-noirs/


    Du côté de la CLASSE, même si je suis d'accord avec leur cause, ils devraient prendre le temps de réfléchir (on dirait qu'ils le font de moins en moins) et de s'attarder sur les dépenses gouvernementales en dehors des universités au lieu de s'acharner sur les revenus et sur les dépenses de services dans les universités. Sous-financer la recherche pour financer le gel est une idée idiote!

    Ceci dit, espérons qu'il n'y aura pas trop d'arrestations. Bonne chance!

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  4. Semble que j'avais raison de parler du point tournant de la grève, mais ce n'est pas fini. Pas certain que ça va bien finir non plus...

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  5. David: je connais ton avis là-dessus. Je le partage partiellement. On n'est pas obligés d'aller là où les pires flics du pays se rassemblent pour dépenser leur budget et casser des yeules. On peut au contraire en profiter pour faire des trucs ailleurs.

    Mais là! C'était Victo!

    Comme j'étais dans un congrès littéraire et à au lancement du libre de l'AWB à Québec en fin de semaine, sans accès à Internet, je n'ai aucune idée de ce en quoi constitue "l'offre" gouvernementale et j'ai seulement eu accès à des témoignages fragmentaires sur ce qui s'est passé à Victo. Je passe les prochaines heures à me remettre à jour avant de me faire une idée.

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  6. On s'entend que dans ton cas, le fait que c'était à Victo aurait rendu la chose naturelle pour toi s'il n'y avait pas eu autre chose.

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  7. Je sais que j'aurais pu contribuer, notamment à évacuer les blessé-e-s et à indiquer comment chercher du secours.

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